Enfin une édition disponible des réflexions sur le combat de cet officier du second Empire qui a marqué son temps mais surtout les "sciences" militaires. Souvent cités, voir référencés dans les bibliographies d'ouvrages spécialisés, ces textes étaient rarement disponibles. L'initiative d'Ivrea est donc heureuse et permet au commun des mortels de découvrir des propos qui sonnent parfois étrangement de la part d'un militaire.
Complètement détaché d'un esprit de corps où le "militairement" correct est plutôt de rigueur, le colonel Ardant du Picq essaye de réveiller les esprits obtus de son temps en démontrant l'inéluctabilité de l'évolution des pratiques du combat. Technicien clairvoyant de sa pratique, Ardant du Picq, propose quelques ajustements aux procédés employés par l'armée française.
Au final on obtient l'unique témoignage d'un soldat sur des pratiques militaires dénuées de toute influence héroïque et l'étude quasi mécanique et pragmatique de l'exercice du combattant, dont l'importance dépasse grandement le cadre stricte de l'armée française.
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Le choc franc n'existe jamais. L'impulsion morale d'un des adversaires renverse presque toujours l'autre d'avance, un peu plus loin, un peu plus près; cet "un peu plus près", fut-il le nez à nez, avant le premier coup de sabre, une des deux troupes est déjà battue et s'enchevêtre pour la fuite.
Suivant le moral de l'ennemi, les démonstrations doivent se faire de plus ou moins loin, ce qui fait dire que le mode de combattre varie avec l'ennemi et que c'est école à faire avec chacun.
Plus on a confiance en ses moyens de défense ou d'attaque, plus on est démoralisé, déconcerté de les voir, à un moment donné, insuffisants pour arrêter l'ennemi.