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3,48

sur 532 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
1936. Dans le cadre majestueux des Adirondacks, une réserve naturelle préservée aux seuls bénéfices de riches new-yorkais, le célèbre peintre Jordan Groves, invité à une petite fête donnée par un éminent neurochirurgien, rencontre la fille de ce dernier, la troublante et énigmatique Vanessa Cole.
La beauté sulfureuse, l'aura de mystère et d'indécence qui émane de la jeune femme, ne tardent pas dérouter l'artiste.
Bien que rejetant ce monde de privilégiés auquel elle appartient, le peintre «gauchisant », marié et père de deux enfants, se sent irrésistiblement attiré par celle dont les tumultes sentimentaux et les excès en tout genre font régulièrement la Une des journaux à scandale.
Les déboires matrimoniaux de Jordan et la mort prématurée du père de Vanessa vont bientôt précipiter leurs existences dans les tourments du doute, de la folie et du mensonge tandis qu'en écho à leurs univers vacillants, résonnent de part le monde les premiers coups de tonnerre annonçant la Seconde Guerre Mondiale.

Il y a du Fitzgerald dans ce beau roman, il y a de l'Hemingway, il y a cette influence des grands auteurs américains qui ont marqué l'Entre-deux Guerre et dont Russell Banks peut se flatter d'être le digne héritier.
Il fallait tout le talent de l'auteur d' « American Darling » et de « Pourfendeur de nuages » pour réussir à envoûter son lecteur tout en mettant en scène des personnages comblant par la fascination qu'ils inspirent leur manque manifeste de sympathie.
Vanessa Cole, sorte de Zelda Fitzgerald névrosée et hautaine, pathétique « pauvre » petite fille riche ; Jordan Groves, artiste imbu de lui-même, petit Hemingway séducteur, vaniteux, égocentrique et macho ; deux personnages qu'on ne sait si l'on doit les aimer ou les détester et pourtant, la magie opère irrésistiblement…Comme deux aimants aux pôles opposés s'attirent inéluctablement, ces ceux-là créent une alchimie captivante que vient renforcer la maîtrise narrative d'un auteur qui ne signe peut-être pas ici son meilleur texte mais réussit néanmoins à nous ouvrir un horizon où la majesté du cadre naturel scelle à jamais l'insignifiance des individus.

Et là, dans l'environnement imposant de la Réserve où règnent en majesté les forêts et les lacs, l'humaine tragédie va se jouer irrémédiablement, les destins se croiser, les vies se faire et se défaire dans la beauté ensorcelante des grands espaces.
Là aussi, la splendeur de la nature renforce encore la petitesse des hommes interprétant leur dérisoire comédie humaine.
Et ces vies qui basculent sont à l'image même de ce monde qui sombre, la déroute de ces existences devenant le signal du déséquilibre mondial dans l'imminence de la guerre.
Et puis, figée dans l'éternité, à la fois témoin et rempart de la folie des hommes, la Réserve des Adirondacks, nature sauvage et grandiose, affiche imperturbablement sa beauté immuable et sacrée…
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Dans ce roman américain il y a un milieu naturel à perte de vue- les lacs des Adirondacks- et des gens fortunés qui régissent cet endroit privé qu'on appelle La Réserve. Pour troubler la vie tranquille de ceux -ci prenez un artiste à succès, communiste de surcroît, qui lâche parfois ses chiens sur le terrain de golf de ces nantis, se promène en hydravion, et se laisserait bien séduire par la sulfureuse Vanessa, une mondaine que ses parents couvent, peut-être complètement dingue.
Banks n'insiste pas trop sur la lutte des classes à l'oeuvre dans cette réserve même s'il distille de temps en temps quelques exemples d'injustices, il concentre davantage son récit sur les deux personnages Jordan l'artiste et Vanessa la séductrice.
Cette histoire apparaît pourtant bien convenue, avec les thèmes de l'infidélité de l'un ou de l'autre qui sont développés à longueur de pages, avant que n'intervienne un événement tragique en lien avec la folie supposée de Vanessa. le récit prend enfin son envol vers les trois quarts du roman...
J'ai trouvé ce livre fourre-tout. Sans dessein précis. Alors j'ai pioché un peu de-ci de-là pour trouver un peu mon compte: la guerre d'Espagne un peu abordée, l'enfance de Vanessa et les cent dernières pages sur le dénouement de l'intrigue.
Avis mitigé mais Russell Banks a, je crois, écrit beaucoup mieux.
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De Russel Banks, je n'avais lu que de beaux lendemains, ce terrible roman sur un accident de bus d'enfants. J'avais beaucoup aimé. C'est la couverture qui m'a d'abord attiré vers La réserve , et puis je me suis dis, tiens Banks, allons-y.



