Voici donc «
La duchesse de Langeais » et «
La fille aux yeux d'or » qui font partie de la trilogie de « l'
histoire des treize ».
Pour comprendre l'aspect de ces deux histoires, il vaut donc commencé par le premier «
Ferragus ». Les « treize » sont donc une société secrète composé seulement d'hommes, chacun d'eux ayant un grand pouvoir « plus qu'un roi » cite
Balzac dans «
La fille aux yeux d'or ». Si un des treize rencontre un problème, les autres vont immédiatement intervenir pour les aider. Chacun de ces hommes ont également une place importante de l'aristocratie parisienne.
Ces deux nouvelles font donc partie de « la comédie humaine » dans la section « études des moeurs » et « Scène de la vie parisienne ». Étant donné que
Balzac se fait historien de son époque avec une analyse très poussée de la société qui l'entoure. Étudiant, cette société comme le ferai un zoologue. Car pour
Balzac le milieu de vie influence la vie des hommes.
Dans un deuxième temps, «
La fille aux yeux d'or » est une étude de la société parisienne. le roman débute donc sur une ouverture d'un portrait de Paris peu valorisant, la comparant ainsi à l'Enfer que l'on peut comparer à
Dante dans sa composition (bien qu'ici il n'y ait que 5 cercles infernaux) : les ouvriers, le monde des affaires, la petite bourgeoisie, la haute bourgeoisie et les artistes. Tandis que s'en suit la présentation d'un digne représentant de la haute bourgeoisie, Henri de Marsay le personnage principal de l'histoire. Un jeune homme aux formes androgyne, des cheveux noirs et des yeux bleus. Cet homme fait évidemment parti des « treize », tout comme le marquis de Ronquerolles qu'il rencontre au jardin des tuileries. Ici l'auteur va dépeindre une comparaison entre les jeunes gens.
Il s'en suit alors la fameuse rencontre avec Paquita Valès, la fameuse fille aux yeux d'or. La représentation de cette femme est inspirée d'un tableau de Delacroix « les femmes d'Alger » où le contraste de la femme orientale s'oppose irrémédiablement aux teints cadavérique des Parisiens, évoqués au début du roman. J'ai alors su prendre au vol une petite subtilité dans ce passage.
Balzac dans cette nouvelle, fait beaucoup de référence aux couleurs (comme un tableau) souvent le rouge, le blanc et l'or reviennent à la surface. Au début du roman, l'or fait référence à un péché, à un plaisir que les Parisiens ne peuvent s'empêcher d'obtenir. Puis un peu loin, lors de la fameuse scène du boudoir, la couleur de l'or est évoquée en tant que « passion ». Les yeux de Paquita font donc penser à un plaisir au-delà de ce que l'homme au quotidien puisse connaître. N'est-il donc pas normal de voir que ce péché fait sombrer cette relation ?
Au départ, Paquita semble plutôt une femme intimidé par un homme, mais le renversement de situation est très vite changé par sa façon de faire venir Henri à elle. C'est toujours elle qui décide des jours de leur rendez-vous. Elle prend alors le pouvoir sur de Marsay, elle se fait plus viril tandis que lui se fait féminin. Surtout avec la fameuse scène de travestissement et le fameux cri de Paquita « mariquita » qui signifie au sens commun d'une insulte homophobe. Suite à ce passage, de Marsay désire se venger de la jeune femme. La fin sombre alors dans la tragédie pure semblable à des tragédiens latins.
Balzac utilise d'ailleurs divers procédés stylistique pour créer un texte « tragique », avec la « catharsis » qui est la purification des passions qui joue sur l'horreur et la pitié, le monologue de la marquise de San-Réal qui sert de « furor » donc l'état de fureur qui sert à commettre un meurtre (le scelus nefaste), et l'état final qui est donc ici "horrifié". le personnage se sent donc coupable de son acte. Que ce soit la marquise ou de Marsay.
Balzac a donc suivi le « plan » tragique de
Sénèque. La perte de cet « amour absolu » fait des deux amants, des personnages qui ne connaîtront plus jamais l'amour. En effet, de Marsay se consacrera à la politique et finira premier ministre. Tandis que la marquise consacrera son amour
à Dieu. Ce texte est donc digne des pièces de théâtre antique ou même dans la lignée de
Corneille par les personnages coupables-innocents.
Passons maintenant à «
La Duchesse de Langeais ». le début de l'histoire est donc « in medias res » (méthode qui consiste à placer le lecteur au milieu de l'action), avec la recherche de la duchesse par le général Montriveau. (Petite note, Montriveau fait également parti des « treize ») La partie suivante se passe de nouveau à Paris, où
Balzac dépeint de nouveau la société parisienne mais d'un point de vue politique. C'est lors d'un bal que le général et la duchesse vont se rencontrer la première fois, immédiatement Montriveau va tomber sous son charme. D'ailleurs, la duchesse va jouer de sa sensualité, de se beauté pour le rendre éperdument amoureux. Mais comme cette dernière est déjà mariée, elle se refuse toujours à lui, bien que leurs sentiments soient partagés.
Ici l'histoire d'amour est aussi passionnelle et met en avant cet « amour absolu » déjà présent dans «
La fille aux yeux d'or », mais il est question aussi d'obsession et de possession surtout de la part de Montriveau. Où il ira à mettre en place un enlèvement avec l'aide du marquis de Ronquerolles et dans un boudoir sombre à vouloir marquer la Duchesse au fer rouge. Il s'agit de cet amour une lutte constante entre les personnages pour savoir qui aime plus l'autre. Une guerre passionnelle.
Le type du roman se fait un roman gothique de par les lieux sombres, par les marques de violence de Montriveau, il y a aussi un passage qui est aventurier avec le récit de Montriveau en Afrique.
La fin de ce récit se fait aussi tragique que l'histoire précédente. En effet, la duchesse ne pouvant obtenir l'amour de Montriveau décide de devenir carmélite et de n'aimer que dieu, voulant donner l'amour en elle à une figure divine digne de Montriveau. le général se rend donc en Espagne pour l'enlever, mais seulement il ne récupéra que son corps. Ce dernier étant possessif à souhait, il affirmera qu'elle lui appartiendra toujours.
Ces deux oeuvres sont des petites merveilles, même si j'ai préféré «
La fille aux yeux d'or » pour une tragédie bien plus poussé que pour «
La duchesse de Langeais ». L'univers mystérieux que
Balzac a créé autour des « treize » me donne envie d'en découvrir un peu plus sur ses hommes de pouvoirs.
Balzac est un auteur qui structure merveilleusement bien ses récits, chaque mot est donc à une place très précise, presque chirurgicale. Vraiment une écriture merveilleuse que je n'ai rien à redire là-dessus. J'ai hâte de me pencher sur d'autres oeuvres de ce grand auteur !
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