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Claude Bleton (Traducteur)
EAN : 9782330173784
624 pages
Actes Sud (04/01/2023)
3.95/5   52 notes
Résumé :
Dotant un professeur de philo d’un stoïcisme féroce et joyeux, Fernando Aramburu donne à voir les vicissitudes d’un homme, apparemment sans qualités, qui entend mettre un terme à cette comédie tragique qu’est la vie. Pendant 365 jours, il consigne invariablement et sans filtre aucun les faits saillants de son existence : les rêves débridés et les petites misères d’un homme un peu dépassé par la marche du monde mais à la mauvaise foi inébranlable !
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Désenchanté et lucide face à ses échecs,un prof de philo madrilène décide de quitter le monde.Il consigne durant une année les étapes et souvenirs de son parcours et fixe la date de sa mort volontaire. Dit comme ça,cela incite peu à ouvrir ce pavé de 600 pages.Mais, dès les premières lignes,l'écriture de Fernando Aramburu s'impose avec maestria.Le personnage principal,pas attachant,est quelquefois agaçant dans ses convictions.On déroule pourtant avec lui la pelote de sa vie : son petit monde dans le grand monde,son regard lucide et désabusé sur ses contemporains et son projet funeste.Mince, il en faut du talent pour en parler si justement !
Faussement triste ou désespérément gai,ce livre est un miroir déformant,une boule à facettes,les reflets changeants de la condition humaine qu'il décrit avec un humour noir réjouissant.
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Dès la lecture du premier des 12 chapitres que compte le nouveau roman de Fernando Aramburu ( connu pour "Patria" en 2018), l'impression de lire le grand livre d'un grand écrivain est immédiate et cette impression ne nous quitte jamais durant plus de 600 pages ( oui, c'est gros, c'est lourd car un grand format de chez Actes-Sud, c'est dense mais, c'est tellement prenant que l'on oublie tout de suite ce qui peut apparaître comme un frein à lecture).
Là où l'on reconnaît le talent d'un grand écrivain, c'est comment avec un sujet peu vendeur ( les derniers mois d'un cinquantenaire madrilène, divorcé et vivant seul avec son chien), en quelques lignes, il attrape son lecteur pour ne jamais le lâcher. Toni, le personnage principal et narrateur, a beau être misogyne, pas réellement sympathique, râleur, un peu vieux con, sexuellement insatisfait, perdu dans un monde moderne qui le dépasse, jamais on n'a envie de l'abandonner, ni même de lui tordre le cou. La plume d'Aramburu sait le rendre profondément humain et lui donner un vrai regard, une intensité réelle, un savant mélange d'humour grinçant, de cynisme, de désarroi. Nous sommes, pour situer l'esprit du roman, avec une sorte de personnage à la Houellebecq ( mais de ses débuts, du temps où il était encore fréquentable) qui va nous faire observer avec encore beaucoup plus d'aisance et d'intelligence décapante que l'auteur français, une réalité contemporaine à la multiplicité désarçonnante. Sans beaucoup de péripéties, mais avec un sens du détail, de la construction dramatique formidable et l'ajout de quelques personnages secondaires particulièrement bien vus ( une ex-femme détestée, un ami tout aussi perdu que lui, un fils pas tout à fait fini, une ancienne fiancée collante et une poupée en silicone), "Oiseaux de passage" passionne, divertit, surprend comme peu de romans actuels arrivent à le faire et surtout jamais vouloir être moralisateur ou donneur de leçon. Comme tous les très bons livres, on en ressort heureux parce que l'on a été bousculé, dérangé, ému, étonné, amusé mais aussi et surtout, on a une vision du monde un poil enrichie. Un grand roman vous dis-je !
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Peut-être les 365 jours les plus importants de sa vie d'homme.

