AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,28

sur 76 notes
5
23 avis
4
12 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Et dire que ça existe ! Et dire que des familles bourgeoises, éduquées, des familles de diplomates, aussi, exploitent honteusement des étrangers démunis et les font ployer sous le joug de l'esclavage !

Ce roman pour la jeunesse, ayant reçu en Belgique le prix Farniente 2021 décerné par les jeunes dans la catégorie 15+, nous raconte l'histoire d'Anthéa, Camerounaise de 13 ans emmenée « pour son bien et celui de sa famille » en France.
Ah la France ! Pays qui cristallise les rêves de nombreux Africains, mais qui les divise, aussi. N'empêche, le papa d'Anthéa est heureux de lui offrir un avenir …
Mais entre le désir paternel et la réalité qui attendra la jeune fille, il y a une distance énorme.
Petit à petit, Anthéa sera contaminée par l'ambiance délétère de cette famille bien sous tous les rapports, mais qui dans l'intimité se révèle pourrie. Anthéa erre pendant plusieurs années entre l'alcoolisme de la mère et la violence psychologique puis physique du père, elle tente tant bien que mal de se raccrocher à ses racines en dessinant, en sculptant un morceau de glaise caché sous son lit, en décrivant ses rêves, ou plutôt ses cauchemars. Ceux-ci vont prendre toute la place, mais heureusement, tout n'est pas corrompu sous le ciel du Nord…

J'ai beaucoup aimé suivre la ligne de vie d'Anthéa, belle jeune fille courageuse plongée dans le monde de Blancs malsains sans l'avoir voulu. Je suis certaine que cette lecture touchera les élèves, ignorants de cette sombre réalité, d'autant plus que le style est bien élaboré et ne pêche pas par excès de simplicité, comme souvent dans les romans pour les jeunes.

A lire donc pour ne pas se voiler la face.
Commenter  J’apprécie          422
La proie est une histoire d'enfermement, d'emprisonnement, de mise en esclavage (tant physique que psychologique) d'une jeune camerounaise par un couple de français. Histoire glaçante tellement elle pourrait être vraie.
Anthéa, ou plus simplement Théa, mène une vie simple mais heureuse au Cameroun. Elle est une bonne fille, obéissante, qui s'occupe des petits, qui aide sa mère au marché, qui va à l'école, même si on comprend vite que l'école ne lui permet pas de s'épanouir, qu'elle n'y comprend pas grand chose. Théa à d'autres talents. Conteuse pour les enfants de son village, dans la pure tradition des griots, sculptrice, dessinatrice … C'est dans l'art qu'elle s'épanouit. Et puis Théa grandit, et l'on sent qu'elle va devenir une superbe jeune fille. le regard de tous change. Au marché, il y a une blanche, une française, qui vient toujours acheter avocats et mangues à la mère de Théa. Et puis de fil en aiguille, de discussion en discussion, une étrange proposition est faite par cette blanche aux parents de Théa : la ramener en France, avec eux, la scolariser là-bas pour lui donner le meilleur départ possible dans la vie. Les parents acceptent ce marché, et Théa obéit comme la bonne fille qu'elle est. Vous imaginez bien, la France ! Pays des droits de l'Homme, sorte d'Eldorado moderne
A partir de ce moment, c'est la très lente et très insidieuse descente aux enfers de Théa qui nous est donnée à voir. Et ça fait froid dans le dos. On voit le piège se refermer sur Théa sans que cette dernière ne puisse rien faire. La coupure progressive de tous. L'interdiction de sortir. Et puis l'indicible. Esclave ménagère, sexuelle aussi. Les personnages qui composent la famille d'accueil (si on peut dire) de Théa sont tous intéressants. du père, appartenant visiblement à la catégorie des “pervers narcissiques” à la mère dépressive en passant par les enfants qui réagissent chacun comme ils peuvent à la situation, tout sonne juste.
La plume de Philippe Arnaud, que je ne connaissais pas, est particulièrement efficace. Un roman fort et un auteur à suivre.
Commenter  J’apprécie          40
Je ne m'attendais pas à ça.
Pas du tout, du tout à ça.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était pas mal du tout.
Voire très bien.

Allez savoir pourquoi, on se met parfois de drôles d'idées en tête avant d'ouvrir un livre.
Pour ma part, j'étais persuadée que La Proie allait se révéler être un roman fantastique, ou au moins un récit avec une part de merveilleux ou d'imaginaire.

