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Pierre Furlan (Traducteur)
EAN : 9782742719013
416 pages
Actes Sud (09/10/1998)
3.76/5   172 notes
Résumé :
Sur un terrain situé dans le nord du New Hampshire, au bord d'un lac, une douzaine de caravanes sont louées à l'année par des personnes dont c'est l'habitation principale. En treize nouvelles, Russell Banks s'empare des fragments de vie des résidents de ce trailerpark et porte sur l'Amérique blanche populaire le regard plein d'humour qu'on lui connaît. Le talent et la chaleur avec lesquels il les relate, en amateur consommé de la tragicomédie humaine, donnent à ces ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Un parc à mobil-homes dans le New-Hampshire près de Catamount, petite ville ouvrière, une région au climat rigoureux, où sont venu échoir des amputés de la vie. En effet les habitants de ces douze caravanes - dont dix seulement sont occupées, l'une étant restée vide à la suite d'un suicide - sont des divorcés, des veufs, des solitaires, des femmes seules avec enfants, une jeune infirmière noire et son frère, un étudiant hippie accro à la marijuana qu'il deale, ayant repéré des plants sauvages derrière les caravanes, un vieux capitaine. le seul à attendre avec impatience l'arrivée de l'hiver est le vieux pêcheur, Merle, pour installer sa caravane sur le lac gelé et pêcher pendant des mois, seul sur la glace, se nourrissant de poisson et de whisky...

Puis il y a Flora, un peu fêlée, la dame aux cochons d'Inde, qui les laisse se reproduire dans sa petite caravane...mais jusqu'à quand ? Et les histoires d'amour stériles, les drames conjugaux, les malheurs de ceux qui n'ont pas grand-chose et qui perdent tout.
Et Marcelle la gérante, qui a élevé seule ses quatre fils, brisée par la mort de son fils aîné ; Merle qui a eu des enfants de tant de femmes que c'est comme si il n'en avait pas eu.
La misère morale côtoie ici la misère économique, tous vivent de peu, certains travaillent pour survivre, quelques rayons de soleil, un peu d'entraide les aident à continuer. Jusqu'au jour où l'un d'entre eux gagne à la loterie...D'abord une petite somme qu'il partage généreusement, puis une grosse somme. Ce qui va déclencher une forme d'hystérie collective...

Ce roman sous forme de nouvelles consacrées à chacun des habitants illustre bien à la fois la solitude de chacun et les liens qu'il entretient avec les autres, ces liens de voisinage qui ne sont pas réellement choisis, liens crées par l'isolement, la pauvreté, l'impossibilité de sortir de l'impasse dans laquelle ils sont arrivés.
Et une véritable rage va s'emparer d'eux lorsqu'une grosse somme d'argent - la possibilité d'un changement de vie - va se présenter et être ignorée, voir méprisée par l'heureux gagnant...

Une illustration sans concession de la condition humaine qui n'est pas dénuée d'un certain humour...mais reste malgré tout très pessimiste !
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Ce roman est celui d'une petite ville du nord des Etats-Unis, en particulier celui des habitants d'un parc de mobiles home, certains très pauvres, d'autres un peu moins.
La langue est sobre, le style fluide.
Les histoires s'imbriquent les unes dans les autres, qu'elles soient triviales, tristes ou dramatiques.
A un moment donné, j'ai trouvé ces récits un peu fouillis, mais je me suis vite replongée dans ce roman réaliste et passionnant sur l'Amérique profonde.
Les paysages sont magnifiquement rendus, surtout lors de la saison hivernale.
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Trailer Park est comme une pièce de théâtre en 13 scènes : 13 nouvelles dont les actions s'entremêlent. le décor est un terrain de caravanes sur les bords d'un lac, près d'une petite ville des Etats Unis.
12 caravanes aux habitants disparates. Entre autres : un étudiant qui fume de la marijuana et fait du taï-chi, une infirmière de couleur et son frère, une veuve et sa fille dépressive, une retraitée de l'armée un peu toquée, un Capitaine rigide, un comptable névrosé...mon préféré est Merle, charpentier à la retraite et passionné de pêche sous la glace. Ils se croisent, s'entraident, s'espionnent.
Je découvre Russell Banks sur les conseils d'un ami, et je suis vraiment reconnaissante pour cet excellent conseil : ce roman, choisit au hasard parmi sa bibliographie, m'a beaucoup plu. Je l'ai dévoré. L'écriture de l'auteur est vraiment agréable. Sa façon de nous raconter la vie de ses personnages est troublante de justesse, de pertinence. Qu'il parle d'une femme qui a élevé seule ses enfants, d'un jeune écolo ou d'un homme désespéré, Russell Banks "tape juste".
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Dire qu'il a fallu attendre qu'il disparaisse pour que je me décide à découvrir le monde des paumés de Russell Banks !
Un recueil de nouvelles pour une première approche, ça permet de cerner le personnage. D'autant plus qu'il y a un thème commun aux 12 histoires, elles se passent toutes dans un parc de caravanes, ou lotissement de bungalows, puisque les résidents y sont à demeure.
C'est donc un roman composé de nouvelles, ce qui m'a rappelé "Les crimes de l'accordéon" d'Annie Proulx, "La nuit sous le pont de pierre" de Léo Perutz et "Les pâturages du ciel" de John Steinbeck.

