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Benjamin Granger souffre d'hyperacousie extrême : le moindre son l'indispose, même celui de sa respiration. Sa mère ne l'a pas souhaité, et du coup, ne l'a pas élevé. C'est des parrain et marraine à portée de main qui s'occuperont de lui ainsi qu'un prête alcoolo et une vieille dame faisant pousser des bonnes herbes dans son jardin, à la cité des peintres. Franck Balandier raconte la vie de ce drôle de garçon grandissant mais aussi de la sphère étrange qui l'entoure.
Gazoline tango se découpe en dix parties (dix partitions) alternant Benjamin et un narrateur extérieur omniscient. C'est un Benjamin de quelques jours, dix ans, vingt puis la trentaine qu'on découvre. Sa vie est très originale, son extrême sensibilité auditive l'oblige à porter un casque pour atténuer ses sons insupportables. Pourtant, quelques-uns sont agréables comme les chansons de son parrain, Isidore. Il en sort un roman agréable, avec beaucoup d'humour, parfois noir…de plus en plus noir en avançant. Un peu irritée par les jeux de mots sur sa surdité, l'amour ou le destin mais Gazoline tango est un roman plein de nostalgie sur un passé qui disparait.
Merci à Masse critique et aux éditions du Castor Astral pour cette découverte originale.
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Voici un roman dont je dévoilerai peu de choses, il faut le découvrir, l'auteur raconte l'histoire de Benjamin Granger, de sa naissance jusqu'à la trentaine , il souffre d'hyperacousie et ne supporte aucun son, réduit à grandir avec un casque rouge "antibruit "sur les oreilles, il réinvente difficilement le monde qui l'entoure. Sa mére, à qui il manque quelque peu l'instinct maternel est batteuse dans un groupe de filles punk......
Il grandit à la cité des peintres, passe des tas d'examens médicaux , qui ne servent pas à grand -chose....
C'est une chronique du monde ancien,. La banlieue abandonnée , abonnée à la précarité ,oú les rues n'avaient de couleurs que les peintres qui les désignaient .....Tout était moche!
"L'herbe qui faisait rire aidait à tenir debout", rue Van Gogh pour le shit, Matisse pour les autoradios volés, Gauguin pour le centre paroissial.....Rue Cezanne trainait une promesse de soleil ..

Mais la banlieue abandonnée n'est jamais triste avec ses personnages hors normes : le Pére Germain accro "à l'herbe qui faisait rire " dans son église désertée, quasi vide, Isidore l'Africain,, poéte et amoureux des Fables de la Fontaine, les histoires de mémé Lucienne , née au siécle d'avant , conteuse , qui cultivait du cannabis dans son jardin au passé trouble, , Yolande, la représentante des causes perdues, Tarzan' le maître nageur, et la jolie sourde- muette , Noémie.....
Un roman pétri d'humour et de dérision drôle et tendre, décalé et léger, quoique....
On sent que l'auteur a beaucoup de sensibilité , à fleur de peau, il a conservé son âme d'enfant , narre des anecdotes et des parcours de vie où malgré la pauvreté , la poésie se rêvait à chaque coin de rue, oú chacun se tenait la main, par humanité et solidarité , pas toujours sur le bon chemin , mais personne ne jugeait .....
Tout un monde nostalgique avant la destruction des tours........il ne restait plus beaucoup de temps." La première tour de la rue Matisse se dérobait, nous n'étions déjà plus que le commencement de plus rien !Elle ne nous accordait que le panache de son monde écroulé ...Las, "Le ciel s'étalait , quelque chose de vaguement bleu pour faire avaler la pilule à tous les habitants ".
Un ouvrage humaniste à l'apparence légère qui fait réfléchir sans donner de leçons !
Emprunté par hasard à la Médiathéque .
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Franck Balandier, fait partie des auteurs que je retrouve avec plaisir.
Sa palette est vaste et ce roman va emmener ses lecteurs dans un monde particulier, hors-normes.
En effet le narrateur est un bébé qui va nous faire vivre sa vie de la première minute de sa naissance jusqu'à l'âge de l'envol.

