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Je suis mitigé en ce qui concerne ce livre.
En effet, si le travail d'Hannah Arendt sur l'histoire des modes de pensée qu'elle analyse en profondeur est des plus intéressants, la réflexion sur l'homme moderne et sa condition, elle, laisse à désirer…
Le problème de ce livre réside dans le fait qu'Hannah Arendt consacre l'énorme majorité de ce livre à nous parler, justement, de l'histoire des pensées. Or, du coup, les parties concernant l'homme moderne et sa condition, souffre ( selon moi ) d'un manque de développement. Il y a là beaucoup d'affirmations, des pistes intéressantes, mais aucun travail complet, vraiment construit.
Pourtant, cet ouvrage n'en reste pas moins des plus intéressants, et Hannah Arendt donne des réponses intéressantes à une question cruciale : comment l'homme a-t-il évolué à travers les siècles ? C'est là qu'Hannah Arendt nous propose une formidable étude des modes de pensée en place, durant les siècles précédents et des changements qui sont cause des modifications de ces modes de pensée.
C'est quand même dommage que cet intéressant ouvarge n'ait pas entièrement tenu ses promesses d'autant plus qu'il est loin d'être inintéressant.
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Cet essai de philosophie anthropologique comme le suggère Paul Ricoeur dans la belle préface de l'édition Pocket (2004) exige bien entendu une lecture studieuse, surtout pour les cerveaux lents comme le mien. On navigue en pleine théorie, on parcours l'histoire de la philosophie, de la Grèce ancienne à l'Occident de l'époque moderne, de Platon à Marx en passant par Saint-Augustin et Locke. Ecrit dans la période de forte expansion économique de l'après-guerre et dans un contexte de surenchère atomique entre les deux puissances de la guerre froide, Hannah Arendt s'interroge sur les principes et les valeurs qui ont guidés les hommes d'hier et d'aujourd'hui, les écarts et les ruptures idéologiques et culturelles. On a parfois l'impression d'enfoncer des portes ouvertes comme: ce qui nous meut est le principe de vie et de génération... mais le cheminement est si érudit et intelligent que l'effort produit ne semble pas vain.
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Le 20 éme siécle a transformé le statut de l'homme . Cela est une évidence que nul ne peut nier. En quoi exactement ?? L' on peut dire qu'aujourd'hui l'homme n'est plus un , il est eux dans dans un ensemble qui le dépasse et il n' y a aucune échappatoire. La technologie qui certes aide l'homme l'a également asservi , et rendu dépendant . de cela les politiques tirent des avantages conséquents et s'imposent sans possibilité d'écart ou de fuite . La nature méme de la pensée de l'homme est conditionnée et manipulée pour en faire un simple pion , sans aspérité. Contre le mythe de l'homme objet , mme Arendt entend opposer une vision résolument transgressive : l'humanité en marche. Cet opus s'impose par la méme comme un ensemble de textes fondamentaux sur la compréhension du réflexe de soumission de l'homme a ce qu'il croit étre supérieur à lui , que cela soit la technologie , les politiques ou les médias . Il faut lire cet ouvrage ,mais le lire vraiment pour saisir toute la difficulté que l'homme rencontre pour avoir le droit simplement d'exister. L'aspiration de l'homme doit étre la liberté de corps et d'esprit , et non pas l'attente de l'ordre de la machine , ou de la voix qui résonnera le plus fortement. Cet ouvrage a une importance cruciale , en ces temps ou l'on profite impunément du réflexe de soumission de l'homme devant les autels médiatiques et pseudo humains . Un ouvrage fondamental pour comprendre la condiion humaine...
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Travailler ?
Oeuvrer ?
Agir ?
Contempler ?

Que nous reste-t-il ?

Fin de la Politique !
Dictature de l'économie monstrueuse !