N'ayant jamais lu cet auteur, j'avais pris ce livre car c'était une nouveauté disponible dans ma médiathèque et que la 4ème de couv. m'a interpelée. J'avais un peu peur que le personnage principal Toni, professeur de philosophie dépressif et cynique, n'induise un roman aux contours pessimistes. Mais il n'en a rien été, bien au contraire, la lecture de ces 600 pages a été une merveilleuse découverte littéraire.
Au début du livre on nous présente effectivement Toni comme un vrai grincheux de la vie, totalement désabusé par tous les humains ou presque. Mais Fernando Aramburu a su le travailler, page après page, afin que de ce personnage grinçant émerge drôlerie et humour noir. Cette histoire pourrait d'ailleurs être superposable à nos propres histoires de vie.
Le quinquagénaire décide de quitter cette vie tant qu'il se sent encore digne de le faire. Il se laisse 1 an pour mettre par écrit les moments et les rencontres qui l'ont marqués. Aramburu présente de manière originale les choses puisqu'il ne décrit toujours que le même mois des 12 années marquantes de la vie du personnage : toujours le même mois d'été - de mi-juillet à mi-août. Présentation qui m'a fait penser que l'auteur cherchait à dire que dans l'histoire de nos vies, un grand nombre de plages de vie sont inertes et que très peu d'entre elles ont réellement un sens, un impact, une résonance. Mais je peux me tromper d'interprétation.
Autre atout dans cette écriture, celui des personnages secondaires gravitant autour de Toni : sa chienne adorée Pepa, sa poupée gonflable Tina, son meilleur ami Pattarsouille, son fils inconsistant, son ex femme traitée de vipère et cette absolument méchante mère.
Son précédent livre, Patria, est sur ma liste à lire tant j'ai eu l'impression de lire un écrivain abouti
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Haine de soi et du monde, les 12 mois d'un misanthrope qui a décidé d'en finir avec la vie à la fin de l'année.

Un livre que j'ai trouvé trop négatif, mais peut-être n'étais-je simplement pas d'humeur à apprécier car je n'y ai pas trouvé la comédie annoncée.
J'ai abandonné lorsque le héros, qui se plaint de son ex-femme, vante les mérites d'aller aux putes, puis ceux de la poupée gonflable pour remplacer les femmes dans sa vie.

Peut-être les chapitres suivants auraient-ils amené une réhabilitation, mais je ne me suis pas rendue jusque là. Désolée !
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ET BAM!

La grande surprise de ce début d'année !

D'une écriture fluide, généreuse et percutante, Fernando Aramburu signe avec Oiseaux de passage un roman intime et universel. Avec un humour décapant, l'auteur jette un regard sans filtre sur les désillusions de Toni, un quinquagénaire qui semble avoir un bien funeste projet pour l'année à venir. A moins que...

A moins qu'il ne trouve dans les yeux pétillants de sa chienne Pépa, dans les bons mots cinglants de son ami Pattarsouille, ou encore dans le retour des martinets dans le ciel madrilène, d'innombrables raisons de réenchanter sa vie.

Une authentique réussite, un très grand roman.

