Lady Susan

Romancière avant-gardiste, Jane Austen avait une plume prompte à la critique sociale et surtout du rôle que les femmes devaient y tenir. Lady Susan ne fait pas exception sur ce plan, mais pour le reste il diffère des autres classiques d'Austen.

Ici, on suit les aventures et les manigances de Lady Susan et de son entourage, grâce à leurs nombreuses correspondances. Nous avons ainsi un accès privilégié à la version de chacun des protagonistes. C'est amusant, surtout à notre époque qui est quasiment dépourvue de relations épistolaires. Mais je dois bien avouer que le récit manque un peu de fluidité et je suis bien contente que la conclusion soit faite de façon plus directe.

Bref, peut-être pas le plus achevé des romans d'Austen à mon sens. Les personnages sont construits sur des modèles que les fans d'Austen reconnaitront rapidement, mais ce petit ouvrage se démarque tout de même suffisamment par son style, pour mériter amplement le peu de temps qu'il nous faut pour le lire.

Roman épistolaire de Jane Austen, Lady Susan n'est pas mon préféré. Pourtant, j'aime beaucoup les correspondances et les romans épistolaires. Mais ici, les auteurs des lettres sont nombreux, Lady Susan, son amie Alicia Johnson, Mrs Vernon, sa mère Lady de Courcy, quelques lettres de personnages masculins. J'ai trouvé que ça ne facilitait pas l'attachement aux personnages. J'ai eu l'impression d'être dans Liaisons dangereuses, Lady Susan et son amie Alicia ainsi que certains personnages masculins sont peu vertueux, pour ne pas dire carrément dépravés ! Shocking !

Lettre après lettre, on découvre une femme manipulatrice, fourbe, hypocrite, profiteuse et calculatrice qui use de ses belles manières et de sa verve pour duper son entourage. A son amie, elle confie les plans qu'elle échafaude pour que les choses se passent à son avantage ou pour son bon plaisir et il est incroyable de constater à quel point elle retombe toujours sur ses pieds et retourne les événements à son avantage.

Dans ce contexte, le lecteur est le témoin privilégié de ses tentatives de manipulation pour trouver un mari qui ne l'embête pas trop, marier sa fille à un homme bête mais riche tout en l'éloignant d'un jeune homme pour qui elle a de l'affection. Les commérages vont bon train tout comme les tentatives de manipulations. Au final, on sourit de tant de perfidie.

Un roman classique, certes, mais d'une grande modernité tant les rebondissements sont nombreux. On ne s'ennuie pas une seconde. L'écriture, d'une grande délicatesse, se concentre sur les sentiments, émotions et tourments de chacun des personnages, dont on découvre la personnalité au fil de leurs écrits.
Lien : https://carnetdelecture1.wor..

Ce -très court - roman, oeuvre de jeunesse de Jane Austen, m'a franchement bluffée. Pour ceux qui n'ont de Jane Austen que l'image d'une vieille fille anglaise qui n'a écrit que des bluettes sentimentales, je vous conseille la lecture de Lady Susan: vous allez vite changer d'avis.
Il s'agit d'une oeuvre de jeunesse, et franchement je suis épatée de voir qu'une jeune fille de la bonne société puisse avoir un oeil aussi lucide et aussi moqueur sur son personnage principal. le ton est féroce, et le récit, même s'il est drôle, et presque noir: le personnage de Lady Susan est amoral, égoïste, dénué d'amour (sauf pour sa petite personne). Elle ne doute de rien, ne recule devant rien pour arriver à ses fins.
Le style épistolaire -qui donne une belle dynamique au récit - et le caractère de Lady Susan donnent à penser que la toute jeune Jane a lu - et aimé- les liaisons dangereuses.
Bref, malgré un dénouement un peu bâclé - comme si l'auteur en avait eu assez des ses personnages et avait eu envie d'achever le récit coûte que coûte, c'est une lecture délicieuse, à lire armée d'une aussi jolie tasse de thé que la couverture.

