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sur 730 notes
Grace Marks est en prison au Canada, au XIXème siècle, condamnée à perpétuité pour un double meurtre commis lorsqu'elle avait quatorze ans.
Après avoir donné plusieurs versions contradictoires lors de son procès, elle s'est enfermé dans le mutisme et, prisonnière modèle depuis sa condamnation, elle observe les règles strictes de sa geôle.
Le Dr Jordan, qui défriche ce qui deviendra la psychiatrie, commence avec elle une série d'entretiens dont l'objectif est de révéler sa psyché: que s'est il réellement passé selon elle, et pourquoi?
Lors d'entretiens en tête à tête et qui ont lieu à la prison, Grace Marks raconte son histoire au médecin mais le lecteur suit en parallèle ses pensées et découvre aussi une autre histoire, plus sombre, qui sous-tend la première et qui s'entrecroise avec celle-ci. de plus, une relation ambigüe se crée entre la prisonnière et cet homme, et qui vient encore alourdir le mystère…
Où est la vérité?
Margaret Atwood mêle avec brio les niveaux psychologiques, en ne révélant que des pistes et des invites, que j'ai suivies avant de me rendre compte que je m'étais prise au piège d'une autrice douée dont la connaissance profonde de l'esprit féminin et qui s'était jouée de moi de bout en bout.
Il faut absolument lire ce roman très psychologique et surtout le lire jusqu'au bout, vous allez être époustouflé!
Pour moi ce livre est un chef d'oeuvre.
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Captive de Margaret Atwood est un roman, (allez, j'ose) captivant.
Inspiré d'un fait divers survenu au 19 ème siècle au Canada, nous approchons Grace condamnée à perpétuité après un double meurtre.
Elle ne se souvient de rien.
Le docteur Jordan est autorisé à la rencontrer pour tenter de faire émerger ses souvenirs.
Le récit alterne entre la narration de Grace et celle du médecin.
On suit celle-ci de son enfance en Irlande à sa condamnation au Canada.
C'est un récit prenant sur la vie des migrants, sur le statut de servante, sur la différence de classe sociale, sur les moeurs de l'époque et de la dureté de la condition de la femme.
Le style et le rythme sont parfaits.
J'ai été captivée du début à la fin.
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Dans ce roman, Margaret Atwood s'est inspiré d'un célèbre fait divers tragique s'étant déroulé au Canada au XIXème siècle et ayant fait couler beaucoup d'encre. Malgré un grand nombre de faits avérés, il ne s'agit pour autant pas d'un roman historique, de nombreux personnages et faits étant en effet fictifs. Si on considère l'ambiguïté de l'affaire, ses contradictions et le mutisme des archives, le rôle de l'écrivain était de laisser libre cours à son imagination en tentant de chercher les pièces manquantes. Pour ce faire, Margaret Atwood, fait intervenir le Dr Simon Jordan, jeune aliéniste, qui, après avoir parcouru l'Europe à la recherche des diverses méthodes, rêve de fonder un asile où il pourra mettre en oeuvre des méthodes modernes et humaines. le but des entretiens avec Grace Marks et de déterminer sa démence (ou non) et de tenter d'obtenir la réminiscence de ses absences supposées au moment du double meurtre. Au fil du récit de Grace, qui se raconte de sa naissance au drame, le lecteur se retrouve embarqué dans un imbroglio et se perd dans les méandres d'un esprit insondable. Les questions demeurent. Qui était réellement Grace Marks ? Instigatrice manipulatrice, complice, victime innocente ou démente souffrant de dédoublement de personnalité ?
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Une histoire captivante, peut-être grâce à sa fin : quand on referme le récit, on ne sait pas dire avec certitude si Grâce était ou non coupable de meurtre. L'accumulation des éléments, des témoignages, des sources, dessine un portrait multiple, subjectif d'une femme. La vérité est-elle alors possible quand chacun a son propre avis, voire quand la principale intéressée elle-même ne sait pas, ou ne dit pas tout. C'est aussi une oeuvre quasiment historique avec une plongée dans la vie des pionniers du XIXème siècle. Beaucoup d'humour aussi sur le milieu bourgeois et ses intrigues - entre Jane Austen et Emile Zola.
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Alias Grace
Traduction : Michèle Albaret-Maatsch

