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Nous sommes dans le Paris bouillonnant de 1926 : les premiers musiciens noirs américains s'y produisent, Joséphine Baker a conquis la ville, les femmes se font couper les cheveux à la garçonne, les robes raccourcissent, mademoiselle Chanel a ouvert une maison de couture. de luxueuses maisons closes reçoivent des messieurs de la bonne société. La scandaleuse Tamara de Lempicka affiche sa bisexualité et profite de relations douteuses dans les milieux fascistes pour se faire un nom, nous dit Olivier Barde-Cabuçon. Mussolini a pris le pouvoir en Italie. Un petit monsieur moustachu fait parler de lui en Allemagne : il est sorti de prison et a publié Mein Kampf. Trotski s'oppose à Staline et les Russes blancs qui ont échappé à la tourmente sont devenus chauffeurs de taxi ou portiers de boîtes de nuit, et beaucoup complotent. Les Rouges aussi d'ailleurs, qui viennent les assassiner jusque dans la capitale française. Après Dada, les surréalistes jouent les provocateurs, flirtent avec la psychanalyse et s'essaient aux rêves éveillés. Alexandre Santaroga, psychanalyste lui-même, culpabilise après le suicide d'un de ses patients qui appartenait au Cercle des rêveurs éveillés : Gabriel de la Biole vient de se suicider en s'égorgeant (!). Comment en est-il arrivé là ? Santaroga, trop connu pour enquêter lui-même, va demander à Varya, jeune immigrée russe paumée et fauchée, d'infiltrer le cercle. Voilà qui était prometteur !
***
Olivier Barde-Cabuçon quitte le XVIIIe siècle pour explorer le début du XXe. Peut-être vaudrait-il mieux dire qu'il revient à ses premières amours : son deuxième ouvrage (2009) s'intitule le Détective de Freud et explore la même époque, les mêmes lieux, et déjà, le rôle du détective est tenu par un psychanalyste selon le résumé de Babelio. Un peu déçue par le dernier Commissaire aux morts étranges que j'avais lu (Le Moine et le singe-roi), je me suis pourtant laissé tenter par le Cercle des rêveurs éveillés à cause de l'époque, justement. J'en sors carrément désappointée ! La trame de l'enquête est si mince qu'elle en devient difficile à suivre. Les personnages accumulent les clichés, tant physiques que psychologiques. le final typique des « Whodunit » est ici parfaitement invraisemblable, et il laisse certaines questions sans réponse. Les clichés abondent aussi dans l'écriture. Cette enquête sur fond de psychanalyse, de nationalisme et de fascisme s'annonçait pourtant passionnante. Il me semble que la trame et les personnages ne sont finalement qu'un prétexte au développement du fond historique plutôt que l'inverse. C'est de là que viennent mes deux étoiles et demi : je sais maintenant ce que signifie « une bande d‘arditi », d'où vient le nom du fromage la Vache qui rit, et bien des passages de ce fond historique se sont révélés passionnants. Quel dommage que le reste ne soit pas à la hauteur !
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Des Russes émigrés et autres individus pittoresques dans le Montparnasse des années 1920 sont le prétexte à un suspense présent jusqu'au bout. Les artistes et aristocrates réels se mêlent à des personnages de fiction dans une histoire bien montée.
Alice aux pays des merveilles traverse le tout, occupant une place intéressante dans l'ensemble.
Un bon moment de lecture, qui sort agréablement de l'ordinaire.
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Gros coup de coeur pour ce roman qui nous entraine dans le Paris des années 20, des années folles, en compagnie d'un psychanalyste français qui habite à Genève, Santaroga, d'une peintre, de russes blancs et rouges, d'apatrides arméniens et bien d'autres…
Le livre parle de psychanalyse, mais pas que.. Il nous entraine dans le tourbillon qui caractérise Paris à cette période : une époque de liberté, de foisonnement, de fête, de détente, de culture (le dadaïsme, surréalisme, l'Art déco, la mode, les spectacles – Mistinguett, Joséphine Baker -) , la libération de la femme, la tap dance(les claquettes)…
Le psychanalyste se retrouve, suite à la mort de l'un de ses patients, au centre d'une enquête pour meurtre. « Et Freud n'avait-il pas énoncé qu'un psychanalyste était un détective de l'âme ? » … Alors il va enquêter.
La porte d'entrée dans le monde du rêve est un clin d'oeil à Lewis Carroll et «Alice au pays des merveilles», mais surtout une référence à Jung et à Freud, aux chamanes, Freud et son obsession pour la sexualité, Jung et son ouverture d'esprit.. Alors il n'y a plus qu'à suivre le Lapin Blanc… mais attention… qui sait où cela va nous conduire…surtout si vous faites confiance aux surréalistes…
Il y a aussi le volet politique du roman nous fait voyager jusqu'à Ekaterinbourg en Russie, pénétrer dans la Maison Ipatiev, où ont été séquestrés puis assassinés le tsar Nicolas II et sa famille en 1918.
Je ne peux pas vous en dire plus pour ne pas casser la magie de ce livre. Aussi je vous laisse faire la connaissance de la mystérieuse Varya et de ceux et celles qui vont lui tenir compagnie tout aux long du roman…
Ah si, il y a également une référence à la mythologie (Hécate) .
Je me suis attachée aux personnages, j'ai aimé le coté historique, le coté psychologique, l'action, la description du Paris de l'époque, la manière de recouper les indices, l'intrigue… le personnage de Santaroga est magnifique, à la fois insaisissable et protecteur ( le moine de service 😉 )
Le tout avec une écriture fluide qui fait de ce roman palpitant et instructif un page-turner que je n'ai pas lâché et qui occupe la première place des coups de coeurs de l'année 2021. Je pense qu'il sera difficile à détrôner.
J'espère enfin que Santaroga va devenir un personnage récurrent. J'avais adoré « le détective de Freud » et je regrettais de ne pas avoir eu de suite à ce roman … Peut-être Saratoga exaucera-t-il mon rêve(éveillé) et reviendra-t-il prochainement ?
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Alerte pépite !

