Si je vous dis, coup de coeur, pour
Il faut beaucoup aimer les gens de
Solène Bakowski, vous allez me demander : Pourquoi ?
C'est quoi un coup de coeur pour le lecteur que je suis ?
C'est l'émotion qui vous saisit sur le point final de la dernière page.
C'est les images qui restent.
C''est les personnages qui vous hantent bien après avoir refermé le livre.
C'est les mots d'une romancière qui vous ont touché.
C'est ce sentiment d'abandon quand s'écrit le mot fin.
Pour ça, il faut aussi une belle histoire.
De celle qui fait, parfois, perler une larme sur votre joue.
Un Il était une fois qui ne légende pas.
Pourtant, autant le dire tout de suite, Solène ne m'a pas embarqué dès les premières pages. Non, elle a tendu son filet et moi, pas méfiant, je suis tombé dans le piège.
Les pages ont défilé, puis défilé, et encore... À toute vitesse.
Accroché, le lecteur.
Il faut dire aussi qu'Eddy, son personnage principal, n'attirait pas mon empathie. Pourtant, le gamin de 11 ans qui découvre, sur le chemin de l'école, le corps sans vie d'une SDF, pouvait émouvoir.
Mais non, il y avait quelque chose de gênant.
Les années ont passé, Eddy a grandi.
Eddy a fait des conneries.
Eddy a payé.
Et aujourd'hui, sur les cendres de son père encore chaudes, le voici qui se souvient de ce sinistre matin.
De cette femme.
Qui était-elle ?
Et c'est là que le roman bascule.
C'est là que
Solène Bakowski m'a attrapé par le coeur.
Eddy en quête de rédemption.
Une photo, quelques affiches, un magnétophone (outil désuet à l'heure du smartphone) de belles rencontres, des confidences.
Un fantôme qui revient à la vie.
Il faut beaucoup aimer les gens, c'est un récit.
Des vies qui se sont croisées, des vies bouleversées, des appels au secours, des vies qui se racontent sur les ondes d'une radio.
Il y a les romans épistolaires dans lesquels on découvre les personnages au travers des lettres qu'ils s'échangent.
Ici, pas de lettres, mais des voix.
Celles qui sortent des enregistrements, celles qui s'invitent dans notre quotidien via les ondes radiophoniques ou celles qui chantent, ce fado ou cette Vie en rose, fils rouges de vies qui défilent.
Eddy va apprendre.
Eddy va se révéler.
Eddy va se réveiller.
Au moment de rédiger cette chronique, je me souviens.
De ce duo d'enfants turbulents, de ce papy jardinier, de cette dame pipi, de ce magicien, de lucioles et de tous les autres.
Je ferme les yeux et un étrange parfum chatouille mes narines. C'est une pâtisserie qu'on sort du four, une tarte.... abricots /menthe.
S'il vous plaît Solène, donnez moi la recette...
"Il est entré dans mon coeur
Une grande part de bonheur
Dont je connais la cause"