Les Strates

On ne présente plus Pénélope Bagieu. Mais cette fois-ci, l'autrice nous propose une bd différente. Après s'être intéressée à la vie incroyable d'autres femmes, elle décide de se pencher sur un genre nouveau qu'elle n'avait pas encore exploré : l'autobiographie. Les strates, c'est un récit intimiste, composé de plusieurs morceaux de vie qu'elle a minutieusement choisis, qui ont forgé la femme qu'elle est aujourd'hui. Son trait cette fois-ci en noir et blanc, change un peu de ses précédents albums, tout en restant identifiable. le format de l'ouvrage est atypique : un format carnet souple. Elle n'est plus dans l'humour à tout prix, comme cela pouvait être le cas dans son blog, et elle s'autorise des moments plus touchants.

Des tranches de vie se succèdent, sans lien particulier entre elles. Vite lu, mais aussi vite oublié... Même si j'apprécie le travail de Pénélope Bagieu et si certaines anecdotes sont touchantes, je n'ai pas été pleinement séduite cette fois. Il m'a manqué du lien. Dommage

La dessinatrice Pénélope Bagieu raconte ici quelques-uns de ses souvenirs d'enfance et d'adolescence : amitiés compliquées, ambiances familiales, émois amoureux. Si découvrir l'auteure de "Ma vie est tout à fait fascinante" et de "Culottées" dans une version N&B est agréable, on peut également trouver, parfois, le côté nombriliste de son nouvel album (on apprend par exemple qu'elle a toujours eu les pieds froids ou qu'elle aurait aimé avoir un frère) un peu agaçant, voire carrément soporifique. La jeunesse de Pénélope méritait-elle un format autobiographique ? C'est pourtant, graphiquement, recherché et très joli !

Dans cette BD autobiographique, Pénélope Bagieu nous livre des fragments de sa jeunesse, qui se réunissent pour former le portrait de la femme qu'elle est devenue. Nous découvrons son premier chat, ses premiers émois amoureux, ses amitiés, ses complexes d'adolescente… mais aussi des agressions sexuelles.
La sobriété et la pudeur de certaines illustrations rendent les récits d'autant plus poignants. L'humour et la tristesse se rejoignent dans un regard attendri porté sur la jeunesse de l'autrice-illustratrice. le ton parfois naïf de l'enfant-adolescente est valorisé par la forme de la BD, semblable à un cahier moleskine.
Plus intimes que ses précédents ouvrages, Les Strates sont néanmoins teintées de féminisme et de sororité, qui sous-tendent subtilement le récit.
J'apprécie beaucoup l'oeuvre de Pénélope Bagieu et je la suis depuis un moment sur les réseaux. J'ai d'autant plus aimé ce livre qu'il m'a permis de découvrir l'histoire de l'illustratrice-autrice, notamment créatrice du célèbre Culottées. Il est donc possible que Les Strates intéressent davantage les personnes déjà familiarisées avec l'artiste.
Entre rires et larmes, certains récits m'ont davantage touchée que d'autres. Celui qui m'a le plus émue est l'histoire de Fumée le chat, à la fois drôle et d'une grande tristesse.

Pénélope Bagieu a bien des talents lorsqu'elle produit ses bandes dessinées, mais cet ouvrage déçoit dans la mesure où l'autrice a fini par croire que sa vie était effectivement "tout à fait fascinante".
Or ça n'est pas le cas. "Les Strates" est une succession d'anecdotes de vie banales à souhait que sa narration et ses tentatives de mise en scène originales ne parviennent pas à rendre intéressante.
Et comme l'humour est plus timide que d'habitude, l'ouvrage manque simplement d'intérêt. Pénélope n'en reste pas moins une artiste très intéressante. Mais elle n'a manifestement pas vécu de choses assez trépidantes pour remplir une autobiographie captivante.
Peut-être dans 10 ans ?