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Une si longue lettre est un grand roman,très grand qui traite de la société africaine dans son ensemble,à travers la société sénégalaise,la culture les traditions et les problèmes famillaux.
Je prends le cas de Mawdo Bâ médecin qui épouse sa cousine parce que sa mère le veut,en ces temps là ,la parole paternelle et maternelle pesait plus lourdement qu'aujourd'hui dans l'orientation des destinées,on se pliaient à des exigences familiales qui allaient parfois à l'encontre de nos désirs et intérêts.Les femmes acceptent la polygamie quand c'est elles qui viennent s'ajouter dans la masse,mais la prémière épouse n'accepte jamais,elle si consente quand elle a beaucoup d'enfants comme c'est le cas de Ramatoulaye,moi je ne suis pas contre la polygamie si le respect y est.

J'attends avec impatiente la biographie de MARIAMA BÂ ET LES ALLEES D'UN DESTIN;
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Au hasard d'un rayonnage de librairie , j'ai acheté ce livre attiré par une autrice et un sujet différents de mes lectures habituelles.
Je ne savais pas qu'il s'agissait d'une sorte de classique en son genre.
Premier roman relatant la condition féminine , ou plus simplement la vie d'une femme africaine des 70's/80's (y a-t-il du changement depuis ?).
Ce bref roman se présente sous la forme d'une pseudo lettre d'une femme à une autre. Amies d'enfance , elles ont connu les même étapes de vie (études, mariage, naissances et ... délaissement marital.
Beaucoup d'émotions émane de ce récit.
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Un excellent roman épistolaire !

Ramatoulaye écrit à sa meilleure amie Aissatou. Son mari est mort, elle prend donc le temps de lui raconter, durant les quarante jours d'isolation exigé par son deuil, sa rencontre, ses trahisons, les questionnements qui l'habitent. Elle dresse un portrait de la femme sénégalaise, empli de féminisme et d'espoir.

Le roman est assez court et se lit très rapidement. le format de la lettre est très fluide, comme la narratrice s'adresse à un tu, elle pourrait aussi bien s'adresser directement au lecteur. C'est justement ce qui est suggéré puisque "à Aissatou" au début de la première lettre est la seule adresse qu'on aura et qu'elle nous raconte la vie d'Aissatou en parallèle de la sienne (techniquement Aïssatou, sa meilleure amie, connait déjà sa propre vie du moins je l'espère pour elle...).
Le thème de la décolonisation, de la discrimination raciale et de la manière dont le Sénégal se relève de la colonisation française est abordé mais le thème qui prédomine est tout de même le thème féministe.
Féminisme par la revendication du respect des droits des femmes trop souvent bafoué mais également par la dénonciation du mariage polygamique que la narratrice vit comme une trahison.
Malgré des longs passages sur la prise de pouvoir des femmes et la conscience de son corps, le personnage n'est pourtant pas une féministe. le discours féministe s'oppose parfois aux actions de la narratrice et s'incarne plutôt dans la prochaine génération de femmes marquée par la fille aînée de Ramatoulaye, Daba. C'est de loin mon personnage préféré, elle n'hésite pas à prendre la parole pour dire ce qu'elle pense, elle est engagé politiquement et a fait un mariage d'amour dans lequel elle ne se laisse pas marcher sur les pieds.
On remarque pourtant ce tiraillement entre tradition et modernité, toutes les jeunes femmes ne ressemblent pas à Daba, c'est le cas de Binetou, sa meilleure ami qui finit par épouser... son père et devenir la co-épouse de Ramatoulaye !
C'est ce déchirement entre passé et présent qui rend la narratrice un peu maternalisme sur les bords (de grands discours sur l'importance de la famille, la nativité etc.) et qui me fait remettre un peu en question l'aspect féministe de cet héroïne.
En tous cas, le livre n'est pas dépourvu de pointes féministes qu'on retrouve à chaque page. Il nous dresse aussi le portrait d'un Sénégal renaissant, ses traditions, ses luttes de classes et ses sublimes paysages.
A lire !
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Les premiers chapitres m'ont laissée légèrement dubitative face à cette « si longue lettre » dont je trouvais le procédé un peu trop artificiel dans la manière de tout raconter pour le lecteur·rice alors que la destinataire, Aïssatou, avait évidemment déjà connaissance des événements relatés. Mais ce sentiment s'est progressivement estompé tandis que je me passionnais pour le récit de Ramatoulaye.