Alors oui, je vous entends jusqu'ici me dire "pépite" ça dépend pour qui ! Alors laissez-moi vous donner mes raisons :

D'abord retrouver la plume d'Olivier Barde-Cabuçon c'est toujours un régal : fluide mais riche. Des personnages fouillés et intriguant même les secondaires (mais le sont ils vraiment) et un contexte historique qui est un personnage à part entière car oui Monsieur Olivier Barde-Cabuçon connaît son sujet et lire en apprenant sans avoir la sensation d'être à un cours d'histoire, quel bonheur.

D'ailleurs quand on se plonge dans la lecture, c'est déjà une atmosphère, ici le Paris des années 20, années 30.
Nous sommes post première guerre mondiale avec les traumatismes afférents des soldats et l'envie d'émancipation des femmes qui ont travailler aux efforts de guerre.
Des mouvements migratoires qui nous rappellent notre actualité mais ici il est question de russes blancs ou de turcs.
La montée au pouvoir de Staline, Mussolini ou Hitler qui n'est pas encore le Führer côtoie la désinvolture des nuits parisiennes, la liberté de moeurs, l'essort industriel.

C'est tellement concret sous la plume de l'auteur qu'on se croie plonger dans un rêve.
Rêve ?
Oui le voilà le pitch : Santaroga est psychanalyste. de passage à Paris, il s'inquiète pour son patient, Gabriel de la Biole, dont les nuits sont hantées de mauvais rêves en lien avec un syndrome post traumatique. Et voilà que son patient est retrouvé mort égorgé dans sa chambre avec une note indiquant un suicide.
Seulement , la blessure ne colle pas avec la main dominante d'une part ; ensuite, le patient serait mort selon un de ses cauchemars, partagé avec un groupe de rêveurs éveillés.
Tout à son choc, Santaroga va bientôt venir en aide à une jeune russe exilée, prise sur le fait d'un larcin au Printemps.
Un duo d'enquêteurs va alors naître pour démêler le faux du vrai, le réel du rêve... au milieu de financiers, d artistes, de jeunes de bonne famille en villegiature.
Alors que la psychanalyse connaît ses heures de gloire avec Freud et Jung, Santaroga dont la réputation n'est plus à faire se révèle un fin connaisseur de l'âme humaine.

