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James Baldwin nous plonge dans ce roman, dans les années 70, à Harlem, alors peuplé de population presque exclusivement noire.
Avec une écriture riche et forte, il nous emmène au coeur d'une histoire d'amour entre deux jeunes noirs américains qui il faut le dire se termine mal.
L'amour est puissant dans ce roman tant dans ce jeune couple que dans leurs familles. Mais, la toile de fond prégnante de ce livre, c'est la peur et le racisme. le jeune homme est accusé d'un viol qu'il n'a pas comis, jeté en prison sans espoir.
Ce roman est le récit d'une machination qui broie l'homme noir. Il ne peut y échapper, n'a pas de moyens pour contrer son destin.
Une très belle écriture nous dépeint ce monde impitoyable, là où l' espoir s'amenuise au fil des pages de faire libérer cet homme.
Le quartier d'Harlem, aujourd'hui à changé, il paraît même qu'il est devenu " bobo" mais le regard et le pouvoir des hommes sur d'autres restent malheureusement déterminant.
Si Beale Street pouvait parler ne peut que nous toucher à la façon violente d'un coup de poing.
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Une histoire d'amours et de discrimination raciale.

L'histoire de Trish et Fonny pourrait être celle de Roméo et Juliette, mais ce ne sont pas leurs parents qui s'opposent à leur union, c'est la société qui, par l'entremise d'un policier raciste et vindicatif, met le garçon en prison.

Un drame d'amour classique, mais un contexte moderne des États-Unis, elle est enceinte, ils vivent dans un quartier pauvre, avec des familles qui les soutiennent, mais un système de justice (d'in-justice) implacable.

Un roman d'amours, l'amour de Trish et Fonny qui s'est développé peu à peu, mais aussi l'amour des parents, des frères et des mères prêts à tout pour leurs enfants. Mais aussi un roman de la haine, d'autant plus destructrice quand elle vient avec des pouvoirs.

(Il faut lire la préface, qui situe l'ouvrage de belle façon.)
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Une très belle histoire d'amour de deux Afro-Américains sur fond de racisme.
Tish est amoureuse de Fonny, un jeune sculpteur noir, ils se connaissent depuis l'enfance, mais Fonny est accusé d'avoir violé une jeune Porto-Ricaine et est emprisonné.
J'avais vu le film mais je me suis plongée dans ce roman à l'histoire d'amour tragique, d'une grande tendresse, d'une profonde humanité, il est question de dénoncer le racisme sans que celui-ci prenne le dessus de l'histoire.
Un roman lumineux, saisissant, un très grand roman d'un auteur que je ne me lasse pas de découvrir.
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Vivre. Écrire. Rythme and Heart. Mon coeur est bleu , mon encre est rouge, parce que ma peau touche la douleur de l'autre à hauteur d'homme. « Un artiste ne peut parler vraiment que de ce qu'il connaît » écrit Geneviève Brisac, dans sa préface qui accompagne l'édition française aux Editions Stock d'un des plus grands romans de James Baldwin. Beale Street, berceau du Blues. « à mon avis, l'Amérique n'est un don de Dieu pour personne- ou sinon les jours de Dieu sont comptés.Ce Dieu que les gens prétendent servir- et qu'ils servent de façons qu'ils ignorent – a un sens de l'humour plutôt sinistre. Qu'il faudrait Lui écraser les couilles, s'Il était un homme.Ou si « vous » en étiez un. ». En lisant les mots de James Baldwin, et cela après avoir vu le merveilleux film de Barry Jenkins ( actuellement dans les salles), on sait que le temps ne passe pas, mais qu'il presse toujours. Et il faut lire le texte de Baldwin, avant tout. Car il est l'origine. Et en voyant l'adaptation de Jenkins, que je salue de nouveau, je ne peux que constater que la force, l'intensité de la parole de Baldwin se sont parfois dissoutes, parfois effacées à travers le film . Beauté des images ?... L'écriture a cet avantage : elle peut tout dire. Un film peut il tout montrer ? Un livre s'adresse au lecteur. Un film s'adresse au plus grand nombre. On comprend. Mais on frémit également. Car ce n'est certainement pas par choix que Jenkins a adapté de cette façon ce roman. Il fallait qu'il passe, que le film passe, qu'il passe les rugissants de la finance, l'écueil de la censure, les abîmes du dramatique « publiquement correct » . le Livre lui n'a pas à ce soucier de son passage, mais de son empreinte. le livre ne passe pas, il reste.
Mais je n'oppose pas. Littérature contre cinéma. Duras a dit ce qu'elle jugeait. J'essaie pour ma part de comprendre les émotions qui me traversent, me soulèvent, me bouleversent.
L'identité de l'écrit de Baldwin se trouve dans ses textes. « Je me regarde dans la glace », ce visage au fond du puits... première phrase du roman. Face à face. Pas de filtre, pas de censure, Direct face à face, sans réserves. J'ai retrouvé dans l'écrit de Baldwin, l'origine, la même origine que celle que j'ai découvert à travers les livres de Toni Morrison. Pour moi, ces deux auteurs sont indissociables. Et je me permettrait de leur adjoindre Léonora Miano ( le crépuscule du tourment est pour moi un pilier phare de la littérature de notre nouveau siècle ) et également Ta-Nehisi Coates, dont le dernier ouvrage «Huit ans au pouvoir » nous permettra sans doute de comprendre qu' à certain «  rêve » succède des cauchemars  .
Baldwin, Morrison, : Même intelligence de l'analyse, même intensité des mots, même regard sur la complexité et l'enchevêtrement d'une effroyable mécanique, même force, même génie du verbe. Ce que ne montre pas suffisament le film de Jenkins s'est l'articulation interne d'une communauté générée par l'effroyable pression externe d'une société toute entière sur cette communauté. Et cela concerne toutes les communautés. Comprendre l'imbrication de chaque gramme de plomb qui dresse murs et pyramides de verre. Comprendre cette «  machine-action » que révèle Balwin, et Morrison c'est comprendre comment va notre monde. Ce système inventé de toutes pièces où l'humain devient matière première, devient carburant pour que la machine puisse broyer et avancer. C'est comprendre la colère, la résistance, c'est comprendre bien des luttes, c'est comprendre aussi pourquoi il leur est si souvent si difficile de s'exprimer. « Celui qui sauve une vie sauve l'humanité entière. » tel serait la parole divine.. Et je crois, également que celui qui comprend une vie peut comprendre l'humanité entière. Alors oui « le temps », ce temps si précieux pour Tish, ce temps de naissance symbolisé par l'enfant qu'elle porte, presse. le temps presse car la vie nous blesse. Gold Blesse America. Gold blesse the world. Gold blesse humanity. L'humanité toute entière. « Je me regarde dans la glace » et je nous vois interrogés.