Ce très court roman épistolaire possède toute la grâce de la langue du XVIIIème siècle et tout le venin qu'elle est capable d'insidieusement transmettre.
Les revers de fortune de Lady Susan, veuve coquette et séductrice patentée, la contraignent à trouver refuge chez son beau-frère, loin de Londres. Telle une araignée qui tisse sa toile elle élabore des plans, use de son charme, travestit ses pensées, pour donner d'elle une image lisse et conforme à la bienséance.

Mais les lettres qu'elle envoie à son amie Alicia dévoilent ses calculs qui doivent mener sa propre fille à un mariage forcé. Nullement dupe, sa belle-soeur s'emploie dans le même temps à déjouer les machinations de Lady Susan et à révéler la véritable nature de cette femme dénuée de tout sens moral.

Les points de vue se croisent, se contredisent, se complètent, pour raconter la succession des évènements et des intrigues qui se nouent, dessinant ainsi le portrait de Lady Susan aussi bien que celui des différents épistoliers qui la jugent.

Il y a une forme de drôlerie dans l'accumulation d'obstacles qui viennent constamment contrecarrer les projets de la jolie veuve et dans sa manière de toujours tourner les circonstances à son avantage. Les hommes paraissent bien falots et bêtement crédules dans cette guerre en jupons qui oppose une aventurière sans scrupule à toute une société bien pensante.

Un roman exquis !

Je n'ai pas l'habitude de lire des romans épistolaires, mais en grande fan de Jane Austen, je me devais de lire ce livre. Et je n'ai pas été déçue. Ce n'est pas du tout le schéma habituel de ces romans avec la jeune héroïne qui fait son apprentissage du monde et qui va apprendre de ses erreurs afin d'aboutir sur un happy-end. Ici l'héroïne est une femme mûre, veuve et qui pour parvenir à ses fins n'hésite pas à tisser des machinations et à manipuler le monde. Ce livre est facile à lire du fait du format épistolaire et en même temps addictif.

Pas le plus grand Jane Austen, il ne vaut mieux pas aborder l'oeuvre de la géniale romancière par ce titre. Toutefois si vous êtes fans de Jane Austen il serait dommage de rater ce livre. Roman épistolaire (une forme qui convient moins à la romancière), le volume met en avant le portrait d'une femme qui revendique sa liberté de moeurs mais doit se plier à l'hypocrisie pour arriver à ses fins. Antipathique ou sympathique? La question est plus ouverte qu'il ne semble. Si vous aimez je recommande de voir l'adaptation cinématographique.

Charme, séduction, élégance.

Ainsi peuvent se résumer aussi bien le livre de Jane Austen, le film de Whit Stillman qui est l'adaptation du livre et le caractère de Lady Susan Vernon.

J'ai d'abord vu le film qui vient de sortir sur les écrans. Élégance du générique, présentation des personnages qui quittent le château de Langford, chevaux, voitures, ballet des départs et des arrivées à Churchhill la demeure de Charles et Catherine Vernon. Les dialogues sont légers, spirituels. Chacun et chacune rivalise de politesse surtout quand il s'agit de masquer les réticences et parfois les hostilités. Lady Susan, veuve, s'invite chez son frère, précédée d'une mauvaise réputation. Sans être la bienvenue, elle déploie un enthousiasme de façade pour ses neveux tandis que Catherine Vernon accueille sa belle-soeur avec une hospitalité convenue.

Séduction, hypocrisie, art de la conversation. Reginald de Courcy, se laisse prendre au charme.

Légèreté, ironie, humour et même rire au dépend de la bêtise de Sir James Martin, "presque fiancé" de Frederica, la fille de Lady Susan. Bête "il n'est pas Salomon", mais très riche, et beau garçon- bon parti inespéré pour Frederica, désargentée, qui ne serait ainsi plus une charge pour sa mère.

Les beaux châteaux irlandais (le film est irlandais) fournissent des décors merveilleux.

Musique parfaite. en harmonie avec les décors. Haendel, Vivaldi, Marc-Antoine charpentier, Grétry et Gossec...avec d'autres musiciens moins célèbres comme Sacchini, Vogel ou Jardin.

