Carambolla, tome 1 : Sang noir

Club N°50 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
------------------------------------

Histoire intéressante et brillamment illustrée.

Mention spéciale sur le travail des couleurs entre le rouge et le noir et gris.

Hâte de lire la suite !

Samuel
------------------------------------

Graphiquement, cette BD est du grand ART.

Le scénario n'est pas en reste, j'attends vivement la suite.

Aaricia
------------------------------------

Très beau avec un scénario bien ficelé !

Gwen
------------------------------------

Lien : https://mediatheque.lannion...

J'ai reçu cette bande dessinnée dans le cadre d'une opération Masse Critique Privilégiée et je suis ravie de la découverte ! Merci à Babelio et aux Editions Soleil (dont j'aime beaucoup les publications !)

Carambolla est une île imaginaire peuplée d'êtres humains et d'abyssaux, issus des eaux... L'aristocratie y affame le peuple de travailleurs pêcheurs et jouit des fruits de leur labeur. La nature est présentée en tant qu'entité sacrée, exploitée et mise à mal par des humains avides de pouvoir et de richesse.

Barbara Baraldi et Tanzillo nous proposent un univers riche, entre médiéval fantastique, mythologie marine et steampunk. Les illustrations sont très belles, envoûtantes et très peu colorées. Les écrits sont de qualité, ponctués de longs textes de la mystérieuse Gardienne, intégrés comme des extraits d'un grimoire ésotérique.
La fin du volume est abrupte, mais cela augure de belles perspectives pour la suite et donne envie de prolonger l'expérience !

L'arbre sacré est le coeur palpitant de l'île Carambola. Il est protégé par la nuit des temps par une prêtresse qui en distribuait les fruits pour soigner, donner du réconfort et pour inspirer le peuple. Elle était vénérée en tant qu'interprète de la déesse. Cette dernière s'est tue et le roi en a alors profité pour prendre le contrôle sur les fruits sacrés, interdisant le peuple d'en consommer mais également en les privant du fruit de leur labeur. Majoritairement pêcheurs, ils n'ont droit qu'aux restes mis en vente aux enchères, les plus belles pièces étant pour l'aristocratie. Face à cela, le cercle de la désobéissance fait face. Ce dernier est mené par Guei Rose, une jeune femme pleine de ressources qui va faire la connaissance d'un étrange garçon muet qui n'a aucun souvenir de son passé… 

Le nom d'Emiliano Tanzillo qui avait excellé en dessinant  “Le chevalier au Dragon” m'a attiré vers cet album. C'est différent mais tout aussi magnifique dans ce premier volume de Carambola. Les couleurs choisies avec des tons de gris et des nuances de rouge accentuent le côté sombre de l'histoire. le récit est quant à lui composé de plusieurs chapitres séparés par des passages du livre de la gardienne. Des manuscrits qui sont bien nécessaires pour bien tout comprendre car le récit est dense et complexe. Il y a plusieurs niveaux de lecture : murmures, chansons et le récit en lui-même. Il m'a fallu relire une seconde fois pour bien tout saisir car il y a également de multiples intrigues. Les personnages sont détaillés, charismatiques et mystérieux ce qui accentue la crédibilité de cette première partie que j'ai vraiment aimé. 

