AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,48

sur 112 notes
5
7 avis
4
13 avis
3
9 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tu seras un homme mon fils est un roman que j'ai beaucoup aimé et une petite pointe de regret de l'avoir fini.
L'histoire se déroule dans trois tempos avec le monde d'avant 14 où une certaine insouciance régnait puis la guerre de 1914 qui va déchirer le monde et enfin l'après- guerre douloureux mais où la vie repart malgré tout.
L'histoire se dédouble avec deux pères et deux fils. le narrateur, un jeune professeur de lettres au lycée Janson de Sailly, un anonyme au milieu de tous et son fils qui clôture le livre avec le très beau chapitre des retrouvailles avant son départ pour une nouvelle guerre, la seconde guerre mondiale.
Entre, c'est l'histoire de " l'amitié" de Lambert, le jeune professeur avec l'écrivain : Rudyard Kilpling.
Mais la vraie "héroïne" de ce roman, c'est la grande guerre où Kilpling va perdre son fils bien-aimé : John.
Une perte inconsolable qui ruinera les vingt dernières de sa vie.
Pierre Assouline nous décrit avec beaucoup de justesse les ravages de la guerre, la vie fracassée de tous ces jeunes hommes partis à la guerre.Des pages bouleversantes pour nous décrire les tranchées et la mort du fils de Kipling dont on ne retrouvera jamais le corps. Alors, comment un père peut faire le deuil d'un fils ?
" Les guerres mettent tout un peuple à l'épreuve, et pas seulement ceux qui endurent la bataille"
L'autre axe fondamental de ce roman, ce sont les rapports de filiation entre père et fils. Qu'ils soient chéris ou haïs comme pour le narrateur dont Pierre Assouline lui fera dire:
"Il faut parfois accepter d'être cruel avec ses parents pour demeurer fidèle à soi"
Que transmett-on à nos fils ? Et, cet héritage malheureux de la guerre de 14, à tous ceux qui ont survécu à cette horreur.
Le très beau vers de Kipling sera ma conclusion :
" Peut-être avons- nous déjà tué nos fils !"
Un très bon roman que je vous recommande vivement.
Commenter  J’apprécie          563
Titre : Tu seras un homme, mon fils

Auteur : Pierre Assouline

Editeur : Gallimard

Année : 2020

Résumé : À la veille de la première guerre mondiale, Rudyard Kipling est un romancier et un poète adulé. Considéré comme l'auteur phare de l'empire britannique, détenteur du prix Nobel de littérature, le grand homme est également très engagé politiquement, furieusement germanophobe, réputé antisémite et ouvertement colonialiste. C'est à l'occasion d'un séjour dans le sud de la France que Louis Lambert aura l'occasion de rencontrer son idole littéraire. le jeune professeur de lettres, obsédé par If… , le fameux poème du maître, tente d'obtenir l'autorisation de traduire ce texte, une amitié inattendue va alors naître entre les deux hommes.

Mon humble avis : Ceux qui suivent ce blog régulièrement ont peut-être souvenir d'une publication différente, il y a quelques mois sur francksbooks. Un poème, et non des moindres : Tu seras un homme, mon fils… l'oeuvre intemporelle De Rudyard Kipling. Peu féru de poésie, ce texte est pourtant l'un des seuls que j'ai du plaisir à relire, sans doute l'unique oeuvre en vers pour qui j'ai une véritable admiration. de l'illustre auteur né aux Indes britanniques, je n'avais lu que l'homme qui voulut être roi, une longue nouvelle magnifiquement portée à l'écran par John Huston. J'avais également vaguement entendu parler du caractère de cet auteur, de son admiration pour l'empire, de son antisémitisme notoire, de ses colères, mais jamais de son fils John, qui est au centre du roman de Pierre Assouline et le grand drame de la vie De Rudyard Kipling. John Kipling fut un personnage falot, un garçon qui sans les relations du père, n'aurait même pas pu s'engager dans la guerre, un garçon sympathique à mille lieux du volcan que fut le grand écrivain. John partit donc à la guerre grâce à l'entremise de son père, ce va-en-guerre convaincu. Il y trouva la mort dans les tranchées, et ce fut à ce moment précis, au moment ou une balle traversa le visage de son fils, que le destin du grand homme bascula. Pendant les années qu'il lui resta, Kipling erra de cimetières en cimetières, d'hommages en hommages. Perclus de douleurs abdominale, obsédé par la recherche du corps de John, l'auteur britannique porta la responsabilité du décès de son fils jusqu'à son dernier souffle. Roman de la filiation, de la responsabilité d'un père dans le destin de son fils, roman délicieusement suranné, Tu seras un homme, mon fils m'a procuré un immense plaisir de lecture. Avec élégance, un peu de distance, Assouline nous parle du grand homme, de ses folies, de ses obsessions. C'est passionnant, évidemment très bien écrit, mais c'est surtout très beau et émouvant comme lors de ce passage où Louis apprend à Kipling le prénom donné à son propre enfant : John. Un hommage, une continuité, à l'image de ce très beau roman qu'est Tu seras un homme, mon fils.

