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4,06

sur 305 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Suite à une catastrophe nucléaire causée par les guerres diverses, la Terre est devenue hostile et pratiquement inhabitable. Un nouveau pouvoir est apparu, l'ordre Chrétien basé sur un fanatisme religieux dirigé d'une main de fer par le Pape Urbain IX. Conscient de l'environnement planétaire néfaste pour toutes formes de vie, ils sillonnent l'espace afin de découvrir un Havre de paix et d'y installer des colonies.
Ils arrivent à trouver une planète ayant à peu de chose près le même éco-système que la planète bleue mais se font massacrer par des autochtones hostiles. Ils décident quelques années plus tard de revenir sur cette planète en y mettant les moyens. En effet, ils construisent un vaisseau immense appelé le "St Michel" pouvant accueillir à son bord 1 million de pèlerins déterminés à laver l'affront du 1er voyage. Cette expédition pour la caste catholique y est d'autant plus importante qu'ils auraient découverts apparemment le véritable Tombeau du Christ...
Les intrigues de ce 1er Tome transitent entièrement dans le vaisseau, le trajet demandant quelques années. Il y met en scène plusieurs personnages de toute classe sociale tels que les hauts dirigeants religieux, les militaires ou les techniciens. Dans l'absolu nous suivons surtout un héros principal qui se nomme Tancrède de Tarente, fils de noble et lieutenant militaire aguerri sur-entrainé ayant comme statut celui de " méta-guerrier ". Ce personnage quoiqu'un peu trop stéréotypé à mon goût est attachant notamment par l'humilité et l'assurance qu'il dégage et sa foi loin d'être inébranlable. Il va enquêter sur une série de meurtres étranges qui ont touché le proche d'un ami. Un homme habillé d'une bure noire appelé " le Foudroyeur " tue tout ceux qui ont la malchance de le croiser. Ses investigations vont lui procurer évidemment beaucoup d'ennuis de la part des hauts pouvoir en place et remettre en cause sa foi envers ses croyances.
Le 2ème personnage important de cette histoire est un informaticien qui a pour fonction de gérer le bon fonctionnement du vaisseau par l'intermédiaire du cerveau du St Michel. Il va prendre part malgré lui à une organisation militante critiquant le pouvoir en place et découvrir des vérités surprenantes et inquiétantes..
Dans l'ensemble ce roman est très facile à lire bénéficiant d'un style assez épuré. On a l'impression de suivre une bonne série B à la télé. le coté SF est très accessible même pour les néophytes et l'univers est cohérent.
L'enquête en elle même est agréable à suivre avec des rebondissements parfois un peu téléphonés. Pour un 1er roman, l'auteur a réussi pour moi le principal, nous accrocher à l'histoire en nous donnant l'envie d'aller toujours plus loin. Difficile il faut l'avouer de lâcher le bouquin. Je trouve juste un peu dommage que les personnages manquent un peu de caractère ( difficile de rivaliser à ce niveau avec Simmons, Martin ou encore Abercrombie...) mais cela n'enlève en rien au plaisir de la lecture.
Je vais continuer en tout cas avec le tome 2 car François Baranger a fait en sorte de ne pas nous livrer toutes les vérités à la fin du tome 1 et beaucoup de questions restent en suspens.
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Pour l'amateur de SF que je suis, ce premier volume de Dominium Mundi est vraiment une claque!
Les croisades transposées dans un univers futuriste, rien que cette phrase fait rêver! Imaginez un vaisseau spatial immense envoyé depuis la Terre pour libérer le tombeau du Christ, découvert sur Akya du Centaure.
La plus belle réussite du François Baranger ici est de nous plonger dans une intrigue de cours et une lutte de pouvoir digne du Moyen Age, avec ces titres (duc, comte...), le tout dans un univers futuriste. C'est là ce qui est vraiment surprenant dans ces livres, on se croirait vraiment au Moyen Age, si il n'y avait pas les Méchas Percherons et les armes hyper sophistiquées!

Bref un renouveau de la SF qui m'a réellement surpris, un mélange détonnat et qui fonctionne à merveille!