La première nouvelle est la plus longue, et celle qui présente l'ensemble des personnages qui seront détaillés chacun dans les autres histoires. Des jeunes marginaux, des solitaires aigris, des plus âgés exclus de la société et la gérante, elle-même blessée de la vie et qui doit composer avec tout ce petit monde.
C'est cette misère sociale qui est décrite, où la solitude de chacun n'est pas compensée par les liens de voisinage pas vraiment choisis. Quand l'isolement côtoie la pauvreté, l'entraide n'est pas toujours de mise dans ce microcosme hétéroclite.
Et la chance de l'un d'entre eux n'empêchera pas la révolte des autres.
Les paysages du nord du New Hampshire sont bien rendus, et allègent l'atmosphère pesante de la situation.
Russell Banks ne critique pas, il décrit. Et de magnifique façon.
Une mention particulière pour la dernière nouvelle, mais je ne vous en dis pas plus, je vous la laisse découvrir.
N'hésitez pas à entrer dans son monde, pour ma part, je vais en reprendre d'autres pépites.
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Il y a une multitude de raisons pour qu'un train déraille, mais une seule cause suffit. Pour les êtres humains, c'est impossible de prévoir : on a beau énumérer la somme de leurs déboires, on ne saura jamais pourquoi, ils vont prendre une direction qu'on n'avait absolument pas entrevue. D'un coup. C'est ce que nous fait toucher du doigt Russel Banks à travers tous ces personnages qui ploient sous le poids du malheur et de la misère et avec des histoires qu'on pourrait croire tracées d'avance, mais c'est sans compter sur l'essence de la condition humaine, cette liberté qui les amène souvent à leur insu, à déchirer la page où leurs destins semblaient vouloir s'inscrire.
Il faut prolonger sa lecture jusqu'au coeur du livre pour le comprendre.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
En fait, on aurait pu dire la même chose de tous les habitants du terrain à caravanes. Il est généralement vrai que les gens qui vivent dans ces parcs sont tout seuls au centre de leur vie. Il s'agit de veufs et de veuves, de divorcées et de célibataires, de militaires à la retraite, d'un Noir dans une collectivité blanche, d'une Noire dans la même situation, d'un revendeur de drogue, d'un enfant esseulé issu d'un foyer brisé, d'un ivrogne, d'un homosexuel dans une société hétérosexuelle - et tous, hommes, femmes, adultes et enfants, sont fondamentalement seuls au monde. Quand on partage le centre de sa vie avec quelqu'un d'autre, on crée une troisième personne qui n'est ni soi ni la personne à qui on est attaché. Il n'y avait pas de tierce personne de ce type résident au terrain à caravanes Granite State.
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- Eh bien, moi je crois, dit Doreen en finissant sa bière et en se levant pour partir, que cette Flora Pease, là-bas, va créer des problèmes. Je vous préviens, Marcelle. Vous avez fait une grosse erreur en l'acceptant dans le parc. Vous verrez que j'ai raison.
- No-on. Elle est inoffensive. Un peu givrée, c'est tout. On est tous un peu givrés, si on y réfléchit. Il y en a juste qui savent mieux le cacher que d'autres, c'est tout.
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Il est difficile de connaître, de la vie d'une personne, davantage que ce qu'elle vous autorise à savoir ; et même cela, peu de gens le connaissent entièrement. Il y a ce que vous pouvez voir de la personne en question et ce qu'elle vous dit, deux éléments qu'elle peut assez facilement maîtriser. Mais à part ça, ce que vous finissez par tenir pour vrai à son sujet - qui elle est, qui elle a été, qui elle sera -, sort tout droit de votre imagination.
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Quand vous aimez quelqu'un pendant des années , vous perdez la notion de ce à quoi il ressemble pour le reste du monde.Puis un jour, même si c'est douloureux,vous écartez cette personne de vous et brusquement vous la voyez comme un étranger la voit. Mais parce que vous savez sur elle bien davantage que ce qu'un étranger pourra jamais savoir , vous prenez peur pour elle , de la même façcon que vous auriez eu peur pour vous-même si vous découvriez en vous - comme vous le voyez en elle - que vous n'êtes pas tout à fait comme il faut , que vous n'êtes pas vraiment adapté à la place que le monde a essayé de vous faire.
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Il est généralement vrai que les gens qui vivent dans ces parcs sont tout seul au centre de leur vie. Il s'agit de veufs et de veuves, de divorcées et de célibataires, de militaire à la retraite, d'un Noir dans une collectivité blanche, d'une Noire dans la même situation, d'un revendeur de drogue, d'un enfant esseulé, issu d'un foyer brisé, d'un ivrogne, d'un homosexuel dans une société hétérosexuelle- et tous, homme, femme, adulte et enfant, sont fondamentalement seuls au monde. Quand on partage le centre de sa vie avec quelqu'un d'autre. On crée une troisième personne qui n'est ni soi ni la personne à qui on s'est attaché. Il n'y avait pas de tierce personne de ce type résidant au terrain à caravanes Granite State.
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Vidéo de Russell Banks
Russel Banks est mort le 8 janvier 2023. Cet écrivain, très apprécié en France, était un ardent critique des dérives de l'Amérique contemporaine. "Le Royaume enchanté", son dernier roman vient de paraître aux éditions Actes Sud dans une traduction de Pierre Furlan.
Nos deux critiques littéraires l'ont lu et vous en parle.
#critique #litterature #russellbanks
__________ Livres, films, jeux vidéo, spectacles : nos critiques passent au crible les dernières sorties culturelles par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrosjQHaDUfeIvpobt1n0rGe&si=ReFxnhThn6_inAcG une émission à podcaster aussi par ici https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
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