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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ils sont tous basques et ils étaient amis, deux familles du même village . Tout éclate quand le Txato qui a créé son entreprise de transport , refuse de payer l'impôt révolutionnaire et est assassiné entre chez lui et son garage . Dans le commando chargé de l'éliminer se trouve Joxe Juan, le fils de l'autre famille .

Le roman débute quelques années plus tard, lorsque l'ETA décide la fin de la lutte armée en 2011.

Bittori, veuve inconsolable du Txato, décide alors de retourner pour quelques heures certains jours dans son village qu'elle avait du quitter après la mort de son mari . Même si, au début, elle arrive en catimini, ses allers-venues ne passent pas inaperçues et sont diversement appréciés, en particulier Miren, son ancienne amie et la mère de Joxe , emprisonné depuis plusieurs années , prend ce retour comme un affront .

Au fil des pages de ce dense roman, Fernando Arumburu fait pénétrer le lecteur par l'intermédiaire de la vie des quatre parents et des cinq enfants de ces deux familles au coeur du peuple basque et de l'histoire de la lutte armée pour l'Euskal herria , l'indépendance des pays basques : l'embrigadement des jeunes, les attentats, les assassinats et le déchirement des familles .

Chaque membre de ces familles après la mort du Txaco est resté meurtri , la vie s'est construite pour les plus jeunes autour de cet événement et les deux mères sont devenues des forteresses , murées dans leurs convictions et leur chagrin . Mais parfois, les murailles s'effritent là où on ne s'y attendait pas ...

Le pardon est-il possible ?

Un livre puissant qui s'appuie sur des faits historiques et des réflexions qu'au premier abord on peut trouver étonnantes et discutables : tous sont des victimes ...
Il faut sans doute faire partie de ce peuple basque pour pouvoir juger mais on voit actuellement à quel degré de violence et d'escalade , les revendications de l'appartenance à un pays ou un peuple peuvent mener .
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L'auteur nous raconte l'histoire de deux familles basques séparées par un attentat. L'ombre de l'E.T.A. (de ce qu'est devenu cette organisation) plane sur le livre entier. Nous suivons la vie des parents et des enfants après la mort violente d'un des deux patriarches.
Les deux "mères courage", personnages forts du récit, m'ont été passablement antipathique, aussi bien l'une que l'autre. Et les commérages de ce petit village sont insupportables, ainsi que l'attention accordée par ces femmes au "qu'en dira-t-on". La religion aussi est omniprésente dans leur vie.
Les jeunes femmes sont attachantes, l'un des protagonistes est présenté comme une brute, ce qui fait que j'ai trouvé ce livre un peu manichéen, avec les bons d'un côté et les méchants (ou plutôt la méchante) de l'autre. Mais avec le temps... (tout s'arrange).
L'intérêt réside en partie dans la description de l'évolution politique des nationalistes basques, pour certains vers la lutte armée et la mafia, pour d'autres vers le pacifisme.
Vue de France, je n'imaginais pas non plus une telle violence.
Ce livre est aussi intéressant car il montre comment s'organise le pardon et la réconciliation, ce qui a été le cas lors d'autres situations dramatiques.
Une série tirée de ce livre est diffusée en ce moment à la télévision, mais, n'étant pas abonnée à Canal + je ne la vois pas.
Il manque au glossaire en fin de livre la prononciation des mots en basque.