2 tomes que je conseille à tout bon lecteur de SF, ou aux néophytes!
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Transposer les croisades dans un futur lointain, mélanger space-opéra, cyberpunk, guerre de religion et aventure humaine, tel est le défi réussi de ce roman en deux volumes.
Il ne s'agit pas de grande littérature mais le lecteur se laisse prendre au pièce de ce récit plein de rebondissements.
A la fois féodal et futuriste, l'histoire nous entraine dans une croisade pour reconquérir le tombeau du Christ situé sur une planète lointaine. Malgré quelques lenteurs, surtout dans le livre 2, ce roman épais se lit très vite et vous fait passer un agréable moment.
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Après la Guerre d'Une Heure et le grand Chaos qui l'a suivie, la Terre en 2202 n'est plus qu'en partie habitable. Ce qu'il reste de l'Europe est gouverné par Urbain IX, pape et chef tout-puissant de l'Empire Chrétien Moderne. Calqué sur le mode de vie médiéval, le Dominium Mundi veut s'implanter sur d'autres planètes pour compenser le manque d'espace vital. C'est au cours d'une de ses opérations dite d'ensemencement sur Alpha du Centaure que les colons ont découvert le tombeau du Christ. Mais les missionnaires, en voulant s'emparer de ce lieu sacré, ont déclenché la colère du peuple autochtone, les redoutables Atamides, et tous ont été massacrés. Urbain décide alors de lancer une croisade et ils sont nombreux les volontaires à vouloir y participer. Forts de leur foi et de leur expérience, les soldats se bousculent pour aller terrasser les Atamides et conquérir le tombeau du Christ. Plus circonspects, les inermes sont contraints de participer au voyage, enrôlés de force pour leurs compétences dans les secteurs de pointe et traités avec mépris par les militaires de carrière. C'est ainsi qu'un million d'hommes et de femmes embarquent sur le Saint-Michel, gigantesque vaisseau spatial, citadelle flottante à la pointe de la technologie du XXIIIè siècle. Parmi eux, Tancrède de Tarente, méta-guerrier, né pour combattre, part, la joie au coeur, auréolé de ses succès sur les champs de bataille quand Albéric Villejust, génie de l'informatique, embarque à reculons, persuadé qu'il ne reverra jamais ni le Terre, ni les siens. Pour tous, le voyage va être très très long malgré les mois d'endormissement artificiel, l'entraînement intensif et tous les efforts fournis pour rendre la vie à bord agréable.


Bien que solidement ancré dans l'univers SF, Dominium Mundi réussit l'exploit d'être aussi un roman sentimental et un thriller. Forces militaires, religieuses et politiques se lient ou se combattent pour un but final qui, s'il est clairement annoncé au départ, pourrait être tout autre. le pouvoir cacherait-il de sombres secrets connus des seuls initiés ? Les soldats, les inermes, les volontaires et ceux qui n'ont pas eu le choix seraient-ils trompés sr les véritables motivations du pape et de ses sbires ? le mystère rôde et avec lui de folles rumeurs concernant un tueur doté d'étranges pouvoirs. A bord, face à la soldatesque prête à en découdre avec d'inhumains autochtones, les inermes organisent la résistance, bien décidés, sinon à faire entendre leur voix, au moins à faire capoter le projet, pendant que les décideurs complotent.
Bien que ce premier tome soit un huis-clos où l'action se déroule uniquement à bord du Saint-Michel, il ne manque pas de dynamisme. La tension est à son comble, on tremble pour les gentils, on déteste les méchants et on attend avec angoisse que soient révélées les véritables raisons qui ont motivé cette mission. Dans cet univers très masculin, les femmes ne sont que des figurantes. Théocratie oblige, elles n'ont bien sûr pas accès au pouvoir, mais dans l'armée, elles peuvent tenir un rang élevé dans certains régiments, dont celui des amazones. La rencontre entre Tancrède et une de ces amazones est d'ailleurs au coeur de l'histoire d'amour passionné quoique contrarié qui apporte la note sentimentale du roman.
Bref, il y en a pour tous les goûts dans ce pavé captivant qui a le mérite de pouvoir être lu même par les lecteurs hermétiques à la SF. Les adeptes du genre lui trouveront sans doute des défauts mais pourquoi bouder une lecture divertissante, facile et addictive... ? Un coup de coeur inattendu.
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2204. Suite au massacre des colons d'Akya du Centaure, Urbain IX lance un appel général. Tous les engagés volontaires pour rejoindre la croisade seront les bienvenus. C'est un million d'hommes qui embarquent dans le Saint-Michel. S'il y a des militaires de carrière comme Tancrède ou Liétaud, d'autres sont des criminels en puissance. Quant à ceux qui ne sont pas volontaires, comme Albéric, ils sont traités comme des chiens. Pendant 18 mois, ces hommes et ces femmes vont devoir vivre ensemble. Et le meilleur, comme le pire peut arriver...

