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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En débutant ce roman De Balzac j'avais une réticence voire une répugnance. le titre sentait trop la dissertation. Je craignais que ce cher Honoré ne se lance dans une analyse de ce qu'était la femme de trente ans au début du XIXe siècle. Balzac était un auteur capable de se lancer dans des raisonnements assez labyrinthiques parfois très difficiles à suivre ; comme si sa machine cérébrale s'emballait et fonctionnait pour son propre compte. Ce qu'on voit particulièrement dans Louis Lambert, Séraphita ou encore dans Béatrix. C'est fascinant, car conduit par une très belle écriture, mais à la longue ça devient épuisant ; surtout pour ceux qui, comme moi, ne sont dotés que d'un cerveau standard.
Eh bien, ce n'est pas ça ! Pas du tout ça ! C'est un roman peuplé de personnages dévorés jusqu'à la moelle par des passions qui les poussent à agir périlleusement. Julie, l'héroïne que l'on suit de ses premiers émois jusqu'à son agonie se débattra pour ne pas trahir son idéal amoureux.

La première partie du roman peut ressembler à un réquisitoire contre les institutions du mariage. Sans détour Julie qualifie de : « prostitution légale » le mariage. Ses débuts d'existence de femme ont été marqués par l'erreur et le malentendu. Elle a cru lier son existence à une sorte de chevalier napoléonien alors qu'il ne s'agissait que d'un bellâtre galonné. Mais lorsqu'elle s'en rend compte c'est trop tard, elle est prisonnière d'une vie qu'elle exècre. Dès lors elle sombrera dans l'aigreur tout en assumant un rôle de mère qu'elle n'avait pas envisagé. Cependant sa vie sera illuminée par la naissance d'un amour vrai, complet et sans concession avec un officier anglais. Cette relation ne se concrétisera pas par une consommation charnelle qui aurait pu en être son aboutissement. Elle ne voulait pas ajouter à la prostitution maritale celle hypocritement tolérée de l'adultère, car l'adultère est une espèce de non-dit qui fait tenir les mariages mal appariés. Stoïquement l'officier britannique accepte sans protester la volonté de sa bien aimée. Malheureusement cet épisode lumineux s'achève tragiquement dans la mort. Il choisit de sacrifier sa vie pour ne pas risquer d'entacher la réputation de Julie. S'ensuit une violente et profonde dépression durant laquelle s'instaurera un dialogue avec un prêtre aux paroles réconfortantes. Mais ce bon curé indique la maternité comme seule issue à cette crise. Cette joute entre Julie et le prêtre est un moment charnière du roman, c'est là que se confrontent les deux points de vue : la recherche d'un absolu et celui de son accommodement aux conventions sociales. Après cet épisode le roman prend une toute autre direction, c'est une rupture brutale, saisissante. On passe même par quelque chose que je n'ai jamais rencontré dans aucun romans De Balzac, à savoir un chapitre où le narrateur et l'auteur se confondent. Balzac assiste à une scène de meurtre, celle d'un garçonnet par sa demi-soeur sur les berges de la Seine. Et dès lors on s'engage dans une aventure épique, avec des poursuites, des blessures, des combats jusqu'à l'apothéose d'un combat naval. On perd complètement Julie au profit de sa fille Hélène qui vit un amour intégral avec un chef pirate. C'est une relation heureuse et épanouie en dehors de tous cadres légaux. le bonheur ne se trouve-t-il pas hors des règles et des lois ?
Toutefois dans le dernier chapitre on retrouve Julie, vieillie, meurtrie par le remords d'avoir échoué dans son rôle de mère, tous ses enfants sont morts. le titre de ce dernier chapitre « vieillesse d'une mère coupable » serait une position De Balzac ? Je ne sais pas.
C'est un roman rythmé et riche de passions brûlantes qui entrent en collision frontale avec les conventions sociales.
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Livre interessant, qui fait beaucoup reflechir,surtout quand on est une jeune fille du meme age que l'heroine au debut du roman! Neanmoins, je m'interroge sur la scene du depart de la fille ainee, Helene (je ne dis pas comment ni pourquoi pour ne pas spoiler) ... on dirait que le style n'est plus le meme, c'etait hache, saccade, et exagere... La fin est surprenante certes, notamment grace a cette scene, et le roman prend une orientation tout a fait inattendue. Pas le meilleur roman De Balzac, selon moi, mais contient de bonnes reflexions sur la femme et ses passions.
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oeuvre écrite en 1832...une très belle écriture.
Balzac décrit avec perfection et profondeur l'âme féminine.
"Chaque age crée une nouvelle femme " ...Balzac saisit la métamorphose de la femme ...
Livre émouvant ...
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Un roman assez court et très inégal, composé de six tableaux dont le cinquième n'est vraiment pas à la hauteur des autres et, surtout, des trois premiers, qui sont une des peintures parmi les plus fines jamais réalisées par Balzac sur la condition féminine, l'insatisfaction sexuelle, l'échec conjugal et, plus largement, l'institution du mariage (qui, à l'époque, enlevait tous ses droits à la femme). Au point où j'en suis de la Comédie humaine, je ne vois guère pour le moment que le Lys dans la vallée et Honorine qui, sur ces thèmes précis, soient aussi subtils et achevés. Les femmes des années 1830-40, comme le rapporta Sainte-Beuve (contemporain habituellement très critique De Balzac), ne s'y trompèrent d'ailleurs pas et reconnurent dans ce roman, dans lequel Balzac adopte avec beaucoup de délicatesse le point de vue de la femme, un remarquable plaidoyer en leur faveur. (À noter également qu'une quinzaine d'années plus tard, Gustave Flaubert traitera du même thème avec le génialissime Madame Bovary, auquel il donnera le sous-titre « Moeurs de province » en hommage à Balzac.)