J'achète ? : Oui bien sûr. Évidemment ce n'est pas un polar, un thriller trépidant comme ces bouquins dont je vous parle souvent, mais quel plaisir de lecture. Quel plaisir d'accompagner ces deux hommes lors de leur promenade, quel plaisir de découvrir l'homme complexe que fut Rudyard Kipling, quel plaisir de replonger dans cette période trouble, quel plaisir de lire ce texte érudit sans jamais être ennuyeux.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
Commenter  J’apprécie          280
Excellent cru qui constitue un prolongement de Rosebud : éclats de biographie. Pierre Assouline y mêle avec bonheur la biographie et le roman et se penche sur la complexité et le mystère des traductions de poèmes tels que "If". Les formules toute en finesse dont l'animateur du blog La république des livres a le secret rendent la lecture encore plus prenante et agréable.
Commenter  J’apprécie          160
Qui a été réellement Rudyard Kipling. Il est connu pour ses nombreux romans dont "Le Livre de la Jungle", "Kim", "L'homme qui voulut devenir roi", "Histoires comme ça", "Simples contes des collines", ... Il est connu pour être né aux Indes Britanniques, à Bombay et d'avoir connu le Raj Britannique. Il est connu pour être devenu Prix Nobel de Littérature et voyageur.
Mais comment est-il dans son intimité ?

Pierre Assouline, pour écrire, "Tu seras un homme, mon fils", un titre inspiré du dernier vers du poème "If" ou "Si", a entrepris des recherches sur Kipling. A travers une fiction, dont le protagoniste est un jeune professeur de français parisien, Louis Lambert, dont l'obsession est de faire la parfaite traduction de "If" en français, on y découvre l'homme qu'a été Rudyard Kipling. Pierre Assouline nous transporte au début de ce roman peu avant la guerre de 14-18, dans les Pyrénées, à Paris puis dans la propriété anglaise des Kipling. Puis survient le drame, la Première Guerre Mondiale et la disparition de son fils John sur un champ de bataille en France. Rudyard Kipling devient plus énigmatique.
Dans ce roman, Kipling est décrypté, visualisé à la loupe.
Un roman très intéressant.

