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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une histoire d'amours et de discrimination raciale.

L'histoire de Trish et Fonny pourrait être celle de Roméo et Juliette, mais ce ne sont pas leurs parents qui s'opposent à leur union, c'est la société qui, par l'entremise d'un policier raciste et vindicatif, met le garçon en prison.

Un drame d'amour classique, mais un contexte moderne des États-Unis, elle est enceinte, ils vivent dans un quartier pauvre, avec des familles qui les soutiennent, mais un système de justice (d'in-justice) implacable.

Un roman d'amours, l'amour de Trish et Fonny qui s'est développé peu à peu, mais aussi l'amour des parents, des frères et des mères prêts à tout pour leurs enfants. Mais aussi un roman de la haine, d'autant plus destructrice quand elle vient avec des pouvoirs.

(Il faut lire la préface, qui situe l'ouvrage de belle façon.)
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Une très belle histoire d'amour de deux Afro-Américains sur fond de racisme.
Tish est amoureuse de Fonny, un jeune sculpteur noir, ils se connaissent depuis l'enfance, mais Fonny est accusé d'avoir violé une jeune Porto-Ricaine et est emprisonné.
J'avais vu le film mais je me suis plongée dans ce roman à l'histoire d'amour tragique, d'une grande tendresse, d'une profonde humanité, il est question de dénoncer le racisme sans que celui-ci prenne le dessus de l'histoire.
Un roman lumineux, saisissant, un très grand roman d'un auteur que je ne me lasse pas de découvrir.
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Vivre. Écrire. Rythme and Heart. Mon coeur est bleu , mon encre est rouge, parce que ma peau touche la douleur de l'autre à hauteur d'homme. « Un artiste ne peut parler vraiment que de ce qu'il connaît » écrit Geneviève Brisac, dans sa préface qui accompagne l'édition française aux Editions Stock d'un des plus grands romans de James Baldwin. Beale Street, berceau du Blues. « à mon avis, l'Amérique n'est un don de Dieu pour personne- ou sinon les jours de Dieu sont comptés.Ce Dieu que les gens prétendent servir- et qu'ils servent de façons qu'ils ignorent – a un sens de l'humour plutôt sinistre. Qu'il faudrait Lui écraser les couilles, s'Il était un homme.Ou si « vous » en étiez un. ». En lisant les mots de James Baldwin, et cela après avoir vu le merveilleux film de Barry Jenkins ( actuellement dans les salles), on sait que le temps ne passe pas, mais qu'il presse toujours. Et il faut lire le texte de Baldwin, avant tout. Car il est l'origine. Et en voyant l'adaptation de Jenkins, que je salue de nouveau, je ne peux que constater que la force, l'intensité de la parole de Baldwin se sont parfois dissoutes, parfois effacées à travers le film . Beauté des images ?... L'écriture a cet avantage : elle peut tout dire. Un film peut il tout montrer ? Un livre s'adresse au lecteur. Un film s'adresse au plus grand nombre. On comprend. Mais on frémit également. Car ce n'est certainement pas par choix que Jenkins a adapté de cette façon ce roman. Il fallait qu'il passe, que le film passe, qu'il passe les rugissants de la finance, l'écueil de la censure, les abîmes du dramatique « publiquement correct » . le Livre lui n'a pas à ce soucier de son passage, mais de son empreinte. le livre ne passe pas, il reste.
Mais je n'oppose pas. Littérature contre cinéma. Duras a dit ce qu'elle jugeait. J'essaie pour ma part de comprendre les émotions qui me traversent, me soulèvent, me bouleversent.
L'identité de l'écrit de Baldwin se trouve dans ses textes. « Je me regarde dans la glace », ce visage au fond du puits... première phrase du roman. Face à face. Pas de filtre, pas de censure, Direct face à face, sans réserves. J'ai retrouvé dans l'écrit de Baldwin, l'origine, la même origine que celle que j'ai découvert à travers les livres de Toni Morrison. Pour moi, ces deux auteurs sont indissociables. Et je me permettrait de leur adjoindre Léonora Miano ( le crépuscule du tourment est pour moi un pilier phare de la littérature de notre nouveau siècle ) et également Ta-Nehisi Coates, dont le dernier ouvrage «Huit ans au pouvoir » nous permettra sans doute de comprendre qu' à certain «  rêve » succède des cauchemars  .
Baldwin, Morrison, : Même intelligence de l'analyse, même intensité des mots, même regard sur la complexité et l'enchevêtrement d'une effroyable mécanique, même force, même génie du verbe. Ce que ne montre pas suffisament le film de Jenkins s'est l'articulation interne d'une communauté générée par l'effroyable pression externe d'une société toute entière sur cette communauté. Et cela concerne toutes les communautés. Comprendre l'imbrication de chaque gramme de plomb qui dresse murs et pyramides de verre. Comprendre cette «  machine-action » que révèle Balwin, et Morrison c'est comprendre comment va notre monde. Ce système inventé de toutes pièces où l'humain devient matière première, devient carburant pour que la machine puisse broyer et avancer. C'est comprendre la colère, la résistance, c'est comprendre bien des luttes, c'est comprendre aussi pourquoi il leur est si souvent si difficile de s'exprimer. « Celui qui sauve une vie sauve l'humanité entière. » tel serait la parole divine.. Et je crois, également que celui qui comprend une vie peut comprendre l'humanité entière. Alors oui « le temps », ce temps si précieux pour Tish, ce temps de naissance symbolisé par l'enfant qu'elle porte, presse. le temps presse car la vie nous blesse. Gold Blesse America. Gold blesse the world. Gold blesse humanity. L'humanité toute entière. « Je me regarde dans la glace » et je nous vois interrogés.