Pour ceux qui sont habitués aux bandes dessinées, le nom de François Baranger ne devrait pas être inconnu. Il a sorti chez Albin Michel, les deux tomes de Freaks Agency. Mais son principal travail reste dans le domaine du jeu-vidéo et du cinéma. Il y tient les postes d'illustrateur, concept artist et directeur artistique. Déjà, on peut comprendre l'attrait de cette fort belle couverture. Sur son site, on peut trouver l'autre version (que je préfère) et l'ex-libris qui montre Tancrède de Tarente. Tancrède de Tarente, ce nom vous dit quelque chose ? Si vous êtes du côté des arts, La Jerusalem Délivrée de le Tasse ou Tancrède de Voltaire ne vous sont pas inconnus. Dernièrement, c'est Ugo Bellagamba qui emporta le personnage dans Tancrède, une Uchronie. Quant aux musiciens, on peut citer Monteverdi et Rossini qui en firent des opéras. Les historiens nommeront les croisades puisque Tancrède participa à la première des missions et s'avère être un personnage historique.

Qu'est Dominium Mundi dans tout cela ? Selon l'auteur, c'est une relecture de la Jérusalem Délivrée. A lire les premières lignes,.... LA suite sur le blog
Lien : http://temps-de-livres.over-..
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"Dominium Mundi" est pour moi un excellent space opera. Plutôt addictif, je suis réellement resté scotché au livre, tournant les pages de manière compulsive et réalisant que le roman offrait plus qu'un simple roman d'aventure. Les réflexions soulevées et le texte travaillé de l'auteur en font un roman des plus agréables.
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Chronique complète sur le blog
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Le résumé :

En 2202, alors que l'humanité est revenue à la féodalité, le pape Urbain IX, instaurateur de l'Empire Chrétien Moderne (ECM), envoi un vaisseau colonisateur sur la planète Akya du Centaure. Les nouveaux arrivants y découvrent un peuple, les Atamides, qui s'avère détenir le tombeau du Christ. Voulant le « délivrer » de ces indigènes, les colonisateurs sont massacrés. le pape instigue alors une croisade pour venir au secours du Saint-Sépulcre. Deux ans plus tard, un million d'hommes et de femmes embarquent sur le Saint-Michel, pour un voyage de près d'un an et demi.

Durant ce périple, une étrange chose rode dans les couloirs du vaisseau, foudroyant littéralement les personnes qui croisent son chemin, les laissant carbonisées…

Ce premier tome suit les croisés durant le voyage, de l'embarquement à l'atterrissage.


Mon avis :

François Baranger, l'auteur, a passé 10 ans de sa vie à rédiger Dominium Mundi, et ça se sent (du moins pour ce premier tome) ! C'est un véritable coup de coeur pour moi ! J'ai pris un grand plaisir à lire ce livre, sans un moment d'ennui ! Et c'est important de le noter, puisque le bouquin fait quand même 600 pages !