Les personnages sont forts et denses. Varya, cette jeune russe intrigue dès son apparition dans le roman. Santaroga et son frère Loup sont touchants et bien loin d'être lisses. Les personnages autour sont puissants jusqu'au valet et au commissaire Binocle.

Vous pensez lire un roman historique ? Vous lisez une enquête ? A mon que ce ne soit un roman d'espionnage ? Qu'importe c'est tout à la fois et la magie opère.

La question est : allez vous vous laisser tenter ?
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Un nouvel enquêteur pour Olivier Barde-Cabuçon! En fan de Volnay, le commissaire aux morts étranges, c'est sans hésiter que j'ai emprunté ce roman dans ma médiathèque.
Et bonne pioche! Nous sommes en 1926 à Paris et c'est dans le monde de la psychanalyse que nous découvrons Alexandre Santaroga qui nous entraine dans le Paris multiculturel, varié et coloré de l'entre deux guerres. Confronté à la mort étrange de son ami Gabriel de la Biole, il enquête sur un cercle fermé, voguant sur la tendance de l'époque à interpréter les rêves. Merci M. Freud ;)
J'y ai retrouvé le style si plaisant de l'auteur qui a su bien camper le contexte artistique et historique de l'époque.
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Les personnages de ce roman sont très intéressants, certains sont inventés et d'autres ont existé, on ne démêle plus l'imaginaire de la réalité dans ce Montparnasse des années 1930. Il y a une intrigue policière, mais que j'ai presque trouvé subsidiaire tant l'auteur parle finalement d'autres choses.
Il existe également un secret lié au personnage charismatique de Varya, mais assez décevant finalement.
J'ai bien aimé ce maelström qui reflète l'atmosphère d'après-guerre, les intrigues, l'exil des Russes blancs, la montée lente et insidieuse du fascisme en Europe. Et puis ce cercle des rêveurs éveillés est une riche idée.

C'est une lecture exigeante, car l'auteur insère de nombreuses références et constamment, j'ai eu envie d'aller me documenter, mais cela aurait gêné la fluidité de ma lecture.
Mon élan était sans cesse coupé par des réflexions psychanalytiques, historiques, politiques qui m'éloignait de la narration.
Parfois, ces digressions s'intègrent mal dans le fil de l'histoire, elles sont mal amenées, mal expliquées et j'ai eu quelques difficultés à en comprendre certaines.
Il me semble que le roman aurait gagné en un tout petit peu plus de simplicité ou alors c'est moi qui manque d'érudition, ce qui est fort possible également.

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De fausses pistes en courses poursuites et en virées nocturnes dans le Paris interlope de l'entre-deux guerres, nous suivons les aventures d'un groupe de personnages plus intrigants les uns que les autres.
Pour son entrée à la Série Noire, Olivier Barde-Cabuçon nous propose une intrigue passionnante où ce qui compte vraiment, c'est ce qui n'est pas dit, ce qui se cache dans les rêves et les souvenirs.
Une chose est certaine, malgré tout : Pour survivre, le dormeur doit se réveiller.

#LeCercleDesReveursEveilles #OlivieBardeCabuçon #SérieNoire #Gallimard #Polar #thriller #lecture #livres #chroniques

Le quatrième de couverture :