Hélas, il y a ce cinquième chapitre (« Les deux rencontres »), dans lequel Balzac entraîne son lecteur dans une histoire aussi rocambolesque qu'invraisemblable (avec des pirates !), une histoire dont il reconnaîtra lui-même en 1843 (un an après l'édition définitive) qu'elle dépare complètement le roman : « Entraîné par la rapidité de l'impression, j'ai maintenu une oeuvre indigne de cette oeuvre [le fameux cinquième chapitre], qui est à remplacer en entier, à remplacer par autre chose, je l'ai vu. Mais il fallait paraître, et je n'ai pas eu le temps de refaire ce mélodrame indigne de moi. »

Mon conseil aux bibliophiles : Achetez La Femme de trente ans malgré ce fichu cinquième chapitre ! D'une part, ce « chef d'oeuvre définitivement abîmé » (dixit Ferdinand Brunetière, Histoire de la littérature française, 1905) n'en reste pas moins l'un des tous premiers plaidoyers féministes du XIXe siècle (dans lequel l'auteur entend « faire penser » son lecteur sur la condition de la femme et, au-delà, sur tout le système social), un plaidoyer d'autant plus nécessaire que la Révolution n'a finalement pas apporté grand-chose aux femmes en termes d'émancipation ; d'autre part, ce bouquin peut se trouver sans trop de problèmes dans le commerce pour à peine 1 €. Bref, même si vous n'en aimez vraiment que les trois premiers chapitres (les chapitres 4 et 6 ne sont toutefois pas si mal que ça), je vous assure que vous en aurez très largement pour votre argent.
Quant aux étranges créatures qui peuvent se passer de l'objet livre, elles pourront toujours le lire ou le télécharger gratuitement sur Wikisource (ou sur deux ou trois autres sites).
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Ouvrage se faisant le porte parole d'une classe sociale trop souvent dénigrée et maintenue dans le silence et l'ignorance.
Les femmes et leurs sentiments dans un siècle de guerres et d'inventions.
Julie, héroïne de ce roman portera les bonheurs et douleurs de ces femmes de son temps, trop souvent obligées de taire leurs déceptions et attentes de coeur.
A découvrir dans sa modernité et son actualité.
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J'ai beaucoup apprécié ce roman. L'univers et l'écriture De Balzac m'était inconnue jusqu'à présent, je le découvre avec ce titre " La femme des trente ans " que sa lecture m'a faite éprouvé tellement d'émotions jusqu'à ce que je finisse en larmes vers la fin.
Cela dit une certaine lenteur peut être ressentie au milieu de l'oeuvre, j'imagine que cela est du à son coté classique dont je n'ai pas trop l'habitude..En tous cas une très bonne lecture qui me pousse à lire plus De Balzac..
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pour connaître Balzac autrement que comme un auteur purement réaliste. il trouve en effet des accents romantiques pour parler de cette jeune fille déçue par son mariage avec un mari brutal, peu intelligent et préoccupé par sa seule carrière militaire. Dépressive, puis amoureuse passionnée, elle va perdre son premier amant platonique. Elle aura un fils de son second amant, qu'elle perdra aussi dans des circonstances tragiques. Dans ses vieux jours, il ne lui restera plus qu'une fille, Moira, gâtée, apparemment condamnée à connaitre les mêmes déceptions qu'elle, quoique froide avec sa mère. une histoire qui se veut exemplaire des destins féminins du 19e siècle
C'est le destin de la première fille, Hélène, qu'on peut retenir (voir le chapitre 5): enfant mise à l'écart par sa mère, qui regrette qu'elle soit la fille du mari légitime et pas de l'homme aimé, la petite fille jalouse a provoqué la mort de son frère, fils adoré car engendré par l'amant! La froideur demeure entre la mère et la fille, si bien que la jeune fille partira avec un homme recherché pour ses crimes, l'accompagnera sur son bateau de pirate, belle histoire qui finira mal...
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Comme souvent avec Balzac, l'anamnèse de ce texte, afin qu'il n'arrive à sa forme définitive est un véritable parcours du combattant. Il serait fastidieux de narrer toutes les éditions, rééditions en tout ou en partie, les modelages, la rajouts et les retraits. Bref il semblerait que l'édition de Furnes soit la dernière mouture et le titre définitif. Même si les personnages changent de nom au fil des humeurs de l'auteur (et de ses ventes car ne l'oublions pas l'homme de lettres était aussi un homme d'argent).