Benjamin Donald Granger nait sans avoir été désiré d'une mère rockeuse n'ayant pas vraiment l'instinct maternel, trop occupée à vivre sa vie d'adolescente attardée et de père inconnu. Mais sa mère l'appelle Benjamin, car en le voyant elle peut attribuer sa naissance à l'un de ses amants de passage.
Ce bébé est hyperacousique avec ce que cela comprend d'adaptation au monde qui nous entoure. Sa différence il l'affichera en portant un casque antibruit sur les oreilles.
Qu'importe ce n'est qu'une facétie du destin parmi tout ce qu'il doit endurer.
Il sort de la maternité pour vivre dans une cité, "la cité des peintres" et la couleur n'est pas que dans les noms évoqués.

C'est un monde que les habitants de cette cité : un prêtre pas comme les autres, une grand-mère toujours là prête à aider, un poète africain qui lui fera découvrir La Fontaine…Car dans cette cité tout le monde est là pour l'autre, chacun a son quelque chose à offrir. Benjamin de moqueries en systèmes d'va nous promener dans sa vie.

C'est un homme en marche qui a fait sienne cette maxime "Quand on pense négativement on voit des problèmes partout, quand on pense positivement on voit des solutions partout."Le sait-il qu'il a intégré dans son être cette façon d'avancer ?

Mais un jour il y aura Noémie, jolie sourde-muette...

Surtout Benjamin est persuadé que sa vie s'arrêtera le 11 juillet 2016 à l'âge de 33 ans.

Si vous voulez savoir, si cette prédiction est exacte, promenez-vous dans ses pas et regardez la vie à travers son regard. Sa poèsie, sa gouaille vous enchanteront.
L'auteur nous embarque dans une histoire foisonnante de vies, d'anecdotes drôles et graves à la fois, qui en dit long sur la vie en lisière.
Il y a même une intrigue pour les amateurs de mystères et de jolies révélations.

Benjamin est un personnage haut en couleurs et tendresse tel Momo dans "La vie devant soi" de Romain Gary/ Emile Ajar.
Tout est là, le regard, le parler, cette façon de vagabonder dans la vie, une belle imagination rythmée par la musique de JS Bach, qui n'est pas le seul à maîtriser l'art de la fugue.

Franck Balandier a du talent, si vous ne les avez pas lus je vous recommande : le silence des rails, le corps parfait des araignées et celui-ci, cela vous donnera une idée de son registre littéraire, de plus c'est un spécialiste d'Apollinaire.

Je crois que le fil conducteur de son oeuvre est la tendresse.

Pour illustrer mon propos je terminerais par cette citation de Jens Christian Grondahl : « Il lui avait fallu longtemps avant de comprendre que l'ironie n'était pas une réserve, mais une extension de sa tendresse, l'expression pudique de celle-ci ».
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 15 août 2017.
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Au début, un nourrisson voit le jour. Il s'appelle Benjamin, et s'il pouvait, il se boucherait les oreilles illico. Sorti d'un ventre qui ne voulait pas de lui mais qui atténuait le bruit furieux de la double pédale grosse-caisse, il se retrouve livré à un monde effroyablement bruyant.


Catapulté dans la cité des peintres, il vit avec sa mère, batteuse dans un groupe de filles punk, et pas franchement habitée par l'instinct maternel.

Benjamin grandira là, comme une fleur des champs qu'un peintre aurait posée sur le béton, une petite tache de couleur dans la grisaille apparente des tours de banlieue.

Un casque sur les oreilles pour le protéger des bruits, il poussera, le nez au vent, entouré par des habitants qui savent bien que la vie n'est pas toujours tendre. Et pourtant, de tendresse, cette histoire en déborde. La tendresse qui ne dit pas son nom, qui ne fait pas dans la sensiblerie, qui est même rude, parfois.

