Comme souvent avec
Balzac, l'anamnèse de ce texte, afin qu'il n'arrive à sa forme définitive est un véritable parcours du combattant. Il serait fastidieux de narrer toutes les éditions, rééditions en tout ou en partie, les modelages, la rajouts et les retraits. Bref il semblerait que l'édition de Furnes soit la dernière mouture et le titre définitif. Même si les personnages changent de nom au fil des humeurs de l'auteur (et de ses ventes car ne l'oublions pas l'homme de lettres était aussi un homme d'argent).
I - Premières fautes
Julie de Chastillon épouse, en 1813, le fringant colonel Victor d'Aiglemont. Un an suffit pour écoeurer Julie du mariage. Elle prend en horreur le devoir conjugal. Un bel anglais fait un peu pencher son coeur mais ce dernier paiera de sa vie l'honneur de Julie.
II - Souffrances inconnues
Entre la petite rivière du Loing et la Seine, s'étend une vaste plaine bordée par la forêt de Fontainebleau, par les villes de Moret, de Nemours et de Montereau.
Une jeune femme, célèbre à Paris par sa grâce, par sa figure, par son esprit, et dont la position sociale, dont la fortune étaient en harmonie avec sa haute célébrité, vint, au grand étonnement du petit village, situé à un mille environ de Saint-Lange, s'y établir vers la fin de l'année 1820. Les fermiers et
les paysans n'avaient point vu de maîtres au château depuis un temps immémorial.
Le curé de village viendra souvent écouter cette dame, elle est marquise et pleure un amour perdu.
III - A trente ans
La marquise d'Aiglemont a quitté sa retraite pour rejoindre Paris. Elle véhicule sa légende quoique personne n'en sache vraiment le fin mot. Mais les rumeurs sont ainsi faîtes, moins elles s'alimentent plus elles grossissent. Un certain Charles de VANDENESSE convoite ses faveurs
IV - LE DOIGT DE DIEU
Construction identique au second chapitre. le narrateur observe une scène dans un parc. Un homme et une femme ainsi que deux enfants.
"Ils entrelacèrent leurs bras avec une si joyeuse promptitude, et se rapprochèrent avec une si merveilleuse entente de mouvement, que, tout à eux-mêmes, ils ne s'aperçurent point de ma présence. Mais un autre enfant, mécontent, boudeur, et qui leur tournait le dos, me jeta des regards empreints d'une expression saisissante." sic
V - LES DEUX RENCONTRES
Le marquis ruiné est parti derrière les océan refaire fortune. Sur le chemin du retour, fortune faite, son bateau se fait attaquer par un brick corsaire.
VI - LA VIEILLESSE D'UNE MÈRE COUPABLE
Le temps à fait son oeuvre, seule la marquise et Moïna, devenue comtesse, sont encore en vie. Moïna durant les longues absences de son jeune époux est sujette aux avances d'un jeune homme... le monde est petit, cet homme se nomme comte Alfred de Vandenesse.
Qu'en penser.
Balzac signe le premier "vrai" roman de
la comédie humaine. Un oeuvre avec une fin moralisatrice. La vie de la marquise est digne des grandes épopées. Elle traverse les malheurs avec une cadence effrénée.
L'oeuvre eut un succès considérable. Presque deux siècles plus tard il faut bien-sûr se replonger dans le contexte mais n'est ce pas le but recherché du lecteur... vivre une autre vie ?
Datation
Mariage de Julie en 1813. elle a vingt ans. Une séquence du livre se déroule dans son enfance soit aux alentours de 1805. Fin du roman dans les années 1833.
Personnages du récit.
– Marquise Julie d'AIGLEMONT : née de Chastillonest. Sous ce nom sont unifiés, dans la version de 1842
– Général marquis Victor d'AIGLEMONT : devenu pair de France grâce à sa femme et malgré sa bêtise
– Gustave d'AIGLEMONT : fils des précédents, deviendra à la mort de son père le second marquis d'Aiglemont.
– Moïna d'AIGLEMONT : soeur du précédent, en réalité fille de Charles de Vandenesse, deviendra Mme de Saint-Héréen et la maîtresse d'Alfred de Vandenesse (son demi-frère).
– Mme FIRMIANI : héroïne du roman du même nom
– Mme de SÉRIZY : elle reprend en 1837 (édition Werdet) le rôle du personnage d'abord nommé Mme de Roulay.
– Comte puis marquis Charles de VANDENESSE : frère aîné de Félix de Vandenesse. Il est le vrai père de Charles, de Moïna et d'Abel d'Aiglemont.
– Hélène d'AIGLEMONT : fille de Victor et Julie d'Aiglemont
– Comtesse de LISTOMERE-LANDON
– Louisa de WIMPHEN : son amitié avec Julie d'Aiglemont n'est pas sans évoquer celle de Louise de Chaulieu et de Renée de L'Estorade (
Mémoires de deux jeunes mariées).
- Comte Alfred de Vandenesse. Fils légitime de Charles et donc secrèrement le demi-frère de
Moïna.