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EAN : 9782709650397
450 pages
J.-C. Lattès (03/05/2017)
2.93/5   27 notes
Résumé :
Rome, 1943. Chiara, jeune résistante, assiste impuissante à une rafle dans le ghetto juif. Quand une femme pousse son petit garçon dans sa direction, elle n’hésite guère plus de quelques secondes et clame aux soldats que cet enfant est son neveu. Le petit Daniele Levy devient son protégé. Chiara l’aime comme son fils, même quand celui-ci, tourmenté par son passé en grandissant, s’éloigne du droit chemin.
1973. Maria, jeune Galloise de 16 ans, découvre par has... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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La première période se situe à Rome en 1943.

L'héroïne, se nomme Chiara et l'histoire commence lorsqu'elle assiste à une rafle dans le ghetto juif par un jour très matinal d'Octobre. Ils sont là, par dizaine, groupés au pied des immeubles, serrant de petites valises de fortune pour tout bagages et n'ayant même pas eu parfois la présence d'esprit de s'habiller. Ils sont emmenés dans des camions SS dont nul ne connait la destination à l'époque. Une mère cependant semble comprendre qu'ils ne reviendront probablement pas et cherche quelqu'un des yeux. Son regard s'arrêtera sur celui de Chiara qui comprendra la supplique et qui déclarera que ce petit là est son neveu. Afin de le soustraire à un destin incertain, à la mort...

Cependant Chiara, ne s'attend pas à rencontrer autant de difficultés avec le petit Daniele, qu'elle considère alors comme sont fils, "son garçon". le petit est en effet assez grand pour comprendre en partie la situation et se défend de parler pendant des mois (choc mutique dira-t-on); c'est un petit garçon solitaire et triste. qui deviendra un adolescent difficile puis un jeune adulte ingérable.

Puis nous passons en 1973, où Maria une jeune Galloise apprend qu'elle est la fille de Daniele, un jeune Romain, rencontré brièvement par sa mère en Italie. Maria, n'a désormais de cesse que de vouloir se rendre auprès de Chiara, qu'elle croit sa "logeuse" afin de partir sur les traces de ce père biologique sont elle ne sait rien.

Chiara acceptera sur un coup de tête de la recevoir pour les vacances d'été dans sa maison à Rome et les deux femmes vont se rencontrer, s'affronter, s'aimer au rythme de l'histoire d'un désormais absent qui joue les Arlésiennes: Daniele.

Je craignait un peu que ce livre me déçoive; qu'il soit trop "guimauve" et sans intérêts. J'ai découvert au contraire un roman très attachant avec des personnages fantasques, drôles, mais surtout émouvants à l'instar de l'amie de Chiara, Simone dont on apprendra qui elle est réellement plus tard au fil des pages.

Un roman touchant qui traite des difficultés de recueillir un enfant suffisamment âgé pour comprendre son histoire et ne pas considérer ceux qui le recueillent comme ses parents. La difficulté des relations qui s'établissent (ou pas) entre eux.
Une belle réussite à mon sens. L'écriture est simple, elle coule bien; les descriptions de Rome sont précises et surement parlantes pour ceux qui connaissent cette ville. Pour ceux qui ne la connaissent pas, elle donne envie de s'y faire un petit weekend!

Alors d'aucuns n'ont pas supporté les multiples changement d'époques entre les chapitres, les flashbacks. C'est vrai qu'il faut rester vigilant au risque de s'y perdre et d'être obligés de revenir en arrière. Mais bon, ce détail m'a semblé mineur et ne m'a pas empêcher de me hâter de finir ce livre! par contre j'ai une réserve sur la toute dernière fin et le sort de Danièle qui semble avoir été bâclé tant ça se termine brutalement!! je suis sceptique.... ce livre aurait mériter quelques chapitres en plus avec un final plus étoffé.

Mais bon, ce n'est que mon humble avis....
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La 4e de couverture laisse supposer que nous allons lire un roman sur la Seconde Guerre mondiale en Italie, plus particulièrement à Rome, mais ce n'est qu'un tout petit pan de ce livre.
C'est surtout un roman sur la quête d'identité paternelle, sur l'amour qu'une mère porte à son enfant, sur le pardon.
J'ai malgré tout aimé ce roman même si je m'attendais à autre chose.