Hannah nous avait avertis il y a déjà 50 ans !
Dépêchez-vous de la lire !
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La véritable identité de notre société actuelle: Qu'est-ce que le "travail" aujourd'hui?
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Le livre s'ouvre par une distinction pédagogique entre vita activa et vita contemplativa, avec cette limite que la seconde ne sera guère abordée en dehors du prologue. Ce prologue nous indique que la vita activa a deux champs d'application, le domaine public et le domaine privé, et trois catégories, le travail, l'oeuvre et l'action. le travail est une activité soumise aux nécessités vitales, dont le produit est aussitôt consommé ; il est le propre de l'animal laborans, producteur de ses propres ressources ; le travail et la consommation sont les deux faces du cycle perpétuel de la vie biologique ; le travail n'a ni début ni fin. L'oeuvre est la création d'artefacts durables, que l'on ne consomme pas ; il est le propre de l'homo faber, qui crée un monde façonné par l'homme ; la fabrication a un commencement et une fin précis et prévisibles. L'action, liée à la parole, définit l'homme politique ; elle prend place dans le domaine public ; ses conséquences sont inconnues et illimitées, elles vont au-delà de la portée et de la vie de l'acteur ; l'action peut avoir un commencement défini mais n'a jamais de fin prévisible. On est ici dans le domaine académique, facile à suivre mais pas toujours facile à accepter, en particulier dans la prétendue hiérarchie antique entre le travail, qui définit l'esclave, et l'action, qui définit le citoyen (Laërte, le père d'Ulysse, était roi et cultivait lui-même son potager ; Romulus poussait la charrue, etc.). C'est un reflet non critiqué de la politique antidémocratique d'Aristote.

Le titre original du livre est « The human condition », auquel l'éditeur a ajouté le qualificatif de « moderne ». le livre de Malraux « La condition humaine » (1933) ne permettait certes pas une traduction littérale, mais l'addition de « moderne » est peu adaptée : l'ouvrage se réfère à chaque page à l'antiquité dans le vocabulaire, l'étymologie, l'histoire, les lois et les auteurs (Platon, Aristote, le droit romain, les évangiles ou saint Augustin) ; il n'aborde l'âge moderne que dans son dernier chapitre p 315. le seul auteur moderne largement cité est Karl Marx, sur un ton sévèrement critique : L'attitude de Marx à l'égard du travail, c'est-à-dire à l'égard de l'objet central de sa réflexion, a toujours été équivoque. Alors que le travail est une "nécessité éternelle imposée par la nature", le plus humaine et la plus productive des activités, la révolution selon Marx n'est pas pour tâche d'émanciper les classes laborieuses, mais d'émanciper l'homme, de le délivrer du travail ; il faudra que le travail soit aboli pour que "le domaine de la liberté" supplante "le domaine de la nécessité ". […] Des contradictions aussi fondamentales, aussi flagrantes sont rares chez les écrivains médiocres ; sous la plume des grands auteurs elles conduisent au centre même de l'oeuvre (P 151).

