Premier roman achevé en dix jours et pourtant quelle déception ! Jusqu'au bout j'ai cru au
miracle, parce que c'était édité chez Ring, parce que c'était
Solène Bakowski, la comparse d'
Amélie Antoine dans le projet
Avec elle/Sans elle. Mais le
miracle n'a pas eu lieu, ce qui devait être détonnant et époustouflant, fut finalement assez convenu et sans surprise. le thriller percutant tant attendu a plutôt cédé la place à un roman feel-good teinté de noir à la sauce 2.0. Bon ok, un feel-good qui tourne quand même vraiment mal mais tout de même…
Miracle, c'est l'histoire d'un rêve qui nait puis se fracasse sur les réseaux sociaux. Laure Laan a grandi dans le souvenir d'un père héroïque, un navigateur connu de tous pour ses exploits sportifs et pour sa fin tragique sur laquelle plane le mystère. de son père, la jeune femme a hérité l'amour inconditionnel pour l'océan, le large et les embruns.
le jour où on lui annonce qu'elle est atteinte d'une tumeur au cerveau et qu'il ne lui reste que deux à trois ans à vivre, c'est vers la mer qu'elle se tournera pour trouver un sens à cet immense gâchis et puiser le courage de continuer malgré tout. Jusqu'au moment où naît dans son esprit un rêve fou : traverser l'Atlantique en solitaire sur le bateau de son père, le Laurelle. Mais le voilier est en mauvais état et il faut trouver les fonds suffisants pour le restaurer. Alors, sur un coup de tête, Laure se lance dans un appel au don sur Facebook à travers une courte vidéo mal cadrée où elle explique son état de santé et son projet. Rapidement sa démarche va émouvoir les internautes, la vidéo est partagée, devient virale, le rêve prend forme à coup de commentaires enthousiastes, de hashtags de soutien et d'euros collectés. Laure voit éclore un élan de solidarité fulgurant comme seuls les réseaux sociaux en ont le secret. Mais sur les réseaux sociaux, ce qui est adoré un jour peut être haï le lendemain…
Le harcèlement moral, les ravages des réseaux sociaux, l'intelligence collective de demeurés qui se permettent tout sous couvert de l'anonymat conféré par leur pseudo on connait, on le pratique tous les jours. Dans un registre assez proche - le harcèlement scolaire -
Amélie Antoine avait réussi à nous offrir un roman aussi bouleversant que dérangeant avec
Raisons obscures. Ce thème avait donc de quoi interpeller et séduire la lectrice avide de sensations fortes que je suis mais c'était sans compter sur un traitement proche du roman young adult où l'on mêle compteur de likes et de followers, hashtags tartes à la crème et commentaires de followers dignes du café du commerce. Pour retranscrire les méfaits des réseaux sociaux,
Solène Bakowski s'est appuyée sur leurs principales composantes, ça peut se comprendre mais dans un roman ça passe mal. Difficile de sauver le style quand vous ponctuez votre récit de LOL et de GNA GNA GNA. Il n'y en a pas à toutes les pages fort heureusement mais les quelques incursions m'ont horripilée. Je me suis souvent demandé où j'avais mis les pieds mais certainement pas dans le thriller à l'atmosphère oppressante que je m'étais imaginé.
J'attendais du Ring, je ne l'ai pas trouvé. J'attendais la plume de
Solène Bakowski telle que je l'avais appréciée dans
Avec elle, je ne l'ai pas trouvée non plus. Alors forcément, je râle. Ceci dit, pour ne pas changer, ma déception porte sur un roman qui a été un énorme coup de coeur pour la majorité de ses lecteurs. Je vais donc encore une fois passer pour la grincheuse de service mais vous en avez l'habitude désormais.
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