Astrid Shriqui Garain
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Lu il y a longtemps, mais j'en garde un bon souvenir : Baldwin, écrivain socialement engagé, confronte la famille à une misère bien pire encore que celle de la religion, celle du Tiers Monde. Il y a aussi, cette différence entre la révolte d'Ernestine plus brutale, intelligente et solitaire que celle de Tish, plus apaisée.
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"Il est magnifique. Ils l'ont battu, mais ils n'ont pas pu le battre - si tu vois ce que je veux dire. Il est magnifique. (p503)3


J'ai découvert James Baldwin à travers un film à la télévision avec I am not your negro qui m'avait particulièrement touchée sur le parcours de cet auteur que ce soit sur sa vie mais également sur ses combats, son militantisme pour la défense des droits civiques de la communauté noire.

New-York - Clémentine Hivers, Tish, 19 ans, vendeuse, est la narratrice de ce roman qui relate avec son parler simple, direct son histoire d'amour avec Alonzo Hunt (Fonny), 22 ans, sculpteur et qui débute au moment où elle a confirmation qu'elle attend un enfant alors que Fonny est en prison suite à une accusation de viol d'une portoricaine, viol dont il se dit innocent. 

Charles Baldwin dénonce à travers cette histoire romanesque de quelle manière un homme peut se retrouver accusé uniquement par vengeance et surtout pour sa couleur de peau d'un crime dont il fait le coupable tout désigné.

"Vous comprenez, il avait trouvé son centre, le pivot de sa propre existence, en lui-même - et ça se voyait. Il n'était le nègre de personne. Et ça, c'est un crime dans cette pourriture de pays libre. Vous êtes censé être le nègre de quelqu'un. Et si vous n'êtes le nègre de personne, vous êtes un mauvais nègre : c'est ce que conclurent les flics quand Fonny s'installa hors de Harlem. (p119)"

Tish raconte, avec ses mots simples, pleins à la fois d'amour mais aussi d'inquiétude, mais elle n'est pas la seule voix car ici ou là celle de James Baldwin s'entend, le ton change et monte alors comme la révolte qui l'anime devant l'injustice, le racisme, l'histoire d'amour n'étant que le prétexte à une dénonciation d'un système, d'une société voire d'un pays et comment les dés sont pipés d'avance quand votre couleur de peau vous catégorise.