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Phénomène littéraire 2017 en Espagne, le livre est le best-seller de l'année, les critiques sont souvent dithyrambiques. Je précise d'ailleurs que l'ai lu en espagnol (ma langue maternelle avec le français), je ne juge donc pas une éventuelle version traduite.
Le récit est assez long mais très prenant et nous raconte un passage de l'histoire espagnole souvent ignoré par la littérature et le cinéma: la violence de l'ETA en Euzkadi (Pays Basque); ce roman de fiction (bien qu'inscrit dans un contexte très réel) parait quelques années après la signature du démantelement de l'ETA. Dans l'ouvrage on s'intéresse plus particulièrement au sort de deux familles, l'une avec un père de famille assassiné par l'ETA, l'autre avec un fils, ancien terroriste emprisonné dans le sud de l'Espagne. La force du bouquin est sans aucun doute de nous transmettre la douleur de la famille de la victime, une violence qui les a bouleversés à vie, et de voir comment ils tentent de se reconstruire après l'assassinat. Mieux encore, le contexte de radicalisation étouffante dans un petit village basque est bien transmis (connaissant un peu la réalité politique du Pays Basque, beaucoup d'éléments sont vrais): Txato, le propriétaire d'une PME, homme aimé dans le village, est avant son assassinat, mis au ban progressivement du village car menacé par l'ETA.
La langue d'Aramburu est quant à elle assez simple, mais la construction est une réussite, on saute facilement entre les très courts chapitres de personnage en personnage et de décennie meme à certains passages que l'on raconte un peu trop d'histoires personnelles (relations amoureuses, problèmes conjugaux) j'ai parfois eu l'impression que cela tournait aux potins.

Enfin deux grandes critiques à cet ouvrage, que j'ai retrouvé parmi les rares critiques journalistiques négatives: ce livre se prétend un grand récit mais est très partiel historiquement:
- Tout d'abord les membres de l'ETA et ses sympatisants, sont présentés comme des idiots finis (José Mari et autres terroristes, Miren sa mère), des ratés qui se sont engagés par ignorance et a qui on a bourré le crane de haine. Certainement l'ETA a recruté de jeunes ignares mais nombreux d'entre eux étaient très politisés, instruits. Il aurait été intéressant de parfois faire parler dans le roman des terroristes plus nuancés (afin de comprendre mieux les raisons de leur radicalisation; car bien sur comprendre ne veux pas dire justifier).
- Deuxièmement, dans le roman l'ensemble de la société basque semble apathique à la montée de la radicalisation, voir complice. Il est vrai que dans de nombreux villages une partie de la population se taisait face aux menaces et aux extorsions (soit par sympathie avec l'ETA, soit par peur), mais il aurait été juste de parler des nombreux mouvements de la société civile qui courageusement on rejeté la violence et ont permis que l'image de l'ETA se ternisse.


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Dans un petit village du pays basque espagnol où les gens vivent en bonne intelligence , deux familles se trouvent séparées lorsque le fils de l'une devenu militant de l'ETA est mêlé à l'assassinat du père de l'autre . Dés lors l'ancienne amitié , les services rendus dans le passé sont oubliés et remplacés par une haine qui les empêchent de se parler . L'ETA qui naquit en réaction au franquisme perdure bien longtemps après la mort de Franco et la police se trouve toujours du même coté , au service de nouveaux maîtres ( néo franquistes ) qui laissent empirer la situation et ferment les yeux sur les exactions policières et les agissements du GAL .