L'histoire s'inspire sur certains points du poème épique du Tasse, La Jérusalem délivré, écrit au XVIe siècle, qui reprend lui-même des éléments de la Première Croisade, au XIe siècle. D'où la présence de personnages historiques, revisités à la mode XXIIIe siècle (Godefroi de Bouillon, Hugues de Vermandois, Pierre l'Ermite, Tancrède de Tarente, Raymond de Saint-Gilles, etc.). Je reprends toutefois l'avertissement de l'auteur, « ce roman n'est nullement une transposition futuriste de la première croisade et de ses protagonistes. Il faut plutôt y voir une sorte de relecture personnelle de l'Histoire, assise sur le constat à la fois évident et quelque peu déprimant, que l'histoire se répète inlassablement, y compris – et surtout – dans ses aspects les plus négatifs ».

La société décrite dans le roman est donc revenue à un mode de vie médiéval occidental, ce qui implique un retour en force de la religion chrétienne, qui est imposée à tous. On y suit des personnages influents, d'autres qui suivent sans vraiment se poser de questions, certains qui doutent, d'autres qui sèment carrément le trouble dans cet ordre chrétien.

Parallèlement, l'humanité a énormément développé la technologie ; les hommes peuvent se connecter psychiquement à l'infocosme, un monde virtuel où des données circulent ; ils ont des armes ultra-modernes ; ils peuvent être soignés grâce à une reconstruction cellulaire (nanochirurgie), etc.

Concernant le vaisseau, c'est une véritable ville spatiale, composée de plusieurs niveaux, possédant des bars, des hôpitaux, des églises, et même des parcs. Les saisons y sont également recrées, avec différentes météos.

A son bord, on croise des « inermes » (des enrôlés de force), qui sont considérés comme des traitres à l'ECM, des comtes, des prélats pontificaux, des « Amazones » (la seule unité de femmes autorisées à partir en Croisade). On assiste à des luttes de pouvoirs, des intrigues.

L'aspect religieux est très présent, mais il n'est pas du tout dérangeant ; ce n'est en aucun cas un éloge de la chrétienté.

L'univers est certes dense, il y a un certain nombre de personnages, mais on s'y retrouve très vite et facilement, en étant happé par l'histoire (c'est en tout cas mon avis ;-) )

Pour terminer, un mot sur la première de couverture : ça en jette ! Elle a été réalisée par François Baranger lui-même, qui est un dessinateur/illustrateur de génie. Il vous suffit de taper son nom dans Google Image pour vous rendre compte de son travail.

Je n'y connais encore pas grand-chose en livres de Science-Fiction, mais j'ai véritablement adoré celui-ci, dont la lecture est très fluide, et j'ai hâte de pouvoir me plonger dans le second tome, qui fait tout de même 800 pages !
Lien : http://lapauselitteraireetcr..
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2202. Né des cendres d'une conflagration planétaire, l'Empire Chrétien Moderne règne sur une Terre ravagée et irradiée. Urbain IX, pape tout puissant et restaurateur du Dominium Mundi, y gouverne d'une main de fer ses peuples revenus à un mode de vie médiéval. Sous son impulsion, un vaisseau colonisateur est envoyé vers une planète d'Alpha du Centaure, dans l'espoir d'y trouver de nouveaux territoires pour l'humanité. Lorsque les passagers l'abordent, ils ont la surprise d'y découvrir un peuple, les Atamides. le choc est grand. Mais ce n'est rien en comparaison d'une découverte encore plus bouleversante : le véritable tombeau du Christ ! Guidés par leur foi inébranlable, les missionnaires tentent de s'en emparer, en vain. Les indigènes les massacrent. Sur Terre, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Deux ans plus tard Urbain IX achève d'armer un gigantesque vaisseau, le St-Michel, capable d'abriter un million d'hommes. Pour Tancrède de Tarente, le Méta-guerrier héros des champs de bataille, et Albéric Villejust, le génie de l'Infocosme enrôlé de force,débutera une croisade sanglante vers une nouvelle Jérusalem… Les événements feront-ils bégayer l'Histoire ?

