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Tish et Fonny se connaissent et s'aiment depuis l'enfance. A 19 ans ils s'apprêtent à se marier, quand le destin de Fonny bascule : accusé à tort d'avoir violé une femme portoricaine, il est incarcéré, dans l'attente de son jugement. Fonny n'a pourtant commis aucun crime : cette fille il ne la connaît pas, elle ne le connaît pas non plus, mais tout le monde s'est mis d'accord pour l'accuser, faute de connaître l'identité du véritable coupable. D'une grande violence et en même temps très émouvant, Si Beale street pouvait parler nous replonge dans le Harlem des années 70, gangréné par le racisme et l'injustice.

Les violences policières faites aux Noirs, on en entend parler, tout le temps. Mais ce dont on entend moins parler, c'est la violence psychologique, qui s'installe sur la durée, cette sorte d'épée de Damoclès qui, à l'époque encore beaucoup plus qu'aujourd'hui, pèse sur chaque personne noire et menace de s'abattre sur elle à tout moment : l'injustice, l'incarcération sans raison, la vie qui bascule, au seul motif d'une couleur de peau. La peur, constante, l'intranquillité.

Ce roman qui nous plonge dans l'intimité d'un couple et d'une famille montre cela avec encore plus de force que tous les articles impersonnels que l'on pourrait lire dans la presse. Avec beaucoup de sobriété, on pénètre dans cette vie de famille, et on prend la mesure de la cruauté d'une telle situation et de son insolvabilité. C'est une spirale infernale qui ne s'arrête jamais, qui en a touché d'autres (son ami Daniel) et continuera d'en toucher d'autres (son père).

Tout est parti d'un flic, le flic Bell, à qui Fonny a refusé de se soumettre, à qui il a tenu tête, en « sortant de son rang ». Et ça Bell ne l'a pas apprécié, son ego d'homme blanc en a pris un coup, il veut se venger, il va pas le louper ce Fonny. de fil en aiguille, Fonny s'est retrouvé en prison et accusé d'un crime qu'il n'avait pas commis. Une vaste fumisterie. Et Si Beale Street pouvait parler, elle dirait que ce n'était qu'un acte gratuit, du racisme pur et dur, la volonté de coffrer, d'enfermer, d'encager, qui résonne encore aujourd'hui si profondément malheureusement.
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Ses fiançailles tout juste célébrées, Fonny est brusquement accusé d'avoir violé une femme. Jeté en prison en dépit des preuves qui le disculpent, Tish, sa compagne, ainsi que la famille de celle-ci, tenteront l'impossible pour qu'il puisse voir grandir l'enfant à naître.
D'une justesse de ton qu'on le croirait véritablement rédigé par cette jeune narratrice qui nous prend à témoins, Si Beale Street pouvait parler épanche l'épreuve qu'affrontent deux jeunes amant·es, aux prises avec une justice – partiale et dévastatrice – façonnée par l'homme blanc.
James Baldwin, à la sortie de son livre en 1974, affirmait : « tous les noirs nés en Amérique sont nés à Beale Street » ; en ce vingt-et-unième siècle, un bref état des lieux du racisme institutionnel qui perdure, aux États-Unis comme ailleurs, hélas n'en dément rien. Reste la pureté de l'amour… Si flamboyant et salvateur dans ce monument de la littérature africaine-états-unienne qu'à la dernière parole, il nous éclaire encore.
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James Baldwin nous plonge dans ce roman, dans les années 70, à Harlem, alors peuplé de population presque exclusivement noire.
Avec une écriture riche et forte, il nous emmène au coeur d'une histoire d'amour entre deux jeunes noirs américains qui il faut le dire se termine mal.
L'amour est puissant dans ce roman tant dans ce jeune couple que dans leurs familles. Mais, la toile de fond prégnante de ce livre, c'est la peur et le racisme. le jeune homme est accusé d'un viol qu'il n'a pas comis, jeté en prison sans espoir.
Ce roman est le récit d'une machination qui broie l'homme noir. Il ne peut y échapper, n'a pas de moyens pour contrer son destin.
Une très belle écriture nous dépeint ce monde impitoyable, là où l' espoir s'amenuise au fil des pages de faire libérer cet homme.
Le quartier d'Harlem, aujourd'hui à changé, il paraît même qu'il est devenu " bobo" mais le regard et le pouvoir des hommes sur d'autres restent malheureusement déterminant.
Si Beale Street pouvait parler ne peut que nous toucher à la façon violente d'un coup de poing.
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Ce roman qui aborde le thème de la ségrégation raciale aux États-Unis à travers une émouvante histoire d'amour est une belle découverte. Les personnages sont attachants. Toutefois, la fin m'a un peu frustrée ! J'aurais aimé connaître le sort de Fonny.
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Je viens de terminer de lire une belle histoire poignante, un hymne antiraciste, un récit de combat qui dénonce l'intolérance et la bêtise d'où les États-Unis ne sont malheureusement pas encore sortis ... À mettre entre toutes les mains !
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Clémentine (Tish) à dix-huit ans. Alonzo (Fonny), vingt et un. Ils sont amis depuis l'enfance et leur amitié s'est transformée en amour. Un amour inconditionnel, fort. Ils ont décidé de se marier et Tish est enceinte. Voilà un beau début de conte de fées. Mais en fait pas du tout. Car nous sommes dans l'Amérique des années 70. Tish et Fonny sont noirs et Fonny est en prison, accusé de viol.