Lien : https://www.inde-en-livres.f..
Commenter  J’apprécie          30
Au début de ce formidable roman, Louis Lambert, le narrateur si attachant, se tient devant l'abbaye de Westminster. Nous sommes en 1941. Cinq ans plus tôt s'y sont tenues les funérailles De Rudyard Kipling, l'un des plus grands écrivains britanniques. Accompagné de son fils, il se souvient de son admiration pour l'oeuvre de l'auteur du « Livre de la jungle » et, en particulier, pour le poème « If... » qui a changé le cours de sa vie. « Car une poignée de vers peut engager une existence » affirme-t-il, en songeant à la traduction parfaite qu'il pourrait faire en français.
C'est au printemps 1914 en villégiature dans les Pyrénées, dans le rôle de chaperon de sa grand-mère, qu'il a le privilège de rencontrer l'Anglais qui lui propose de perfectionner la langue de Molière de son fils John, 17 ans. Il découvre un homme complexe, souvent colérique et contradictoire (« Un rebelle épris d'ordre établi : il ne se révoltait que pour renforcer l'ordre »), jaloux de son indépendance, nationaliste, antisémite (comme beaucoup à cette époque) et germanophobe. Un type peu sympathique mais visionnaire et dont la prescience imprègne ses écrits. Un personnage qui a pourtant des circonstances atténuantes. Placé dans une famille d'accueil anglaise par ses parents alors installés aux Indes, il souffre de cet abandon. « Il demeurerait toute sa vie un enfant de son enfance, tapi dans un coin sombre de la Maison de la Désolation »).
Mais les menaces de guerre se précisent. Pour faire honneur à son patriote de géniteur, John s'engage et est incorporé au 2ème bataillon des Irish Guards. Malgré une sévère myopie qui lui aurait permis de rester à l'arrière. Il trouve la mort dans la bataille de Loos-en-Gohelle à l'automne 1915. Mais comme son corps est introuvable, il est déclaré disparu. A l'annonce de la nouvelle, la santé de Rudyard se dégrada. Mais il entreprit un dernier combat : trouver la preuve de la mort ou de la survie de son fils. « Kipling poursuivit son enquête jusqu'en 1917, persuadé que son fils était soigné quelque part ». Cet entêtement aveugle est-il une manière de reculer le plus tard possible la reconnaissance du décès de son fils dont il se sent responsable ?
Avec un puissant sens du romanesque et par l'entremise De Rudyard Kipling, Pierre Assouline s'interroge avec brio sur l'influence que peut avoir un père sur le destin d'un fils.
En faisant raconter cette histoire par un jeune garçon devenu professeur de lettres destitué par le régime de Vichy, il apporte à ce récit une touche vivante et personnelle. D'autant plus que le narrateur, qui souligne combien les mots peuvent être puissants, est fâché avec son propre père. Ce qui n'était pas le cas, bien au contraire, de Kipling qui vouait une vraie affection à son fils. Même s'il ne la manifestait pas ouvertement. L'Angleterre de cette époque n'encourageait pas en effet les épanchements. Mais, « il était écrit que la mort de son fils le tuerait ».

« If »

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaitre,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.
(traduction d'André Maurois)

Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          30
En mêlant la biographie et le roman, Pierre Assouline nous entraîne dans l'intimité de Kipling, auteur et poète anglais méconnu en France. Si nous connaissons l'auteur, il faut avouer que l'homme politique lui, est presque inconnu. Accompagnant un professeur de lettres dans sa quête de la traduction parfaite du poème anglais "If...", nous sommes alors plonger dans la complexité de la vie de Kipling. Une réelle réflexion sur l'influences des pères se livrent alors. Un très beau qui je pense, ne laissera pas grand monde indifférent.
Commenter  J’apprécie          21
Remarquable roman de Pierre Assouline qui démontre une fois de plus ses talents de conteur.
Ce livre est dans un sens une forme de biographie romancée De Rudyard Kipling, même si ce dernier détestait les biographes.

Louis Lambert est le narrateur. Nous le retrouvons devant Westminster en 1941, cinq ans jour pour jour après les obsèques du grand écrivain britannique. Son fils John le rejoindra à ce moment là et lui demandera de lui parler de sa rencontre avec Kipling et des rapports qu'ils ont entretenus.

C'est à ce retour vers le passé que nous prenons part, depuis leur première rencontre dans la station thermale de Vernet-les-bains avant la première guerre mondiale, jusqu'à cet ultime aboutissement qu'est une vie.
Nous sentons l'atmosphère de la station, sommes émus par la grand-mère de Louis qui accompagne celui-ci, nous indignons parfois devant l'attitude De Rudyard Kipling qui a tous les signes distinctifs du politiquement incorrect même à cette époque !

Les rapports père-enfant sont au centre de ce roman, les notions de culpabilité et responsabilité, le tragique de l'existence si brûlante parfois.
Nous pénétrons les arcanes de la littérature en ce début du XXème siècle, les mystères de l'écriture. Certaines citations d'Oscar Wilde sont percutantes au diable.

Louis Lambert, jeune professeur dans un lycée parisien, ancien élève de Mallarmé, et grand admirateur de Kipling, va pénétrer l'intimité du poète de "If", créer une relation de proximité avec celui-ci en lui proposant de traduire "If" en français. Il fera connaissance avec le fils du grand homme, dont le destin est inexorablement lié à cette création poétique.
Les pages sur la première guerre mondiale sont expressives et, par conséquent, terrifiantes.

Un roman pour les amoureux de la belle littérature, à mille lieues des niaiseries qui nous sont souvent proposées ou des autofictions narcissiques.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (279) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}