Les événements de cette histoire nous sont montrés à travers les vicissitudes et ressentis des
habitants du village tous aussi humains les uns que les autres mais assujettis à l'opinion des autres villageois . Des vies brisées par des revendications politiques qui les écrasent et finiront au fil des ans par s'oublier .
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2011, l'ETA déclare une trêve dans la lutte armée qui l'oppose au gouvernement espagnol. Faut-il croire l'organisation séparatiste basque après les années meurtrières qui ont endeuillé des familles de gardes civils espagnols, mais aussi de villageois sans histoire, fiers de leur appartenance à l'Euskadi ? La famille du Txato appartient à ces victimes broyées par la radicalité d'un activisme révolutionnaire.
Le Txato s'était hissé à la tête d'une petite entreprise de transport à force de travail et d'opiniâtreté et menait une vie ordinaire, cycliste du dimanche, fidèle aux copains et aux parties de cartes au bar du village. Un homme prospère, mais sans ostentation et dépourvu de la morgue de ceux qui ont réussi. Quand l'organisation avait exigé l'impôt révolutionnaire, il avait payé sans trop rechigner, soucieux de ne pas se créer d'ennuis inutiles. Puis les exigences s'étaient faites démesurées, il avait alors tenté en vain de négocier, et le harcèlement avait commencé : lettres de menaces, inscriptions insultantes sur les murs, visages fermés. Les amis s'étaient détournés dans un silence pesant, obstiné, et les insultes avaient distillé leur poison : mouchard, traître, vermine. Jusqu'à l'assassinat en pleine rue.
Fernando Aramburu dépeint dans Patria la désagrégation d'une communauté villageoise prise dans l'engrenage des fidélités ou des supposées trahisons à une cause, celle du combat pour l'indépendance d'une région : Euskal Herria. Cette cause est dévoreuse de tout : d'enfants quand ils s'engagent dans la lutte armée, d'argent quand il faut des fonds pour l'organisation, de paix quand elle se manifeste par des attentats plus ou moins aveugles, d'amitiés quand elle brise les liens entre les êtres. La cause devient un cancer monstrueux secrétant de la haine, du chagrin, de la rancoeur tandis que ses métastases s'étendent à tous les organes de la société : entreprises rançonnées, commerces éjectant les « mauvais clients », Église redéfinissant le « bon fidèle », police traquant les complicités et torturant...
Aramburu dresse le portrait de deux familles pulvérisées par la violence de l'ETA. Son angle d'approche n'est pas qui est pour et qui est contre puisque toutes deux ne se posent pas la question, elles sont basques, vivent dans leur village depuis des générations, sont amies et s'arrangent d'un soutien bon enfant aux idées indépendantistes. Tout bascule quand l'ETA ne reste plus une nébuleuse aux confins de leur existence, mais s'y invite et exige d'elles un engagement sans réserve. le prix à payer sera extrêmement lourd des deux côtés.
L'écrivain assemble les souvenirs des uns et des autres sur vingt ans. Deux mères de famille, Bittori et Miren, qui tiennent debout grâce à la haine, des enfants qui se débattent entre traumatismes et remords et, paradoxalement, des hommes quasi effacés. Les femmes paient – dans leur chair et dans leur âme – un conflit où la virilité des hommes est exaltée dans des valeurs de sacrifice et de patriotisme. Pas un seul homme ne sort indemne sous la plume d'Aramburu : l'aveuglement du Txato, la faiblesse de Joxian, la tristesse morbide de Xabier, l'exaltation stupide de Joxe Mari, le retrait de Gorka, la lâcheté de Guillermo, l'égoïsme de Quique. La force, la détermination se trouvent du côté des femmes, pour le meilleur et pour le pire. Miren, confite en haine et dévotion, récupère sa fille handicapée abandonnée par son mari. Arantxa a toujours désapprouvé l'attitude de sa famille après l'assassinat du Txato et ne le cache pas. Nerea veut s'engager dans une procédure de discussion entre victimes et terroristes. Quant à Bittori, la veuve du Txato, elle retourne au village pour découvrir les tenants et aboutissants de l'assassinat de son mari.
En 2017, l'ETA a définitivement déposé les armes.
La question du pardon est au coeur du roman d'Aramburu qui se garde d'emprunter les voies de la rédemption pour montrer le chemin hésitant et tortueux de la mutuelle compréhension : si j'avais été à sa place, peut-être aurais-je fait la même chose ?
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Aramburu Fernando – "Patria" – Actes Sud / Babel, 2018 (ISBN 978-2-330-13572-0)
– format poche, 734 pages – traduit de l'espagnol par Claude Bleton – titre original espagnol "Patria" cop. 2016

Toute l'intrigue est résumée en quelques lignes sur la quatrième de couverture : l'auteur retrace les années de terrorisme ETA subies par le pays basque, à travers l'histoire de deux familles basques – l'une comprenant un fils membre de l'ETA indépendantiste, l'autre un petit patron, tout autant basque authentique, mais assassiné par l'ETA pour avoir refusé de lui verser "l'impôt révolutionnaire".