Et James Baldwin nous donne à voir toute l'absurdité et l'implacabilité d'une justice faite pour et par des blancs. le père de Fonny et la famille de Tish sont tous mobilisés pour prouver l'innocence du jeune homme et le faire sortir de prison. Partagés entre espoir, colère et fatalisme chacun des personnages gère la situation selon son caractère.

Je découvre James Baldwin avec ce roman et je pense que je ne vais pas m'arrêter là !

J'ai découvert un auteur talentueux, une écriture intense capable de retranscrire les sentiments les plus profonds des personnages en quelques phrases simples et percutantes qui font entrer le lecteur au coeur même des pensées les plus intimes et les plus complexes des personnages. le propos est d'une grande intelligence.

La description de l'amour de Tish et Fonny éclaire d'une lumière particulière ce roman pourtant habité par le désespoir et la haine. Chaque personnage est attachant, à la fois blessé mais furieusement combatif, refusant de baisser les bras devant l'absurdité et l'aveuglement d'une pseudo-justice qui retient un innocent.

J'ai été totalement conquise par l'histoire, le style, la puissance du récit, l'émotion incroyable qui se dégage de chacune des pages. Fabuleux.
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"Il est magnifique. Ils l'ont battu, mais ils n'ont pas pu le battre - si tu vois ce que je veux dire. Il est magnifique. (p503)3


J'ai découvert James Baldwin à travers un film à la télévision avec I am not your negro qui m'avait particulièrement touchée sur le parcours de cet auteur que ce soit sur sa vie mais également sur ses combats, son militantisme pour la défense des droits civiques de la communauté noire.

New-York - Clémentine Hivers, Tish, 19 ans, vendeuse, est la narratrice de ce roman qui relate avec son parler simple, direct son histoire d'amour avec Alonzo Hunt (Fonny), 22 ans, sculpteur et qui débute au moment où elle a confirmation qu'elle attend un enfant alors que Fonny est en prison suite à une accusation de viol d'une portoricaine, viol dont il se dit innocent. 

Charles Baldwin dénonce à travers cette histoire romanesque de quelle manière un homme peut se retrouver accusé uniquement par vengeance et surtout pour sa couleur de peau d'un crime dont il fait le coupable tout désigné.

"Vous comprenez, il avait trouvé son centre, le pivot de sa propre existence, en lui-même - et ça se voyait. Il n'était le nègre de personne. Et ça, c'est un crime dans cette pourriture de pays libre. Vous êtes censé être le nègre de quelqu'un. Et si vous n'êtes le nègre de personne, vous êtes un mauvais nègre : c'est ce que conclurent les flics quand Fonny s'installa hors de Harlem. (p119)"

Tish raconte, avec ses mots simples, pleins à la fois d'amour mais aussi d'inquiétude, mais elle n'est pas la seule voix car ici ou là celle de James Baldwin s'entend, le ton change et monte alors comme la révolte qui l'anime devant l'injustice, le racisme, l'histoire d'amour n'étant que le prétexte à une dénonciation d'un système, d'une société voire d'un pays et comment les dés sont pipés d'avance quand votre couleur de peau vous catégorise.