I - Premières fautes
Julie de Chastillon épouse, en 1813, le fringant colonel Victor d'Aiglemont. Un an suffit pour écoeurer Julie du mariage. Elle prend en horreur le devoir conjugal. Un bel anglais fait un peu pencher son coeur mais ce dernier paiera de sa vie l'honneur de Julie.

II - Souffrances inconnues
Entre la petite rivière du Loing et la Seine, s'étend une vaste plaine bordée par la forêt de Fontainebleau, par les villes de Moret, de Nemours et de Montereau.
Une jeune femme, célèbre à Paris par sa grâce, par sa figure, par son esprit, et dont la position sociale, dont la fortune étaient en harmonie avec sa haute célébrité, vint, au grand étonnement du petit village, situé à un mille environ de Saint-Lange, s'y établir vers la fin de l'année 1820. Les fermiers et les paysans n'avaient point vu de maîtres au château depuis un temps immémorial.
Le curé de village viendra souvent écouter cette dame, elle est marquise et pleure un amour perdu.

III - A trente ans
La marquise d'Aiglemont a quitté sa retraite pour rejoindre Paris. Elle véhicule sa légende quoique personne n'en sache vraiment le fin mot. Mais les rumeurs sont ainsi faîtes, moins elles s'alimentent plus elles grossissent. Un certain Charles de VANDENESSE convoite ses faveurs


IV - LE DOIGT DE DIEU
Construction identique au second chapitre. le narrateur observe une scène dans un parc. Un homme et une femme ainsi que deux enfants.
"Ils entrelacèrent leurs bras avec une si joyeuse promptitude, et se rapprochèrent avec une si merveilleuse entente de mouvement, que, tout à eux-mêmes, ils ne s'aperçurent point de ma présence. Mais un autre enfant, mécontent, boudeur, et qui leur tournait le dos, me jeta des regards empreints d'une expression saisissante." sic

V - LES DEUX RENCONTRES
Le marquis ruiné est parti derrière les océan refaire fortune. Sur le chemin du retour, fortune faite, son bateau se fait attaquer par un brick corsaire.


VI - LA VIEILLESSE D'UNE MÈRE COUPABLE
Le temps à fait son oeuvre, seule la marquise et Moïna, devenue comtesse, sont encore en vie. Moïna durant les longues absences de son jeune époux est sujette aux avances d'un jeune homme... le monde est petit, cet homme se nomme comte Alfred de Vandenesse.


Qu'en penser. Balzac signe le premier "vrai" roman de la comédie humaine. Un oeuvre avec une fin moralisatrice. La vie de la marquise est digne des grandes épopées. Elle traverse les malheurs avec une cadence effrénée.
L'oeuvre eut un succès considérable. Presque deux siècles plus tard il faut bien-sûr se replonger dans le contexte mais n'est ce pas le but recherché du lecteur... vivre une autre vie ?

Datation
Mariage de Julie en 1813. elle a vingt ans. Une séquence du livre se déroule dans son enfance soit aux alentours de 1805. Fin du roman dans les années 1833.

Personnages du récit.

– Marquise Julie d'AIGLEMONT : née de Chastillonest. Sous ce nom sont unifiés, dans la version de 1842

– Général marquis Victor d'AIGLEMONT : devenu pair de France grâce à sa femme et malgré sa bêtise

– Gustave d'AIGLEMONT : fils des précédents, deviendra à la mort de son père le second marquis d'Aiglemont.

– Moïna d'AIGLEMONT : soeur du précédent, en réalité fille de Charles de Vandenesse, deviendra Mme de Saint-Héréen et la maîtresse d'Alfred de Vandenesse (son demi-frère).

– Mme FIRMIANI : héroïne du roman du même nom

– Mme de SÉRIZY : elle reprend en 1837 (édition Werdet) le rôle du personnage d'abord nommé Mme de Roulay.

– Comte puis marquis Charles de VANDENESSE : frère aîné de Félix de Vandenesse. Il est le vrai père de Charles, de Moïna et d'Abel d'Aiglemont.

– Hélène d'AIGLEMONT : fille de Victor et Julie d'Aiglemont

– Comtesse de LISTOMERE-LANDON

– Louisa de WIMPHEN : son amitié avec Julie d'Aiglemont n'est pas sans évoquer celle de Louise de Chaulieu et de Renée de L'Estorade (Mémoires de deux jeunes mariées).

- Comte Alfred de Vandenesse. Fils légitime de Charles et donc secrèrement le demi-frère de
Moïna.


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Un des livres phares De Balzac;un des piliers de la litterrature du milieu du 19e siecle.Un roman splendide une description superbe de l'heroine avec un vrai portrait de la societe du milieu du 19e siecle.Incontournable
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Pas le plus connu des romans De Balzac, mais je me souviens que c'est l'un des livres qui m'a donné le goût de la lecture quand j'étais adolescente...
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