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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cet essai de philosophie anthropologique comme le suggère Paul Ricoeur dans la belle préface de l'édition Pocket (2004) exige bien entendu une lecture studieuse, surtout pour les cerveaux lents comme le mien. On navigue en pleine théorie, on parcours l'histoire de la philosophie, de la Grèce ancienne à l'Occident de l'époque moderne, de Platon à Marx en passant par Saint-Augustin et Locke. Ecrit dans la période de forte expansion économique de l'après-guerre et dans un contexte de surenchère atomique entre les deux puissances de la guerre froide, Hannah Arendt s'interroge sur les principes et les valeurs qui ont guidés les hommes d'hier et d'aujourd'hui, les écarts et les ruptures idéologiques et culturelles. On a parfois l'impression d'enfoncer des portes ouvertes comme: ce qui nous meut est le principe de vie et de génération... mais le cheminement est si érudit et intelligent que l'effort produit ne semble pas vain.
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La véritable identité de notre société actuelle: Qu'est-ce que le "travail" aujourd'hui?
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Ça y est ! J'ai gravi la page 404! Je viens juste de me retourner pour admirer le panorama vu d'ici.
Ouah! C'est beau quand même, désolé je suis un peu à bout de souffle là..
En tous cas merci à Hannah pour cette belle expédition philosophique, merci à Maurice le chat qui m'a été fidèle avec ses ronrons jusqu'au bout, à ma femme qui m'a toujours soutenu dans les moments de découragement, au pin parasol qui m'a procuré une ombre précieuse, au réfrigérateur qui gardait le vin au frais, à toute cette équipe que j'ai imaginé me suivre du fond de ma chaise longue...
Pour y arriver je me suis juste entraîné avec Eichmann à Jérusalem, j'ai écouté quelques émissions sur le sujet et puis j'ai glané pas mal d' informations sur le Net... Rien de très sorcier en vrai.
Je sais que je n'étais pas très bien préparé , j'ai beaucoup misé sur le mental et puis la chance bien entendu.
Maintenant c'est fait, je suis content de l'avoir réalisé mais je dois pas oublier que c'est toujours dans le cadre d'une préparation, j'ai d'autres projets plus ambitieux, escalader la critique de la raison pure par la face Nord ou pourquoi pas reprendre l'être et le Néant mais sans escale cette fois-ci....je sais c'est pas très prudent mais c'est ça qui fait la beauté de l'aventure .
Avant tout je vais profiter de mon retour en famille pour en profiter un peu, me ressourcer mentalement, faire le point, analyser mon parcours à froid, et faire profiter de mon expérience formidable à d'autres adeptes de la discipline...
Qui sait, ça peut donner envie aux jeunes générations
Viva la vita hyper-activa!
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C'est le chapitre Travail qui m'a retenu : de l'Antiquité à nos jours, de Platon et Aristote, à Locke, Marx et Friedman,
Arendt renseigne sur la notion de Travail vs Oeuvre en différenciant le travail servile qui justifie l'esclavage et le travail civique des citoyens éclairés au service de l'ancienne Cité.
Les différentes notions sont clairement exposées : travail jeu, passe temps, corvée, travail qualifié et non qualifié, productif et improductif, ce qui oppose 'l' animal laborans » de Marx à « l'homo faber » dont les oeuvres ou chefs d'oeuvre, échappant au cycle de la nature et de la nécessité, sont appelés à « durer ».
On y passe en revue les notions de « valeur », de bonheur, de propriété. Travailleurs ou consommateurs, parfois les deux...
Cette lecture éclairante permet au lecteur de poser les questions qui lui viennent à l'esprit, et qui seront abordées dans les chapitres suivants, l'Oeuvre et l'Action, avant de proposer des choix pour l'âge moderne.
Préface de Paul Ricoeur.
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Lire la Condition de l'homme moderne fut, pour le non-philosophe que je suis, comme gravir une montagne.

La densité des idées, les disgressions fréquentes (elles n'en sont pas vraiment bien sûr, mais elles y ressemblent pour les profanes), le niveau d'abstraction parfois à la limite de l'hermétique (l'image du point d'Archimède développée dans la dernière partie, par exemple, qui devrait aider à la compréhension, semble l'obscurcir à la longue tant elle est tournée en tous sens par l'auteure), rendent la lecture ardue, pour dire le moins. Il m'a fallu du courage, du calme, et de l'abnégation pour en venir à bout (j'avais d'abord abandonné la lecture au tiers, je l'ai reprise un an plus tard).

