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sur 727 notes
Margaret Atwood a le vent en poupe ces derniers mois grâce notamment à La servante écarlate. Avec Captive, j'ai souhaité découvrir un autre de ses romans peut-être un peu moins connu. Je ne vais pas faire durer le suspens plus longtemps, je suis ressortie frustrée de cette lecture et un brin déçue. le sujet est, en soi, très intéressant. Margaret Atwood reprend un fait divers canadien de la première moitié du XIXe siècle. Deux points de vue nous sont proposés. D'abord celui de Simon Jordan, jeune médecin et chercheur sur la maladie mentale, puis celui de Grace Marks, accusée de deux meurtres et enfermée dans un pénitencier. Une relation, parfois ambiguë, se noue entre les deux personnages principaux.

Le sujet, le cadre spatio-temporel et les personnages sont, de prime abord, passionnants. Malheureusement et très vite, la lassitude m'a envahie. L'ensemble est monotone malgré l'alternance de deux points de vue, la division en plusieurs parties et l'utilisation de différents schémas (la coupure de presse, la déposition, le récit pur, etc.). Généralement, j'aime les longs romans mais celui-ci m'a paru interminable. D'ailleurs, j'avoue avoir lu les 150 dernières pages en diagonale pour connaitre le destins de nos deux protagonistes. Je suis déçue car c'est tout à fait le genre de roman qui pourrait provoquer un coup de coeur chez moi ou tout du moins m'apporter un bon moment de lecture. C'est donc un rendez-vous manqué avec Margaret Atwood.

Le sujet, le contexte et les personnages sont intéressants. Malheureusement, l'ensemble m'a paru long et monotone. Je ressors donc déçue de cette lecture qui promettait pourtant beaucoup. La servante écarlate m'attend gentiment dans ma pile à lire. J'espère adhérer à l'élan général qui entoure ce roman.
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D'après une histoire vraie, l'auteure nous emmène près de Toronto en 1859 où un médecin questionne une jeune femme enfermée pour le meurtre de 2 personnes. Entre flash-back, spiritisme, science médicale douteuse, ce roman historique psychologique parsème plusieurs pistes pour déceler le vrai du faux dans cette enquête qui chamboula la société voilà 250 ans. Entre documents historiques & récit romancé, suivons Margaret Atwood dans son récit un peu trop bavard mais aux personnages écrits avec soin qui offrent différents points de vue sur une histoire dont on ne saura clairement pas tous les aboutissants.
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Grace Marks a été condamnée à la perpétuité pour deux meurtres. Mais dix ans après son procès, les théories les plus diverses courent encore sur son compte: était-elle coupable, folle, amnésique, dissimulatrice? le jeune docteur Simon Jordan, qui s'intéresse de très près aux maladies mentales, tente de faire parler Grace qui s'est murée dans le silence après son procès. Il lui fait raconter son arrivée au Canada, ses premières places de servante, sa rencontre avec Mary Whitney, et sa dernière place chez M. Kinnear. Entre crises de somnabulisme, accès de terreur et amnésie partielle, il cherche à démêler le vrai du faux dans cette histoire qui a passionné le pays.

L'idée est intéressante, mais le traitement qui en fait est très décevant. Il semblerait que le texte se refuse à assumer un genre. On passe du roman d'enquête au récit autobiographique, du roman épistolaire au rapport d'expertise médicale, avec des changements constants de narrateurs. La narration se perd dans des détails inutiles qui rendent la lecture fastidieuse. le personnage de Grace n'est absolument pas sympathique, pas davantage celui du docteur Jordan. le livre se découpe en parties dont on se demande où est leur intérêt. Les citations de philosophes ou de poètes, telle Emily Dickinson, sont agréables à lire mais n'ont pas toujours un rapport évident avec le récit qui suit.

J'en garde une impression très mitigée, avec le sentiment désagréable d'avoir perdu mon temps.

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Il ne s'agit pas ici d'une découverte de l'ouvrage : cette review est faite suite à ma troisième lecture de "Captive" de Margaret Atwood, lu pour la première fois à l'occasion de la sortie de la mini-série Netflix. L'ouvrage avait été presque un coup de coeur à l'époque, ce qui explique ses relectures depuis lors. Je l'ai relu ici à l'occasion d'un projet d'écriture sur lequel je planche, car j'ai pensé qu'il pouvait m'amener des réflexions intéressantes.