Quelle ne fut donc pas ma surprise lorsque j'ai découvert un récit contemporain glaçant de tension, de dangers qui taisent leur nom et d'étouffantes relations de domination.

La Proie est un récit au long cours, de longue haleine, qui s'appréhende petit à petit et évolue au fil des pages. Il démarre doucement, dans un décor dépaysant, avec une histoire qui n'a pas l'air pressée de s'emballer et des personnages pour la plupart encore tout à fait innocents, à savoir les enfants d'un petit village du Cameroun, où Anthéa et ses amis grandissent petit à petit au fil des saisons, des histoires transmises de génération à génération, et des promesses d'un avenir qui s'annonce aussi paisible que prévisible.

Mais l'innocence ne dure qu'un temps.

Pour Anthéa, l'heure est déjà venue de grandir, de partir, et de suivre un couple de Français qui la prend sous son aile pour qu'elle vienne suivre sa scolarité en France, près de Paris. C'est une chance inouïe, l'occasion pour elle d'avoir accès à une meilleure éducation, des opportunités multiples, et une vie à mille lieux de celle qu'elle a toujours connue.

C'est une chance, oui.
Anthéa s'accroche à cette phrase qu'on lui a tant répétée avant son départ.
Même lorsque la réalité qu'elle doit bientôt affronter n'a plus rien d'une chance.

Et ainsi, sans que l'on ne s'en rende compte dans un premier temps, le récit bifurque vers un chemin sordide et sinueux qui constitue très vite une véritable descente aux enfers - qui, comme toute bonne descente aux enfers digne de ce nom, ne devient frappante et évidente qu'une fois qu'il est déjà trop tard.
Petit à petit, alors que les chapitres défilent et que l'implacable vérité devient indéniable, le lecteur, effaré et pétri d'angoisses, devient la proie - roll credits - d'une seule et même question, de plus en plus pressante.
"Ca ne peut pas être ça... si ?"

Et si, bien sûr que si, c'est ça, c'est le mal qui déploie lentement ses chaînes, c'est une tension qui ne cesse de s'épaissir et de s'alourdir, c'est un récit assez virtuose dans sa façon de nourrir l'attente et l'horreur, notamment grâce à son point de vue interne, qui ne permet de suivre que ce que perçoit Anthéa, et laisse donc le lecteur plongé dans le doute jusqu'au bout.

L'écriture même du roman évolue, volontairement très simple pour maintenir la narration à la hauteur de la toute jeune Anthéa, mais de plus en plus évocatrice et glaçante au fur et à mesure que la jeune fille gagne bien malgré elle en résistance et en maturité. La Proie a l'intelligence de disséquer la peur tout aussi bien que la honte, la violence tout autant que la rédemption, avec une subtilité assez hallucinante dans la mesure où elle sera aussi frappante pour de jeunes lecteurs que pour un public plus mature. La Proie est un livre qui retourne et chamboule, une véritable expérience de déni et d'angoisse où l'on en vient à questionner ses instincts les plus primaires, où l'empathie se mêle au rejet, et où l'on découvre, le souffle court et le regard abasourdi, que l'écrivain saura décidément toujours surpasser les pires craintes de son lecteur.
Lien : https://mademoisellebouquine..
Commenter  J’apprécie          30
Je remercie Babélio et les éditions Sarbacane pour l'envoi de ce roman en service presse.

Anthéa avait une vie simple au Cameroun. Dans son village, elle y était heureuse. Entourée de sa famille et ses amis, elle partageait son temps entre aider sa mère au marché, aller à l'école, travailler la terre et raconter des histoires aux enfants du village. Quand ce couple de "blanc" propose aux parents d'Anthéa de l'emmener en France afin de lui permettre de faire de bonne études et avoir une vie plus sure, ces derniers à contre-coeur acceptent, pensant que c'était là une chance pour leur fille de s'en sortir. Ce qu'ils ne savaient pas, c'était que ça allait être le début du cauchemar pour Anthéa.

Ce roman traite de l'esclavage moderne avec justesse. L'histoire est prenante. Pas seulement parce qu'elle est bien écrite, mais parce que l'on sait que ça existe et cela donne une dimension supplémentaire au récit.
On ne peut que s'attacher à cette petite fille que l'on voit grandir et souffrir loin des siens. C'est tellement révoltant. Mais nous la voyons aussi se battre, ne pas abandonner, lutter pour exister.

le plus de ce roman, est la bande son proposé par l'auteur au début du livre. C'est quelque chose que j'apprécie quand les auteurs partagent avec nous les mélodies qui les ont inspirés pendant l'écriture. Cela nous immerge davantage pendant notre lecture.