Avant-propos
Ai-je craqué uniquement face à la couverture et à l'aperçu de quelques illustrations intérieures en voyant passer cette bande dessinée ? Oui. L'ai-je lu sans avoir lu la 4ème de couverture ? Oui. L'ai-je adoré, comme pressenti ? Oui.
En ce qui concerne les bandes dessinées, il faut que j'accroche dans un premier temps au style des illustrations. Trop souvent je me fais avoir en aimant la couverture pour découvrir que ce n'est pas lae même illustrateurice pour l'intérieur. Ici, pas de mauvaise surprise de ce côté : Emiliano Tanzillo est aux commandes de A à Z, de l'idée au scénario, en passant par le dessin et les couleurs. Aussi vous retrouverez la même qualité d'illustration de la couverture dans l'ensemble de l'ouvrage. Côté scénario, Emiliano Tanzillo a collaboré avec Barbara Baraldi, qui a également écrit le texte du "Livre de la Gardienne" qui découpe le récit.
.
Introduction
Dès la couverture et les premières pages, le graphisme d'Emiliano Tanzillo m'a complètement happée. Malgré la palette restreinte de teintes, ses dessins fourmillent de détails et de nuances, aussi visuellement, j'ai plongé dans cet univers inconnu, comme l'on plonge dans un roman de fantasy. Inconnu car je n'avais pas lu le synopsis avant de découvrir la bande dessinée, et aussi parce que je ne connaissais pas encore le travail d'Emiliano Tanzillo.
D'emblée, la mer est présente : les vagues et les rochers, les bateaux, les personnages qui portent des chapeaux-coquillages. Nous accostons à Carambolla avec un mystérieux naufragé, qui va avoir pour compagnon un axolotl-l'hermite. C'est un étranger qui est muet et découvre l'île en proie à une révolution. En effet, Carambolla est gouvernée par un tyran qui se réserve le meilleur de la pêche au détriment du peuple. Autrefois, l'harmonie régnait avec la nature. Aujourd'hui, les abyssaux, êtres humanoïdes-marins, sont traités comme des esclaves, et le roi Uthman s'est approprié la plus précieuse ressource de l'île : les fruits roses de l'arbre Sacré.
.
Plusieurs points de vue
Les points de vue de plusieurs personnages s'entremêlent, ce qui au fil des pages peint une vision d'ensemble de l'univers et de l'intrigue. Marec, le naufragé, est témoin du lancement de la révolution, le mouvement des Désobéissants et rencontre Guei Rose qui fait partie de cette milice. Marec est muet, et semble amnésique ; le regard qu'il porte sur ce qui l'entoure est pénétrant et, inconsciemment, il sait où aller. Il demeure nimbé de mystères, pratiquant une magie singulière et armé d'étoiles de mer et autres accessoires.
Guei Rose va, sans le savoir au début, le mener vers sa destinée. Pourtant, dans l'air, une prophétie résonne : l'éveil de la Dormeuse, le Sang Noir. Un cataclysme va-t-il se produire ? En parallèle, le personnage de l'abyssal Mag dénonce le traitement des abyssaux par les hommes. Au palais, June, la nièce du roi Uthman a des visions et tente de faire entendre raison au roi sur ses actes. le roi Uthman possède lui aussi des secrets, le sien étant sous clef dans les profondeurs du palais… Les fruits roses de l'arbre Sacré lui sont exclusivement réservés, mais contrôle-t-il réellement la situation ? Tout ce monde est ramifié aux racines de l'arbre Sacré, arbre anthropomorphe gardé par une sorcière.
.
Procédé narratif atypique
L'intrigue est découpée en 3 parties, chacune ponctuée par un texte issu du "Livre de la Gardienne" qui, alors qu'aucune successeuse n'est désignée, brave l'interdit en transmettant autrement qu'oralement la connaissance en prenant la plume. Ces écrits relient le récit en apportant des éléments capitaux : l'arbre Sacré désignant un successeur roturier, trahison, prise de pouvoir, fin de l'harmonie avec la nature…
Le procédé narratif se veut donc atypique et pour ma part je l'ai grandement apprécié. Non linéaire, le récit ne donne pas toutes les clefs, ce qui m'a pleinement immergée dans les pages, découvrant les nuances de l'univers, regroupant les informations. Les illustrations participent à la narration, et c'est là un magnifique talent ! Quant aux bulles, les dialogues se croisent avec les vers d'un barde.
.
Merveilleuse composition
L'univers, tant visuel que narratif, déploie un pan onirique, ponctué de magie, d'émerveillement, alors que l'île de Carambolla est sous le joug d'un tyran et qu'une terrible prophétie gronde. Emiliano Tanzillo compose à merveille, jusqu'aux teintes utilisées, gris sépia, noir et incarnat. Ces nuances participent à la matière de l'histoire : roche et mer, fruits de l'arbre Sacré, conférant un écueil entre les hommes et la facette mythologique.
.
Non manichéen
Au-delà de cela, les thèmes du rapport à la nature, aux animaux, l'écologie imprègnent le récit. L'histoire peut paraître manichéenne, mais c'est sans compter sur la douceur de Marec, l'empathie de Mag l'abyssal, la reconnaissance de June, le poids du pêché chez le roi Uthman, l'ouverture d'esprit de Guei Rose.
.
Un format généreux
Pour ne rien gâcher aux qualités de l'ouvrage, ce dernier est présenté dans un grand format épais (23,8 x 32,4), avec un découpage soigné pour les différentes parties.
.
En bref : Emiliano Tanzillo et Barbara Baraldi nous offrent avec Sang Noir, le premier tome de Carambolla, une bande dessinée de haute qualité ! le récit non linéaire n'offre pas toutes les clefs, à nous, lecteurices, de nous immerger dans l'univers de l'île de Carambolla pour regrouper les informations et les détails. Emiliano Tanzillo distille un talent brut tant dans la composition que les nuances de couleur, offrant des visuels participant à la narration autant qu'à l'univers onirique et merveilleux. Gris sépia, noir et incarnat donnent de la matière, rappelant la roche, l'eau ou la magie avec la teinte des fruits de l'arbre Sacré.
Plusieurs points de vue s'entremêlent en une large vision d'ensemble qui balaie les thématiques comme les enjeux. L'histoire peut paraître manichéenne, mais c'est sans compter sur les nuances instillées !
Onirisme, fantasy, magie, rapport aux animaux et à la nature, écologie, mythologie, trahison, prise de pouvoir, pour ne citer qu'eux, se côtoient dans ce riche récit au format généreux.
Ne vous en privez pas !
Lien : http://maude-elyther.over-bl..

