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sur 1343 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A trente-cinq ans, la séduisante Lady Susan se retrouve veuve et désargentée. Précédée d'un parfum de scandale alors que sa coquetterie manipulatrice aurait brisé plus d'un ménage, elle s'invite chez son riche beau-frère pour y poursuivre ce que toutes les autres femmes décèlent de ses manigances sans scrupules, mais qui charme tant les hommes que bon nombre se laisseraient volontiers mener jusqu'au mariage.


Aussi intelligente qu'égoïste et amorale, Lady Susan semble partagée entre le plaisir de séduction que lui permet son indépendance, et l'ambition qui la rend prête à tout pour se remarier avantageusement. En tous les cas, elle s'en donne à coeur joie pour manipuler son entourage sans vergogne, mentant et trompant avec le plus grand cynisme, et allant jusqu'à maltraiter cruellement sa fille de seize ans, qui, bien que tenue éloignée, commence à lui faire de l'ombre alors qu'il lui faut songer à la caser elle aussi.


Cette femme dont l'intelligence et la beauté désarmante dissimulent une personnalité narcissique, froide et calculatrice, usant de tous les ressorts de l'hypocrisie et de la manipulation pour jouer avec les sentiments d'autrui sans jamais se départir d'une insensibilité cruelle, a quelque chose de Madame de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. L'air de famille s'impose d'autant plus que, tout comme pour la marquise, c'est un échange épistolaire qui nous dévoile peu à peu le vrai visage de Lady Susan, au travers notamment de ses lettres à son amie et complice, et de la correspondance de l'épouse de son beau-frère avec sa mère, qui toutes deux la détestent.


On se laisse prendre avec délice à cette peinture finement satirique de la bonne société anglaise du XVIIIe siècle, ridiculisée par une aventurière bien décidée à user de ses armes et du mariage, puisque c'est le seul moyen alors pour les femmes de s'assurer statut social et aisance financière. Et si son audace cyniquement opportuniste scandalise tant les épouses tout en séduisant si systématiquement les hommes, n'est-ce pas aussi parce qu'elle s'emploie à mettre en oeuvre, ouvertement et librement, ce que chacune a vécu et fera vivre à ses filles dans le strict respect des conventions et des apparences : un mariage arrangé avec un bon parti, entendons par là un homme riche à défaut de tout autre affinité, auprès de qui elles trouveront ennui mais sécurité matérielle, et qui leur fera peut-être la grâce de ne pas les encombrer trop longtemps si, comme souvent, il les devance quelque peu en âge ?


Porté par la plume déjà remarquable d'une Jane Austen alors âgée de dix-huit ans, ce court roman d'une extraordinaire finesse psychologique est une lecture étonnamment réjouissante, tant il brocarde avec esprit la bien-pensante société de son époque.

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Lady Susan est une jeune femme de 35 ans d'une grande beauté et réputée très intelligente. Mais Lady Susan est également perfide, hypocrite, manipulatrice, rancunière, machiavélique, menteuse, sournoise, cynique, égocentrique, tyrannique…bref, une personne qu'on n'a pas franchement plaisir à côtoyer « en vrai » mais qui est le personnage idéal dans un roman aussi drôle que subtil.
A travers un échange de lettres entre diverses personnes toutes liées à cette « charmante » lady, nous découvrons les travers de cette jeune veuve qui mène son monde à la baguette et horripile toutes ses connaissances, mais que la bienséance interdit de boycotter purement et simplement.
Ce très court roman épistolaire de Jane Austen est une merveille de finesse, de sarcasme et d'intelligence. C'est officiel : je déteste cette Lady Susan mais j'ai adoré passer la soirée avec elle !
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Premier contact avec Jane Austen très apprécié.

En constatant qu'il s'agissait d'un roman épistolaire, j'ai eu peur de passer à côté de l'action. Car évidemment tout est raconté une fois que cela est passé.
Mais en fait, cette action emballée dans l'écrin des sentiments de chaque personnage qui écrit est agréablement épicée. L'écrivain ne cache rien à son interlocuteur, et l'on fait sans arrêt le constat de la distance plus ou moins grande entre ses paroles et ses pensées. La distance est grande pour Lady Susan qui est une maîtresse manipulatrice, et courte chez son adversaire Mme Vernon qui a du mal à lui cacher ce qu'elle pense d'elle.

Les émotions, les ressentiments s'étalent - s'ils n'explosent pas - dans les lettres. On sent toute leur force alors qu'ils restent contenus au quotidien dans un code aussi inébranlable que celui de la société japonaise classique. L'auteure sait manier les coups de théâtre et maintenir notre attention. Elle sait aussi nous attacher à certains personnages et nous en faire détester d'autres.