1943, Chiara, résistante à Rome se rend au café de son ami Gennaro, là où ils impriment, et distribuent des tracts pour la résistance, mais ce matin-là rien n'est comme d'habitude au coeur du ghetto juif, les soldats allemands sont partout, c'est la rafle semblable à celle du Vel d'Hiv à Paris.
Chiara assiste, comme tant d'autres italiens, impuissante face à cette injustice.
Une mère dans un camion accroche son regard, elle lui montre son fils, Chiara sans prendre le temps de réfléchir se précipite et fait passer pour erreur l'enfant dans le camion, c'est son neveu dira-t-elle au soldat.
Ce passage m'a profondément émue, comment une mère peut-elle avoir la force de donner son enfant à une inconnue pour le sauver....

Ensuite, place à l'intrigue principale du livre : Daniele Levi, ce petit garçon de 7 ans que Chiara a recueilli.
Elle l'aime comme son propre fils, elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour le protéger de la guerre, allant jusqu'à abandonner une partie de sa famille.
Chiara est une jeune femme pleine d'amour, elle s'occupe de sa soeur plus âgée, mais handicapée mentale en abandonnant toute vie sociale possible.
Elle les emmène tous deux chez sa nona, dans la campagne romaine espérant que l'enfant sorte de son mutisme.
Il a été profondément marqué et on le serait à moins.
Que comprend y-il du haut de ses 7 ans, ils se retrouvent au milieu d'étranger qui ne pratiquent pas la même religion que lui et qui ne peuvent rien lui révéler sur ses parents ne les connaissant pas, il n'a pour lui que son nom de famille, aucun souvenir, aucun objet, pas de photo.

On bascule ensuite à Cardiff en 1973, Maria s'apprête à passer ses examens quand elle trouve une lettre en réponse à sa mère Edna, une lettre venant de Rome, qui dit « je suis dans l'incapacité de transmettre votre courrier à Daniele Levi (...) car j'ignore où il se trouve »
Qui est cette Signora Ravello ? Pourquoi sa mère demande-t-elle des nouvelles de cet homme dont elle n'a jamais entendu parler ?
C'est un tsunami qui s'apprête à dévaster la vie de Maria.

Qu'est-ce qui relie Daniele et Maria c'est ce que le livre vous fait découvrir.

L'auteure choisit d'aborder son roman en alternant les chapitres en 1943 et en 1973, on a Chiara jeune et Chiara âgée qui n'a plus de nouvelle de Daniele depuis 10 ans, une blessure profonde, elle l'aime comme son fils.

L'auteure nous entraîne sur la piste de Daniele, qu'est-il devenu ? Est-il mort d'overdose ? Est-il parti d'Italie ?

J'ai tourné page après page afin de savoir le fin mot de l'histoire, la dernière page le tout dernier paragraphe donne la réponse.
Tout le long Virginia Bailly ménage le suspens en nous narrant la vie de Chiara, Cécilia, Simone, Antonio, Asunta, Maria.
Comment ils ont survécu à la guerre et quelle est leurs vies dans les années 70.
J'ai aimé me balader dans Rome, lire les descriptions de tous ses ponts, ses églises, ses marchés aux senteurs méditerranéennes, le cinéma de Fellini, j'ai redécouvert Rome sur les pas de Chiara et appris un pan de l'histoire italienne que je ne connaissais pas, à part Mussolini je dois dire que je ne connais pas grand-chose.
Je vais y remédier ce roman m'en a donné envie, la passionnée d'histoire qui est en moi a besoin de savoir.