Le style est souvent péremptoire, parfois exalté (le Spoutnik p 33, la Nativité p 314), avec des incises nombreuses, stimulantes mais souvent peu justifiées dans leur contexte et peu convaincantes :
L'amour, à la différence de l'amitié, meurt ou plutôt s'éteint, dès qu'on en fait étalage (p 91). L'amour, phénomène très rare, il est vrai, dans la vie humaine (p 308)
La bonté doit absolument, sous peine de mort, se dissimuler, fuir l'apparence (p 118)
Le bien, en tant que mode de vie cohérent, n'est pas seulement impossible dans les bornes du domaine public, il est l'ennemi mortel de ce domaine (p 119)
La joie de vivre, qui est celle du travail, ne se trouvera jamais dans l'oeuvre : elle ne saurait se confondre avec le soulagement, la joie inévitablement brève, qui suivent l'accomplissement et accompagnent la réussite (page 154).
Avant les temps modernes qui commencèrent par l'expropriation des pauvres et s'occupèrent ensuite d'émanciper les nouvelles classes sans propriété, toutes les civilisations reposaient sur le caractère sacré de la propriété privée (p 102)
Ce n'est pas le principe de la machine à vapeur qui était nouveau mais plutôt la découverte et l'emploi des mines de houille pour l'alimenter (p 200)
La longue préface de Paul Ricoeur est pour moitié consacrée à l'ouvrage fameux de HA sur Les origines du totalitarisme ; elle défend comme elle peut les énigmes, paradoxes et apparentes contradictions du présent ouvrage. La quatrième de couverture n'a guère de relation avec son contenu.
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Ce livre m'a mis face à des idées inconnues. J'ai été plus marquée par sa façon de présenter l'évolution de la société que sa longue dissertation sur les trois types de "vies", mais j'ai tiré beaucoup de questions et d'idées de son travail. Arendt est réputée pour avoir créée une philosophie politique unique, et son point de vue, soigneusement construit et présenté, pose des éclairages tous particuliers sur les événements que l'on connaît. C'est un ouvrage qui fait réfléchir.
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Ça y est ! J'ai gravi la page 404! Je viens juste de me retourner pour admirer le panorama vu d'ici.
Ouah! C'est beau quand même, désolé je suis un peu à bout de souffle là..
En tous cas merci à Hannah pour cette belle expédition philosophique, merci à Maurice le chat qui m'a été fidèle avec ses ronrons jusqu'au bout, à ma femme qui m'a toujours soutenu dans les moments de découragement, au pin parasol qui m'a procuré une ombre précieuse, au réfrigérateur qui gardait le vin au frais, à toute cette équipe que j'ai imaginé me suivre du fond de ma chaise longue...
Pour y arriver je me suis juste entraîné avec Eichmann à Jérusalem, j'ai écouté quelques émissions sur le sujet et puis j'ai glané pas mal d' informations sur le Net... Rien de très sorcier en vrai.
Je sais que je n'étais pas très bien préparé , j'ai beaucoup misé sur le mental et puis la chance bien entendu.
Maintenant c'est fait, je suis content de l'avoir réalisé mais je dois pas oublier que c'est toujours dans le cadre d'une préparation, j'ai d'autres projets plus ambitieux, escalader la critique de la raison pure par la face Nord ou pourquoi pas reprendre l'être et le Néant mais sans escale cette fois-ci....je sais c'est pas très prudent mais c'est ça qui fait la beauté de l'aventure .
Avant tout je vais profiter de mon retour en famille pour en profiter un peu, me ressourcer mentalement, faire le point, analyser mon parcours à froid, et faire profiter de mon expérience formidable à d'autres adeptes de la discipline...
Qui sait, ça peut donner envie aux jeunes générations
Viva la vita hyper-activa!
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C'est le chapitre Travail qui m'a retenu : de l'Antiquité à nos jours, de Platon et Aristote, à Locke, Marx et Friedman,
Arendt renseigne sur la notion de Travail vs Oeuvre en différenciant le travail servile qui justifie l'esclavage et le travail civique des citoyens éclairés au service de l'ancienne Cité.
Les différentes notions sont clairement exposées : travail jeu, passe temps, corvée, travail qualifié et non qualifié, productif et improductif, ce qui oppose 'l' animal laborans » de Marx à « l'homo faber » dont les oeuvres ou chefs d'oeuvre, échappant au cycle de la nature et de la nécessité, sont appelés à « durer ».
On y passe en revue les notions de « valeur », de bonheur, de propriété. Travailleurs ou consommateurs, parfois les deux...
Cette lecture éclairante permet au lecteur de poser les questions qui lui viennent à l'esprit, et qui seront abordées dans les chapitres suivants, l'Oeuvre et l'Action, avant de proposer des choix pour l'âge moderne.
Préface de Paul Ricoeur.
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Lire la Condition de l'homme moderne fut, pour le non-philosophe que je suis, comme gravir une montagne.

La densité des idées, les disgressions fréquentes (elles n'en sont pas vraiment bien sûr, mais elles y ressemblent pour les profanes), le niveau d'abstraction parfois à la limite de l'hermétique (l'image du point d'Archimède développée dans la dernière partie, par exemple, qui devrait aider à la compréhension, semble l'obscurcir à la longue tant elle est tournée en tous sens par l'auteure), rendent la lecture ardue, pour dire le moins. Il m'a fallu du courage, du calme, et de l'abnégation pour en venir à bout (j'avais d'abord abandonné la lecture au tiers, je l'ai reprise un an plus tard).

Quand d'aventure on surmonte ces écueils, Hannah Arendt nous offre de nombreuses illuminations, des morceaux de pensée d'une profondeur remarquable à propos de la modernité et de ce que sont l'homme, le travail, la vie modernes. Les mises en perspective avec les traditions romaines et grecques, à l'image du livre entier, sont parfois difficiles à saisir, très référencées, mais éclairent aussi parfois, merveilleusement, le propos.

À lire donc, quand on est motivé et que l'on sait à quoi s'attendre. Et à relire surtout, car je ne doute pas que beaucoup d'éléments n'apparaîtront qu'après des lectures répétées. Mais pas tout de suite. Pour l'instant, je me repose et je digère...

P.S: petit coup de gueule aux éditions Pocket qui ont laissé un grand nombre de notes de bas de page en allemand non traduit. Il m'a semblé que le propos était suffisamment exigeant comme cela, apparemment pas assez pour les éditeurs !
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