Pour Benjamin, la musique c'est du bruit, il ne la supporte pas, mais il apprendra à aimer Bach sur l'harmonium d'un curé destroy, dans une église que plus personne ne fréquente. Il écoutera les histoires d'un autre temps d'une grand-mère qui habite la dernière bicoque du quartier, au bord de la voie ferrée. Il trouvera du réconfort auprès d'une presque maman, bonne comme le pain, et découvrira la poésie de la Fontaine avec un Africain qui endort les enfants… Et puis il y aura l'eau de la piscine, le retour dans le monde ouaté où les bruits n'atteignent plus ses oreilles et un jour, devenu un peu plus grand, il y aura l'amour de Noémie, la belle sourde-muette, exactement ce qu'il fallait à Benjamin pour découvrir en paix les premiers émois du corps.

En attendant de mourir, comme le Christ, le jour de ses trente-trois ans – il en est persuadé- Benjamin nous emmène dans un monde de démunis aux mains tendues les uns vers les autres. Personne ne reste sur le carreau dans la cité des peintres, personne n'est rien, chacun est riche d'un éclat dans le regard, de rêves et de mots qui sonnent si juste que l'on se surprend à s'essuyer le coin de l'oeil en souriant.

Comme moi, vous écraserez peut-être une larme quand la tour tombera, parce qu'il y a eu tant de vies à l'intérieur, tant de petites gens qui regardent s'effondrer leur maison, qu'il est impossible de ne pas être là, près d'eux, leur tenant la main en silence, comme ils le font. Dignement.

Lorsque j'ai lu les épreuves de ce roman, il m'a fallu en dire quelques mots, tout de suite, parce que j'ai été bouleversée par l'histoire et le style.

L'histoire, je viens de vous en livrer quelques bribes, le style, parlons-en :

Il est extrêmement périlleux d'emprunter la voix d'un enfant. Il est encore plus compliqué de faire évoluer la voix de cet enfant au fil des années, jusqu'à l'amener à l'âge adulte. Ce genre d'exercice de haute voltige demande que l'auteur ait conservé l'enfant en lui, qu'il ne l'ait pas oublié et qu'il restitue ainsi, sans forcer le trait, avec la douce gravité dont sont capables les mômes, une vie pas joyeuse mais jamais triste.

C'est ici la deuxième performance de l'auteur : traiter la gravité légèrement, ne pas lui donner d'importance. Même pas mal !

Je vais donc terminer sur les quelques mots que m'évoque ce roman infiniment puissant :

Il y a des tours qui grattent les nuages dans la cité des peintres.

À l'intérieur, c'est la vie qui grouille, des petites vies de petites gens, des « pas

dommages », des vies de rien.

Une mère keupon et ses copines.

Un prêtre addict aux paradis artificiels.

Un africain poète qui endort les bébés tristes.

Une mémé dans les orties, arôme naturel THC.

Et tous les autres…

Et Benjamin, sorti d'un ventre punk's not dead avec plein de bruit dedans et dehors.

Alors se boucher les oreilles et traverser l'enfance, grandir, choper toute la tendresse de ceux qui aiment sans le dire, vivre en sourdine, échapper au remue-ménage de Gazoline Tango et tomber en amour pour la belle sourde-muette, quelle aubaine !

Je confirme ce que je pressentais en cours de lecture, la littérature n'est pas morte !

Jetez-vous dès sa sortie sur ce roman qui va faire du bruit, c'est une certitude !

