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"Le goût pour la compagnie de ses semblables, et la crainte de rester seule, fût-ce pour quelques heures, me sont totalement incompréhensibles. Je suis capable de me distraire toute seule pendant des semaines entières, et je ne m'apercevrais même pas de ma solitude, n'était ce sentiment de paix qui m'envahit. (…) J'aimerais que ma maison fût remplie de gens capables de se distraire par eux-mêmes. Ils seraient accueillis et dépêchés avec une égale bonne humeur, car la vérité m'oblige à dire qu'autant j'aime à les voir arriver, autant il ne me déplaît jamais de les voir s'en aller." (50)

"Comment prendre plaisir à se trouver dans un jardin où l'on risque à tout moment de croiser des gens avec qui on vient de prendre le petit déjeuner, et que l'on reverra immanquablement au déjeuner et au dîner ?" (61)

Je me suis beaucoup plu dans la compagnie d'Elizabeth von Arnim. Nous sommes pourtant toutes deux des êtres sauvages à notre manière, redoutant les visiteurs, fuyant une compagnie qui s'attache de trop, n'ayant qu'une idée en tête : jouir le plus souvent possible d'une fructueuse solitude. Par livre interposé, on ne se dérange pas trop, c'est l'avantage. On peut se rencontrer, se tourner autour, se manipuler, se lire et se relire sans troubler l'onde de nos vies intérieures respectives.

"Entre robes et rosiers jamais je n'hésite." (131)

J'ai souvent eu l'impression de lire mon propre journal intime. Elizabeth von Arnim passe des heures à fantasmer sur des catalogues horticoles, a des difficultés à apprivoiser les ancolies, expérimente sans cesse, guette les moindres floraisons, ose l'échec… comme moi. Son époque et son milieu lui inspirent cependant des réflexions fort éloignées de mes propres préoccupations, mais exprimées avec tant de détachement, voire d'ironie, qu'elle me fait spontanément sourire. Elle est amusante jusque dans ses préjugés de classe, cuisinières et filles de laiteries pâtissent de son esprit vif ! S'adonner aux tâches se rapportant à l'entretien de la maison et de la progéniture ne rentre pas du tout dans ses paramètres.

"Les épouses de pasteurs doivent se faire cuisinières, femmes de ménage, et lorsqu'elles ont des enfants – elles en ont toujours -, servir de gouvernantes de de bonnes d'enfants." (86)

Malheureusement pour elle, je compatis de tout mon coeur, quelle frustration ! le jardinage activement physique ne fait pas non plus partie des activités compatibles avec sa qualité sociale. Et je regarde soudain avec un bonheur immense mes ongles plein de terre et mes mains rêches d'avoir fouissé, planté, arraché, cueilli… le jardinage pour prix de la vaisselle et du ménage ? Je dis mille fois oui !

"Si seulement je pouvais manier moi-même la bêche et le plantoir ! (…) Toute au bonheur de posséder mon propre jardin, et très impatiente de voir fleurir les lieux les plus désolés, il m'est arrivé un beau dimanche de me glisser hors de la maison armée d'une pelle et d'un râteau et bêcher fiévreusement un petit carré de terre afin d'y planter quelques volubilis avant de revenir en toute hâte, rouge et confuse, m'effondrer sur une chaise et me cacher derrière un livre pour préserver ma réputation d'honnête femme." (38)

Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Voilà un auteur que je suis contente d'avoir découverte. J'ai passé un excellent moment auprès d'Elizabeth, de ses amies, de son mari et de ses enfants dans cet étrange et merveilleux "Schloss" posé au coeur de la campagne allemande.

Elizabeth est anglaise, mariée à un noble allemand, mais cette jeune femme, mère de 3 enfants, s'ennuie dans la bonne société allemande, et avec l'accord de son époux, elle décide de s'installer avec ses enfants dans leur domaine de Nassenheide, située au coeur d'une magnifique région allemande, la Poméranie. Elle va très vite s'y sentir merveilleusement bien, loin de la foule, des ragots, et même de son mari, qu'elle nomme dans son journal l'Homme de Colère ! Elle tombe aussitôt amoureuse du jardin laissé à l'abandon et se lance dans la plantation de multiples variétés de fleurs pour l'égayer. C'est là que débute sa "folie horticole", grâce à laquelle elle peut se soustraire aux contraintes de la vie ordinaire, aux domestiques, aux visites en société, et qui, avec ses livres, lui apporte tout le bonheur possible.