Un roman court qui nous fait toucher du doigt avec délectation les conventions bourgeoises de la société anglaise de la fin du 18ème siècle.
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Elle n'a rien d'une héroïne positive cette Lady Susan, dont les manoeuvres hypocrites et sournoises font froid dans le dos. Jane Austen, dans ce format de la nouvelle, brosse en quelques lettres le portrait d'une femme totalement seule et en même temps dépendante des autres pour vivre, et de ce qu'il en advient. Peu douée pour l'amour maternel, elle se transforme en mère tour à tour rejetante et sadique, s'offrant le plaisir trouble de vouloir marier sa fille de force à un barbon. Grande psychologue, notre chère Jane nous fait pratiquement un récit clinique des tensions effroyables qui peuvent surgir entre mère et fille, quand le vernis des bons sentiments et de la bienséance n'est pas posé sur les personnages. Alors on a peur, comme au récit de certains contes de fées, ou on crie très fort, comme au théâtre enfantin: "Non! non! C'est la mère la méchante!".
Ecrit par une très jeune fille, ce court roman épistolaire me fait penser que Miss Jane eût fait une psychanalyste de premier ordre..mais qu'elle fut une immense romancière, pour notre plus grand bonheur.
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Décidément Jane Austen sait me faire fondre.
Ce n'était pas gagné au départ avec ce roman rédigé sous forme épistolaire. Mais là où il y a du génie, le lecteur est conquis.
Lady Susan est une jeune veuve de 35 ans laissée sans le sou. Elle est belle, intelligente, charmante, mais aussi manipulatrice, cruelle, hypocrite, séductrice dénuée de scrupules. Les femmes la détestent mais les hommes tombent irrémédiablement sous son charme.
Elle s'installe pour un moment chez son riche beau-frère. Lady Susan est décidée à trouver un bon parti pour elle mais aussi pour sa fille de 16 ans Frederica une jolie jeune fille qui commence à lui faire de l'ombre.
Frederica qui est tourmentée par sa mère et maltraitée. Elle veut lui faire épouser un homme dont la jeune fille ne veut pas tant il est bête. Lady Susan impitoyablement imagine les pires manigances pour faire plier sa fille à ses désirs.
Ce roman est savoureux à lire. A travers les lettres on voit se dessiner le vrai visage de Lady Susan qui non seulement est une femme cynique, égoïste, manipulatrice, menteuse mais aussi une mère indigne qui terrorise sa pauvre fille.
Aujourd'hui on la qualifierait de "garce".
C'est divinement écrit. C'est tellement satirique et fin que c'est souvent drôle. Quelle peste cette Lady Susan.
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Roman épistolaire jubilatoire, je me suis régalée, même délectée de cette prose incisive !

Lady Susan est une jeune veuve de belle figure, désargentée. Elle est capable de toutes les bassesses et toutes les ignominies pour arriver à ses fins.

Elle adresse des lettres à sa meilleure amie qui a aussi peu de scrupules qu'elle ainsi qu'à la famille de son mari chez qui elle veut aller s'installer car elle s'est mise à dos toutes les personnes là où elle séjournait.

Sa réputation la précède mais la bonne éducation et les codes de la société interdisent à sa belle-soeur de refuser son séjour.

S'en suivent des lettres entre ces mêmes interlocutrices mais aussi entre la belle-soeur et sa mère, dans lesquelles elles souhaitent toutes deux que les plans de Lady Susan soient déjoués.

Plus que jamais la plume de Jane Austen montre, décortique les travers des hommes et des femmes et s'exprime dans toute sa grandeur !

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020
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Au fil de quarante et une lettres, échangées principalement par les deux camps, celui de Lady Susan et son amie Alicia Johnson - prêtes à l'offensive et aux grandes manoeuvres, et celui constitué de Catherine Vernon et sa mère, Mme de Courcy, sur la défensive, essayant d'esquiver les coups de boutoirs de Lady Susan, le lecteur est convié dans l'intimité de cette dernière.
Avec ces échanges épistolaires se dessine donc le portrait peu flatteur de Lady Susan...
Dotée d'un égoïsme sans borne et d'une confiance en elle à toute épreuve, cette jeune veuve de trente cinq ans n'a, semble t-il, qu'une idée en tête, se ménager un avenir essentiellement matériel, qui passe par la séduction de tous les beaux partis qui gravitent aux alentours, mariés ou non, jeunes ou plus âgés, sans oublier de rabaisser sa fille de dix-sept ans Frédérica, dont elle souhaite se débarrasser en la casant avec un benêt. A sa décharge, il faut admettre que la situation d'une veuve désargentée dans l'Angleterre du XIXème était loin d'être facile.
Lady Susan est donc cette jeune femme qui s'incruste chez son beau-frère et sa belle soeur Catherine Vernon, qui, connaissant la veuve redoutable, se méfie constamment et reste sur ses gardes pour essayer de déjouer les manigances de la jolie veuve.....une mission épuisante car Lady Susan s'adapte intelligemment grâce à un opportunisme démesuré, aux changements d'avis des uns et des autres, aux décisions de dernière minute pour retourner brillamment les situations à son avantage et retomber toujours sur ses pieds.

