Lady Susan

Premier titre que je lis de Jane Austen, et j'accroche déjà pas mal à son univers. Sous forme principalement épistolaire, j'ai pris plaisir à "détester" cette Lady Susan, avec toutes ses manigances bien tournées... J'aime bien la plume de l'auteure, et j'ai déjà dans ma pile à lire pas mal d'autres titres que je j'ai hâte de découvrir. Je pense que c'est une bonne entrée en matière pour découvrir Jane Austen, même si ce livre est très très court.

un court roman épistolaire de Jane Austen, parfait pour découvrir sa façon d'écrire. On y retrouve les types de personnages de ses autres romans plus longs: jeune filles innocente qu'on veut marier, famille nombreuse et généreuse habitant la campagne, femme hypocrite intriguant pour se marier, jeune premier arrogant mais au grand coeur, tout un milieu avec ses règles et codes... Vraiment dit comme ça, ça ne donne pas envie mais Jane Austen a un don pour nous faire entrer dans la psychologie et les intérêts de ses personnages et ça marche! Intérêt supplémentaire ici: les lettres nous permettent d'avoir plusieurs points de vue sur les événements: celui de lady Susan, sorte de Mme de Merteuil anglaise, veuve depuis peu, belle, séductrice et cultivant l'hypocrisie; celui de Mme Vernon obligée de l'accueillir sous son toit, qui n'est pas dupe de ses manières et plaint Frederica d'avoir une telle mère; celui de Reginald, jeune homme amoureux de lady Susan mais qui va apprendre qui elle est.

Je ne connaissais pas cette nouvelle de Jane Austen et c'est avec grand plaisir que je l'ai commencée.

J'ai retrouvé avec délice cette critique subtile de la société anglaise bien-pensante.
C'est sûr, l'héroïne de Jane Austen, Lady Susan n'est pas vertueuse, ni "bonne" mais quelle femme et quel caractère.
Evidemment, pour rassurer les censeurs de son époque, elle n'est pas parvenue à ses fins avec Réginald mais elle ne finit pas miséreuse et destituée.
Quel modernité dans le traitement de ce personnage!

J'ai trouvé aussi résolument moderne le couple Susan/Réginald avec 12 ans de différence.
D'autres protagonistes pointent du doigt cet écart mais ne trouvent rien à redire quant à l'inverse (exemple, Alicia Johnson et son mari).
A dire vrai, j'aurai vraiment souhaité que son subterfuge aboutisse mais ce n'était pas possible dans le contexte du temps. Dommage!

Et le ton ironique des lettres de Susan! J'ai adoré!
Face à elle, les autres personnages figés dans leurs stéréotypes ont fait pâle figure.
La fille Frederica,par exemple, douce, jolie et lectrice, aurait pu être mon personnage préféré ou du moins l'héroïne de l'histoire mais non...
J'ai éprouvé un malin plaisir à "être du côté" de sa mère alors que cette dernière a un comportement odieux.
C'est là le talent de Jane Austen : elle donne envie d'adhérer à son héroïne même quand elle est complètement amorale.
Il est sûr que je n'aurai pour rien au monde voulu avoir Lady Susan comme adversaire sociale mais là, en tant que personnage, je l'ai trouvé extraordinaire, même dans sa manipulation de son entourage.

D'autre part, le genre épistolaire permet d'entrer directement dans le vif du sujet et de faire des ellipses qui laissent l'imagination du lecteur compléter ce qui n'est pas dans les lettres.

En bref, un petit bijou d'ironie et de satire sociale qui se lit très vite et qui fait regretter que cela soit une nouvelle!

Je peux le dire, je suis amoureuse de l'écriture de Jane Austen.

Lady Susan est une oeuvre mineure de Jane Austen mais je l'ai trouvée particulièrement savoureuse. Une chose me chiffonne seulement : C'est bien trop court !! J'en voulais encore !

Il s'agit d'un court roman épistolaire qui m'a un peu fait penser aux Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos (qui lui est un pavé par contre). En plus d'être écrit sur le principe de la correspondance, la marquise de Merteuil et Lady Susan se ressemblent sur bien des aspects.

Lady Susan est une jeune veuve de trente-cinq ans au caractère, on peut le dire, odieux. Elle est tellement manipulatrice que c'en est respectable tant elle retourne tout à son avantage. le lecteur, au courant de chaque fait pourtant avéré, en viendrait même parfois à douter tant ses arguments font sens en tout point. Elle est sincèrement dénuée de tout scrupule et tellement hypocrite, que j'avoue l'avoir véritablement admirée durant toute ma lecture. Sa duplicité est sans égal.