Bravo Monsieur Aramburu.
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critiques presse (6)
LeDevoir
27 février 2023
Avec une tragicomédie libre et ventrue, Fernando Aramburu nous livre la chronique d'un suicide annoncé.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeFigaro
16 février 2023
Un quinquagénaire qui a programmé sa mort se confie. Acide et cocasse.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeJournaldeQuebec
13 février 2023
On s’est laissé dire que ce roman était drôle, très drôle. Et comme ce type de livres se fait d’ordinaire plutôt rare, on n’a pas résisté à la tentation de le lire. Si on a rigolé ? Pas vraiment. Souri, oui, mais pas ri. Ou si peu.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaCroix
09 février 2023
Six ans après le succès de Patria, l’écrivain basque Fernando Aramburu signe un roman-fleuve sur le désenchantement au monde d’un antihéros.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeSoir
31 janvier 2023
Ce journal d’un suicidaire, par Fernando Aramburu, est un livre plein de surprises
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeMonde
09 janvier 2023
Dans Oiseaux de passage, son quatrième livre traduit, il explore avec le même regard affûté l’intimité d’un homme en parfait décalage avec son époque.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Les martinets ne reviendront pas avant le printemps prochain.Ils m’ont laissé seul avec toute la masse humaine qui m’étouffe et m’exaspère.Quelle belle philosophie existentielle : sortir d’un œuf,sillonner l’air en quête de nourriture, voir le monde de très haut sans être tourmenté par des questions matérielles,n’être obligé de parler à personne,ne payer ni les impôts ni la facture d’électricité, ne pas se prendre pour le roi de la création, ne pas s’inventer des concepts prétentieux comme l’éternité, la justice,l’honneur,et mourir quand le temps est venu,sans assistance médicale ni honneurs funèbres.
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Aujourd'hui, pour devenir maire, président, ou plus simplement leader, tu as besoin de l'accord de ceux sur lesquels tu devras imposer ta loi. Tu dois être gentil, leur passer la pommade, leur lécher le cul, répandre mensonges et promesses à tout bout de champ. Aujourd'hui, ce sont les faibles qui sont aux commandes. On ne va pas loin, si on étale son excellence, du caractère, de la volonté, un langage cultivé, des connaissances profondes, tout ce qui te plaisait tant. Si tu essaies de vivre en accord avec tes idées, si tu t'accroches à la rectitude morale ou à la cohérence idéologique, on se méfiera de toi, tu deviendras suspect, on croira que tu veux te distinguer, on te prendra pour un arrogant et un élitiste. La vie n'est plus une lutte, papa, comme à ton époque. Maintenant, tout le monde se frotte à tout le monde, tout le monde barbotte dans un bourbier immonde d'intérêts personnels, de morale lâche, de combines troubles, de narcissisme et de médiocrité. Aujourd'hui, tout le monde veut être petit et populaire. De nos jours, ce qui prévaut, c'est la condition rampante et la froide viscosité des limaces. Moi-même, papa, si je n'étais pas aussi fatigué, aussi terriblement et définitivement fatigué, je pourrais envisager une carrière politique. Je remplis toutes les conditions requises, vu que je ne me distingue dans aucun domaine et que je ne crois à rien. (P.505)
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Je me suis rappelé le début de L'Étranger, de Camus : "Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas."
J'avais à tout prix besoin de phrases, d'apophtegmes, de citations, pour éclairer mes ténèbres nouvelles d'orphelin total.
Je jurerai que la mort d'un père, au moins par les temps qui courent (peut-être pas dans le passé, quand la famille dépendait d'un patriarche nourrisseur), est plus facile à supporter que celle d'une mère. Je parle en mon nom propre. Je ne suis pas un spécialiste en comportements humains, même si j'ai vu certaines choses et en ai appris d'autres. La mort du père frappe l'extérieur ; on doit soudain assumer des responsabilités, prendre des décisions qui n'étaient pas de son ressort jusqu'alors ; occuper, en somme la place du défunt. Une mère est irremplaçable. La mort de la mère ravage l'intérieur et laisse désemparé, nu, comme un nouveau-né, même si on a comme moi plus de 50 ans. (P.275)
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Papa, je l'ai surtout haï après sa mort. Avant, je n'osais pas, même en secret, car je le soupçonnais de pouvoir lire dans mes pensées. J'étais trop occupé à observer une distance prudente en raison de la crainte qu'il m'inspirait, même si ce n'était pas celle qu'inspire un tyran dont on peut attendre toutes sortes de cruautés, mais la sensation d'infériorité et d'échec que j'éprouvais en sa présence. Cette sensation abrasive s'intensifiait quand il avait un geste bienveillant à mon égard. J'étais alors accablé par l'idée qu'il me prenait pour un farceur qui aurait usurpé sans l'avoir mérité un sourire de lui, une petite tape d'approbation ou quelques mots cordiaux. J'éprouvais à l'égard de papa une crainte émaillée d'admiration, peut-être même d'affection. Avant que nous l'ayons enterré, je ne mesurais pas combien il avait été nuisible pour moi. [...] Il se passe la chose habituelle ; on perd un membre de sa famille et on est triste de l'avoir laissé partir sans lui dire combien on le haïssait ou l'aimait, ou les deux à la fois, alternativement ; désolé, papa, mais je n'ai pas eu le cran de me planter devant toi un jour de poser la main sur ton épaule et de te dire, d'une voix sereine et ferme, les yeux dans les yeux, que tu étais un drôle de type, mi-dieu, mi-porc. (P.155)
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En réalité, maman ne se rappelait pas que papa était mort. Que lui était-il arrivé ? Un accident ? Je la sondai jusqu’au fond des yeux. Je n’y vis pas la moindre trace de simulation. Mon impression, c’est que maman continuait d’exister avec ses traits, son corps menu, son dos voûté et cette fixité sans culpabilité dans les pupilles, nous l’avions perdue pour toujours. Cette vieille femme n’était plus ma mère ; au mieux l’enveloppe d’une ancienne mère, la chrysalide desséchée et vide d’un papillon humain qui s’était envolé depuis longtemps et qui était près d’achever son cycle vital.
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