Lady Susan est un récit dans lequel il faut un certain temps pour comprendre qui est qui et pour appréhender les relations de chacun tant le nombre de personnages est important, heureusement j'avais vu le film "Love and Friendship" et je dois avouer que cela m'a aidé......Les propos et les manigances sont denses et il faut tout de même une bonne dose de concentration pour suivre tout ce petit monde...mais passé l'obstacle, reconstituer les histoires au travers de ces lettres est assez amusant et également consternant, entre autres, le fait de découvrir le sang-froid et l'absence totale de scrupules dont fait preuve tout au long des ses lettres une Lady Susan sûre d'elle et de son fait, ne se remettant jamais en cause et surtout trouvant naturel que tout et tous tournent autour d'elle...
J'ai retrouvé la verve et l'acuité d'observation de Jane Austen qui dessine un personnage hors du commun,
Lady Susan est assurément un sacré caractère - impressionnante mais pas vraiment enviable.
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Cela faisait un bon moment que je n'avais pas lu de roman de Jane Austen. Je dois avouer que le manque commençait à se faire sentir de plus en plus. Orgueil et Préjugés avait été un énorme coup de coeur pour moi. La plume de l'auteure m'a envoûtée et transportée. Lady Susan était dans ma pile à lire depuis un bon moment, je l'ai tout simplement dévoré en une petite soirée. J'aime beaucoup le format épistolaire, ce court roman ne pouvait que me plaire. On découvre Lady Susan, veuve depuis dix mois et mère d'une jeune fille âgée de seize ans. Cette femme est belle et intelligente en apparence mais en réalité elle est machiavélique et fourbe. Sa fille subit les foudres de sa mère qui veut absolument qu'elle épouse Sir James. La coquette est observée de près par la femme de son frère qui voit bien qu'elle n'est pas sincère. Les hommes souffrent à cause de cette femme qui ne cherche qu'à causer des tensions entre les couples et les familles. Je vais très prochainement tenter de lire un autre livre de Jane Austen !
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Lady Susan Vernon est veuve, désargentée et a une solide réputation de libertine. Bien décidée à se remarier au plus vite, et si possible avec un bon parti, elle va jeter son dévolu sur Réginald de Courcy un jeune et riche aristocrate. Et pour le faire tomber à ses pieds, lady Susan est prête à utiliser toutes les ruses.

Quand Orgueil et Préjugés rencontre Les Liaisons Dangereuses, cela nous donne le roman épistolaire Lady Susan. Jane Austen s'éloigne de ses personnages habituels à savoir des jeunes filles pauvres mais avec une bonne morale pour nous présenter lady Susan, une veuve absolument détestable et prête à tout pour épouser un bon parti. J'avoue que j'ai trouvé jubilatoire de voir lady Susan s'empêtrer dans ses intrigues pour finalement ne pas récolter grand chose. Les personnages et la narration change agréablement des autres romans de Jane Austen. Un vrai bonheur de retrouver cet auteur.
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Période de confinement oblige, j'ai relu ce petit livre avec plaisir. Certains livres gagnent à être relus. Je pense que la première fois, je l'avais lu trop vite et n'en avais rien retiré. Cette fois-ci, je me suis régalée. Ces courts échanges épistolaires m'ont donné une petite idée de ce qu'était la vie mondaine en Angleterre au 19ème siècle, surtout du point de vue féminin. Internet n'existait pas et les courriels non plus bien sûr. Par contre, la poste était très active à ce que je lis. Une jeune veuve demande par courrier à son frère l'hospitalité pour quelques mois car elle ne supporte plus d'être hébergée chez des soit-disant amis. Elle a une fille qui dans l'éclat de sa jeunesse lui porte ombrage et tout naturellement elle cherche à l'éloigner en la confiant à une célèbre pension de jeunes filles. Ce qui n'est pas du goût de la pucelle qui arrive à s'en faire exclure et revient tourner dans les jupons de sa mère. Lady Susan en est bien ennuyée car elle cherche à se remarier. Finalement on pourrait penser qu'elle a retourné la situation à son avantage car il semblerait que tout finisse pour le mieux pour elles deux. Simple marivaudage ou liaisons dangereuses ? Très agréable à lire et si féminin dans ses propos.
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