Ce fût le cas, mais je vais d'abord tenter de résumer ce dont traite le livre : l'intrigue est inspirée de faits réels, on peut d'ailleurs trouver de nombreux extraits de documentation tout le long de la lecture. Elle se concentre autour du procès de Grâce Marks, une jeune femme ayant servi en tant que domestique près de Toronto au XIX ème siècle. Elle et un autre employé, James McDermott, comparent au tribunal pour le double meurtre de Mr. Kinnear, un homme fortuné, et de sa gouvernante Nancy Montgomery avec qui il avait sans doute une liaison (il fut découvert lors de l'autopsie qu'elle était enceinte). James McDermott fût pendu, et Grâce manqua de partager la même sanction ; elle fût condamnée au dernier moment à la prison à perpétuité. Ce qui lui sauva la vie fût tout d'abord que seul le meurtre de Mr. Kinnear fût jugé et non celui de la femme de chambre, qui n'eut jamais de réel procès. Or, Mr. Kinnear fût abattu d'une balle en plein coeur tirée, selon les confessions, par James McDermott. C'est sur la mort de Nancy que la complicité de Grâce laisse le doute. Ensuite, l'intervention de l'avocat de Grâce plaida son cas en la faisant passer pour une faible d'esprit, naïve et sotte, trop stupide pour réellement agir avec discernement au moment des faits. Et que ce serait donc un crime judiciaire que de la pendre.

L'ouvrage commence alors que Grâce, déjà emprisonnée depuis une quinzaine d'années, se trouve au pénitencier. Après être passée par la prison et l'asile, sa bonne conduite lui a permis de se retrouver en ce lieu, où elle peut servir également d'aide domestique à la femme du gouverneur. le docteur Simon Jordan (personnage fictif) vient en ville afin de lui parler et d'analyser son cas afin d'établir un rapport pouvant prouver (ou non) sa culpabilité. Tous les après-midi, Grâce et Simon se retrouvent ensemble pour discuter, la jeune femme lui racontant sa vie d'aussi loin que ses souvenirs remontent jusqu'au moment des meurtres.

Au départ, l'intrigue prend donc une allure pouvant se rapprocher, dans l'idée, de celle du polar : Grâce est-elle innocente, une victime de circonstances, une femme malade, en proie aux amnésies ? Ou est-elle coupable, menteuse, manipulant son prochain et faisant preuve de fourberie ? Que cela soit le lecteur ou le docteur Jordan, ces questions ne trouvent pas de réponses et nous sommes menés uniquement là où Grâce veut bien nous conduire. Nous savons qu'à plusieurs reprises elle ment, mais cela ne fait pas d'elle une coupable ; nous savons également qu'elle a connu le deuil et l'injustice, mais cela ne fait pas d'elle une innocente. C'est cela qui m'a profondément intéressé dans ce roman : la question n'est pas de savoir si Grâce est innocente ou non. La question est de savoir pourquoi cela nous intéresse et exalte autant. Quand on se débarrasse des notions de "coupable" ou "d'innocent", on peut voir apparaître des pistes de réflexions très intéressantes dans le roman.

Il y a tout un questionnement sur la place de la femme, comme c'est souvent le cas dans les romans de Margaret Atwood ; toutefois je n'ai pas eu l'impression que c'était là le coeur principal de l'ouvrage. Dans l'histoire de Grâce, plusieures femmes subissent leur condition : la mère de Grâce subit la pauvreté, la maladie et la maltraitance suite à une mésalliance avec un homme alcoolique et dangereux. Mary Withney, l'amie intime de Grâce, mourra à la suite d'un avortement alors qu'elle aura eu une histoire avec un jeune noble s'étant désengagé après avoir obtenu ce qu'il voulait. Même Nancy Montgomery est la cible des commérages en raison de sa relation avec Mr. Kinnear, elle n'est pas jugée comme étant respectable, mais en aucun cas le gentleman, lui, ne paye les conséquences de cette histoire. Grâce doit plusieurs fois subir des affronts, des jugements, souvent masculins. Ce sont des hommes qui, dans les journaux ou au tribunal, l'ont décrété soit perfide, soit idiote, soit pauvre victime, comme si elle ne pouvait avoir que ces visages, ces identités qu'ils veulent bien lui prêter. Même le docteur Jordan , au départ habité par le syndrome du sauveur et voyant à travers Grâce un moyen rapide de se faire un nom, se révélera abject dans son comportement et aura le droit à une leçon.

