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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman est de loin la plus grande oeuvre d'Honoré de Balzac . On y voit à travers l'époque du XIXème siècle et le fonctionnement d'une société à cette période en même temps que le destin de Lucien de Rubempré . Ce dernier est un jeune poète qui se rend dans la capitale qui lui réserve bien des désillusions.
Je le conseille donc .

Personnellement , j'ai beaucoup aimé ce livre parlant de la poésie et du destin .
Je le conseille donc fortement.
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Malgré l'édition infâme des « Classiques Français » d'un soldeur -acheté dix francs à l'époque- je suis parvenu à lire ces « Illusions perdues » jusqu'au bout.
Divisé en trois parties : 1. Les deux poètes 2. Un grand homme de province à Paris 3.les souffrances de l'inventeur
Les deux premières parties sont surtout centrées sur la personne de Lucien Chardon, jeune homme pauvre d'Angoulême mais poète admiré par le cénacle de Madame de Bargeton avec qui il fuira à Paris, devenant ainsi « Lucien de Rubempré ». Sa maladresse et son inexpérience de la vie mondaine le feront redevenir pauvre en sa province.
A Paris, on distingue les « vrais » artistes, pauvres, en souffrance mais attendant la gloire posthume dans le cercle de D'Arthez où cohabite tout un panel d'écrivains, de peintres, de sculpteurs voire de chercheurs et les journalistes comme Lousteau qui vivent bien mais sont toujours prêts aux compromis.
Balzac, s'inspirant très probablement de sa propre arrivée à Paris et de ses propres désillusions, brosse un tableau détaillé du monde du journalisme et de celui de l'édition à travers l'éditeur sans scrupules, plus homme d'affaires qu'homme de goût, représenté par Finot. Rien de nouveau sous le soleil.
Parallèlement, son ami d'enfance, David Séchard, resté en province et ayant épousé la soeur de Lucien, Ève, se ruine dans l'imprimerie malgré un procédé qu'il a inventé pour faire du papier moins cher. C'était sans compter sur l'âpreté des frères Cointet et leur avoué, clerc ambitieux, PetitClaud.
Que ce soit Lucien ou David, tous deux sont victimes de la cupidité humaine, l'orgueil, le miroir aux alouettes et surtout de l'ambition folle propre aux jeunes gens talentueux. On les comprend, on voudrait qu'ils s'en sortent mais Balzac montre bien les difficultés de la réussite quand on n'est pas né du bon côté, ayant dû lui-même subir quelques camouflets du genre puisque, lui aussi, changea son nom en « DE Balzac » comme Lucien se fait appeler « DE Rubempré ».
A la fin, Lucien au bord du suicide sera sauvé par un étrange prêtre, l'abbé Carlos Herrera (Vautrin) qui va le propulser dans le monde mais ce sera le propos de « Splendeurs et misères des courtisanes. »
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Dire que j'ai totalement adoré ce roman serait mentir. Certaines longueurs, notamment dans la seconde partie "Un grand homme de province à Paris" ont même failli me faire abandonner cette lecture.

Loin de moi l'idée de faire une critique de ce monstre de la littérature classique, je ne me sens vraiment pas de taille.
Juste un conseil pour ceux que ce genre de lecture pourrait rebuter : ne pas hésiter à survoler les passages qui pourraient vous ennuyer car la lecture vaut vraiment la peine d'être menée jusqu'au bout et me voilà même curieuse de savoir ce qui arrive à Lucien dans Splendeurs et misères des courtisanes. Qui l'eut cru ?!
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J'ai adoré « Le père Goriot », mon premier Balzac, et j'ai donc entrepris, fort de cette expérience savoureuse, d'aller plus en avant dans la Comédie Humaine avec le grand Honoré et ses « Illusions perdues ».