Mariama Bâ raconte les années charnières, après l'Indépendance, où le pays est à réinventer, à réorganiser, et expose quelques réflexions politiques et sociétales sur la démocratie. Elle donne à découvrir des coutumes qui ne sont pas les miennes, les rites sénégalais autour du mariage ou des enterrements.
Cependant, plaçant la condition des femmes au coeur du roman, elle propose avant tout un récit éminemment féministe. La narratrice – qui présente plusieurs points communs avec l'autrice – dit sa fierté d'être institutrice malgré la charge de la « double journée », les convictions quant à la place des femmes dans la société et la politique, son mariage d'amour avec Modou à rebours des opinions de sa famille.
Cependant, les traditions se heurtent à la modernité quand Aïssatou et elle sont confrontées à la polygamie, lorsque leur mari prend une co-épouse. de là, deux trajectoires, des choix de vie différents : rester ou partir, accepter ou refuser. Tout en comprenant le choix de Ramatoulaye, on ne peut qu'admirer celui d'Aïssatou, celle qui a osé partir et vivre une vie qui n'est que sienne. À plusieurs reprises, coutumes ancestrales (et archaïques) et vision moderne se heurtent, notamment à travers ce qu'elle écrit de ses enfants, des rêves, convictions, moeurs, visions du couple de cette jeune génération.

L'incompréhension ou le refus de certaines moeurs n'empêche pas l'émotion, l'empathie, et je me suis prise de compassion pour toutes ces femmes. Les premières, mises à l'écart, bafouées, humiliées ; les secondes, trop jeunes, manipulées par leur famille, « agneau immolé comme beaucoup d'autres sur l'autel du « matériel » ». Ces femmes dont un frère, un ami peut hériter à la mort du mari, ces femmes aux libertés parfois bridées. Mais aussi ces deux femmes unies dans une amitié complice et compréhensive que le temps n'a pas amoindri.
J'ai été la première étonnée en réalisant que mes sentiments envers les hommes ont évolué au fil du récit, tant Ramatoulaye les décrit avec humanité, avec amitié ou amour, sans nier ou dissimuler leurs torts. (Sans aller jusqu'à les excuser, n'exagérons rien.)
Outre le fait que l'âge du roman ne se fait nullement sentir, il y a beaucoup de douceur dans son récit, mais également une grande lucidité. Ramatoulaye transmet ses émotions, oscille entre nostalgie de ce qui fut et espoir pour ce qui pourrait advenir, sans pour autant regretter la vie qu'elle a menée, et sa voix apparaît aussi équilibrée que vibrante. C'est ce qui confère de la force à ce roman, qui le rend bouleversant et passionnant, quand bien même je me suis souvent sentie à des années-lumière de la narratrice.