Quand d'aventure on surmonte ces écueils, Hannah Arendt nous offre de nombreuses illuminations, des morceaux de pensée d'une profondeur remarquable à propos de la modernité et de ce que sont l'homme, le travail, la vie modernes. Les mises en perspective avec les traditions romaines et grecques, à l'image du livre entier, sont parfois difficiles à saisir, très référencées, mais éclairent aussi parfois, merveilleusement, le propos.

À lire donc, quand on est motivé et que l'on sait à quoi s'attendre. Et à relire surtout, car je ne doute pas que beaucoup d'éléments n'apparaîtront qu'après des lectures répétées. Mais pas tout de suite. Pour l'instant, je me repose et je digère...

P.S: petit coup de gueule aux éditions Pocket qui ont laissé un grand nombre de notes de bas de page en allemand non traduit. Il m'a semblé que le propos était suffisamment exigeant comme cela, apparemment pas assez pour les éditeurs !
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Essai d'anthropologie philosophique traduit en français en 1961.

L'homme a assuré sa domination sur la terre, il est en passe de maîtriser la nature, il a entamé la conquête de l'espace, mais jamais il n'échappera à la condition humaine.

La condition de l'homme moderne, en rupture avec celle des Grecs, est celle du travail, du labeur. Comment renouer avec l'idéal politique d'une action pure mise en accord avec la parole qui l'accompagne ?

Nostalgie ou révolution ?
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Dans cet essai de philosophie anthropologie, Hannah Arendt nous introduit à sa théorie. Ecrit dans la période de forte expansion économique de l'après-guerre et dans un contexte de surenchère atomique entre les deux puissances de la guerre froide, Hannah Arendt s'interroge sur les principes et les valeurs qui ont guidés les hommes d'hier et d'aujourd'hui, les écarts et les ruptures idéologiques et culturelles. Dans son exposé, elle nous introduit à l'histoire de la philosophie, de la Grèce ancienne à l'Occident de l'époque moderne, de Platon à Marx en passant par Saint-Augustin et Locke. C'est ainsi un ouvrage très riche, qui demande un grand investissement mental mais dont on ressort avec de nouvelles connaissances autant de par sa théorie philosophique que pour son histoire de la philosophie.
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Ce livre est compliqué. Inutile de se le cacher, à moins que vous soyez déjà très avancés en philosophie, cet essai risque de vous ennuyer. Je n'ai commencé à l'apprécier qu'à ma troisième lecture, et je le déconseille à quiconque n'a pas lu Luc Ferry et Yuval Noah Harari, qui sont d'excellentes introductions à toutes les oeuvres philosophiques. Alors pourquoi recommander un livre aussi difficile d'accès ? Parce qu'il offre un point de vue très intéressant sur la société actuelle, que je m'efforcerai de vous expliquer en le résumant grossièrement.

Arendt divise l'activité humaine en trois catégories : le labeur, la fabrication et l'action. le labeur, ce sont toutes les activités répétitives accomplies par l'être humain, dans le seul but de gagner de quoi se nourrir, nourriture que l'homme pourra ensuite consommer pour continuer à travailler. C'est un cercle de type travail à la chaîne, qui demande davantage de répétition que de réflexion.
La fabrication est une ligne droite. C'est une création, avec un début et une fin : de l'idée de l'objet que l'on veut créer, jusqu'à son achèvement concret. Ce sont toutes les activités artisanales et artistiques, qui modifient le monde pour se l'approprier.
Enfin, l'action (ma préférée). Elle est à l'image des affaires humaines : imprévisible et incontrôlable. Explication par l'exemple : impossible de prévoir que le diktat de Versailles en 1918 entraînerait la Seconde Guerre Mondiale suite à la crise de 1930, laquelle mènerait à la Guerre Froide… L'Histoire est une longue suite d'actions aux conséquences improbables. Et, idée que je trouve merveilleuse, chaque enfant porte en lui une série d'actions qui démultiplient les possibilités de l'espèce humaine.

Alors pourquoi lire Condition de l'homme moderne ? Parce qu'il permet de mieux comprendre les notions fondamentales de travail et de politique. D'un côté le travail, qui mélange la routine dénuée de sens à la créativité. de l'autre la politique sans action, parce que nos politiciens sont d'abord des salariés. Au milieu de tout cela, la promesse et le pardon, qui donnent foi en l'avenir, et les naissances, qui renouvellent le monde.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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