Le récit est fort bien construit.
Pour les gens de ma génération, qui ont connu ces groupuscules terroristes d'avant-garde autoproclamée sévissant dans les années 1970-1980, ce roman se lit sans pause du début à la fin, malgré ses plus de sept cents pages. C'était l'époque des avant-gardes soi-disant "prolétariennes" d'extrême-gauche comme les "Brigades rouges" italiennes ou la "Rote Armee Fraktion" en Allemagne, mais aussi celle où des revendications plus ou moins "de gauche" se mélangeaient avec des revendications d'identité nationale pour justifier par exemple les tueries en Irlande du Nord ou au pays basque.
En France, l'extrême-gauche renonça à cette forme d'action (la "Gauche prolétarienne" décida de son auto-dissolution dès 1973) : après le démantèlement du sinistre groupe "Action directe" en 1987, ne subsista plus alors, du côté de l'action terroriste violente, que les factions corses, dont les agissements criminels connurent leur apogée avec l'ignoble assassinat du préfet Erignac (1998).

En Espagne, l'ETA parvint à sévir jusqu'en 2010, en partie grâce à la complaisance des autorités françaises, qui ne faisaient pas grand chose contre la base arrière de ce mouvement dont la tactique de refuge sur le territoire français était connue de l'ensemble du monde politique : ce roman s'en fait largement l'écho.

Ces groupes terroristes bénéficiaient de l'aura dont bénéficiait (et bénéficie encore aujourd'hui) le théoricien et praticien de ce type d'action, le cubain Ernesto "Che" Guevara, qui finit par survivre en terrorisant et massacrant celles et ceux qu'il prétendait "libérer" en Bolivie...
L'un de ses comparses n'était autre que Régis Debray, remis en selle par François Mitterrand, après quoi il entame en toute bonne conscience une "belle" carrière de mandarin universitaire et de "sage" donneur de leçons politiques : dernièrement il aurait même découvert les charmes de la religion, vivant tranquillement dans l'épicentre du boboïsme parisien.

Il serait intéressant de savoir ce que sont devenus les "grands" timoniers et timonières sanguinaires de l'ETA, mais le récit de Fernando Aramburu s'arrête avec les décrets de "réconciliation"...

Un grand merci à Claude Bleton pour la qualité de la traduction.

Un roman qui emportera l'adhésion des gens de ma génération, mais je ne suis pas certain qu'il parle aux générations montantes, sans que l'on puisse le regretter. Quel gâchis !

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Roman qui fit sensation en Espagne, Patria nous plonge dans un petit village du Pays Basque, où tous se connaissent et se côtoient. Deux familles s'y sont lié d'amitié, même si leurs destins seront fatalement différents : la menace sourde de l'ETA plane...

Ce pavé de près de 600 pages égrène les vies des membres de ces deux familles, chacune meurtrie à sa manière par les évènements des années 70-90 au-delà des Pyrénées. Il est difficile de s'attacher aux personnages, pourris gâtés pour les uns, fanatiques pour les autres, bien souvent lâches ou pleutres, voire carrément tyranniques pour certain(e)s. Cette fresque familiale magistrale montre les dérives d'une organisation révolutionnaire qui, tout à ses fantasmes et sa haine, en oublie peu à peu ceux qu'elle prétend défendre, réduisant au silence toute voix qui oserait s'opposer à elle.

La lecture est lourde, pesante, tant par le racisme ambiant de certains protagonistes envers ceux qui ne sont pas "suffisamment basques" que par le mépris affiché pour ceux d'une condition différente ; les deux mères de famille sont insupportables, même si l'on peut pardonner à l'une face à la déchéance presque hasardeuse de sa famille, à qui tous tournent le dos du jour au lendemain. Dans ce récit à l'ancrage historique fouillé, on ne trouvera pas de place pour un discours raisonné, une argumentation : les personnages n'ont pas le choix, sinon celui de risquer sa vie.

Un mot sur l'écriture, que j'ai trouvée hachée, méticuleusement désarçonnante lorsqu'au sein d'une même phrase, l'auteur passe d'une narration à la troisième personne à la première personne ; les sauts temporels et les mêmes évènements racontés sous différents prismes sont parfois pesants, et certaines longueurs rendent la lecture désagréable par moment.