La première partie « Les deux poètes » est quelque peu indigeste, je l'avoue, au point que j'ai failli abandonner, déçu du récit et de moi-même (on a son petit ego): les fréquentes petites digressions sur des personnalités ou des faits politiques de l'époque ont perdu tout leur mordant aujourd'hui. Ou bien, malgré les notes de bas de page fréquentes et utiles, je dois admettre que je n'ai pas le niveau de culture suffisant pour apprécier pleinement cette partie introductive.
Cependant, la plume fameuse De Balzac est bien là, la peinture des moeurs et du petit monde ridicule d'Angoulême est savoureuse et les deux compères David et Lucien, ainsi que leurs moitiés, Eve et Louise, sont tout à fait bien campés.
La déclaration d'amour de David faite à Eve est un modèle d'abnégation et de sacrifice pour Lucien, et d'un sens aigu de l'anticipation et constitue selon moi le tournant du roman.
Tout oppose David, généreux, altruiste à Lucien, idéaliste, romantique, égoïste et ambitieux.

La deuxième partie « Un grand homme de province à Paris » voit Lucien rejoindre la capitale en compagnie de Louise. Il fuit le « bruit du monde aristocratique » d'Angoulême le haut, peuplé de petits nobles médiocres et médisants pour Paris, capitale des promesses d'avenir et de gloire littéraire. Mais sa fierté est vite bafouée par le dédain de Louise dans sa nouvelle position aristocratique et parisienne.
Le récit est très vivant, quelques chapitres pouvant paraître insignifiants au regard de l'intrigue en témoignent:
- ainsi Flicoteaux, la description du restaurant universitaire de l'époque nous amène dans le milieu estudiantin et quartier latin de la Restauration. Tout y est, on s'y croirait. Balzac nous fait profiter de son expérience d'étudiant, d'écrivain et de poète sans le sou.
- ou encore, le Cénacle, ce cercle d'artistes et d'intellectuels où les idées se discutent sans se disputer, où l'ouverture d'esprit se conjugue avec la bonne foi et l'estime réciproque. « Ce qui rend les amitiés indissolubles et double leur charme, est un sentiment qui manque à l'amour, la certitude ».
Trop vaniteux et égoïste, Lucien n'est pas digne du Cénacle, cercle d'intellectuels exigeants, à la fois libéraux et rigoristes.
Si grand à Angoulême, si petit à Paris, de dépit amoureux en déconvenue littéraire, Lucien se rapproche inexorablement du destin lugubre de l'infortune.
Paris est la capitale de la corruption du monde littéraire mais aussi journalistique et politique. Balzac tire à boulets rouges sur ces microcosmes surfaits: “la polémique est le piédestal des célébrités”. Avant le temps des réseaux dits sociaux…
Dans ce milieu, à la poursuite de la gloire, Lucien l'ambitieux, sans surprise, croit aller au plus efficace, c'est à dire au plus vite, et court de compromis en compromis avec sa conscience. Tout démarre avec Lousteau.
Ainsi, les vérités littéraires de Lousteau données à Lucien pour démonter le livre de Nathan, l'ultra, sont une leçon magistrale de cynisme. A l'apogée du statut de journaliste et d'artiste poète, Lucien succombe à la tentation aristocratique, appâté par la marquise d'Espars. le piège se referme.
Malgré sa rencontre avec Coralie, innocente et généreuse beauté orientale , dont un magnifique portrait est dressé, Lucien va inexorablement à sa perte. Balzac nous fait vite et souvent comprendre que jamais Lucien s'en sortira. Alors reste la manière de sombrer, et parcourir l'itinéraire de sa déchéance.

Balzac se plait à nous donner « l'esprit du temps » et à nous offrir une peinture des moeurs sous la Restauration.
Il n'est que trop question d'argent: francs, écus, sous, livres font l'objet de comptes d'apothicaires dans la majorité des réflexions, monologues ou dialogues. C'est lourd et usant. C'est décousu.

Les dialogues, les portraits, les descriptions sont fournis, élégants, imagés et quelques fois brillants, suivant le principe De Balzac lui-même: “L'idée dans l'image”.

Alors pourquoi n'ai-je pas accroché?
Peut être y a-t-il tout et de trop? Trop d'argent, trop de parvenus, trop de machiavélisme, trop d'emphase…
Ce n'est pas une lecture de divertissement, la lecture est difficile: termes non usités, expressions passées, références à des personnages bibliques, mythologiques et historiques loin d'être connus. Dans l'édition de poche, pas une page n'est sans notes conséquentes de bas de page.
Mais c'est surtout le procédé narratif, donnant systématiquement d'emblée le résultat des intrigues patiemment construites, qui m'a gêné et privé du réel plaisir de lecture.