L'intrigue principale de ce roman se déroule entre Lady Susan et Reginald de Courcy. Ce dernier, frère de Mme Vernon, la femme de M. Vernon, frère du défunt mari de Lady Susan (ça va, vous suivez ?) a une bien piètre opinion de la veuve avant son séjour chez les Vernon. Il sait combien elle est fourbe et se délecte d'avance de la mettre à mal lors de sa visite. Lady Susan, sans un sou, est effectivement également chez les Vernon pour se faire entretenir en quelque sorte.

A partir de là, nous assistons à travers les yeux de Mme Vernon, qui correspond avec sa mère Lady de Courcy, à la transformation de Lady Susan qui cherche à s'attirer les faveurs de Reginald. Elle tient si admirablement son rôle d'honnête dame qu'elle fait plusieurs fois douter Mme Vernon malgré son avis tranché.

J'avoue que la naïveté de Reginald de Courcy m'a insupportée. Prétentieux à souhait avant son arrivée, en raison de ses connaissances sur Lady Susan, il devient vite le benêt de l'histoire en se faisant attraper dans la toile de la veuve. Heureusement que Mme Vernon est présente car je me suis beaucoup attachée à elle, en espérant de tout coeur qu'elle nous apprenne à moi, lectrice, et à sa mère, Lady de Courcy, que la vérité allait enfin triompher.

Un autre personnage m'a particulièrement émue et il s'agit de Frederica, la fille de Lady Susan qu'elle maltraite moralement d'une ignoble façon. La pauvre enfant parait terrifiée à chaque fois qu'elle se trouve en présence de sa mère. Lire cette dernière parler de sa fille comme de la plus idiote de toute est vraiment insupportable et l'on comprend clairement qu'elle ne l'aime pas du tout. Peut-être est-elle jalouse de sa fille dont elle nie l'évidente beauté ainsi que ses compétences…

En bref, Lady Susan est un court –mais dense- texte très prenant qui se focalise sur le personnage éponyme dont le caractère est ahurissant. On se délecte de sa mesquinerie autant qu'elle nous effare. Comme dans Orgueil et Préjugés, le sarcasme, bien mené sous la plume de Jane Austen opère de manière saisissante et c'est avec un immense plaisir que je me languis de lire un autre de ses romans.
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Ce roman épistolaire est, à mon avis, parfait pour découvrir le genre. Les 115 pages se lisent très vite et malgré le nombre de personnages qui paraît élevé, on s'y retrouve très bien. de plus, Jane Austen introduit pas mal de dialogues dans ses lettres, ce qui ne donne pas l'impression de lire un monologue ennuyant : l'échange est plus vivant.

Je suis une "fan" de Jane Austen qui fait partie de mes auteurs préférés. J'ai lu avec grand plaisir ce court roman qui est différents du reste puisque c'est un échange épistolaire entre différents personnages qui créer l'histoire. J'ai beaucoup aimé cette idée originale puisqu'elle retrace non pas une histoire passé, mais raconte se qui se passe dans le présent. C'est très bien écrit et on comprend tout se qui se passe, aucun détails n'est laissé de coté et rien ne gâche donc la compréhension du lecteur dans l'intrigue. La seule chose à suivre est de qui à qui est adressée la lettre mais cela est toujours indiqué avant la lettre. Ceci peut embêter certains lecteurs, mais se n'est pas mon cas, à s'attacher et à s'identifier aux personnages, même si ici le coté manipulation ressort mieux je trouve.

Pour se qui est des personnages, j'ai trouvé le personnage de Lady Susan très bien fait, son coté manipulatrice permet au lecteur de ne pas s'ennuyer et change comme même des autres personnages créer par Jane Austen sur le plan féminin. Mme de Vernon, la belle soeur du Susan qui est un peu le personnage adversaire de cette dernière m'a plu aussi même si vu sa position, je m'attendais à plus de caractère dans certaines situations de "confrontations". le personnage masculin lui est à la "Jane Austen" c'est à dire un peu distant sur le premier plan, même si ici, le personnage de Reginald laisse voir une certaine naïveté, lui donnant un aspect nouveau pour les lecteurs de Jane Austen.

L'intrigue ne manque pas en rebondissement du au coté "inventif" et manipulateur de Lady Susan qui ravira le lecteur ! Quand à la fin, que je ne dévoilerais pas, elle m'a surprise par son aspect qui n'est plus épistolaire !
Je le conseille vivement par son aspect court à ceux qui souhaite découvrir ou redécouvrir Jane Austen car on retrouve bien sa plume et ceux d'une façon peut être plus "douce" et moins lente dans l'action.

