Le voyage de transit est l’espace-temps au cours duquel les migrants sont les plus vulnérables. Cette vulnérabilité résulte de multiples facteurs qui tous découlent de leur non-régularité dans l’espace qu’ils traversent. Se trouvant dans l’incapacité de présenter aux autorités les documents accréditant de leur présence légale sur le territoire, les migrants savent qu’ils risquent d’être expulsés s’ils voyagent dans les zones de légalité ou dans les modes de circulation régulière et choisissent en conséquence de se mouvoir dans les espaces marginaux. À un premier niveau, leur vulnérabilité provient de leur méconnaissance des lieux qu’ils tentent de traverser sans maîtriser les règles, les codes et les nécessités liées à la mobilité dans ces territoires. Les migrants y sont rendus plus vulnérables encore, car ces espaces sont sous l’emprise d’acteurs malveillants qui, eux, maîtrisent totalement les déplacements et l’illégalité.