Seul dans le noir

Quand Paul Auster met en scène August Brill contraint à l'immobilité après un accident, cela donne un roman sur l'introspection d'un critique littéraire à la retraite. le titre évoque parfaitement le sujet car Brill, américain angoissé, passe ses nuits « Seul dans le Noir ».
On a tous eu des insomnies et on sait à quel point on cogite dans ces moments-là. L'occasion pour Paul Auster de construire ce roman proche de la mise en abyme.
August Brill va imaginer un personnage de ses nuits sans rêve : Owen Brik qui se réveille un jour dans un trou dont il ne peut sortir seul. L'histoire ressemble plutôt à un cauchemar d'autant plus que l'Amérique connait la guerre civile dans l'imaginaire de Brill, coincé entre sa petite-fille dépressive et ses angoisses de vieillir.
Beaucoup de sujets sont abordés, sans doute trop, et Paul Auster est très auto-centré mais je trouve le sujet intéressant et le livre facile à lire.

Je rattrape quelques retards concernant Auster. Avec lenteur pour mieux apprécier. Mais avec ce dernier, petite déception. En effet, pour une fois, il part dans plusieurs directions sans le fil tendu sous-jacent habituel, d'autant que la première histoire s'arrête sans vraie conclusion (alors qu'il a développé la matière à une politique-fiction intéressante) suivie d'une bio du héros guère satisfaisante, en tout cas sans originalité. Donc un Auster dont on peut se passer, mieux vaut relire 4321…

Après Dans le scriptorium qui m'avait plutôt déçue, je retrouve Paul Auster tel que je l'ai adoré dans le livre des illusions ou Cité de verre. La manière dont s'entremêlent la vie d'August Brill, homme vieillissant handicapé après un accident de la route et l'histoire qu'il invente chaque nuit, durant ses insomnies, est particulièrement bien équilibrée, de manière telle que le lecteur, dans mon cas tout du moins, s'intéresse autant aux deux facettes du roman. le tout tient plutôt bien la route, sans longueurs, mais avec un ou deux épisodes, pas anecdotiques, mais inutiles dans leur noirceur, à mon avis…
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Lu en 2016. Mon premier livre de l'auteur.
C'est le récit d'une d'insomnie, celle d'un homme vieillissant, fatigué et désoeuvré (par une société en déliquescence ?) qui, seul dans le "noir", fait le bilan de sa vie... Ce n'est pas que je n'avais pas apprécié la plume de Paul Auster, pleine de verve et d'humanisme, mais je m'étais sentie trop ballottée dans ce roman. Etre réel et imaginaire, rêve et cauchemar, absurdité et introspection... J'avais failli abandonner cette lecture à plusieurs reprises.

Un roman surprenant, croisant rêve et réalité, avec trois personnages denses et attachants qui tissent leurs vies et en démêlent les noeuds comme ils peuvent.
C'est bien pensé, très bien écrit, quel bon auteur !