Le roman a également toute une réflexion sur la médecine d'époque et le traitement des maladies mentales ainsi que la montée du mesmerisme, avec la neuro-hypnose, le spiritisme etc. Je dois admettre que c'est une partie du livre m'ayant moins passionné, notamment toute la phase finale avec Jeremiah, même si j'en comprends (je pense) le sens et l'utilité.
Il y a aussi toute une analyse de la société d'époque et des conditions de vie et d'emploi des domestiques, avec une observation de la pauvreté au XIX eme siècle (ne serait-ce qu'avec la description du voyage en bateau depuis l'Irlande).

Je me suis demandée parfois, si l'autrice elle-même ne se perdait pas dans sa description de Grâce Marks, dans l'image qu'elle construisait. Grâce nous reste à juste titre insaisissable, elle est lisse, mais a un point où cela ne m'a pas toujours paru vraisemblable. Cela dit, je suppose que c'est l'objectif et que le but n'était pas de faire de Grâce un personnage entièrement tangible : elle devait nous échapper.

Une lecture que je recommande, idem pour la mini série Netflix qui en est une très belle adaptation.
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Quel bonheur de commencer cette nouvelle année avec un livre aussi plaisant par sa forme et son contenu. Margaret Atwood connue pour son roman d'anticipation « la servante écarlate » nous propose une oeuvre très différente. Avec la narration d'un fait divers véridique, elle nous dépeint tout d'abord avec justesse la société canadienne, ses classes sociales et ses codes au XIX ème. C'est dans un contexte tourmenté de révolte face à l'impérialisme anglais amplifié par la misère du peuple que le docteur Jordan rencontre Grace,jeune migrante irlandaise condamnée pour un double meurtre. A travers leurs échanges ,ce médecin ambitieux cherche à découvrir la vérité sur ce crime. Car à cette époque une femme qui commet un tel crime est soit folle soit idiote soit machiavélique ou peut-être même innocente. Grace nous conte sa propre histoire pleine de tristesse, de servitude et de violence en intégrant des épisodes d'hystérie et de somnambulisme bien pratiques pour prouver son innocence et remettre en question son emprisonnement . Enfermée depuis toujours par sa condition sociale et sa condition de femme et captive de son père puis de son patron, Grace n'a-t-elle pas enfin voulu reprendre sa liberté ? Pour se retrouver finalement cloîtrée dans un asile ou une prison. Voici le talent de l'auteure, : nous plonger jusqu'à la fin dans un climat d'incertitude. Elle fait le choix judicieux de ne pas réécrire l'histoire mais de nous laisser faire notre propre opinion sur cette singulière jeune femme qui aura été la seule à connaître la vérité.

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Dans ce roman inspiré de faits réels, l'auteure nous emmène au XIXeme siècle dans le quotidien des domestiques et de leurs patrons.

Grace, jeune domestique de 16 ans est accusée d'un double meurtre et condamnée après un procès durant lequel elle aura donné trois versions différentes de son histoire.
Menteuse ? Manipulatrice ? Ou simple d'esprit ? A-t-elle réellement perdu la mémoire suite à ces événements ?
C'est ce que va tenter de découvrir le jeune médecin au cours de plusieurs entrevues avec Grace, dans les prémices de la psychiatrie.

J'ai eu du mal à entrer dans ce roman... je lui trouve beaucoup de longueurs et il est entrecoupé par des échanges épistolaires qui selon moi cassent le rythme du récit. Je suis quand même allée jusqu'au bout et j'ai bien aimé mais je reste sur ma fin, pas complètement convaincue par le dénouement.
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En 1873, Grace Marks est condamnée à la réclusion à perpétuité pour le meurtre de son employeur et de sa gouvernante. Elle n'a que 16 ans, son jeune âge et ses capacités mentales remises en doute lors du procès lui font éviter la pendaison. Grace semble avoir perdu tout souvenir des meurtres et de ses propres actes. Son complice, lui, est pendu et assure jusqu'au dernier instant que Grace est responsable de tout.

Des années plus tard, un jeune médecin est contacté par une communauté religieuse persuadée de l'innocence de Grace. Il doit alors réussir à la faire parler, raconter son histoire pour comprendre ce qu'il se passe dans son esprit. Est-elle véritablement amnésique ? Est-elle une grande simulatrice ? Les avis des médecins qui l'ont observée depuis des années divergent, certains la clament innocente et inoffensive, d'autres la considèrent comme une diabolique manipulatrice. le lecteur ne peut s'empêcher de vouloir savoir si elle est ou non coupable de ces meurtres.