Un très beau récit, bien plus puissant que ce que les premières pages laissaient supposer, que j'ai refermé émue, interpellée, questionnée… et curieuse de lire son second roman, Un chant écarlate.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Dans une lettre à son amie Aïssatou, Ramatoulaye évoque les souvenirs, la condition des femmes Sénégalaises. Retour sur sa vie et les yeux ouverts sur une réalité rude des traditions et usages, du quotidien des jeunes filles, des femmes, des mères vieillissantes. Les émotions, les pensées et les réactions possibles ou envisagées sont écrites de manière très imagées et poétiques….telles que seules les paroles africaines des griotes savent conter :
Un vrai voyage, une réalité touchante.
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En prenant ce petit roman, je ne m'attendais pas à un livre d'une aussi grande qualité : le style d'écriture est riche et soutenu, les phrases poétiques, le rythme est à la fois dynamique et doux, l'utilisation de la langue française un vrai délice !
A travers cette lettre, Ramatoulaye revient sur ses souvenirs heureux mais nous partage également ses souffrances de femme africaine, ici de nationalité sénégalaise : la polygamie imposée par son mari, la rapacité de sa belle-famille qui s'empare de tous ses biens durant le deuil, l'éducation de ses douze enfants qu'elle a dû assumer toute seule, les rites et traditions du pays…Mais elle n'est pas la seule, et son histoire est celui de bien d'autres femmes sénégalaises qui subissent la polygamie ou l'infidélité de leur mari : l'une choisit le divorce, l'autre sombre dans la dépression…
C'est un livre poignant où le personnage principal est très attachant. C'est une femme courageuse et digne qui ne mérite pas tout ce qui lui arrive. Cet ouvrage est aussi l'occasion de remettre en cause les rapports de force qui existent entre les hommes et femmes, les moeurs et traditions qui peuvent freiner le bonheur au sein de la famille, et donc de la nation. Je pense que si on respectait plus les femmes dans n'importe quel pays, africain ou pas, le monde se porterait mieux.
Pourquoi je n'ai pas mis le 5ème coeur ? C'était trop court ! J'aurai voulu prolonger cette lettre et quelle déception en voyant déjà la fin pointer le bout de son nez !
Un très bon livre que je vous recommande !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Deux amies, deux victimes de la polygamie, deux parcours de vie différents guidés par la sagesse, deux femmes qui refusent d'être considérées comme des objets au service de l'homme, deux femmes qui refusent de subir et ne se plieront plus aux coutumes et traditions instaurées en faveur de l'homme uniquement. Deux femmes dans la société sénégalaise en marche vers l'émancipation où l'homme ne fera plus la loi.
C'est un livre poétique où l'amour et l'amitié prennent toute la place. D'un côté l'amour est brisé par l'arrivée de Nabou et Binetou les coépouses par un mariage forcé, de l'autre l'amitié est là, sincère et fidèle. Les chapitres sont courts, pudiques, le style fluide. Chaque phrase nous entraîne dans un thème de réflexion. Chaque personnage nous montre un aspect de la culture sénégalaise des années 79 dans laquelle la tradition est encore vive.
Ramatoulaye est une femme passionnée et passionnante. Elle nous embarque dans ses méditations qui bousculent la coutume. Pourquoi Modou a-t-il pris une autre femme ? A-t-elle failli à son devoir d'épouse et de mère ? N'a-t-elle pas bien tenu sa maison ? Ne lui a-t-elle pas donné de beaux enfants ? Ils se sont tant aimés qu'elle ne comprend pas sa trahison. Elle souffre et se révolte, mais son amour pour ses enfants reste intact. On souffre avec elle, on lui promet un avenir meilleur, on se réjouit des petits bonheurs qui accompagnent sa vie de femme et de maman en attendant le nouvel élu de son coeur à qui elle donnera à nouveau tout ce qu'elle est.
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"Une si longue lettre" est un véritable chef-d'oeuvre littéraire. Ce livre m'a profondément marqué par sa pertinence et sa modernité, malgré le fait qu'il ait été écrit il y a déjà des dizaines d'années. L'actualité des thèmes abordés est saisissante, et le récit résonne toujours avec une puissance émotionnelle et intellectuelle remarquable. La manière dont l'autrice explore les questions de la condition féminine, des traditions, et de la quête d'émancipation est tout simplement fascinante. Rien n'a changé depuis l'époque où le livre a été écrit, et cela est à la fois troublant et terrifiant. C'est une lecture essentielle pour tous ceux qui s'intéressent aux questions sociales et aux enjeux de la condition humaine.
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Une si longue lettre est le récit que conte Ramatoulaye à son amie Aïssatou pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage.

Elle évoque les souvenirs heureux et plein d'espoir d'étudiantes impatientes de changer le monde.
Elle rappelle aussi les mariages forcés, l'absence de droits des femmes et la polygamie. Et tandis que sa belle-famille vient reprendre les affaires du défunt, Ramatoulaye évoque avec douleur le jour où son mari prend une seconde épouse, très jeune, ruinant 25 ans de vie commune.

L'autrice décrit la place faite aux femmes dans la société.

C'est une lecture lue le 8 mars lors de la journée internationale de luttes pour les droits des femmes.

Cette lettre terriblement touchante est servie par une écriture magnifique. Quelle lecture ! J'ai énormément aimé. le sujet est fort et admirablement bien traité.
L'histoire de cette femme entre nostalgie heureuse des premiers souvenirs et amertume d'une tradition archaïque.

À lire absolument !

Et si vous préférez les lectures audio, elle est proposée gratuitement sur le site de Radio France culture. Une lecture audio très réussie avec plusieurs narrateurs et une ambiance "sonore" qui rend le texte vivant.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Ce roman court prend la forme d'une longue lettre que Ramatoulaye, une femme sénégalaise, écrit à son amie Aïsstou pendant qu'elle est confinée suite à son récent veuvage. Les deux femmes ont été étudiantes pendant la période entre la deuxième guerre mondiale et l'indépendance, à une époque où la société changeait et où les gens étaient pleins d'espoirs pour l'avenir. Les deux femmes ont fait des études et sont devenues institrices, ce qui si je comprends bien était un gros changement par rapport aux générations précédentes. Cependant, leurs deux époux ont choisi de prendre une deuxième épouse, conformément à l'ancienne loi musulmane.

Ce livre, extrêmement bien écrit, est une réflexion sur la condition des femmes et l'amour, pour son partenaire ou pour ses enfants.
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