La suite ici :
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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Un court roman sous forme de journal intime. Assez contemplatif et tournant autour du jardin allemand. Ses plaisirs, la sérénité qu'il apporte à sa propriétaire point. Ce qui m'a le plus intéressé c'est le côté libre et " excentrique" d'Élizabeth. Cet avant-goût de féminisme si rare au 19e siècle dans la bourgeoisie.
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J'ai eu l'occasion de découvrir la plume de la romancière Elizabeth von Arnim, cousine de Katherine Mansfield, à l'été 2016. J'avais alors plutôt apprécié l'atmosphère sombre et glaciale de Vera (roman publié en 1921). Dans un tout autre registre, Elizabeth et son jardin allemand (qui possède une large part autobiographique) me faisait de l'oeil depuis un bon moment déjà. Je suis ravie d'avoir enfin pu découvrir ce roman, rédigé sous la forme d'un journal intime. Celui-ci nous plonge en effet dans le quotidien d'Elizabeth von Arnim, et ouvre plus largement une fenêtre sur ce que devait être le vécu d'une femme évoluant dans le monde de l'aristocratie, à l'aube du XXe siècle. Passionnant ! J'ai déniché ce roman en occasion (car je souhaitais absolument le retrouver avec cette couverture que je trouve sublime), et cette lecture constitue un nouveau coup de coeur pour cette année 2018.

Dès les premières pages, Elizabeth von Arnim nous chante son amour pour son jardin. Mariée à un comte prussien, il faut savoir que la romancière quittera rapidement Londres pour s'installer en Poméranie, dans le vaste domaine de Nassenheiden. Créer un jardin (et le faire à sa manière), associer les couleurs, gérer les commandes, lui permettra sans doute de s'offrir un refuge bien loin des codes de l'aristocratie de l'époque. Car Elizabeth exècre les règles de bienséance et les mondanités. Solitaire dans l'âme, elle ne se sent bien qu'au milieu des fleurs ou en pleine nature, et vagabondant dans ses pensées. Grâce à ce roman, j'ai beaucoup appris sur la personnalité d'Elizabeth von Arnim mais aussi sur la condition féminine de l'époque… J'ai adoré ce voyage, et même si ce récit autobiographique a été écrit entre mai 1896 et avril 1897 je lui trouve une certaine modernité. Grâce à la construction de son jardin (à une époque où les jardiniers étaient exclusivement des hommes), Elizabeth se libère. Mais écrire reste aussi un moyen de se faire entendre. Elizabeth von Arnim pourra ainsi rédiger que si elle avait la possibilité de manier elle-même la bêche, comme le font les jardiniers (et donc les hommes), elle se sentirait alors pleinement heureuse, comme au paradis. Aussi, si son mari lui interdit formellement de signer ses écrits de son nom, notre romancière anglaise (née en Australie) exprime pour autant ses idées, parfois avec un certain humour.

J'ai donc adoré rencontrer cette femme éprise de liberté, et amoureuse de la nature. Ce roman foisonne de références à des plantes, à des variétés de fleurs, mais pas que… C'est justement ce qui fait tout son intérêt. J'ai beaucoup aimé découvrir ce qu'il en était de la vie familiale d'Elizabeth von Arnim. le portrait qu'elle brosse de son mari (surnommé “L'homme de colère”) est pour le moins pétrifiant. Même dans le monde de l'aristocratie, la vie maritale ne semblait donc pas être de tout repos. Si elle aimait son mari, notre romancière le craignait aussi beaucoup. Via ce roman, le lecteur fait également la connaissance des trois petites filles de l'auteure : “les bébés d'avril, de mai et de juin”. J'ai également apprécié cet aspect du livre, puisqu'il nous fournit quelques indices sur la manière dont on pouvait élever les enfants à la fin du XIXe siècle. Nul doute que je retrouverai l'auteure avec plaisir d'ici quelques temps. Peut-être avec L'été solitaire (1899) ou Avril enchanté (1922) ?
Lien : https://labibliothequedebene..
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La narratrice raconte la passion qu'elle a pour son jardin et pour la botanique. Elle décrit son jardin, les fleurs qu'elle va y mettre – même si à cause de son statut, elle ne peut les planter et est obligé de demander l'aide de son jardinier. Intervient également dans cette histoire des personnages comme son mari qu'elle appelle l'homme de colère, ses 3 enfants, qu'elle nome bébé de juin, d'avril…, et la venue de 2 amies. J'ai été surprise de n'avoir pas abandonné cette lecture car il ne se passe pas grand-chose et il y a beaucoup de descriptifs relatifs aux plantes et aux arbres mais il en ressort une telle poésie que les images qui en découlent ont fait que j'ai pris goût à ce petit livre de 165 pages.