Je viens d'achever "Captive", dont le titre anglais est en fait : "Alias Grace." Et c'est un roman ... captivant, ceci dit sans aucun jeu de mots.
On sait avec quel intérêt Atwood a souvent oeuvré sur la condition des femmes dans la société. Ici, elle se base sur un crime réellement commis au Canada le 23 juillet 1843 pour y brosser un portrait saisissant de la condition qui était faite aux femmes de condition modeste à cette époque, avec la prison et l'asile psychiatrique en filigrane.
" Les détails [du meurtre] étaient croustillants ; Grace Marks était singulièrement jolie et aussi extrêmement jeune [16 ans lorsqu'elle se fit la complice de James Mc Dermott] ; Nancy Montgomery, la gouvernante de Kinnear [et première victime des assassins] avait auparavant donné naissance à un enfant illégitime et était la maîtresse de Thomas Kinnear ; lors de son autopsie, on découvrit qu'elle était enceinte. Grace et James Mc Dermott, lui aussi employé chez Kinnear, avaient fui ensemble aux Etats-Unis et la presse les supposait amants. L'association de sexe, de violence et l'insubordination déplorable des classes inférieures se révéla très affriolante pour les journalistes de l'époque."
Voici ce que, dans sa postface, nous dit l'auteur des faits historiques qui l'inspirèrent. Comme on le voit, il y avait là-dedans de quoi ravir les amateurs actuels de "Détective" !
Mais le plus étrange, c'est que, si James Mc Dermott fut pendu parce qu'on avait pu établir sans problème qu'il avait tué Thomas Kennear sans que Grace fût présente, il s'avéra impossible de trancher aussi nettement dans le cas de la mort de Nancy et de la complicité de Grace. Cette dernière donna au moins quatre versions des faits et surtout, il semblait bien qu'elle ne se rappelait rien. du coup, on commua sa condamnation à mort en détention à perpétuité. Mais, si l'on excepte une crise d'hystérie qui la conduisit à séjourner un temps dans un asile psychiatrique, elle se conduisit toujours en prisonnière modèle. La femme du gouverneur du pénitencier s'intéressa à elle, lui confia même des tâches ménagères (Grace cousait de façon remarquable) et même si cela fût long, on finit par obtenir sa grâce, après trente ans d'emprisonnement. On lui procura un emploi, une maison et elle finit par se marier et se faire oublier.
Je ne vous raconterai pas tout ce que le talent d'Atwood est parvenu à tirer de tout cela. Sachez pourtant que, aux deux tiers de ce livre qui tient en haleine son lecteur, celui-ci, tout heureux, finit par penser : "Mais oui ! mais c'est bien sûr !" ... Malheureusement, quelques chapitres plus loin, la conviction qu'il croyait désormais la sienne est à nouveau remise en question, de façon très subtile. Et si l'auteur a l'air de se jouer de nous, n'est-ce pas, finalement, parce que son personnage n'a cessé de se jouer des autres ?
Comme toujours chez la romancière canadienne, la description qu'elle donne de bourgeoisie - ici, la bonne bourgeoisie canadienne, toute pétrie de ce victorianisme venu de la mère-patrie - est saisissante ... et consternante. Depuis celles de Zola, contant dans son "Pot-Bouille" les mille et une misères d'Adèle, la petite bonne des Josserand, je n'avais lu rien de plus authentique.
Les classes plus modestes sont aussi montrées sur le vif : le père ivrogne de la petite Grace est une horreur ; Dora et James Mc Dermott sont, chacun à sa manière, les représentants d'une domesticité au plus bas, moralement parlant ; Mary Whitney a tout d'une rebelle mais elle est née trop tôt, la malheureuse, tandis que Nancy, plus conservatrice, ne rêve que d'une chose : s'embourgeoiser à son tour. On soulignera d'ailleurs le fait que Grace, en femme avisée, devenue maîtresse chez elle, refusera toujours d'avoir une domestique à demeure ...
Cependant, chez toutes ces femmes, riches ou pauvres, une constante est présente : la soumission (par nécessité ou par lassitude) à l'ordre masculin.
Et pourtant, franchement, les hommes en cette affaire sont dépeints comme faibles, profiteurs, lâches ... sauf peut-être Jeremiah, le colporteur.
Si quelqu'un d'autre lit ou a lu "Captive", il serait intéressant de confronter nos points de vue sur la culpabilité de Grace. Je réserve donc le mien en attendant. ;o)
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En 1843, à l'âge de 16 ans, Grace Marks a été accusée d'avoir participé à l'assassinat de son patron, Thomas Kinnear et de Nancy Montgomery, gouvernante et maîtresse de ce dernier. Grace était domestique. Elle et son complice, James McDermott, sont condamnés à mort mais, vu son jeune âge, la peine de Grace est commuée en détention à perpétuité.