La couverture est très jolie et représente à merveille ce roman.

Pour moi la seule déception, ce sont les grandes similarités avec un roman de karine Giebel "Toutes blessent, la dernière tue". J'ai eu l'impression d'avoir la même histoire en version plus soft.

Cela dit, je recommande ce roman très bien écrit et percutant, sur un sujet qui ne devrait plus être d'actualité.
Commenter  J’apprécie          20
...Un roman coup de poing qui m'a broyé les entrailles, qui m'a coupé le souffle et qui m'a fait serrer les mains. Derrière cette couverture pleine de promesse de liberté, vous allez découvrir avec les mots d'Anthéa, une réalité difficile à regarder sans vouloir se lever et protester, des sujets tabous abordés avec brio pour s'adresser à la jeunesse et en même temps de façon interpellante pour marquer les esprits. Ne manquez surtout pas ce roman, laissez Anthéa vous conter son histoire sous la belle plume de Philippe Arnaud, vous parler de son courage pour aider les siens et se battre coûte que coûte.
Lien : https://booksetboom.blogspot..
Commenter  J’apprécie          21
Inutile de tourner autour du pot, l'histoire d'Anthéa, la jeune héroïne de ce roman, est épouvantable ; et vous ne l'oublierez pas. L'exil forcé d'Anthéa ressemble vraisemblablement à des centaines d'autres et cette idée suscite non seulement un sentiment de malaise profond mais aussi de colère face à l'impitoyable hasard qui nous fait naître ici ou là. Pour qu'elle échappe à un destin sans perspective au Cameroun, les parents de la jeune fille acceptent de la confier à un couple de Français sur le point de quitter le continent africain. Ils pensent ainsi faire son bonheur et font confiance à cette famille de « colons » eux-mêmes parents de deux enfants. Elle ira au collège, au lycée et fera des études, n'est-ce pas ce qu'on peut rêver de mieux pour son enfant quand on survit au jour le jour ? Mais les contes de fées se font rares en matière d'émigration ! Livrée en pâture à des Thénardier du XXI° siècle il faudra à Anthéa un courage surhumain pour échapper au piège dans lequel elle a été précipitée.
Si les journaux et les reportages témoignent régulièrement de l'enfer que vivent les aspirants à l'exil prêts à tout pour quitter leur pays, c'est autre chose de vivre l'expérience dans le regard de la narratrice qui tombe de Charybde en Scylla. le récit poignant et dérangeant des violences qu'elle subit ne laisse aucun répit au lecteur et on vit très mal la soumission et l'absence de révolte d'Anthéa ; en effet, au fur et à mesure que le piège se referme sur elle, sa résignation, son incompréhension, la perte de ses repères et la quasi négation de son humanité deviennent insupportables.
Anthéa va survivre à son histoire, mais au prix de blessures profondes ; quant à ses bourreaux, on aurait aimé connaître leur sort, et que justice soit faite … ce n'est pas le cas.
Nathalie
Commenter  J’apprécie          10
C'est un roman glaçant. Je n'avais encore jamais lu de livre traitant de l'esclavage moderne que j'ai découvert avec Anthéa.

Juste une petite précision avant d'aborder l'histoire en elle-même, l'auteur nous propose de suivre une bande son tout au long de notre lecture. Chose que je n'ai pas faite, mais que je tenais à vous le communiquer.

Ce livre est divisé en trois parties : la découverte d'Anthéa dans son village natale au Cameroun en compagnie de sa cousine, son arrivée en France et enfin le dénouement de l'histoire.

Je me suis progressivement attachée à Anthéa et sa cousine que tout oppose et qui sont pourtant si proche. Leur vie au Cameroun n'est pas facile, mais Anthéa l'apprécie, d'autant plus que l'on attend rien d'elle. Bien sûr son père souhaiterai qu'elle réussisse à l'école, mais tant qu'elle aide sa mère elle est libre se faire ce qu'il lui plaît. Et ce qu'elle aime par-dessus tout, c'est conter des histoires aux enfants de son village, dessiner ou encore sculpter. 