Bien sûr, j'ai eu envie de lire le roman de Jane Austen.

Court roman épistolaire, dans un style élégant, très dix-huitième. Facile à lire pour moi, les tournures sophistiquées sont souvent dérivées du français. Je retrouve le ballet des missives, pas toujours bien réglé d'ailleurs, la variété des points de vue selon les personnages. Manipulations et intrigues que mènent de concert Lady Susan et son amie Alicia.

Belle, intelligente, séductrice, sans scrupules, mauvaise mère. Lady Susan doit-elle être blâmée? A-t-elle le choix ? Elle est désargentée, veuve, contrainte de vivre au dépens de sa famille et de ses relations. A la fin du 18ème siècle , où se déroule l'action, ou même du 19ème (parution du roman posthume en 1871), les femmes sont enfermées dans un rôle mineur. Il faut donc une grande audace pour braver les conventions, choisir un, ou plusieurs amants, se jouer d'eux.




Lien : http://miriampanigel.blog.le..

C'est avec plaisir que je me suis plongée dans Lady Susan de Jane Austen, un roman que j'ai découvert grâce à Babelio. Ayant déjà lu les principaux livres d'Austen, j'avais hâte de découvrir le personnage de Lady Susan, qui est tout le contraire des autres héroïnes habituellement rencontrées dans les romans de cette auteure.

Donc Lady Susan!!! Quel phénomène que cette veuve de 35 ans à la fois cynique, hypocrite, insensible et surtout machiavélique!! Eh oui, machiavélique parce que son passe-temps favori semble être de jouer avec les sentiments des autres pour les amener exactement là où elle veut qu'ils aillent. Et ce passe-temps elle le maîtrise à la perfection!! On découvre avec joie et empressement les actions et les paroles de Lady Susan au fil des différentes lettres que s'écrivent les protagonistes. C'est intéressant parce que ça permet de d'appréhender les faits d'après plusieurs points de vue.

La principale 'ennemie' de Lady Susan est Mme Vernon, sa belle-soeur, très au fait de son attitude et de sa façon d'agir. Avant de la recevoir chez elle, elle était déjà toute prête à la détester et ça lui permet de ne pas tomber sous le charme de cette veuve. Charme, qui ne laisse pas indifférent les hommes qui croisent son chemin, comme M. Manwaring, Sir James ou Reginald, le frère de Mme Vernon. Ce dernier se laisse totalement emporter par cette ensorceleuse et l'intérêt de ce roman sera de savoir jusqu'où ira leur relation...

Dans ce roman, on reconnait la plume de Jane Austen, à la fois douce et délicate mais très juste et qui dépeint avec réalité ses personnages. Ce roman diffère des autres sur le fond et la forme. Ce ne sont ici que des lettres qui permettent de découvrir l'histoire, et on trouve une héroïne dont on préfèrerait éviter de croiser le chemin. Mais malgré tout, Jane Austen s'attache toujours à la psychologie des personnages, elle aime les bons mots qui dépeignent parfaitement leurs pensées. Même si l'on frémit pour le sort du pauvre Reginald, on sait qu'on peut toujours avoir confiance en Miss Austen pour sauver ses protagonistes (tout comme elle avait sauvé Anne d'un célibat à perpétuité).

Ce petit roman épistolaire est un vrai bonbon. Acidulé et trop vite fini. On retrouve la plume ironique de Jane Austen bien que peut être moins abouti que dans ces ouvrages futurs, il s'agit ici d'un de ces premiers écrits. Néanmoins la lecture se fait avec délice et nous plonge dans cette famille où Lady Susan domine. Personnage antipathique par excellence elle semble accumuler tous les défauts : menteuse, sournoise, hypocrite, manipulatrice et égocentrique. On ne peut s'empêcher de la détester et de se révolter contre les moeurs de bienséance qui laissent les autres personnages passifs devant la tyrannie de Lady Susan.

Un excellent moment, un trop petit moment, à dévorer cette histoire !