Comme je suis faible ou sotte (rayer la mention inutile), j'ai succombé à cet ouvrage paru aux éditions Critic. Partant du principe que j'ai rarement été déçue par un ouvrage Critic je me suis jetée à l'eau (ou dans l'alpha du centaure). de plus j'avais demandé à Thomas Geha de me choisir un livre dans ma Pal, presque sans surprise il avait choisi Dominium Mundi. Entre temps, j'ai également rencontré l'auteur, j'aurais évidement voulu avoir lu le livre avant de le rencontrer mais le planning était chaud. Finalement, Dominium Mundi aura été ma lecture de vacances de Noël.
Mais voilà, je vais pas vous faire une tartine d'une parce que j'ai pris aucune note durant ma lecture ( je sais c'est pas bien), et qu'en plus je me décide seulement maintenant à le chroniquer et cela un mois après ma lecture. En plus j'ai jamais été une pro de la tartine et j'ai jamais eu l'intention de le devenir ^^ Alors oui le livre fait 600 pages, et aurait peut-être mérité un peu plus d'entrée en matière de ma part, seulement j'ai pas envie, parce que le livre est bon et que je ne suis pas enclin à vous argumenter quoi que ce soit pour vous convaincre ! C'est très très bon !! Epicétou

En un mot comme en cent, François Baranger nous offre un excellent premier roman, à mon humble niveau de simple lectrice, occasionnelle du genre Space opera.
la suite sur le blog ...
Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
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Dominium Mundi est le premier roman de François Baranger. Il est surtout connu à la base pour son travail d'illustrateur, première chose que voit le lecteur, car il a lui-même réalisé la couverture du roman.

Avec ce premier roman, il s'attaque à une grosse partie. Résolument SF, son univers propose une Terre ravagée par un cataclysme que les hommes ont déclenché, ce qui a provoqué un retour à une féodalité pure et dure et surtout l'expansion hégémonique de la religion chrétienne.
Le Pape est alors un personnage tout puissant, et les cours du monde encore peuplé, de vastes arènes où les courtisans font assaut de flatteries et de jeux de pouvoir.

Parallèlement, l'espace est en voie de colonisation, et c'est là tout le propos du roman. En effet, une délégation a été attaquée sur une planète lointaine où la vie est possible. Les indigènes auraient massacré tout le contingent de colons et la soldatesque. Pour le Pape, c'est une déclaration de guerre.
Deux ans plus tard, on achève d'armer le St Michel, gigantesque bâtiment qui peut contenir 1 millions d'âmes et les emmener à l'autre bout de l'univers pour asséner l'évangile à coup de blasters.
Au sein de la tourmente, le destin va réunir le Méta-guerrier Tancrède de Tarente, noble et Templier, et Albéric Villejust, un enrôlé de force, génie de l'Infocosme.

Le roman est un petit pavé de plus de 600 pages, premier volume d'un diptyque et je remercie Babelio et Masse Critique de m'avoir permis de le découvrir.
François Baranger entraîne son lecteur dans le futur dès les premières pages et le laisse pantelant à la fin, avide de connaître la suite de cette histoire palpitante.
Tel un maître, il brosse par petites touches son univers, en dévoilant un peu plus à chaque passage, mais pas assez pour avoir dès le début son idée et une vision d'ensemble. du coup, il tient son lecteur en haleine, curieux de savoir le pourquoi du comment de telle situation. Bien qu'un peu lent à démarrer, le roman trouve rapidement son rythme de croisière et ne laisse aucun répit à la lecture, enchaînant les questionnements, les situations délicates, les événements et les découvertes. du moment que le lecteur embarque, il ne peut qu'aller au bout de l'aventure. Impossible de lâcher avant la fin.

L'univers féodal est bien tenu, et les avancées technologiques telles que l'Infocosme suffisamment crédibles pour qu'on se demande quand il sera possible réellement d'accéder à cette technologie. A côté de ça, les références constantes à la première croisade tant dans les faits que les personnages sont autant d'éléments dont la présence pourrait alourdir l'ouvrage mais qui au contraire lui confèrent une unité certaine. L'auteur n'est pas tombé dans le piège de la parodie ou du plagiat et se sort de cette réinterprétation historique avec panache. Il dit d'ailleurs lui-même en fin d'ouvrage qu'il faut voir dans cette histoire "une sorte de relecture personnelle de l'Histoire, assise sur le constat à la fois évident et quelque peu déprimant, que l'histoire se répète inlassablement, y compris - et surtout - dans ses aspects les plus négatifs".