Astrid Shriqui Garain
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J'ai lu ce livre de James Baldwin en réaction au contexte actuel et au mouvement BLM. Je pensais que je trouverai dans ce roman un éclairage pertinent aux événements d'aujourd'hui . Je n'ai pas été déçu.
Ce roman est d'une grande tendresse, ce jeune couple porte la lumière du monde par l'amour qu'il vit intensément. Mais ce monde est un enfer pour les Noirs américains (était et est toujours)
Le livre se lit comme on boit un verre d'eau fraiche après une longue marche sous le soleil!
J'ai aussi vu le film il y a un an, un navet, pauvre Baldwin, maltraité par Barry Jenkins, réalisateur par ailleurs de Moonlight très réussi. Amis lecteurs, gardez votre temps pour la lecture de "Si Beale Street pouvait parler"!
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Clémentine (Tish) à dix-huit ans. Alonzo (Fonny), vingt et un. Ils sont amis depuis l'enfance et leur amitié s'est transformée en amour. Un amour inconditionnel, fort. Ils ont décidé de se marier et Tish est enceinte. Voilà un beau début de conte de fées. Mais en fait pas du tout. Car nous sommes dans l'Amérique des années 70. Tish et Fonny sont noirs et Fonny est en prison, accusé de viol.

Et James Baldwin nous donne à voir toute l'absurdité et l'implacabilité d'une justice faite pour et par des blancs. le père de Fonny et la famille de Tish sont tous mobilisés pour prouver l'innocence du jeune homme et le faire sortir de prison. Partagés entre espoir, colère et fatalisme chacun des personnages gère la situation selon son caractère.

Je découvre James Baldwin avec ce roman et je pense que je ne vais pas m'arrêter là !

J'ai découvert un auteur talentueux, une écriture intense capable de retranscrire les sentiments les plus profonds des personnages en quelques phrases simples et percutantes qui font entrer le lecteur au coeur même des pensées les plus intimes et les plus complexes des personnages. le propos est d'une grande intelligence.

La description de l'amour de Tish et Fonny éclaire d'une lumière particulière ce roman pourtant habité par le désespoir et la haine. Chaque personnage est attachant, à la fois blessé mais furieusement combatif, refusant de baisser les bras devant l'absurdité et l'aveuglement d'une pseudo-justice qui retient un innocent.

J'ai été totalement conquise par l'histoire, le style, la puissance du récit, l'émotion incroyable qui se dégage de chacune des pages. Fabuleux.
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Harlem. Fonny et Tich se connaissent et s'aiment depuis l'enfance et sont sur le point de se marier. Quand Fonny est accusé à tort de viol et incarcéré, Tich découvre qu'elle est enceinte.

🌻Ce qui frappe d'emblée dans ce magnifique roman de James Baldwin, c'est qu'il n'est laissée aucune chance à Fonny. C'est lui qu'on incarcère pour un viol qu'il n'a pas commis juste parce qu'il est noir et a eu la malchance d'attirer l'attention d'un policier blanc et cruel. Et tant pis si ledit policier a déjà tué un enfant noir. Tout cela passe comme une lettre à la poste dans l'Amérique de l'époque (le livre est écrit en 1974).

🌻Heureusement, le roman est transfiguré par l'amour. Celui, pur et fou, que se portent les deux jeunes gens et celui qui règne dans la famille de Tich. Malgré la pauvreté, tout n'y est qu'entraide pour sauver Fonny et aider Tich et son bébé à venir. Il y a l'amour, et la sensualité aussi, fenêtres de clarté dans cet univers sombre.

🌻Le livre est raconté du point de vue de la jeune fille, qui dans un long et poignant monologue, il se retourne tant sur leur enfance, que sur le temps de l'arrestation et de l'emprisonnement. Il y a un drame, de minuscules trouées d'espoir, et tout cela est raconté dans une langue poétique et hypnotique à la fois. Un immense coup de coeur qui m'a laissée coeur et corps tremblants.
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Le Shakespeare américain. Quelle façon d'écrire de ces hommes! Incroyablement émouvant, plein de douleur et amour. Un portrait de la vie afro-américaine de New York. Une histoire qui conserve sa pertinence politique et sa beauté littéraire
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