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L'écriture "austenienne" est un véritable régal. Les personnages sont piquants et admirablement décrits.
Quel bonheur de se plonger dans cette écriture délicate et désuète !

Lady Susan Vernon est une jeune veuve particulièrement insupportable, vaniteuse à l'orgueil exacerbé, visiblement loin d'être éplorée, à qui l'épithète veuve joyeuse irait d'ailleurs comme un gant. Elle est totalement représentative de la noblesse du 18è siècle, à la fois superficielle et égoïste, pour laquelle seule l'apparence compte. Désargentée car elle a ruiné son mari à force de dépenses somptuaires et a ruiné sa réputation par des flirts appuyés avec plusieurs hommes, dont Manwaring. C'est aussi une mère tyrannique, qui méprise sa fille Frederica, elle la trouve tout à faite sotte et souhaite lui faire épouse sir James. Elle est aussi à la recherche d'un époux et se verrait bien convoler avec le jeune frère de sa belle-soeur, sir Reginald Vernon, qu'elle a réussi à littéralement envouter.Le roman est totalement centré sur ce personnage qui éclipse tous les autres. Composé d'une quarantaine de lettres, essentiellement entre Lady Susan et son amie Mrs Alicia Johnson, et entre Mrs Vernon (la femme de son beau-frère, née Catherine de Courcy) et sa mère Lady de Courcy qui déteste profondément Lady Susan, d'autant plus que cette dernière a tout fait pour empêcher son mariage, désireuse que son beau-frère reste célibataire, pour s'accaparer le domaine et la fortune familiales.
Un roman simple mais qui ne manque pas d'humour et de causticité et qui me donne envie de découvrir le reste de l'oeuvre de Jane Austen !
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Voici le premier roman de Jane Austen. Une oeuvre de jeunesse donc, dans lequel, si on reconnaît bien le style de cet auteur, le trait est bien différent, mais pas désagréable, loin de là.
Savoureux dans la peinture qui est faite de Lady Susan comme une manipulatrice née, et disons le, une vraie s*l*pe. C'est inattendu de la part de Jane Austen, habitué que nous sommes à croiser des personnages principaux, certes avec des défauts, mais dont ils sont prompts à les reconnaître et à essayer de s'en amender. Écrit sous forme épistolaire, on suit les manipulations de Lady Susan, ses tactiques en fonction de ses interlocuteurs, et les effets qu'elle produit. Une sorte de Madame de Merteuil donc, mais décrite avec moins de cynisme et beaucoup d'humour par l'auteur. Et comme souvent chez Jane Austen, tout se termine bien et par un (plusieurs ?) mariage.

Un vrai bonheur, à ne pas bouder pour un si petit prix et qui permettra certainement aux novices d'entrer en douceur dans le monde de l'auteur ! Quant aux aficionados, ils découvriront Jane Austen d'un oeil nouveau, peu habitués que nous sommes à suivre les pas d'un personnage si antipathique.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..

Je pensais avoir critiqué ce livre lors de ma première lecture mais lorsque je me suis aperçue que ce n'était pas le cas, je me suis dit que c'était l'occasion de le relire. Je gardais un bon souvenir de ce roman, celui d'un texte drôle et incisif, d'une lecture courte et plaisante. Tout à fait ce que je cherchais.
C'est donc déjà conquise que je me suis plongée dans la correspondance de Lady Susan avec son amie Mme Johnson et dans celle de la belle-soeur de Lady Susan, Mme Vernon avec sa propre mère.

Lady Susan est une jeune et récente veuve de 35 ans (ce qui n'est déjà plus jeune pour l'époque) sans le sou. Mais contrairement aux héroïnes habituelles, elle est l'antithèse des “bonnes moeurs” de la bourgeoisie anglaise. Coquette invétérée et briseuse de mariage, elle s'avère également être une manipulatrice n'éprouvant absolument aucune mauvaise conscience quant au mal qu'elle peut faire sur son passage. Elle s'avère également être une mère pitoyable, n'hésitant pas à vouloir marier sa fille avec le premier jeune homme fortuné qui voudra d'elle même s'il s'avère être un sot et que sa fille n'en veut point. Elle est égoïste et ne cherche que son propre intérêt.

Lady Susan est donc une jeune femme qu'on adore détester en roman mais qu'on ne voudrait pour rien au monde croiser dans la vraie vie. Elle est l'occasion pour Jane Austen de déployer son talent d'écrivain dans une correspondance pleine de finesse et d'intelligence.