Lien : https://latoileciree.wordpre..
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RECOMMANDE PAR LE RESEAU CULTURE-CHRONIQUE

Le plaisir d'écrire. le plaisir d'écrire, on en parle souvent mais on le voit rarement.
Dans Gazoline Tango, la joie fait tressauter les mots. On sent que Franck Balandier a passé un excellent moment à écrire son roman. L'humour survole les pages, la personnalité de l'auteur se dégage entre les lignes et en prime, l'âme du poète est nichée dans chaque phrase. J'en prends une au hasard :

Le ciel d'Afrique porte en lui la beauté absolue de feux jamais éteints -

Benjamin est un enfant non désiré. Sa mère est musicienne, batteuse dans un groupe de hard rock. Un groupe composé uniquement de filles. À la fin des concerts, la chanteuse interprète « Gazoline Tango » leur morceau fétiche et elle offre sa petite culotte au public.
Durant les neuf mois qu'il est resté à l'abri au creux de sa mère, Benjamin a développé une intolérance anormale ; le bruit l'indispose. Venu au monde, le bruit l'empêche de respirer. Il devient tout bleu, il frôle la syncope. Benjamin ne peut pas évoluer normalement dans la vie, l'intolérance est trop forte. Il lui faudra des années pour apprivoiser sa propre respiration. Il porte un casque et les bruits lui parviennent étouffés. le temps est un allié précieux, petit à petit Benjamin s'accoutume aux bruits du quotidien mais toujours avec un casque.
Rester longtemps sans respirer, ça devient vite une habitude. Benjamin en abuse, surtout sous l'eau. Il aime s'asseoir en lotus, dans le lit d'une rivière ou au fond d'une piscine. Il coupe sa respiration et se remplit de l'ivresse des profondeurs. Il n'y a qu'au fond de l'eau qu'il se sent réellement bien.

Franck Balandier a enrobé tous ses personnages d'une touche singulière. Chaque rôle est essentiel. Isidore, le père Germain, Lucienne, Yolande. Ils remplacent la maman démissionnaire. Ils apportent à Benjamin, la tendresse mais aussi l'éducation car Il ne peut pas aller à l'école. Tout ce petit monde habite « la cité des peintres ». Des tours en fin de vie, des tours occupées par cette horde douce et sauvage, cette horde qui aime son quartier défavorisé.
Gazoline Tango, c'est comme une bobine qui se déroule. L'écriture de Franck Balandier est moelleuse et profonde. Sourire, douceur, intensité, arrêt sur phrase. C'est particulièrement agréable à lire. Puis, c'est bourré d'émotion et l'auteur diffuse des messages en continu. Des messages pleins de finesse. On rit, on fume des bananes et on écoute Jean Sébastien Bach.
L'auteur dit : « C'est un roman sur le silence et le bruit »
L'auteur dit : « Laissez-vous faire »
C'est exactement ça, l'histoire nous prend par la main et il faut se laisser faire. Lire Gazoline Tango, c'est tenir 400 grammes de plaisir entre ses mains.

Annick FERRANT
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être libraire, en dehors d'être mal payé et de ne plus savoir à quoi ressemble un vrai week-end, offre assez souvent, en contrepartie, la joie de découvrir un auteur à côté duquel on était passé jusque là. Quand en plus on est autodidacte, sans formation littéraire ou autre, on se rend assez vite compte que le nombre de ces auteurs est quasi infini.

Aujourd'hui , top départ de la sacro-sainte rentrée littéraire, sort « Gazoline Tango », de Franck Balandier, Aux éditions le Castor Astral.

Drôle et tendre, ce livre déborde de vie.

J'ai lu « Gazoline Tango » comme le pendant solaire de « les lisières » d'Olivier Adam. La banlieue triste, abandonnée, mais joyeuse par les gens qui l'habitent.

La recherche de l'absolu silence est une quête sans fin dans cette banlieue où tout pétarade sans cesse,. Sans compter qu'une prédiction à annoncé la date précise de la mort du narrateur.

La facilité apparente avec laquelle l'auteur donne la parole à cet enfant que l'on voit grandir, et dont on entend la voix mué et devenir adulte est assez bluffant. J'ai ri souvent devant la légèreté de Benjamin face à des situations parfois douloureuses, la « gravité légère » dont Ce gamin fait preuve à de nombreuses reprises. Presque rien n'est sombre dans ce récit poétique et bordélique.