Le livre d'Aramburu n'en demeure pas moins prenant, révoltant, attristant : à l'image de la lâcheté et de la méchanceté humaine.
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Miren et Bittori ont grandit comme deux soeurs, en pays Basque.
Même école, même jeux, elles ont presque failli prendre le voile ensemble, avant d'épouser deux gars du village.

Femmes et mères, leur complicité ne faiblit pas, jusqu'au jour où le fils de l'une d'elle rejoint les rangs de l'E.T.A tandis que le mari de l'autre est assassiné par cette même organisation.

Une double saga familiale, magnifique, ardente, intime, drôle et terrible à la fois.
Un univers minutieusement construit, prenant, étonnant.
Notamment de par la pression que L E.T.A exerce sur les villageois qui affichent un soutien de façade, par peur des représailles.
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Grande fresque qui s'étale sur près de 40 années qui suit au plus près deux familles basques endeuillées, habitant le même village, séparées par le conflit indépendantiste. L'écriture se resserre sur deux fortes têtes qui pleurent l'une un mari, assassiné par l'ETA pour ne pas avoir payé l'impôt révolutionnaire, l'autre un fils, incarcéré, combattant de l'ETA, avec, peut-être, le sang du premier sur les mains.
Par une alternance de chapitres courts à la chronologie bouleversée mais aux dialogues incisifs, on suit le parcours de vie de ces personnes meurtries, qui, bien que l'ETA ait annoncé avoir déposé les armes, continuent elles de se battre pour le pardon et l'oubli.
Par un style inédit on passe de la narration au dialogue sans crier gare, on a des accolements de synonymes/antonymes très fréquents, des erreurs de concordance des temps en italiques ("si il aurait"), le narrateur se glisse partout, on passe du "je" au "il" pour parler de la même personne mais peu importe car l'écriture est tellement fluide qu'elle nous emporte au-delà des différences langagières, culturelles, par-delà les problèmes de traduction et on tourne les pages, oui, on les tourne car l'émotion nous cueille là où on ne l'attend pas.
Pas de politique ici, non, ce n'est pas le propos ; ici on parle d'hommes et de femmes qui souffrent, qui sont malades, qui meurent, qui s'engueulent, qui ont les mêmes problèmes que tout le monde, l'argent, les gosses, qu'est-ce qu'on va manger ce soir, et cette pluie, cette pluie qui ne s'arrête jamais de tomber, qui s'ingénie même à redoubler de force les jours d'enterrement.
Une belle découverte.
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On est au pays basque espagnol. Au village, beaucoup sont convaincus de la justesse du combat de l'ETA. Convaincus ? Peut-être , peut-être faut-il séparer l'idée et les moyens, en tout cas il ne fait pas bon exprimer une opinion contraire, s'abstenir de manifester son approbation ou de payer l'impôt révolutionnaire. Cette loi de la terreur va séparer deux familles amies, l'une dont le père est assassiné, l'autre dont le fils a rejoint les rangs de la lutte armée. le temps passe, les gens changent et l'ETA aussi et finit par déposer les armes. Ce n'est pas la fin de 'l'aventure ; chacun va devoir gérer l'empreinte du passé.

Aramburu réalise le tour de force d'être à la hauteur de son ambition, réaliser une vaste fresque historique, croisée d'un roman familial, pour donner une image honnête, tout à la fois réfléchie et et compassionnelle des drames qui ont parcouru le pays basque espagnol pendant 40 ans. Il en sort un riche récit romanesque, plein d'intelligence et de nuances, à la hauteur de la complexité d e la situation, avec des les personnages d'une belle présence, dans leurs petitesses comme dans leurs grandeurs, Malgré le choix d'un récit éclaté au niveau chronologique, relaté en 125 chapitres très courts mais d'une garde vivacité, il y a une belle cohérence tant qu niveau historique qu'individuel. Aramburu adopte un style plutôt amusé, malin, qui allège le tragique sans l'effacer.

C'est une intéressante réflexion sur le terrorisme, et le pardon possible, qui ne manquera pas d'enrichir la réflexion de la lectrice ou du lecteur en nos temps tourmentés.
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