En 1859 Grace est détenue au pénitencier de Kingston où elle est une prisonnière exemplaire, employée comme servante dans la maison du directeur. Un petit comité de libération s'est constitué autour d'elle, qui travaille à obtenir sa grâce complète. Pasteur méthodiste, dames patronnesses adeptes du spiritisme, ces gens sont convaincus que Grace est innocente, qu'elle a été obligée de participer au crime par McDermott voire qu'elle n'avait pas toute sa raison au moment des faits. Ils font appel aux services du dr Simon Jordan, un jeune aliéniste qui est chargé d'interroger Grace pour découvrir ce qu'il en est. Il va tenter de faire émerger les souvenirs de sa patiente en pratiquant une sorte d'analyse avant l'heure.

Pour cet excellent roman Margaret Atwood s'est inspirée d'un fait divers réel qui a défrayé la chronique au Canada au début du 19° siècle. L'action se déroule dans la région de Toronto. Grace raconte son histoire au dr Jordan depuis son enfance en Irlande dans une famille aux nombreux enfants et au père alcoolique et violent. La famille émigre au Canada. La mère meurt durant le voyage, Grace devient domestique alors qu'elle n'a pas 14 ans. Dans ces chapitres, c'est elle la narratrice. Alors que je me demande si elle est coupable ou pas, je découvre une femme intelligente qui est rarement spontanée. Tout ce qu'elle dit ou fait semble l'être en fonction de ce qu'elle imagine que les autres attendent d'elle. Il me semble que Margaret Atwood montre bien ainsi le carcan dans lequel sont emprisonnées les femmes à l'époque, surveillées et si facilement accusées d'immoralité. C'est encore pire pour les domestiques, privées d'intimité, menacées d'abus sexuel de la part de leur patron et qui perdraient leur logement en même temps que leur emploi si elles envisageaient de se plaindre.

L'autre personnage dont l'autrice explore la psyché est le dr Simon Jordan. Les passages qui le concernent sont présentés en focalisation externe.

J'ai beaucoup apprécié ce roman. D'abord pour l'analyse psychologique qui est faite des personnages, les questions que cela amène à se poser et enfin pour le cadre historique du Canada au début du 19° siècle et plus particulièrement les conditions d'existence des domestiques.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Captive est un livre qui me faisait de l'oeil depuis longtemps et dont l'histoire s'inspire de faits réels.

En 1843, Grace Marks a été condamnée à la réclusion à perpétuité pour double meurtre, à l'âge de 16 ans. James McDermott, son complice, quant à lui à été pendu à la fin du procès. Tout deux ont assassiné Thomas Kinnear, leur employeur, et Nancy Montgomery, sa gouvernante et maîtresse. A partir d'archives et d'anciennes coupures de presse, Margaret a mené l'enquête. Grâce aux informations qu'elle a pu collecter, elle nous propose sa version de l'histoire, dont elle comble les manques par son incroyable imagination. Pour cela, elle invente le Dr Jordan qui s'intéresse au cas de Grace Marks plus de 15 ans après les faits. Il lui propose plusieurs séances de discussion afin d'explorer avec elle son passé, ses absences et ses incohérences...

Encore une fois une réussite de la part de Margaret Atwood ! Décidément elle m'épate et me plaît. C'est très prenant, on se demande ce qui a bien pu se passer dans la tête de Grace. Est-elle sous l'emprise d'un homme qui l'aurait poussé au pire, est-elle une menteuse éhontée ou bien fait-elle preuve de folie ? Est-elle innocente ou victime d'une machination ? Je n'ai eu de cesse de tourner les pages tellement le récit m'a embarqué ! J'ai particulièrement aimé l'alternance de narrateurs (parfois Grace, parfois le Dr Jordan), qui entraîne un changement de style et nous plonge dans l'esprit des deux protagonistes.

Je n'ai plus qu'une envie, regarder la série Alias Grace dont j'ai entendu beaucoup de bien et qui est une adaptation de ce roman.
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Grace Marks, par Margaret Atwood, c'est une vision de la femme au pluriel. C'est la femme vue par la femme. Les Trois Grâces, dans le roman, c'est Grace, Mary et Nancy, puisqu' elles ont toutes un rôle à jouer, selon leur statut social ou selon la place qu'elles tiennent dans l'histoire, selon leurs relations. Le point de vue interne chez Atwood, les voix intérieures, c'est l'écriture de la pulsion refoulée, d'un désir violent, qu'il faut chercher dans les profondeurs du mystère féminin.

On enquête sur une femme condamnée pour meurtre, et on assiste à ses entretiens avec le docteur Jordan. Elle lui raconte son histoire, c'est une question de survie, à l'instar de Schéhérazade, et elle brode.