Les personnages secondaires sont plus attachant les uns que les autres. Des anciennes punkettes, qui ont bien du mal à se voir vieillir, au curé junky qui joue Bach dans son église désertée, en passant par un poète africain, qui récite La Fontaine pour endormir les bébés et une mamie dealeuse de bonne aventure…

Je ne sais pas quel accueil recevra « Gazoline Tango », les médias étant squattés le plus souvent par les mastodontes de l'édition, adoratrice de Champagne et autres auteurs en difficultés. Mais il aura une place de choix sur ma table coup de coeur. C'est déjà ça…
Lien : https://bonnesfeuillesetmauv..
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Benjamin Granger est un enfant non désiré. Sa mère, batteur de jazz dans un groupe de filles, The naked Tits, avait rencontré un bel inconnu lors d'un concert. Une histoire d'un soir et pourtant l'amour d'une vie. Depuis, elle vit dans une cité oubliée de Dieu, la cité des peintres. Là, elle peut confier Benjamin le matin à Lucienne, la veuve du garde-barrière et l'après-midi au Père Germain pendant qu'elle va jouer avec ses amies musiciennes.
« de toute façon, maman ne comprend rien, elle n'a jamais rien compris de tout ce qui lui arrive. »
Depuis sa naissance, Benjamin ne supporte aucun bruit. Il porte un casque en permanence sur les oreilles, découvrant les alentours et les personnages qui peuplent la cité.
Et ils sont cocasses et tendres tous ces personnages.
Il y a le Père Benjamin qui règne sur une église désertée où il fait découvrir Bach à l'enfant. La vieille Lucienne qui raconte son étrange passé et qui, en fait, cultive du cannabis que revend Sofiane le dealer. J'aime beaucoup Isidore, le brancardier sans papiers, amateur de poésie, marié à Yolande, toujours prête à sauver les bonnes âmes. Monsieur Lespert, un homme étrange qui vole le courrier de tout le monde.
« A la cité des peintres, on s'aime d'abord par peur de se retrouver seul, vraiment tout seul. La solitude nous fait nous rapprocher, nous donner la main, puis nous unir. J'ai aimé pareil, à reculons, pour empêcher la mort d'avancer. J'ai aimé pour vaincre ma solitude. »
L'auteur fait parler son narrateur de la naissance à l'âge adulte, évoquant son état, ses découvertes, son évolution, les frasques des uns et des autres. Autant d'aventures truculentes qui allient humour et tendresse.
Envoyé dans un institut spécialisé, Benjamin rencontre Noémie, sourde muette, fille du directeur du cours Michel. Il trouve ensuite un travail, s'éloigne de la cité qui est aujourd'hui menacée de destruction.
Je me suis davantage perdue dans cette période adulte, peut-être en manque de repères loin de cette cité à la fois perdue et protectrice.

Derrière une comédie douce amère, Franck Balandier peint à merveille la vie des cités, là où la misère monte au ciel mais où les habitants s'entraident. Chacun oublie ses rêves dans des activités plus ou moins licites. Mais vit avec une certaine insouciance et une grande bonté.
Des personnages secondaires très attachants et l'histoire d'une belle et grande famille, celle des oubliés qui ne comptent que sur eux-mêmes pour être heureux.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Roman des cités, roman des petites vies... Gazoline Tango est un roman comme on en voit peu, hypersensible, à la fois romanesque et réaliste. Benjamin se balade dans les rues de la cité des peintres avec un casque sur les oreilles, la faute à cette hyperacousie qui fait de lui un enfant pas tout à fait comme les autres. Intelligent et malin, il cherche le calme, ce silence complet que l'on ne trouve que sous l'eau. Au point qu'il retiendra sa respiration toute sa vie ou presque, à en devenir bleu.

