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Extrait 1/2
Un arroi de lacs
abreuve tes paupières.
Monde réel ou fantôme.
Après l’inouï,
avant la fuite,
résurgence intime
des obsessions volées.
Béance foraine,
si ta robe se dérobe,
un essaim bohémien
enlève mon pardessus.
Faux rythmes,
mécanique des piques,
la terre boit ta pluie,
notre temps s’écoule.
Extrait 2/2
Sous le plancher
errent les âmes molles.
La terre épie le ciel,
malaxe les entrailles,
la thérapie essentielle
des bottes et des gerbes
nouées au plus bas.
Le miaulement d’un rêve,
un don animal
à la porte des abysses.
Tu croises l’onde
qui éteint la flamme,
le corridor mue
en ornière profonde.
SE DIRE QUE LA SOUFFRANCE…
Se dire que la souffrance
appartient à la vie ;
se rendre plus bas que mort
avec le fardeau blême
du cœur en rondelles.
*
Le temps s’est égaré
où je traçais unique
mon chemin de semence.
Il reste le vague au corps
quand l’âme a renoncé.