Je recommande fortement ce roman bouleversant.
J'ai tout d'abord été très impressionné par sa modernité. Si l'intrigue se situe dans le Paris des années 50, les personnages pourraient aisément figurer parmi nos contemporains.
J'ai été d'abord assez gêné du cynisme et de la négativité de David, le narrateur. Mais très vite, l'auteur nous aide à comprendre ce cynisme, cette froideur et son incapacité à se donner à l'être aimé et à quiconque d'ailleurs.
Ce roman traite d'homosexualité, certes, mais le réduire à cela est très réducteur. Les trois personnages principaux, à savoir David, Giovanni et Hella, trois jeunes adultes se cherchent et refusent d'assumer leurs responsabilité d'adultes. Car la peur d'être adulte et responsable est aussi un des thème de ce livre.
Giovanni et Hella voient le couple et l'amour comme l'unique échappatoire à leur quête et ils s'y jettent. Mais le drame de David, c'est que lui, ne peut s'y résoudre car cela lui révélerait trop de choses qu'il ne veut pas voir : le miroir est un élément récurrent justement du roman et à sa lecture on comprend pourquoi.
Ce roman traite aussi de l'incapacité d'accepter ses propres sentiments et de la culpabilité, ainsi que des effets collatéraux que cela engendre.
Ce roman traite de tout cela et
James Baldwin le fait quelques fois de façon un peu anxiogène et confuse. Et cela est très juste, car le narrateur est justement englué dans ses propres sentiments.