"De toute façon, dans notre époque et notre pays pourris, tout cela devient ridicule quand on s'aperçoit que les femmes sont censées avoir plus d'imagination que les hommes.  Nous avons là une idée conçue par le cerveau des hommes et elle se révèle exactement le contraire de la réalité. La vérité, c'est que, confrontée avec la réalité des hommes, une femme a bien peu de temps, et d'occasions, d'exercer son imagination. (qui est la seule chose en quoi les hommes ont jamais fait confiance) passe pour efféminé. Ça en dit long sur ce pays, car si, bien sûr, votre seul but est de faire de l'argent, la dernière chose dont vous avez besoin est bien de l'imagination. (p175)"

C'est une histoire poignante sur l'empêchement d'une vie de couple, où les barreaux et la justice s'interposent alors que rien ne les prédestinait à y être confrontés. L'auteur confronte les deux familles, l'une aimante et tendre, l'autre dominée par les femmes, restant distante mais peut-être par maladresse.

"Le vrai crime, c'est d'avoir le pouvoir de placer ces hommes là où ils sont et les y maintenir. Ces hommes captifs sont le prix secret d'un mensonge secret : les justes doivent pouvoir identifier les damnés. le vrai crime, c'est d'avoir le pouvoir et le besoin d'imposer sa loi aux damnés. (p493)"

Unir un message à une histoire d'amour donne encore plus de poids à celui-ci car comment ne pas être touché par ces deux amants séparés au moment où ils vivent un moment important e leurs vies, quand leurs familles (mais surtout celle de Tish) mettent tout en oeuvre pour trouver l'argent pour l'avocat, la caution, allant à se mettre eux-mêmes hors-la-loi pour le faire mais ont-ils d'autres choix ? 

Alors certes, c'est avant tout une histoire d'amour, très belle, très romantique mais elle est lourde de sens et de symboles.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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James Baldwin était un écrivain noir, homosexuel et résident en France. Il militait contre le racisme et c'est à cause du racisme qu'il a quitté les Etats-Unis. Il s'agit d'un roman à thèse où deux visions s'affrontent : un jeune Noir est victime d'un complot judiciaire orchestré par un policier blanc raciste. Sa compagne est enceinte. Deux attitudes différentes s'opposent alors : celle de sa famille, profondément religieuse, à base de soumission et de honte, et celle de sa belle-famille, qui essaye de prouver son innocence et de lui venir en aide, même par des moyens peu légaux. Baldwin penche clairement pour la belle-famille : de par sa vie, il avait des comptes à régler avec la religion. le roman est un peu trop à thèse pour moi, on sent un peu trop la démonstration, en particulier lorsque Baldwin confronte la misère des Noirs américains à celle du Tiers-Monde. J'en garde néanmoins un bon souvenir : pas mal de considérations pertinentes, un regard sur la religion cruel mais réel, une forme de sensualité, la figure du policier qui écorne celle du roman policier, où il est le héros, tout cela est bien vu.
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Je viens de terminer de lire une belle histoire poignante, un hymne antiraciste, un récit de combat qui dénonce l'intolérance et la bêtise d'où les États-Unis ne sont malheureusement pas encore sortis ... À mettre entre toutes les mains !
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J'ai adoré la dévotion de Tish pour sauver Fony, son optimisme face à toutes les barrières qui les entouraient. Aussi, dans cette histoire, rien ne se passe comme attendu, même à la fin. Baldwin a réussi à retranscrire la vraie réalité de la vie, particulièrement celle d'un jeune homme noir américain, exploités par des policier blancs. Je suis tombée sur ce livre par hasard, mais le thème semble tellement pertinent encore aujourd'hui, dans le contexte aux Etats-Unis des meurtres de noirs américains par des policiers blancs.

Deux scènes m'ont émue jusqu'aux larmes : quand la mère de Tish dit à la fin : 'La souffrance se termine un jour. Cela n'ira pas forcément mieux, mais cela fini toujours'. L'autre scène est au début, quand Tish revient après vu Fonny, et elle se sent vraiment très faible, alors Baldwin compare les avocats et les esclaves à des vautours qui encerclent un homme mourant dans le désert .. C'est tellement vrai !!

J'apprécie beaucoup la perception sur la vie de Baldwin.
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Tish connaît Fonnie depuis qu'elle est toute petite, il se sont rencontrés durant une bagarre, cela n'avait donc pas bien commencé. Pourtant dès l'enfance, ils vont se comprendre et se sentir relier l'un à l'autre. Aujourd'hui Tish est enceinte mais Fonnie est en prison, accusé d'un viol qu'il n'a pas commis.
James Baldwin raconte le Bronx, l'injustice, la haine raciale. Roman très court mais bouleversant.
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