La prochaine fois, le feu

Figure de proue de la lutte pour le droit de la cause noire et homosexuelle américaine, James Baldwin dépeint la domination cruelle du blanc américain sur l'homme noir. Avec une clairvoyance aiguë, il analyse tous les mécanismes de cette relation d'ascendance écrasante ainsi que les répercussions que cela entraîne pour les opprimés. Il décrit également la montée en puissance du mouvement nationaliste Black Muslism en réaction au sentiment d'invincibilité et de supériorité des hommes américains blancs. Avec une lucidité déconcertante, il donne à voir la façon dont les passions destructrices se cristallisent entraînant une rupture radicale. Face à cette escalade de violence en puissance, il livre un message d'amour qu'il définit en tant qu'élévation personnelle dans une vie vouée à n'être qu'éphémère. Dans cette fenêtre de tir offerte à chacun indépendamment de ses singularités, il faut embraser la sensualité, c'est-à-dire tirer sa joie de la force de la vie.

Un très bel essai de James Baldwin sur la condition des Noirs aux Etats-Unis.
Il décrit la souffrance de tout le peuple, les raisons d'un possible soulèvement et tente de mettre des mots sur cette colère tue du peuple noir américain. Pour autant, et malgré le titre du livre, il semble penser qu'il est possible de changer les choses en réconciliant deux parties tellement opposés : Les Blancs américains et le peuple noir.

Ecrit dans la tumultueuse Amérique des années 1960, cet essai autobiographique analyse les mécanismes de discrimination et de domination blanche. Puisant dans sa propre expérience d'homme noir, James Baldwin dissèque brillamment un système oppressif et violent dans lequel l'institution - à commencer par l'Eglise et l'Ecole - reproduit et perpétue une idéologie raciste. Dire cette servitude, l'écrire, c'est commencer à s'en défaire, c'est vouloir simplement être noir sans se faire taper dessus. L'appel de Baldwin est incandescent, il est urgent aussi, comme l'ultime avertissement que Dieu lança à Noé.
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Dans ce texte très court, Baldwin délivre non seulement un témoignage puissant de l'expérience des Afros-américains aux États-Unis mais également une mise en garde contre l'extrémisme racial.
En confrontant son expérience personnel à celles d'autres afros-américains et aux idées plus extrêmes, Baldwin arrive à dépasser la haine et la rancoeur contre les injustices et crimes perpétrées par les blancs et prône une acceptation du passé pour tous pour construire un avenir commun. L'écriture est incroyable et tellement chargée émotionnellement tout en restant rationnelle, véritablement un chef d'oeuvre.

Composé de deux textes, cela faisait un certain temps qu'il me semblait important de lire cet ouvrage réputé comme incontournable sur le thème du racisme. La préface de Christiane Taubira apporte aussi un éclairage contemporain loin d'être négligeable.
La première partie, la plus courte, est en fait une lettre à son neveu. Il examine comment le racisme marque la vie des noirs et comment il faut garder foi, tenir tête et vivre. La seconde est un récit autobiographique de James Baldwin où il détaille les liens avec religion et les noirs, comment le racisme s'est mis en place, comment les blancs américains le vivent tellement comme une normalité qu'ils n'en voient pas les conséquences, ni pour eux ni pour les noirs, que les noirs américains sont condamnés à vivre aux USA avec les blancs, il ne peut y avoir de retour, comment ce qui est arrivé aux juifs durant la seconde guerre mondiale peut renforcer l'idée que cela peut arriver aux noirs, comment la voie proposée de devenir "black muslim" est une impasse, comment on se rend compte qu'on est noir et que le Dieu est blanc... Ce livre est foisonnant et reste porteur d'espoir en 1963 alors qu'il a dû aussi émigrer en France.


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Chef d'oeuvre. Point barre.