Gazoline Tango, c'est une fresque de personnages tous plus délirants les uns que les autres. Chacun a ses faiblesses, ses particularités et tous font parti de la comédie humaine des banlieues. Franck Balandier a l'art et la manière d'écrire un texte à la fois grave et léger, où le comique de l'absurde côtoie le tragique. C'est la messe de minuit où le petit Jésus est remplacé par un lapin mais c'est aussi la destruction des tours de logement ; c'est une mémé dealeuse d'herbe "qui fait rire" mais c'est aussi un enfant qui grandit malgré des parents absents.

Dans l'écriture même, ce décalage entre l'important et le comique se fait sentir. On sent, derrière le personnage de Benjamin, narrateur de sa propre histoire, un être plus mûr qu'il n'y parait. La voix qui raconte est celle d'un homme, pas celle du petit garçon qu'il nous décrit. L'écriture fait aussi la place belle aux sens : touché, ouïe, goût, odeur, tout cela est l'occasion d'apprendre et de mûrir.

Gazoline Tango est un roman comme je les aime, délicat, drôle et avec une belle écriture.
Lien : http://troisouquatrelivres.b..
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Gazoline Tango est un livre poétique. de la naissance à l'âge adulte, Benjamin décrit avec justesse, parfois humour, souvent douceur la vie dans une cité. Les personnages sont tous un peu fous mais c'est ce qui fait la richesse de ce roman. A mon goût l'histoire n'est pas particulièrement originale (j'ai trouvé dommage que l'hyperacousie de Benjamin ne soit pas plus utilisée) mais j'ai eu envie de continuer, de tourner les pages pour rester dans cet univers que j'ai aimé, bercée par cette écriture poétique.
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Franck Balandier - Gazoline tango
Editions le castor astral

Mon résumé:
Né d'une mère qui est batteuse dans un groupe Punk de filles, et d'un père inconnu et absent, Benjamin Granger soufre d'hyperacousie extrême depuis sa venue au monde. En effet, il ne supporte aucun bruit quel qu'il soit. Les gens qui parlent, le tic tac des horloges, et même les battements de son coeur et son souffle. Il vit avec un casque antibruit en permanence pour atténuer au maximum chaque son.
Sa maman est souvent absente, et pas maternelle pour un sous. le jeune garçon est donc éduqué par un entourage éclectique et peu commun comme le père Germain un alcoolique et toxico, Isidore sans papiers et fan des fables de la Fontaine et Mémé une grand-mère de coeur, veuve qui vit dans une ancienne maison de garde barrière ou son défunt mari a exercé son activité jusqu'à l'arrivée de barrières automatiques.
Benjamin ne peut pas suivre l'école comme les autres enfants de son âge du à sa maladie et les moqueries de ses camarades de classe. le trio de choc décide de lui donner des cours par correspondance.

Mon avis:
Quel bonheur de plonger dans l'univers de Franck Balandier. Un livre pour la rentrée qui ne pourra laisser personne indifférent. Dès les premiers chapitres, je suis happé dans monde de Benjamin.
L'écriture de ce livre est d'une fluidité peinte avec une telle précision!
Les personnages, avec leurs caractères bien différents sont attachants et émouvants. Leurs faiblesses et leurs failles en font des forces. L'histoire est très originale, pleine de couleurs, de situations rocambolesques, et de rencontres inattendues. Elle apporte vraiment des touches de fraicheurs dans ce roman plein de rebondissements.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, que de nombreux amis Facebook m'ont conseillé, tous enthousiastes par ce livre sorti des sentiers battus. Je recommande à mon tour très chaleureusement ce roman qui j'en suis sûr vous plaira, et vous cueillera vous aussi comme il nous a tous cueilli les uns et les autres.
Bravo Franck! Je vous souhaite vraiment un grand succès avec ce roman et de nombreux lecteurs à Gazoline Tango
Note 18/20


Lien : http://www.manu-chronicles.fr/
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