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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Elizabeth et son Jardin Allemand ?
"Après mon coup de coeur de l'année dernière pour Avril Enchanté, je pensais que cette nouvelle lecture d'Elizabeth von Arnim serait parfaite pour le début du printemps."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Elizabeth nous raconte, au fil des mois, la naissance de son jardin dans cette maison isolée d'Allemagne et sa difficulté à y accepter l'intrusion du monde extérieur."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"J'ai eu beaucoup de mal à entrer dedans. Entre le fait que c'est une lecture en anglais, regorgeant de noms de fleurs, et qu'il n'y a pas véritablement d'histoire, il faut quand même une certaine disponibilité d'esprit pour s'y plonger pleinement et je ne l'ai peut-être pas lu au bon moment. Mais j'ai également eu beaucoup de mal à trouver Elizabeth attachante (sans parler de son mari). Pourtant, je suis complètement en accord avec ses valeurs et ce qu'elle défend ici, le bonheur d'être au plus près de la nature par exemple ou sa répugnance à se mêler au monde. J'ai également aimé son esprit et son humour mais j'ai vraiment eu du mal avec son snobisme et sa condescendance envers ceux qui n'ont pas été aussi gâtés par la nature qu'elle."

Et comment cela s'est-il fini ?
"J'y ai trouvé de nombreux petits passages interessants ou amusants mais si on prend le récit dans son ensemble, on est loin de ce que j'ai ressenti pour Avril Enchanté malheureusement."
Lien : http://booksaremywonderland...
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J'avoue avoir emprunté ce livre pour y suivre les traces du romancier anglais Forster, qui fut quelque temps précepteur des filles de Élisabeth Von Arnim. (Il devait gagner sa vie...) je crois me souvenir qu'il remplaçait quelqu'un.

Il arriva à Nassenheide la veille du jour prévu, quasiment en rase campagne, et s'il put dormir et manger à l'intérieur, ce fut une chance. Il passa de bons moments à Nassenheide, un lieu hors du temps et resta ami (malgré deux guerres mondiales) avec l'autre précepteur, professeur d'allemand, des jeunes Von Arnim... il raconta ses journées, les rapports avec les autres employés et avec l'écrivain...
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C'est avec plusieurs mois de recul que je rédige cette critique car le livre refermé, je ne savais trop quoi en penser. Les thèmes abordés, les sentiments de l'auteur (son amour pour la nature, ses enfants...) m'ont beaucoup plu. Mais me reste un petit goût d'inachevé, de superficialité. J'aurais aimé entrer plus dans la magie du jardin, le voir évoluer au gré des saisons. J'aurais préféré que le récit reste plus centré sur le jardin plutôt qu'il ne se déplace petit à petit vers la vie sociale et familiale.
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Les amoureux des jardins et de la littérature devraient tous lire Elizabeth von Arnim.

Dans ce roman, l'écrivaine, épouse d'un comte prussien, se retire dans son château de Poméranie, situé, fin XIX ième, aux confins de l'Allemagne.
Elizabeth, entourée de ses trois petites filles, s'épanouit dans cette nature sauvage et magnifique.
Elle embellit son jardin, dessine des parterres, plante fleurs et arbustes, sous l'oeil sévère de son mari "l'homme de colère "
Ce récit autobiographique, vivant, percutant, avec des pointes d'humour et des accents de tendresse, reflète, non seulement, la passion d'une femme pour son jardin, mais aussi, les relations ancillaires et le rôle des femmes, au début du vingtième siècle.

Un joli livre à savourer.
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C'est l'histoire d'une mère de famille anglaise mariée à un allemand, elle réside dans une demeure au nord de l'Allemagne, dont le principal atout est jardin.
Excentricité ou passion envahissante ? Question de point de vue.
Ce roman traite de différentes choses, la vie d'une mère de famille, isolée dans sa demeure, mais qu'on ne s'y trompe pas Elisabeth adore la solitude, elle aime également ses trois filles espiègles, innocentes et naïves. Outre les liens d'une mère envers ses enfants, on y voit aussi les liens qui unissent Elisabeth et son mari l'Homme de Colère , qui en dit long sur la relation qui les unit. Elle fait le portrait d'un homme qui semble avoir peu d'estime pour les femmes, témoignage de la condition féminine au XIXe siècle.
Mais pour Elisabeth, rien ne compte autant que le jardin, l'amour des fleurs, le pari de faire pousser des rose-thé hors des serres. Une obsession pour elle, des erreurs nombreuses, quitte à passer pour une excentrique, cette lubie lui coûte beaucoup mais c'est en quelque sorte sa revanche sur son mari, la société, un pied de nez à tous. Et c'est là que se trouve son bonheur.
Bonheur quelque peu troublé par l'arrivée de deux amies qui vont cependant égayer les soirées de conversations animées, drolatiques.
J'avais adoré Avril enchanté, pour cette insouciance, ce calme et cette quiétude qu'on peut trouver dans un jardin, un vrai havre de paix. On retrouve les ingrédients magiques, c'est doux, même l'hiver fait envie dans ce lieu. On respire avec Elisabeth les fleurs de son jardin, on contemple avec ravissement les harmonies de couleurs, qu'on soit amateur de jardin ou non, on admire cet endroit.
A lire pour se délasser au soleil et savourer un instant de bonheur.
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