Entrer dans Carambolla, c'est entrer dans un monde onirique ! Ce premier tome ne dévoile pas toutes les clefs d'emblée : il faut donc accepter de ne pas tout comprendre de l'intrigue qui se noue progressivement sous nos yeux. C'est donc à la fois frustrant mais terriblement intrigant pour nous lectrices et lecteurs !

Un jeune homme sans nom, sans histoire, sans mémoire échoue sur l'île de Carambolla, près d'un crustacé qui le suivra durant toute l'aventure. Une fois réveillé, il rencontre Mag un abyssal chargé de porter des jarres de poisson à la vente aux enchères de Carambolla.
Une mystérieuse jeune femme Guei Rose perturbe cette même vente aux enchères en incitant les habitants à désobéir et à se rebeller contre l'ordre établi.
Lors d'une cérémonie de purification, June entre en rébellion contre son oncle le roi Uthman qu'elle accuse de piller les ressources de l'arbre sacré, ce que feu son père, le roi Josias, n'aurait jamais fait !
Le roi Uthman quant à lui cache un sombre secret dans les entrailles de son palais.
Enfin, la vieille gardienne de Carambolla nous annonce qu'une prophétie va se réaliser, que l'élu arrive et que le sommeil de la dormeuse sera bientôt interrompu.

Le scénario prend place progressivement dans une île où les humains cohabitent avec des créatures vivantes issues du monde animal et végétal. On est donc dans un entre deux très original : terre/mer, être naturel/surnaturel, humain/animal, réalité/mythologie.

Petite originalité : la bd est divisée en trois chapitres. Au début de chaque chapitre, sont introduits sur une page et sous format vieux grimoire des écrits de la Gardienne, ce qui permet d'en apprendre plus sur le passé de l'île et sur certains des protagonistes !

Il y a de belles réflexions sur l'écologie, l'environnement, la nature et la quête du pouvoir.

Le dessin fantastique très réussi fourmille de détails : une deuxième relecture est nécessaire tant l'univers graphique est riche ! La mise en couleur sépia avec des touches de rouge renforce le côté étrange de l'histoire.

Le soin apporté à la couverture est vraiment remarquable : jeu de clair obscur, représentation des personnages clefs et texture granuleuse.

Ce tome 1 se finissant sur un enlèvement, j'ai hâte de lire la suite ! Vivement le tome 2 !