La contexte historique du roman, la période un peu avant la seconde guerre mondiale, m'a toujours beaucoup intéressé. L'univers décrit est bien détaillé, certains personnages tels que Jordan Groves sont fouillés, mais somme toute l'ambiance est un peu superficielle et l'intrigue centrale un peu terne. Et puis, cet homme qui ne peut s'empêcher de se frotter à toutes sortes de femmes et qui est horrifié quand on lui fait la même chose, c'est très puéril et ça m'a un peu énervé... Peut-être est-ce aussi cet univers très bourgeois, détaché des réalités qui a contribué à cet énervement... Je ne sais pas ...


Bref j'ai un avis mitigé sur ce livre.


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Les lacs des Adirondacks, une réserve superbe où les autochtones vivent avec la nature mais des riches y ont de magnifiques chalets et les emploient.
Le heurt terrible entre les authentiques et le poids des lourds secrets que l'on cache et qui un jour explose. Décalage entre les riches névrosés et le bon sens sensible et vrai. Superbe analyse romancée
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Juillet 1936, au cours d'une soirée, le peintre Jordan Groves rencontre Vanessa Cole, dans le chalet de ces parents situé dans un parc privé "la Réserve", en bordure d'un lac des Adirondacks. le peintre est séduit par la jeune femme névrosée et imprévisible. Jordan, par ailleurs marié à Alicia et père de deux enfants Bear et Wolf, va se retrouver embarqué dans un drame dont il ne peut imaginer les conséquences.
Petite déception avec le dernier Russell Bankd dont j'avais beaucoup apprécié d'autres romans. Certe, ces talents de conteurs et de descriptons sont toujours bien là, mais je n'ai jamais réussi à être en empathie avec les personnages qui me semble superficiels et peu sympathiques. Seul le personnage de Vanessa Cole m'a paru intéressant. mais certaines scènes sont absolument sans intérêt
et certaines pages sont interminables. Dommage car Banks m'avait jusqu'alors
passionné. Malgré tout trois étoiles pour le style et la beauté des paysages décrits.
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Voila un livre que l'on peut laisser glisser discrètement derrière son Canapé.

Comment s'attacher à ces personnages à la personnalité convenue qui vivent dans le luxe, dans une réserve sauvage et le cadre majestueux des Adirondacks qui apparait au fil des pages comme un lieu totalement privé au bénéfice de quelques privilégiés dont l'unique dessein est de s'enrichir encore un peu plus.
En effet :
un artiste talentueux, Jordan Groves un peu incompris et bien sûr très séduisant mais aussi coléreux,
un garde de la réserve, Hubert professionnel (comme de la St ...) excellent chasseur amoureux de la nature et bien sûr fidèle en amour et honnète,
un Docteur Cole richissime prêt à tout, même à lobotiser sa fille pour la gloire,
Vanessa Cole une fille sublime, folle un peu, bien sûr fragile mais amoureuse de tout ce qui passe...

Il y avait pourtant quelques ingrédients intéressants avec Vanessa, mais si sage finalement au tempérament si peu sauvage, comment peut-on même croire à son internement, elle est comme d'autres filles de ce monde là, frivole et alors !

L'histoire d'amour est mélo au possible:"puis leurs corps séparés perdirent peu à peu leurs frontières et se fondirent en un troisième corps"
Tout cela est un peu culcul.

Il y avait sans doute mieux à construire une trame plus sordide avec ce Docteur Cole prêt à tout pour pavaner,
On pouvait s'attendre à l'effondrement de la réserve par exemple, suite aux malversations des uns et des autres juste suggérées par l'auteur.
Avec un peu de guerre d'Espagne et de Zeppelins on saupoudre de quelques frayeurs un texte qui faire sourire, distrayant certes, sans doute alimentaire, mais qui manque d'âme.
On est loin de Beaux Lendemains ou de Américan Darling

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Après avoir lu et apprécié « Lointain souvenir de la peau » et « de beaux lendemains », j'ai choisi à la bibliothèque ce livre de Russel Banks. J'en attendais peut être trop, ayant été charmée par le style et les deux précédentes histoires. J'ai donc été un petit peu déçue par ce roman qui, sans mauvais jeu de mots, a été un peu long à décoller. Sans mauvais jeu de mots parce qu'un des personnages principaux, Jordan, est pilote d'un hydravion !

