Un tome qui a su répondre à mes attentes concernant l'histoire de Constantin. Les deux héros sont touchants et ont une relation très mature. Ils révèlent à l'autre leurs forces et leurs faiblesses, pour pouvoir affronter leur avenir. Et les retrouvailles avec les Huxtable était très sympathiques.
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Sa jeunesse était peut-être derrière elle, et trente ans avait beau être un âge redoutable pour toute femme, elle était toujours incroyablement belle. Nul ne pouvait le nier, même si certaines personnes auraient aimé le faire, les mêmes d’ailleurs que son comportement avait scandalisées. En réalité, elle était probablement plus belle à trente ans qu’à dix-neuf, car, dans l’intervalle, elle avait pris un peu de poids, uniquement aux bons endroits et pas du tout aux mauvais. Autrefois mince et élancé, son corps présentait maintenant des courbes délicieuses. Son visage avait perdu les petits défauts dont l’extrême jeunesse est parfois la cause. Il émanait un certain mystère de son sourire, tantôt arrogant, tantôt évasif, comme s’il s’adressait plus à elle-même qu’à autrui
Passer la saison sans maîtresse attitrée, cela manquait de charme. Aussi en prenait-il une tous les ans, ou presque. Parfois deux dans la même saison, selon les circonstances, mais jamais en même temps. Ses maîtresses étaient toujours de jolies femmes plus jeunes que lui, bien qu’il n’eût jamais vu dans l’âge et la beauté des qualités indispensables. Elles devaient aussi être discrètes, équilibrées, élégantes et suffisamment intelligentes et cultivées pour pouvoir discuter de sujets intéressants, car il recherchait autant le plaisir d’une compagnie féminine que la satisfaction des sens.
Elle l’avait épousé pour son argent, bien sûr, en espérant être rapidement une veuve fortunée. Ce qu’elle était à présent, bien qu’elle ait eu à attendre plus longtemps que prévu de pouvoir jouir pleinement de cet argent.
Je ne suis plus ni une fille célibataire ni une femme mariée. Je suis cette créature éminemment enviable : une veuve fortunée d’un statut social élevé. Et pas trop âgée. Les veuves du monde sont presque censées prendre un amant, tu sais – à condition qu’il appartienne aussi à la haute société, bien sûr. Et, s’il n’est pas marié, c’est encore mieux.
Il n’y avait aucune raison pour qu’une femme ne puisse pas réclamer ce qu’elle désirait aussi hardiment qu’un homme. Lorsqu’il choisissait une femme, après tout, il la poursuivait avec obstination jusqu’à ce qu’elle capitule – ou ne capitule pas. En outre, n’était-il pas flatteur d’être choisi par une femme belle et désirable ?