C'est un très bon roman sur le mensonge, le mensonge censé être dit pour protéger, mais est-ce le bon choix ?
Sur l'amour des mères, mais aussi des pères, sur la quête d'identité, c'est l'histoire de deux adolescents a des époques différentes qui soif de vérité.
Lien : http://luciebook.blogspot.be..
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Tôt, un matin est un roman trouvé dans une boîte à livres. Roman neuf, récent, évidemment je l'ai emmené avec moi :)
Je trouvais le résumé très prometteur, malheureusement celui-ci ne tient pas ses promesses.
En lisant la première partie du résumé : "Rome, 1943. Chiara, jeune résistante, assiste impuissante à une rafle dans le ghetto juif. Quand une femme pousse son petit garçon dans sa direction, elle n'hésite guère plus de quelques secondes et clame aux soldats que cet enfant est son neveu. le petit Daniele Levy devient son protégé. Chiara l'aime comme son fils, même quand celui-ci, tourmenté par son passé en grandissant, s'éloigne du droit chemin."
Je pensais lire un livre sur la guerre, je m'attendait à découvrir comment Chiara a sauvé Daniele, ce qui s'est passé ensuite, comment ils ont réussi à vivre ensemble...
En fait, l'auteure se concentre surtout sur la seconde partie du résumé, quand celui-ci explique qu'en 1973 Chiara n'a plus de nouvelles de Daniele mais qu'elle en reçoit d'une jeune fille qui dit être la fille de Daniele.
Du coup, j'ai été hyper déçue car ça se passe plus en 1973 qu'en 1943. Il y a des allers retours, j'ai trouvé ça un peu brouillon, fouillis et l'auteure m'a rapidement perdue.
En fait le résumé en dit trop, il est mal conçu et trompe un peu sur l'intérieur du livre !
En soi ce roman n'est pas mauvais, mais ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendait, d'où le trois étoiles.
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Tôt un matin, près de ghetto de Rome, Chiara assiste à une rafle.
Une femme désespérée pousse son petit garçon Daniele vers elle.
Elle élèvera alors cet enfant longtemps mutique qui grandira, tournera mal et disparaîtra.
Le coup de téléphone d'une jeune galloise trente ans plus tard viendra bouleverser la vie de Chiara.
J'ai beaucoup aimé cette histoire qui nous plonge à Rome.
On navigue sans cesse entre ces vingt années, mais bizarrement, ça ne gêne pas la lecture.
Chiara est une femme particulière, entière, qui mène comme elle peut une vie difficile.
Son amour pour Daniele est immense.
J'ai passé un excellent moment dans ces périodes troubles.
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En plein ghetto au coeur de Rome en 1943, Chiara assiste à une rafle. La jeune femme résistante, n'hésite pas une seule seconde quand une femme pousse son petit garçon vers elle et proclame alors qu'il est son neveu. Daniele Levy devient alors comme son fils, elle l'aime tout autant qu'une mère même si celui-ci restera toujours distant même en grandissant. En 1973, Maria une jeune Galloise découvre par hasard que celui qui l'a élevée n'est pas son véritable père. Elle découvre alors la vérité, son père est un certain Daniele, un jeune roman. A force de recherche et de persuasion, la jeune fille de 16 ans en quête de ce père qu'elle n'a jamais connu, part à la rencontre de Chiara la dernière personne à l'avoir connu. Les deux femmes sont chacune hantées par Daniele et espèrent toujours que celui-ci soit encore en vie...

C'est le contexte de l'histoire, ce matin de 1943 qui a d'abord retenu mon attention dans Tôt un matin de Virginia Baily, le résumé a rapidement fini de me convaincre de me plonger dans celui-ci pour connaître tout de l'histoire de Chiara et Maria.

C'est donc dans un contexte historique difficile que s'ouvre cette histoire, Chiara assiste à une rafle, malheureusement nombreuse, et ne réfléchit pas quand la possibilité de sauver ce petit garçon se présente. Elle qui s'occupe déjà de sa soeur malade, a donc un nouveau pensionnaire à prendre soin et rapidement le choix se fait de partir loin de Rome chez leur tante. le petit Daniele Levy reste distant, silencieux et fait difficilement confiance à Chiara, cette confiance, elle ne l'aura finalement jamais même lorsqu'elle fera tout quand il sera plus grand pour l'aider dans ses affaires difficiles. Lorsque la jeune Maria prend alors contact avec elle, elle hésite, cela ravive une douleur qu'elle cache, mais accepte finalement de la recevoir sans savoir pour autant comme lui parler de qui était réellement Daniele. Tôt un matin, c'est l'histoire de deux femmes, toutes deux marquées par un seul et même homme et qui ont besoin de garder ce fol espoir qu'un jour, il revienne vers elles...

Tôt un matin, c'est donc finalement deux histoires qui se croisent et se rejoignent dans ce livre, deux histoires liées par une seule et même personne. Au fil des chapitres, nous passons donc d'une histoire à l'autre, de Chiara a Maria, et parfois sans réelle transition, on se retrouve alors quelque peu dérouté ayant besoin de quelques lignes pour savoir dans quelle partie de l'histoire nous nous trouvons alors. le lien est parfois difficile à comprendre, j'ai eu l'impression de passer de Chiara à Maria sans vraiment suite logique.