Outre la réutilisation de noms et de lieux liés à la Première Croisade, il utilise aussi, et c'est son inspiration principale, le poème épique La Jérusalem délivrée, poème du XVIème siècle de Torquato Tasso, dit Le Tasse. Il s'agit d'un récit reprenant les événement liés à cette croisade, mais avec assez peu d'exactitude historique, semblerait-il. "A la manière dont Homère immortalise la guerre de Troie dans l'Illiade", précise Baranger.

Reste que le roman forme un tout extrêmement cohérent et plaisant à lire. Je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec le film Mission, de Roland Joffé (1986) dont la thématique me semble assez proche pour tout ce qui concerne la manière dont l'Eglise préconise d'agir face aux païens et le fanatisme qui en découle.

En bref, pour un coup d'essai, c'est un coup de maître. Et un coup de coeur pour moi. Chapeau bas, monsieur Baranger. A découvrir absolument !
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Une fois n'est pas coutume, je vais m'attarder sur la couverture (je l'ai mise en grand format pour que vous puissiez bien la voir). Je n'ai pas l'habitude de me fier à une couverture pour choisir un livre, mais quand vous voyez une si belle couverture et que vous apprenez que c'est l'auteur du livre qui l'a réalisé, ça donne déjà très envie de l'acheter !

Mais passons au roman lui-même. Dominium Mundi est un livre qui relève un pari difficile : lier un voyage spatial, une société néo-médiévale (je sais ce mot n'existe pas), une croisade et rendre ça intéressant pour le lecteur.

Pari difficile, mais relevé avec brio dans cette première partie où l'on découvre cette société néo-médiévale née des ruines de la guerre d'Une Heure et qui a choisi de se former autour de valeurs chrétiennes que l'on peut supposer rassurantes. L'Empire Chrétien Moderne était né, composé de royaumes, de duchés et de comtés, le tout régenté d'une main toute-puissante par le pape Urbain IX. On observe donc une société hybride, où la technologie guérit les blessures de guerre et permet d'aller sur de lointaines planètes tout en interdisant de guérir la stérilité et où ne pas s'engager pour la croisade est un acte de trahison.

Comme dans la première croisade, l'objectif est ici de délivrer le tombeau de Christ, qui serait situé sur la lointaine planète d'Akya du Centaure. Un vaisseau est donc apprêté pour amener l'armée sainte jusqu'à destination : le Saint-Michel.

Mais contrairement à ce que veut faire croire la propagande papale, tout n'est pas si clair, et entre le manque d'informations sur la planète à conquérir ou bien les véritables motivations à faire cette croisade, les personnages peuvent se prendre à douter. Or dans ce monde où douter du pape équivaut à douter de Dieu, et où le manque de foi entraîne un châtiment pire que la mort, la critique et le libre-arbitre ne sont pas envisageables. Une évocation glaçante du concept de l'éternel retour, qui nous rappelle que dans la marche de l'Histoire, le progrès n'est jamais linéaire.

Ce premier tome nous narre le long voyage vers Akya du Centaure en nous présentant cet univers et ses personnages. On passe ainsi des soldats volontaires et enthousiastes aux enrôlés de force, des dirigeants de la croisade aux écuyers. L'auteur réussit ici la performance de nous livrer toute une galerie de personnages aux caractères assez divers et de leur donner des personnalités à l'image de l'intrigue, toutes en nuances.

Faites comme moi, embarquez dans ce périple et vous ne le regretterez pas. Aucune longueur n'est à déplorer dans ce premier volume très prenant (trop même, j'ai fini de lire ce livre à 6h du matin). Un bien bel hommage à la littérature épique médiévale qui réussit à se détacher de son inspiration d'origine (La Jérusalem délivrée de le Tasse) pour nous proposer un très bon roman de science-fiction dont j'attend la suite (prévue pour mars) avec impatience.
Lien : http://arieste.wordpress.com..
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