Âme dans l’Ignorance
Âme dans l’Ignorance, éveille-toi de sa stupeur.
Flammèche du feu-du-monde, étincelle de Divinité,
exalte ton mental et ton cœur dans la splendeur.
Soleil dans l’obscurité, recouvre ton éclat.
Une, universelle, embrassant la création,
cesse de tourner sur la roue avec l’inconsciente Nature,
sens-toi née de Dieu, connais-toi immortelle.
Hors du temps, recouvre ton existence éternelle.
/Traduction Français Cristof Alward-Pitoëff
L’HÔTE
J’ai découvert mon être profond, sans-mort ;
masqué par la façade mentale, immense, serein
il affronte le monde avec le regard des Immortels,
dieu-spectateur de la scène humaine.
Ni douleur ni tourment du cœur et de la chair
ne peut violer ce sanctuaire silencieux et pur.
Le danger et la peur, lévriers du Destin, rompant leur laisse
déchirent le corps et les nerfs — l’Esprit intemporel est libre.
Éveille-toi, rayon de Dieu et son témoin en ma poitrine,
dans la substance impérissable de mon âme
Hôte tout-puissant, de flamme, impénétrable.
La Mort approche et la Destinée prend son dû ;
Il entend les coups qui fracassent la maison de la Nature :
calme Il se tient, puissant et lumineux.
//Traduction Français Cristof Alward-Pitoëff
L’Homme cosmique
Mes yeux parcourent le monde et nul horizon ne barre ma vue ;
je vois Tokyo et Paris et New-York,
je vois les bombes exploser sur Barcelone et dans les rues de Canton.
Les méfaits sans nombre de l’homme et ses rares bienfaits se déroulent en moi.
Je suis la bête qu’il tue, l’oiseau qu’il nourrit et sauve;
Les pensées d’esprits inconnus vibrent en moi et m’exaltent ;
je porte la douleur de millions d’êtres dans ma poitrine solitaire.
/Traduction Français Cristof Alward-Pitoëff
Le Chant de triomphe de Trishancou
Je ne mourrai pas.
Bien que ce corps, quand l’esprit sera las
de son étroite demeure, doive nourrir les flammes,
ma maison brûlera, moi pas.
Abandonnant cette gaine
je découvrirai un vaste espace éthéré.
À la tombe avide échappera mon esprit,
trompant l’étreinte de la mort.
La Nuit retiendra
le soleil en ses profondeurs glacées ; le Temps aussi
devra cesser ;
les astres qui peinent auront leur délivrance.
Je ne cesse pas, moi, je demeure.
Avant que les premières graines
fussent semées sur terre, j’étais déjà vieux,
et quand se refroidiront des planètes point encore nées
mon histoire se poursuivra.
Je suis la lumière
au cœur des étoiles, la force léonine et la joie des matins ;
je suis l’homme et la jeune fille et le petit garçon,
protéen, infini.
Je suis l’arbre
qui se dresse, solitaire, sur le bleu sans limite ;
je suis la rosée qui pleut en silence
et la mer illimitée.
Je tiens le ciel entre mes mains
et soutiens la terre exubérante.
À ma naissance j’étais l’éternel Penseur
et le demeurerai après ma mort.
/Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Qui
Extrait 2
Au monde entier nous dirons Ses voies et Son art ;
Il sent l’extase de la torture, de la passion, de la douleur ;
Il jouit de notre chagrin et fait couler nos larmes,
puis à nouveau nous séduit par Sa joie et Sa beauté.
Toute musique n’est que le son de Son rire,
toute beauté le sourire de Sa béatitude passionnée ;
nos vies sont les battements de Son cœur, notre extase
les noces de Râdhâ et Krishna, et notre amour leur baiser.
Sa force retentit dans la sonnerie des trompettes,
c’est Lui qui roule dans le char, qui frappe dans le combat ;
Il tue sans compter et Il est plein de compassion ;
Il combat pour le monde jusqu’à la fin des temps.
Dans la ruée des mondes, dans la houle des âges,
ineffable, puissant, majestueux et pur,
par-delà le dernier pinacle atteint par le penseur
Il trône en Ses royaumes qui demeurent à jamais.
Maître de l’homme et son éternel Bien-Aimé,
Il est proche de nos cœurs, si seulement nous savions Le voir ;
mais notre orgueil nous aveugle et le faste de nos passions,
nous sommes prisonniers de nos pensées, et nous nous
croyons libres.
C’est Lui dans le Soleil qui est sans âge et sans mort,
et dans la minuit Son ombre est étendue ;
quand les Ténèbres étaient aveugles et englouties par les
Ténèbres,
Il se tenait en elles, immense et solitaire.
/Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Auroville, histoire d'une utopie
Fondée en 1968, Auroville, dans le
sud de l'Inde, voulait être le lieu d'une vie communautaire universelle où chacun vivrait en paix, dans une totale harmonie, au-delà des
croyances, des nationalités et des opinions politiques, à la recherche d'un homme nouveau. Ville
expérimentale dont le nom est inspiré du
philosopheindienSri Aurobindo? Utopie du XXe siècle? En 2008, comment a...