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Dans ce livre court on est dans une lettre écrite par Ramatoulaye qui se livre a sa meilleure amie sur ce qui a été sa vie.
Elle lui parlera des traditions qu'elle aimerais voir changer, des conditions des femmes, du mariage et de la polygamie.
Mais dans cette lettre elle se confit surtout sur son mariage, sur son mari a qui elle est restée dévouée pendant 25 ans et a qui elle a donné 12 enfants jusqu'au jour ou il décidera de prendre une autre épouse, privilège de leur rang de mari, épouse beaucoup plus jeune qui viendra effondré la vie de Ramatoulaye.
Puis s'en vient le décès de ce dernier et la belle famille qui vient au partage de ses biens et les prétendants qui viendront se proposer a remplacer le défunt.
Et la vie qui continue et qui apportera de nouvelles surprises a Ramatoulaye avec notament une des filles et l'avenir qu'elle tachera de changer.
Un roman sur la condition des femmes, les traditions africaines, a découvrir.
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Une leçon de vie universelle.

Issue d'une famille aisée, instruite et agissante dans le monde politique, Ramatoulaye a vécu sa jeunesse dans une société sénégalaise en mutation, en pleine accession à l'Indépendance, qui veut se tourner vers la modernité en se délivrant du poids des coutumes et valoriser la femme africaine.
À la maturité de sa vie, alors que mère de 12 enfants devenue veuve, elle doit, selon la coutume, s'isoler pendant 40 jours pour marquer son deuil ; elle écrit à sa meilleure amie de toujours, Aïssatou et évoque leurs vies à toutes deux faites d'espoirs, d'idéaux, de déceptions.

Elle nous narre ce faisant leurs vies depuis leurs années d'études, le choix de leurs époux, leur vie quotidienne dans le monde privilégié dans lequel elles ont évolué.
Elle raconte les manoeuvres perfides des femmes de leur entourage, les trahisons de certains membres de leurs familles dont elle-même et Aïssatou ont été victimes, les enjeux dans une société sans concessions quant aux traditions ; elle raconte les proches (le mari de Ramatoulaye, la belle-mère de Aïssatou) quasi impitoyables commettant des trahisons motivées par l'appât du gain, la haine ou la convoitise sexuelle et l'orgueil.

Ce roman (mais s'agit-il d'une fiction ?) écrit par une Sénégalaise née en 1929, âgée de 50 ans au moment de sa parution en 1979, militante contre les castes et la polygamie, mère de 9 enfants nous montre les arcanes d'une certaine société africaine, les ambitions, les jeux de pouvoirs en sous-sol, les manipulations, les traîtrises, les vanités, mais aussi la droiture, les concessions nécessaires, le respect, et l'infinitude de l'amour maternel.

Les dernières pages nous laissent imprégnés de respect pour cette héroïne et d'un formidable espoir, inattendu après tant de noirceur.

Une leçon de vie universelle.
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Coup de coeur pour ce roman très bien écrit qui aborde les traditions familiales au Sénégal, en particulier celle de la polygamie.

Le roman est écrit sous la forme d'une longue lettre écrite par une femme veuve depuis peu à sa meilleure amie, divorcée et installée à l'étranger. Les hommes n'ont pas le beau rôle dans ce roman puisque que tous les deux ont fini par prendre une seconde épouse beaucoup plus jeune.
L'attitude de la belle-famille n'est pas rassurante non plus, entre la belle-mère qui se venge en introduisant elle-même la future co-épouse de son fils et le frère de l'homme décédé qui croit pouvoir obliger sa belle-soeur à l'épouser.

La narratrice évoque aussi les années d'espoir de leur jeunesse suite à l'indépendance, leur désir d'étudier et de travailler, et la situation du pays des années après alors qu'elle a atteint l'âge mûr et mis au monde 12 enfants. Ses filles aînées revendiquent une liberté qu'elle n'a pas connu, et l'une d'elle va même se retrouver enceinte avant la fin du lycée.

