Les éditions Alexandrines, c'est un format 105*152 au service d'un beau projet, faire découvrir le Paris des écrivains. Une collection que j'affectionne et que je suis.
Mais là, cerise sur le gâteau si je puis dire, c'est
Franck Balandier, écrivain protéiforme qui nous entraîne dans les pas du poète.
Lui-même poète, et ses romans sont emplis de poésie qui colore ses sujets toujours avec bonheur, il est bien placé pour nous dire qui est
Apollinaire avec toute l'admiration qu'il lui voue mais sans concession, un vrai portrait pas une hagiographie.
La vie de bohème, est peut-être ce qu'il faut à un homme qui veut devenir poète pour se débarrasser des semelles de plomb de son enfance pour chausser celle de vent, qui siéent mieux au poète.
« Dans son voisinage immédiat, un ancien relais de poste est transformé en café et prend le nom de Closerie des Lilas. Il est aussitôt fréquenté par toute l'intelligentsia parisienne, et même de beaucoup plus loin. A l'instar des soirées organisées au Soleil d'or, le poète
Paul Fort y tient des « causeries » prisées par les intellectuels les plus snob de la capitale, mais aussi d'authentiques poètes crève-la-faim. Entre les deux, on croise
Apollinaire, Salmon, Picasso,
Gide,
Eluard, et quelques trublions. »
Cette bohème est truffée de mille anecdotes qui disent la vie, celle qui fourmille dans les veines. Elle dit aussi l'amitié, les amours, les espoirs et les désespoirs.
Le lecteur imagine l'amour d'
Apollinaire pour de ce Paris.
C'est aussi une découverte de mille facettes peu connues et une furieuse envie de relire ses
poèmes, car il n'y a pas que « le pont Mirabeau ».
Je suis toujours admirative de ces formats qui tracent de beaux portraits et qui imposent de dire le maximum en un minimum.
J'imagine le travail de composition qu'il a fallu à
Franck Balandier pour être fidèle à sa plume, et à satisfaire à ces exigences.
Le pari est totalement réussi. Bravo.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 14 octobre 2018.