"De toute façon, dans notre époque et notre pays pourris, tout cela devient ridicule quand on s'aperçoit que les femmes sont censées avoir plus d'imagination que les hommes.  Nous avons là une idée conçue par le cerveau des hommes et elle se révèle exactement le contraire de la réalité. La vérité, c'est que, confrontée avec la réalité des hommes, une femme a bien peu de temps, et d'occasions, d'exercer son imagination. (qui est la seule chose en quoi les hommes ont jamais fait confiance) passe pour efféminé. Ça en dit long sur ce pays, car si, bien sûr, votre seul but est de faire de l'argent, la dernière chose dont vous avez besoin est bien de l'imagination. (p175)"

C'est une histoire poignante sur l'empêchement d'une vie de couple, où les barreaux et la justice s'interposent alors que rien ne les prédestinait à y être confrontés. L'auteur confronte les deux familles, l'une aimante et tendre, l'autre dominée par les femmes, restant distante mais peut-être par maladresse.

"Le vrai crime, c'est d'avoir le pouvoir de placer ces hommes là où ils sont et les y maintenir. Ces hommes captifs sont le prix secret d'un mensonge secret : les justes doivent pouvoir identifier les damnés. le vrai crime, c'est d'avoir le pouvoir et le besoin d'imposer sa loi aux damnés. (p493)"

Unir un message à une histoire d'amour donne encore plus de poids à celui-ci car comment ne pas être touché par ces deux amants séparés au moment où ils vivent un moment important e leurs vies, quand leurs familles (mais surtout celle de Tish) mettent tout en oeuvre pour trouver l'argent pour l'avocat, la caution, allant à se mettre eux-mêmes hors-la-loi pour le faire mais ont-ils d'autres choix ? 

Alors certes, c'est avant tout une histoire d'amour, très belle, très romantique mais elle est lourde de sens et de symboles.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Une sensibilité dans la narration de cette histoire d'amour. Des souvenirs fins et bien imbriqués, la sagesse de la résilience lorsque tout semble perdu. Une histoire d'amour belle malgré, parfois, quelques mièvreries.
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Une histoire d'amours et de discrimination raciale.

L'histoire de Trish et Fonny pourrait être celle de Roméo et Juliette, mais ce ne sont pas leurs parents qui s'opposent à leur union, c'est la société qui, par l'entremise d'un policier raciste et vindicatif, met le garçon en prison.

Un drame d'amour classique, mais un contexte moderne des États-Unis, elle est enceinte, ils vivent dans un quartier pauvre, avec des familles qui les soutiennent, mais un système de justice (d'in-justice) implacable.

Un roman d'amours, l'amour de Trish et Fonny qui s'est développé peu à peu, mais aussi l'amour des parents, des frères et des mères prêts à tout pour leurs enfants. Mais aussi un roman de la haine, d'autant plus destructrice quand elle vient avec des pouvoirs.

(Il faut lire la préface, qui situe l'ouvrage de belle façon.)
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Dans ce livre, j'ai lu l'Amérique d'hier, mais j'y ai aussi vu l'Amérique d'aujourd'hui : noire et blanche, violente, à 2 vitesses.
Le sujet est casse-gueule, tant il semble habituellement difficile de mêler finement l'intime et le politique dans un roman. Mais le talent de l'auteur est grand : il est infiniment doué pour inventer des personnages lumineux, sensuels et dignes, que le racisme, l'injustice et le puritanisme s'acharnent à briser. Sa langue est vive et lyrique.
En ouvrant ce livre, apprêtez-vous à être bouleversés, comme jamais, par le combat que vont livrer ces 2 âmes soeurs que la vie tente par tous les moyens de séparer.
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