1936, Aux Etats-Unis – Jordan Groves est marié à Alicia, avec qui il élève deux enfants. Il vit avec sa famille dans la « réserve » des Adirondacks (un cadre fabuleux bien retranscrit où se côtoient des familles de la haute bourgeoisie avec de petits propriétaires terriens ruinés par la récession). Jordan essaie de résister au charme de la vénéneuse Vanessa Cole, inquiétante et manipulatrice, à la fois victime et bourreau.

Je n'ai que moyennement adhéré à l'histoire mais le contexte historique m'a paru très bien rendu. Les Etats- Unis en pleine récession dans les années trente, les gens au chômage, les rumeurs de guerre en Europe, la montée du nazisme et la guerre en Espagne qui, elle fait rage, m'ont beaucoup intéressée. En particulier le zeppelin que l'on retrouve tout au long du roman.

En conclusion : j'ai été un peu déçue sans savoir si cela tient dans le livre en lui-même ou dans mes attentes trop élevées.

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Lien : http://lajumentverte.wordpre..
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Je tiens Russell Banks pour un très grand écrivain, depuis que j'ai lu de beaux lendemains, Trailer Park et American Darling. Son nom, la couverture, très belle, la quatrième de couverture, très alléchante, m'ont fait m'emparer de la réserve à la bibliothèque tout récemment ! Si ce préambule vous laisse croire que j'ai été un peu déçue, vous avez raison. Cette histoire de passion(s) amoureuse(s), dans le décor des Adirondacks en 1936, m‘a laissée sur ma faim. Certes, il n'y a rien à redire au style, à la psychologie des personnages et à la beauté des décors, mais tout ce que j'aurais aimé voir développé dans ce roman est laissé un peu à l'écart de ce qui fait l'essentiel du livre : les tourments amoureux de quatre personnages, habitants plutôt nantis de cette belle région montagneuse. La guerre d'Espagne, l'évocation des amis Hemingway, John Dos Passos, le vol du dirigeable Hindenburg, les recherches des médecins pour « soigner » la folie et même le travail de l'artiste restent marginaux… J'ai eu l'impression d'une histoire contemporaine, transposée dans les années 30 pour faire plus exotique ! Il semblerait que cela soit en partie le cas, d'après une interview de Russell Banks que j'ai pu lire et que je vous joins plus bas.
Quoiqu'il en soit, la lecture est agréable et même assez prenante, pourquoi ne pas céder à ses attraits pour vous faire vous-même votre opinion ?
Lien : http://lettres-expres.over-b..
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C'est le premier livre de Russel Banks que je lis et je n'ai pas été emballée bien que le début m'aie semblé prometteur... mais globalement j'ai trouvé que les personnages manquaient de profondeur et que l'histoire était un peu décousue... bref, pas convaincue !
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LA RÉSERVE de RUSSELL BANKS
Dans les Adirondacks, en bordure d'un lac, il y a une réserve protégée habitée par de riches privilégiés. Jordan, un peintre célèbre et riche passe un soir pour expertiser des tableaux chez l'un de ces happy few, et va rencontrer Vanessa, jeune et jolie jeune femme. le père de Vanessa meurt subitement et les événements vont s'accélérer brutalement. Dans ce petit paradis, on va découvrir l'envers du décor apparent.
Je ne vais pas dévoiler l'intrigue mais j'avoue que je n'ai pas retrouvé le Banks que j'aime tout en finesse d'analyse psychologique. Restent de beaux paysages mais, hélas en ce qui me concerne, une accumulation de poncifs et de lieux communs qui m'ont progressivement lassés. Les lieux enchanteurs habités par des riches qui ne les méritent pas et le ( très riche) artiste ( qui se déplace en hydravion)marié à une fille de la haute bourgeoisie, qui a besoin de tromper sa femme ( pour l'inspiration ?) qui crache sur la fortune des autres, Banks a fait beaucoup mieux, peut-être est il plus à l'aise avec la classe moyenne qu'avec les hyper riches.
Heureusement ce n'était, pour moi, qu'un accident, je viens de finir Lointain souvenir de peau qui m'a largement réconcilié avec Banks.
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