Le docteur Jordan essaie de saisir cette femme au passé trouble, il la sonde. L'auteur nous donne ainsi ce point de vue masculin, un point de vue particulier, en alternance avec le récit de Grace, et l'homme qui cherche à analyser la captive se retrouve l'objet d'étude d'une femme. Il veut tout savoir de la femme, de ses rêves, parce qu'elle omet, ou parce que certains éléments de l'enquête s'avèrent contradictoires. La femme criminelle devient un fantasme et on laisse aller son imagination dès qu'il s'agit de Grace.

Le problème de la vérité se pose, dans ce roman qui rejoue un procès bien réel. Atwood reconstitue le fait divers, Grace reconstitue son passé, et la vérité se voile.
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1859. Derrière les murs d'un pénitencier canadien, Grace Marks s'étiole dans un quotidien sans espoir. le jour, souvent, elle vient aider au service à la demeure du gouverneur de la prison. Des fleurs rouge sang, parfois, s'épanouissent derrière ses paupières et la nuit, parfois, des cauchemars la hantent. Folle, elle l'a été, ou du moins considérée comme telle, enfermée plusieurs années dans un asile où des témoins disent l'avoir vue hystérique et hurlante, ou d'un calme exemplaire. Folle, l'est-elle encore aujourd'hui ?
C'est ce que tente de déterminer le docteur Simon Jordan, jeune psychiatre prometteur, en faisant de son cas très largement médiatisé un premier levier pour sa carrière.
Autour d'une table à ouvrage, Grace peu à peu s'ouvre et se raconte. L'enfance miséreuse en Irlande, le père brutal et alcoolique, la traversée cauchemardesque pour émigrer au Canada, les premiers emplois comme domestique, la mort de son unique amie... jusqu'à ce double meurtre sordide pour lequel, à 16 ans, son existence s'est interrompue derrière les barreaux. Meurtre dont elle affirme ne conserver aucun souvenir, et au sujet duquel les témoignages se contredisent sans cesse.
Coupable ou victime ? Meurtrière ou innocente ? Manipulatrice ou sincère ? Folle ou saine d'esprit ? Peut-on seulement trancher ? Aux dépens de son propre équilibre, Simon va peu à peu réaliser que les frontières entre noir et blanc sont bien moins marquées qu'on aimerait le croire et que les deux, trop souvent, dans la confusion se confondent.

A partir de faits historiques, entremêlant les témoignages d'époque à la recréation romanesque, Margaret Atwood compose un récit fascinant, tout en nuances et d'une grande richesse. Une belle étude de la société d'alors et de ses mécanismes de classe, qui illustre avec brio comment les diktats puritains, impitoyablement épris de vertu, exacerbent jusqu'au déséquilibre les ambiguïtés fondamentales de la nature humaine. Comment les pesanteurs du patriarcat créent, sous l'apparente dualité soumission/domination, d'infinis méandres de méfiance, d'incompréhension et de ressentiment dont les deux sexes finissent par devenir également victimes.

Après le Tueur Aveugle et la Servante Écarlate, ce troisième roman que je lis de l'auteur, le plus retors et le plus ambigu, devient indéniablement mon préféré.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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e début du livre m'a paru un peu long.
Margaret Atwood dresse un portrait fascinant et souvent émouvant de cette héroïne complexe dont la véritable personnalité demeure aujourd'hui encore un mystère. L'ambiance du roman est d'ailleurs étrange, voire inquiétante, et parfois teintée d'onirisme à travers les rêves de Grace. On frôle même le surnaturel lorsque le docteur Jordan se demande si elle n'est pas possédée par une autre personne. Que signifient en effet ces absences, ces crises de rage dont certains ont été témoins ? L'aspect documentaire est également présent dans Captive. Outre l'évocation de la vie au Canada au XIXe siècle, Margaret Atwood décrit le traitement de la folie à l'époque et aborde le problème de la condition des femmes, en particulier de celles qui, simples domestiques comme Grace, sont au bas de l'échelle sociale. Peut-être Grace n'est-elle d'ailleurs qu'une victime de ce système fait d'humiliations, de corvées et de brimades qui aura fini par la broyer.Pour écrire Captive, Margaret Atwood s'est inspirée d'un fait divers réel qui bouleversa le Canada au XIXe siècle. En s'appuyant sur des documents d'époque (coupures de journaux, actes du procès, témoignages des médecins...), elle tisse une fiction romanesque passionnante autour du personnage opaque de Grace.
Captive est un très beau roman, profond et envoûtant. Une réserve toutefois : le titre original du livre, était "Alias Grace".
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