La troisième partie « Les souffrances de l'inventeur » est bien plus aisée à appréhender et vient pour moi atténuer mon intransigeance sur la deuxième partie.
Les illusions sont perdues cette fois pour David, l'inventeur, avec les mêmes procédés narratifs que pour la chute de Lucien. Mêmes causes - innocence, naïveté, talent et fierté, mêmes effets. Mais c'est aussi le temps des désillusions définitives pour les femmes qui les ont aimés: Ève et sa mère, Madame Chardon.

“Le commerce du monde” et la leçon de morale cynique donnée par le prêtre Herrera est un modèle du genre et augure parfaitement de la société moderne.
« Aussi n'avez-vous plus de morale. Aujourd'hui chez vous, le succès est la raison suprême de toutes les actions, quelles qu'elles soient. le fait n'est donc plus rien en lui-même, il est tout entier dans l'idée que les autres s'en forment ».
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Balzac, personnage assez sulfureux du 19ième, vient après Zola nous parler de la société de son époque, ici plus particulièrement du journalisme, et des illusions de la petite bourgeoisie d'Angoulême sur la vie à Paris.

Illusions qui vont donc se perdre dans ce mouvement parisien, où chaque coup est permis pour monter dans l'ascenseur social, et où chaque pas éloigne notre jeune héros de la vie honnête et laborieuse des petites gens de son milieu d'origine.

Je ne peux pas mettre moins de 4 étoiles, car ce livre reste un grand classique. Il est très bien écrit, suivant la construction en V inversé: L'ascension du héros, le point culminant au milieu du livre, puis sa chute.
La fin du livre laisse la porte ouverte à un second "tome", relatant la revanche de Lucien à Paris. Je le lirai.

Néanmoins, j'ai eu quelques bémols durant ma lecture (ceci n'engage que moi bien sur):
- La où Zola arrive à dépeindre en quelques phrases le caractère d'un personnage ou une situation, c'est assez fouillis chez Balzac. Ainsi, j'ai eu du mal à suivre les transactions financières des Cointet et Petit Claud pour s'emparer de la découverte de Séchard. Egalement, difficile à suivre les ventes des journaux, rachat, etc...
- Balzac oppose l'extrême dévouement de la famille de Lucien à la débauche des journalistes à Paris, qui l'entraîne dans sa chute. Mais j'ai trouvé cela "trop" dans le sens où Eve, la soeur de Lucien, et David Séchard, vont toujours rester dans cette extrême générosité et bienveillance auprès de lui, là où l'on aimerait un mouvement du caractère face à ce que Lucien leur fait subir.
- J'ai finalement eu du mal à saisir le caractère de Lucien. Il se repent à la fin, mais se laisse de nouveau embarquer par son ambition pour revenir à Paris et y faire succès, sans plus se préoccuper de David, en prison par sa faute. Peut-etre cela sera-t-il pris en compte dans le livre suivant? (splendeurs et misères des courtisanes)

J'ajoute une petite déception, mais qui n'a rien à voir avec Balzac. J'avais écouté l'émission le Masque et la Plume, recommandant le film "les Illusions perdues", disant que tout ce qui est dans le film est dans le livre. J'ai donc voulu lire le livre et regarder le film en même temps. Mais en fait, le film n'expose que la seconde partie du livre (qui en fait trois), et change beaucoup de choses par rapport au livre, et en moins bien je trouve.
Je conseillerais donc de lire d'abord le livre avant de regarder le film.

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Lire un ouvrages comme celui ci est toujours spécial pour moi. À chaque fois je me fais la remarque que personne ne sera capable d'écrire des livres comme celui-ci. Aussi touffu, aussi complexe, mêlant plusieurs registres, des intrigues politiques, psychologiques ou encore sociologiques. On comprend pourquoi on le considère comme un monument de la littérature française! Ce genre de livre sont un témoignage d'une époque qui ne semble pas si éloignée de la nôtre. Les mêmes affaires, les mêmes personnes aveuglées par l'argent, comme quoi ce n'était pas forcément mieux avant. le tout si réaliste, parfois fable de la vie. J'avoue tout de même avoir eu du mal à l'achever se livre, tellement grand avec tant de petits détails, sans fins. Malgré une expérience de lecture complexe ( je ne conseillerai sûrement pas ce livre à quelqu'un qui chercherait à ce lancer dans la littérature classique) ce roman long et fastidieux me laisse un souvenir agréable de toute ces intrigues, de ces déceptions, de toute cette souffrance. Ce ne fut pas le meilleur livre qu'il m'est été donné de lire mais il en reste un experience intéressante à vivre, ne serait-ce que pour comprendre les moeurs d'une époque et de s'y plonger entièrement.