Cependant Anthéa ne va pas pouvoir resté vivre au Cameroun puisqu'elle ira en France contre son gré. Elle n'a pas osé s'opposer à cette décision qui semblait être une bénédiction pour l'ensemble de son village.

Je tiens à préciser que ses parents ne l'ont pas vendu, ils l'ont confié à un couple de français afin qu'elle bénéficie d'une éducation en France, son père s'imagine que si elle ne réussit pas à l'école au Cameroun elle s'en sortira sans doute mieux en France. L'objectif est qu'elle y trouve un travail à la fin de ses études afin de les aider. La vie au Cameroun est dure, son père ne gagne pas beaucoup et compte sur Anthéa.

J'ai aimé suivre l'évolution d'Anthéa qui au début est passive face aux décisions qui sont prises pour elle. Mais au fil du récit, j'ai découvert une autre facette de la jeune fille, en réalité elle a du tempérament, peut être autant que sa cousine. C'est sans doute ce qui lui a permis de survivre à son calvaire. 

En bref, c'est un coup de cœur. Il s'agit d'une histoire touchante qui aborde un thème actuel. Mais que je ne la recommande pas aux âmes trop sensibles.
Lien : https://lesdeuxartistes.word..
Commenter  J’apprécie          10
Anthéa, petite fille camerounaise timide et rêveuse, a des difficultés à suivre à l'école mais aime aider sa mère sur le marché, rire avec son intrépide cousine et raconter des histoires. Un jour, un couple de français propose à ses parents de l'emmener avec eux, chez eux. Commence une véritable descente aux enfers...

Un roman poignant qui aborde le sujet de l'esclavage moderne avec force. Avec un style alternant récit réaliste et passages poétiques, l'auteur nous fait vivre de près le parcours et les souffrances de cette belle héroïne.

A proposer aux adolescents, mais peut-être pas avant 14, 15 ans et en les prévenant de la violence du récit.
Commenter  J’apprécie          10
Un roman jeunesse fort et poignant d'une jeune fille camerounaise prise dans l'engrenage de l'esclavage domestique en France. Sur fond de racisme et de néocolonialisme, Anthéa, qui ne rêve que de retrouver son pays natal et sa liberté perdue, affronte seule son destin avec courage.
Lien : https://clubdelecture.tubize..
Commenter  J’apprécie          00
La proie est un livre qui parle d'une jeune fille camerounaise d'environ 14 ans, qui s'appelle Anthéa.
Anthéa adore son pays, ses terres, ses amies ; mais du jour au lendemain, elle se retrouve en France chez une famille qu'elle ne connait presque pas.
Mais, tout ne se passe pas comme prévu, elle n'est pas là pour étudier comme le pensaient ses parents.
Cette famille, la bat et la maltraite. Voilà pourquoi Anthéa doit fuir…

Bien que ce livre traite un sujet pas toujours facile, l'esclavage moderne, il est néanmoins très intéressant. le personnage principal, Anthéa, est une jeune fille à qui on peut s'identifier (adolescente banale au début). On pourrait la qualifier par le mot : courage car après toutes les choses qu'elle a dû surmonter, elle s'est relevée et n'a jamais lâchée.
Ce livre, bien qu'épais, ne compte pas tant de pages que ça (292 pages). Sa typographie, est je trouve de bonne taille, ce qui permet de le rendre encore plus agréable à lire.
Philippe Arnaud utilise un vocabulaire plutôt varié et un langage courant qui, parfois se transforme en langage familier, ce qui rend les choses encore plus vivantes et proches du réel.

J'ai trouvé ce livre très captivant car il y a beaucoup de suspense, on se demande toujours ce que Stéphane et Christine, les parents de cette famille, vont faire vivre à Anthéa. de plus, cette jeune fille est, au début, une adolescente plutôt ordinaire si on peut dire, ce qui nous rapproche encore plus d'elle et nous rend empathique.
Personnellement, j'ai trouvé le début un peu long (quand elle arrive en France) mais une fois que l'histoire avait vraiment commencé, je ne me suis pas ennuyée.

Pour conclure, je dirais que c'est un très bon livre, captivant, avec du suspense et de l'action, pas trop long mais complet et précis sans être ennuyant.
Je vous le recommande donc !
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (185) Voir plus



Quiz Voir plus

La Proie

Quel est le surnom d'Anthéa ?

Théa
Anth
Anne

16 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : La proie de Philippe ArnaudCréer un quiz sur ce livre

{* *}