Réveillons-nous !

« Réveillons-nous » est un titre qui laisse songeur et fait penser à ces ouvrages qui interpellent le lecteur comme celui de Stéphane Hessel: « Indignez-vous !» ou à celui, plus récent, du sociologue Alain Caillé, « Redignez-vous ! ».
Dans ce second livre de Mohamed Bajrafil, nous sommes face à un appel à la jeunesse. Il ne désespère par de la sortir de l'inspiration néfastes des bigots qui vivent l'islam comme un enfermement et un ensemble d'interdits.
Avant lui, il y a tant d'auteurs qui ont compris la place de la jeunesse dans la société et se sont soulevés contre son endoctrinement. Jean Paulhan, par exemple, avec sa « lettre à un jeune partisan ». L'exercice s'est multiplié depuis. Celle de MB tombe à pic. En ces temps d'enfumage idéologique, elle est un appel à toutes les générations pour prendre soin et accompagner intellectuellement cette jeunesse.


J'ai apprécié globalement cette lettre, son contenu et le message adressé à cette génération qui a tendance à suivre les informations et les tendances puisées sur les réseaux sociaux. Les jeunes (musulmans et autres) se perdent dans cet océan d'informations. Certains diront qu'ils se radicalisent. D'autres verront en eux des futurs terroristes. Pour autant, je doute que M. Bajrafil puisse toucher ce public en voix de radicalisation (qui 99% d'entre eux ne finiront pas terroristes, n'en déplaise aux pourfendeurs de l'islam). Ces jeunes ne sont pas dans une démarche réflexive. Ils ne cherchent pas à comprendre. Ils nourrissent un sentiment d'injustice qui existe plus largement au sein des milieux populaires.


J'ai alors lu cette lettre en me mettant dans la peau d'un de ces jeunes, même si, il faut l'avouer, je le suis beaucoup moins que Mohamed Bajrafil. Pour être court et ne pas alourdir cette contribution, ne perdons pas de temps sur ce que l'on entend par « jeune » même si cela me démange d'interroger le terme car il est polysémique et il est important de savoir de quoi l'on parle lorsqu'on utilise certains mots. Comme le disait Bourdieu, « la jeunesse n'est qu'un mot » mais il est en fait bien plus que cela. Mais passons. J'ai donc lu ce livre en me mettant à la place d'un jeune et je me suis dit : à qui peut-il bien parler ?

Alors, un sentiment de colère est monté, car si j'avais été un de ces jeunes dont parle l'auteur, j'aurais eu envie de prendre moi-aussi la plume et écrire à ces imams (l'auteur compris), à ces intellectuels communautaires, à ces prêcheurs pour leur dire leur part de responsabilité dans le délaissement de la jeunesse (musulmane).
J'aurais eu aussi envie de leur dire que je n'en peux plus de ce discours moralisateur et infantilisant. Je veux qu'ils m'éduquent et non qu'ils me jugent. Je ne me reconnais pas dans l'islam des mosquées qui date de la première génération d'immigrés. Et je ne suis pas un immigré, mais un Français de la quatrième voire de la cinquième génération. Plus d'un demi-siècle après, je ne vois dans les associations de musulmans, chez les imams, les leaders et dignitaires de la communauté musulmane en France que des individus qui ne me ressemblent pas, qui n'adhèrent pas à la même philosophie de vie, qui écorchent ma chère langue natale (le français), qui ne lisent pas les mêmes livres (si tant est qu'ils lisent autre chose que le Quran). Enfin, j'aurais envie de leur dire que je déplore ce séparatisme nationaliste qui consiste à organiser un islam (dit de France) par pays d'origine et qui ramène des oppositions notamment entre marocains et algériens, entre lesquels l'Etat n'a jamais su se positionner.

Une lettre oui, mais je l'aurais préférée un peu comme celle de Christiane Rancé, « Lettre à un jeune chrétien », faite d'expériences de vie, sans étalage excessif de références, de conseils sans jugement et d'entraînement sans condamnation.

Je remercie Masse Critique et les éditions Plein jour pour ce livre. Je connaissais Mohamed Bajrafil à travers ses interventions dans l'émission Islam le dimanche matin sur France 2.
Ce livre est le livre que j'aurais aimé lire quand j'avais vingt ans.

Mohamed Bajrafil donne de précieux conseils aux jeunes français musulmans qui seraient tentés d'écouter les extrémistes islamistes qui ne sont que des barbares qui prétendent agir au nom de l'Islam, alors qu'ils ne font que le salir.

J'ai aimé le fait que Mohamed Bajrafil ne soit pas tendre avec nos coreligionnaires à l'esprit étriqués qui nous barbent avec des futilités et qui se jugent les uns les autres, en oubliant l'essentiel qui est de chercher à se perfectionner, ce qu'on appelle le jihad nafs qui n'est autre qu'une purification de son coeur de tous défauts, comme un grand égo, une jalousie excessive, la haine des autres etc.

Mohamed Bajrafil est un homme intelligent, tolérant, clairvoyant, il a su mettre en évidence tous les problèmes qui gangrènent notre communauté.
Ce livre a toute sa place en ses temps difficiles où le communautarisme gagne en puissance et espère que ce livre connaisse un grand succès.

Je tiens à préciser que cet ouvrage m'a été offert dans le cadre de l'opération masse critique. Je tiens aussi à préciser que je ne suis pas musulman mais je suis croyant et à ce titre je m'intéresse aux religions dans leur diversité. Et c'est donc avec plaisir que j'ai découvert un bon nombre de citations extraites du Coran (que je n'ai pas lu, pas plus que la Bible). Celles-ci sont décryptées et expliquées par l'auteur qui montre une bonne maitrise de la chose religieuse. Mais par dessus tout, j'ai particulièrement apprécié de me trouver en accord avec l'auteur sur plusieurs points de ma propre recherche spirituelle, par exemple lorsqu'il dit que le fait de croire ne doit pas être issu d'une tradition mais doit se faire suite à un travail de réflexion propre. En conclusion, je recommande chaudement ce livre à toutes les personnes qui s'intéressent au fait religieux.

Mohamed Bajrafil a fait des études de théologie, il est imam. Dans cette lettre ouverte, il s'adresse à la jeunesse musulmane française, déployant le « tu » au détour des pages. L'auteur passe par le questionnement pour transmettre sa pensée et il met l'accent sur les mauvaises lectures possibles du Coran, dénonçant la bigoterie de certains musulmans qui concourent à donner une mauvaise image de l'islam.

Un ouvrage que je trouve indispensable à l'heure actuelle, qui permet de remettre les pendules à l'heure et qui nous apprend une foule de choses, nous offrant matière à réflexion sur une religion dont l'image s'est fortement dégradée ces dernières années. Mohamed Bajrafil évoque la foi comme droit et non comme devoir, la liberté de croire ou non ; il lève également le voile sur certains interdits absurdes.

Une lecture très érudite et nourrie de références, qui peut apparaître un peu difficile d'accès par moment, mais qui mérite qu'on s'y attarde. Pour étayer ses propos, l'auteur s'appuie sur le Coran, les hadiths et les textes de penseurs musulmans ; il nous démontre chapitre après chapitre que l'islam n'est pas cette religion faite essentiellement d'interdits et insiste sur le fait que la méconnaissance engendre intolérance et haine : « par notre ignorance nous contribuons à enlaidir [l'islam] aux yeux des nôtres et des non-musulmans. »
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