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Lu après avoir vu le film (remarquable d'ailleurs, même s'il ne s'attache finalement qu'à la deuxième partie du livre), j'ai été emballé par l'ouvrage : c'est vif, épique et…très cynique finalement sur la vie Parisienne et la vie de Province. Dans cette histoire, les âmes pures sont systématiquement spoliées, volées, trahies, alors même que les profiteurs montent les échelons petit à petit. Description remarquable de la vie du XIXème siècle, où la noblesse a encore de beaux restes, même si la Bourgeoisie progresse souvent grâce à des coups pendables; mais aussi description de la technique nouvelle de l'imprimerie et la vie de Province, Angoulême précisément et toutes les villes entre Angoulême et Paris (Ruffec, Saintes, Paris…). Un roman magistral, avec un souffle incroyable et des anti-héros à point.
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Stendhal fait ses chroniques italiennes, Pouchkine s'éteint alors que les illusions se perdent aux rêves déchus d'un jeune Lucien Rubempré.

Cercle littéraire et imprimeur/éditeur vont de Monarchie en Empire sur un air de République pour tous.

Les attentes de chacun s'effeuillent à ces temps troublés d'incertitudes.

Combats de rêves déçus et de vérités en quête de réponses, à retrouver.......
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Lucien c'est tout d'abord, un poète, un jeune homme, semblable à Rimbaud. Comme il le disait si bien « on est pas sérieux quand on a 17 ans » (ici 19 mais c'est du pareil au même). Un garçon bien loin d'être un adulte mais pas assez jeune pour être adolescent. Aux portes d'Angoulême, on y rêve de gloire, d'amour et de poésie; pour notre protagoniste si la richesse a fui dès son plus jeune âge, c'est loin d'être le cas pour sa créativité. Son talent lui fait rencontrer Mme Bargeton, qui lui ouvrira les portes de Paris. le jeune homme ambitieux ne vit que pour son rêve; égoïstement, il restreint sa famille d'argent et de bonheur en contrepartie de sa lubie et son aspiration.

Lucien, c'est ce genre de personnage attachant, un jeune homme en qui on a envie de croire. C'est un romantique de la première heure qui va vite se faire rattraper par la réalité; ses mots sont des armes qu'il faut utiliser à bon escient, au bon moment et contre la bonne personne. C'est un jeune homme talentueux qui voudra tout, trop vite et de la mauvaise manière. Qui se liera à ceux dont il est mauvais de s'attacher ou qui abandonnera ceux qui sont précieux.

Balzac a dépeint cette société du début XIX jusqu'en ses détails les plus profonds, le livre est long, très long mais n'en reste pas moins complet. On reconnaît des parallèles avec notre société tout en y percevant des distinctions fortes. Les Illusions Perdues porte bien son nom, chaque idéaux vont être brisé à coup de mots, de dettes, d'articles et de redingotes.

Même si cette oeuvre a vieilli, elle reste un gros morceau qui permet de mieux comprendre notre histoire. Pour les moins téméraires, l'adaptation cinématographique reste proche du roman, même si tous les détails des 800 pages ne peuvent être abordés.
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Étrange lecture à la fois indigeste et passionnante ! Suivons Lucien Chardon, vite renommé Lucien de Rubempré à travers Paris, la vie, les illusions, le monde de la presse et le désenchantement. C'est un pilier de la Comédie Humaine parce qu'il y concentre tout ce que l'humain a de plus beau et de plus détestable. C'est le roman de l'échec social mais finalement Lucien ne serait il pas sauvé en étant exclu de ce monde horrible ? A mettre en parallèle avec l'excellent film avec Benjamin Voisin.
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