Un beau roman, écrit par une femme pour les femmes.
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Ce roman épistolaire décrit par le menu la condition de la femme, soumise à la toute-puissance de la famille de son mari et aux quatre volontés de celui-ci, en terre d'islam version sénégalaise. Veuve, dépouillée de ses biens chèrement acquis au cours de trente années de mariage, Ramatoulaye se confie à sa meilleure (et seule) amie Aïssatou, qui elle a fait le choix de ne plus subir cette condition de dépendance extrême. le récit, cheminant à travers les divers personnages que l'on découvre au fil de cette très longue lettre, dresse un terrible réquisitoire contre les abus d'une soi-disant tradition asservissant l'individu, de son plus jeune âge au seuil de la vieillesse, au pouvoir de la sacro-sainte famille. L'homme aussi est victime de cette négation de la dignité individuelle, mais sa condition demeure néanmoins à cent coudées au-dessus de celle de la femme, que dénonce avec un réel bonheur d'écriture ce fleuron des lettres africaines qu'est Mariana Bâ. Puisse un tel témoignage réveiller les consciences…
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Quelle émotion! Quelle belle écriture, limpide ...
Alors, oui, il s'agit de la vie des femmes dans la société sénégalaise des années 1970 ... Mais vue de l'intérieur, par Ramatoulaye, sur le vif des traditions où l'archaïsme côtoie le contemporain!
Dans le cas présent il s'agit du deuil, de la polygamie, de la famille, de l'amitié, du devenir de cette société en construction : L'indépendance est encore récente : 1960 !
Mais c'est aussi une histoire de femmes, de mères, qui ne peuvent que se retrouver dans les questionnements de Ramatoulaye !
Un petit livre, mais une longue lettre, qui m'a interpelée, plein d'amour, d'amitié et de générosité.
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Remarquable épistolaire.On devient l'amie intime de Ramathoulaye et d'Aissatou.On partage joies,peines,désillusions.
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Ce livre est juste génial*..
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Les classiques. Ce n'est que lorsque l'on en lit un que l'on comprend son classement dans la prestigieuse famille des "classiques". Bien que "classique" doive, évidemment, être conçu à travers les lunettes teintées de la culture de chacun. Mais ceci est un autre débat.
Les classiques, disais-je donc, ont comme principaux points communs celui de l'intemporalité, mais aussi celui de nous donner le sentiment d'une prescience que l'auteur aurait eu. Une sorte de magie. de sorcellerie. Dès les premières lignes de "Une si longue lettre", de l'immense Mariama Ba, nous savons que ce livre entre, aussi aisément qu'un chameau dans le chas d'une aiguille, dans la catégorie de monuments littéraires.

« Ton existence dans ma vie n'est point un hasard. Nos grands-mères dont les concessions étaient séparées par une tapade échangeaient journellement des messages. Nos mères se disputaient la garde de nos oncles et tantes. Nous, nous avons usé nos pagnes et sandales sur le même chemin caillouteux de lécole coranique. Nous avons enfoui, dans les mêmes trous, nos dents de lait, en implorant la Fée-souris de nous les restituer plus belles. »

Ramatoulaye vient de perdre son mari. Modou est mort loin de sa femme, sa première femme, celle choisi par amour, en faisant fi d'une famille qui ne veut pas rentrer dans la modernité, une famille qui voit ce mariage entre deux personnes de clans différents comme une insulte aux traditions.
Rama écrit sa si longue lettre à Aïssatou, son amie de coeur. Celle dont le destin a semblé suivre, pendant longtemps, un chemin similaire. Mariage d'amour, pour les deux, des maris moderne et en révolte contre les mariages imposés traditionnels, pour les deux, des années de bonheur conjugale, pour les deux, des succès professionnels encouragés par des maris modernes, pour les deux.
Puis, patatras. Les belles mécaniques qui se déglinguent.
Mawdo Bâ d'abord. le mari d'Aïssatou, qui sous les coups de boutoir de sa mère succombe aux "impératifs de la culture et choisi de prendre la seconde épouse imposée par la famille. (..suite...)
Lien : http://loumeto.com/spip.php?..
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Une lettre magnifique, pudique qui parle de la condition féminine en Afrique. L'auteur, dont c'est le 2è livre, est décédée en 1981. Ses deux livres ont fait d'elle un grand auteur africain. le premier livre est : le chant écarlate.
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Une si longue lettre est un grand roman,très grand qui traite de la société africaine dans son ensemble,à travers la société sénégalaise,la culture les traditions et les problèmes famillaux.
Je prends le cas de Mawdo Bâ médecin qui épouse sa cousine parce que sa mère le veut,en ces temps là ,la parole paternelle et maternelle pesait plus lourdement qu'aujourd'hui dans l'orientation des destinées,on se pliaient à des exigences familiales qui allaient parfois à l'encontre de nos désirs et intérêts.Les femmes acceptent la polygamie quand c'est elles qui viennent s'ajouter dans la masse,mais la prémière épouse n'accepte jamais,elle si consente quand elle a beaucoup d'enfants comme c'est le cas de Ramatoulaye,moi je ne suis pas contre la polygamie si le respect y est.

J'attends avec impatiente la biographie de MARIAMA BÂ ET LES ALLEES D'UN DESTIN;
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