Captive est un roman dense et prenant malgré certaines longueurs. L'histoire est inspirée d'un fait divers qui a bouleversé le Canada au XIXe siècle. Même si la fin m'a un peu déçue, j'ai été embarquée dans la vie misérable de Grace et j'ai aimé la plume de Margaret Atwood.

J'ai lu de bons avis sur la série inspirée du roman, je n'ai vu pour l'instant que le premier épisode qui était très fidèle au texte.
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« Quand vous êtes en plein milieu d'une histoire, ce n'est pas du tout une histoire, mais juste un embrouillamini : un mystérieux rugissement, un aveuglement, des débris de verre brisé et des éclats de bois ; pareille à une maison prise dans une tornade ou bien à un bateau écrasé par des icebergs ou emporté par des rapides et que personne à bord n'a le pouvoir d'arrêter. Ce n'est qu'après que ça devient quelque chose qui ressemble un peu à une histoire. Quand on l'a raconte, à soi-même ou pour quelqu'un d'autre. »

Margaret Atwood tire son récit d'un fait divers réel, une jeune fille de quinze ans est accusé d'un double meurtre et condamnée à mort, peine finalement transformée en prison à perpétuité.
L'auteur invite dans cette histoire un médecin fictif, Simon Jordan. Il a pour but de réaliser une étude sur la complexité du cerveau ainsi que la mémoire. Une sorte de psychanalyse. Grace représente le parfait sujet.
Au fil des discussions, Grace se confie... Naïve, intelligente, douce ou au contraire manipulatrice, séductrice ? Difficile de faire la part du vrai et du faux et c'est la toute la fascination de ce roman : une ambiguïté permanente.
Au delà de cette histoire, on apprend un peu plus sur l'immigration des irlandais au Canada et sur la vie quotidienne des domestiques à cette époque.

Un récit extrêmement bien documenté qui alterne avec différents styles ce qui peut parfois entraîner un flou dans la lecture... j'ai eu un peu de mal sur certains passages qui m'ont légèrement perdu. .
PS : la mini série Netflix est très fidèle au roman ! .
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À la suite des meurtres de leur employeur, Thomas Kinnear, et de la femme de charge, Nancy Montgomery, James McDermott et sa complice Grace Marks sont condamnés à mort. McDermott n'échappe pas à la corde, mais la sentence de Grace, elle, est commuée en réclusion à perpétuité. Malgré l'enquête, les interrogatoires et toutes les analyses menées à son sujet, personne n'arrive à connaître sa véritable implication dans les meurtres.

Est-elle folle, manipulatrice ou manipulée, innocente ou… tout simplement coupable? C'est pour tenter d'y voir plus clair que le Dr Jordan est autorisé à l'approcher et à s'entretenir longuement avec elle. Spécialiste des maladies mentales, il espère démêler le vrai du faux et parvenir à y voir plus clair dans le chaos et la confusion qui règnent dans l'esprit de Grace.

La suite sur le blog :)
Lien : http://antredeslivres.blogsp..
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Dans une série de romans gentillets ou décevants, voilà un roman qui s'est détaché du lot et pour lequel j'ai eu un véritable coup de coeur.
Après un démarrage peut-être un peu difficile du fait du mélange des "supports", j'ai fini par être happée par l'héroïne, ses pensées candides, ses réflexions sur le monde, sa grande intelligence ; le tout nous baladant dans un labyrinthe d'ambiguité où l'on ne sait jamais à quel point Grace mène un double-jeu, et si même elle en mène un.
Finalement, le titre correspondait aussi bien à l'héroïne qu'à moi qui ai été complètement prisonnière de son mental, jusqu'à cette fin inattendue et qui est une hypothèse comme une autre même si nous, lecteurs, demeurons finalement toujours dans un certain mystère.
L'auteur a su rendre son héroïne très attachante, profitant de ce fait divers finalement comme tant d'autres pour nous brosser le portrait d'une société : situation des domestiques femmes, pour peu qu'elles soient jolies, le monde médical et psychiatrique et ses progrès, le quotidien épuisant d'une servante et sa solitude misérable en prison...
C'est intelligent, brillant et plein de sensibilité. C'est de l'Histoire et de l'humanité. Et commencer chacune de ses parties par des poèmes... un délice !

Lien : https://le-jardin-litteraire..
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