Les personnages sont forts, ont une véritable histoire un peu chaotique, mais j'ai eu un peu de mal à m'attacher à eux. Autant la jeune Chiara de 1943, je me suis attachée à elle, j'avais l'impression de la soutenir même dans les risques qu'elles prenaient, mais autant celle de 1973 m'a laissé totalement insensible, cette façon d'être m'a même parfois dérangé, et même si cela est lié à son histoire avec Daniele, je m'en suis totalement détachée au final. La relation entre Maria et Chiara aurait aussi mérité plus de profondeur, on la survole sans véritablement s'attarder dessus.

Même si l'histoire que nous propose Virginia Baily est intéressante, relativement bien menée et amène le lecteur dans des relations compliquées, Tôt un matin est un roman en demi-teinte pour moi. Il aurait fallu plus de fluidité, de lien entre les chapitres qui alternent passé et présent et plus de profondeur dans les relations entre Chiara et Maria, mais aussi sur la vie de Daniele. Tous les ingrédients sont là pourtant, le point de départ était vraiment prometteur, mais il manque vraiment ce petit quelque chose pour que Tôt un matin soit vraiment aussi bon qu'on l'espérait.

Mais faites-vous votre propre idée, comme toujours ! Tôt un matin de Virginia Baily est disponible aux Éditions JC Lattès.
Lien : http://ladoryquilit.blogspot..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Chiara la dévisage, et le regard inquiet de l'inconnue la trouve. Sans la quitter des yeux, la femme se penche et détache les doigts de son fils de sa manche, le repousse. Chiara jette un coup d’œil à l'enfant, revient à la mère qui la fixe toujours sans ciller, redescend sur le garçon qui a saisi une nouvelle poignée de tissu. Elle se focalise sur la main maternelle qui déplie le poing de son fils, l'arrache à nouveau à elle. Si Chiara passe de l'un à l'autre, la femme, elle, ne la lâche pas un seul instant. Elle prend l'épaule du garçon, lui dit quelque chose, et il garde ses distances, les bras ballants. Seul membre de la famille aux cheveux raides, l'enfant est bien habillé, culotte courte grise, chaussettes tirées, une croute à un genou.
Soudain, Chiara s'écrie et écarte les autres observateurs pour s'avancer, repoussant une main qui tente brièvement de la retenir par le bras.
- Mon Neveu! lance-t-elle en montrant le garçon. C'est mon neveu!
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Il se tenait debout au milieu du salon de la pension, manches relevées, ses bras nerveux tendus, paumes vers le haut, comme s'il s'offrait à l'inspection.
Antonio avait vu qu’il disait vrai. Daniele était pareil à un homme qui a gravi une montagne sans matériel et s'accroche à son sommet. Le prêtre avait vu a quel point il était proche du précipice, cette dangereuse lueur noire qui brûlait en lui, cette idée que s'il avait tenu un an, peut-être devrait-il fêter ça en se flashant ou en se shootant ou quelle que soit l'expression. Mais aussi: qu'il ne le ferait pas. Antonio avait observé Daniele dans sa pose étrangement biblique, et une voix dans sa tête, qu'il ne reconnaissait pas comme la sienne, avait dit: non.
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Elle s'élance sur le quai, et, d'abord, c'est comme courir en rêve, une débauche d'efforts et de battements de jambes mais sans la moindre propulsion, les pieds englués dans le bitume. Puis elle franchit une barrière invisible et s'envole. Son corps est en phase avec lui-même, son corps puissant, souple, léger, qui la porte partout de l'aube au crépuscule, jour après jours. Elle double le garde, saute dans la première porte ouverte, traverse le couloir au galop et s'engouffre dans le deuxième compartiment.
L'enfant est là, juste derrière la porte du compartiment inoccupé, à part lui. Il trésaille lorsqu'elle fait irruption.
- Ce n'est pas le bon train! lui crie-t-elle.
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Tout à coup, ce non-dit entre eux lui fit l'effet d'un drap, d'un linceuil qui l'enveloppait et dans lequel elle était ligotée, baillonnée. Elle prit une profonde inspiration, inhalant le parfum de la glycine, et s'assit sur une pierre face à son ami, sous un dais de fleurs. Dans un confessionnal, séparés par la grille, c'eût été plus facile. Antonio ne serait plus tant l'homme que le médiateur de Dieu. Non qu'elle crût ç tout cela, mais, lui, si et peut-^tre serait-ce suffisant pour eux deux.
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Un sentiment longtemps refoulé éclate et un gémissement jaillit des lèvres de Chiarra. Elle se plaque une main sur la bouche pour l'étouffer, mais, derrière, ses lèvres sont ouvertes en un cri d'horreur. Les larmes non versées qu'elle porte en elle sont un puits sans fond.
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