Paris dans les années 1920. le psychanalyste Alexandre Santaroga demande à Varya, exilée russe, d'enquêter sur le Cercle des rêveurs éveillés qu'il soupçonne d'être à l'origine du suicide d'un de ses patients. Gabriel de la Biole, aristocrate et ancien combattant traumatisé, s'est tranché la gorge. Les tensions internationales et la montée du fascisme ne seraient pas étrangères à son geste.
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Le dernier polar d'Olivier Barbe-Cabuçon est quelque peu déroutant tout en étant totalement à l'opposé de série consacrée au Commissaire aux morts étranges.
Par moment, une certaine confusion dans l'intrigue se dégage en cours de lecture. Peut être est-ce dû au sujet - celui de la psychanalyse - évoqué tout au long du livre, et, que je n'ai guère l'habitude de rencontrer au cours de mes lectures.
Des recherches ont été effectuées par Olivier Barde-Cabuçon sur la communauté des russes blancs en exil à Paris, après leur fuite de Russie lors de la Révolution de 1918. Ces personnages s'intègrent au fil de l'enquête menée par les personnages principaux.
Certains faits fictifs ou non sont expliqués au fil des pages par le biais d'indices distillés au compte goutte. On retrouve la même démarche pour certains points de psychanalyse. Ceux ci sont accompagnés de "petites" références à Freud et à Jung.
Passé la première surprise - et, même si je préfère, et, de loin, la série consacrée au Chevalier de Volnay, commissaire aux morts étranges de son état - et, bien que par moment, j'ai dû m'accrocher, et, m'y reprendre plusieurs fois en relisant certains passages afin de suivre les diverses pérégrinations et autres réflexions menées par les divers protagonistes, ce polar se laisse volontiers lire, ne serait ce pour en connaître le dénouement tout en s'imprégnant de l'atmosphère si particulière des années folles alors que se profile à l'horizon, le fascisme.
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Un polar vraiment sympa dans le Paris des années folles, avec des russes blancs, un surréaliste, un psychanalyste Jungien, le fascisme qui commence à séduire pas mal d'intellectuels. Au delà du côté polar qui est bien ficelé, il y a une belle immersion dans une période foisonnante, ou se croisent de nombreux courants de pensée qui vont à terme façonner et pour certains brutaliser le xxème siecle. C'est bien documenté, on participe à un moment d'histoire artistique et d'histoire politique.
Les personnages sont attachants, ils sont vraiment hauts en couleurs, hommes comme femmes, et on se plaît à les suivre même quand ils semblent voguer au fil de l'eau. Il y a beaucoup de ficelles à tirer dans cette histoire, beaucoup de noeuds à dénouer. On ne s'ennuie pas un seul instant et on se prend m3me a oublier l'enquête pour s'offrir une belle tranche de vie.
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Dès le départ, j'ai plongé en plein Paris des années 20 et j'y suis restée portée par un vent de liberté.

C'est un roman qui plaira à tous les lecteurs de polar qui ne veulent pas d'effusion de sang, ici, ce n'est pas la police qui enquête, enfin pas vraiment mais c'est Santaroga, le psychanalyste, sauveur des dames en détresse, personnage atypique qui a franchi certaines barrières…. Bon, j'avoue que cette référence permanente à son grand loup intérieur m'a profondément gonflée, on a compris et en fait, j'ai trouvé ça ridicule. Il a vraiment fallu que je me fasse violence pour ne pas me focaliser là-dessus mais bon, l'histoire rattrape tous ces petits détails qui m'ont agacé et sur lesquels je reviendrai.

L'histoire est très prenante. Paris, ville de toutes les libertés, où les plus aisés s'adonnent à de nouveaux jeux, où tout semble permis, où ceux qui s'ennuient se redécouvrent, c'est aussi le terrain de rencontre des russes blancs, des adeptes de Mussolini et de Staline. J'ai beaucoup apprécié de découvrir toutes ces parties historiques, conséquences de la première guerre mondiale et prémices de de la seconde.

Varya est une es héroïnes de ce roman et dès le départ, on sent quelle va être au centre de tout. Qui est-elle? Que vient-elle faire à Paris? C'est un personnage très complexe et ambigüe, dans sa vie, sa sexualité aussi . Dommage qu'elle porte un prénom d'héroïne de Barbara Cartland et il m'est vraiment arrivé de me dire que son histoire si on enlevait le côté noir en avait la teneur…. Bon, bref, passons.

Je vous l'ai dit j'ai beaucoup apprécié mais il y a des mais, Santaroga et son loup, Varya où tout du moins ce prénom et le rapport au sexe. Un peu c'est bien, tout le temps, c'est pénible. On apprend que Santaroga a quitté l'école de Freud pour se rapprocher de Jung et arrêté de croire que tout est rapport au sexe et le livre est bourré de rapport au sexe alors qu'on imaginait ça plus intellectuel… Peintre lesbienne, poète gay, Santaroga séducteur, maison close, hôtel de passe, mac, et j'en passe, la liberté passe par le rapport au sexe on l'a bien compris…

Bon finalement, ce ne sont que des détails que certains ne verront pas et l'histoire m'a vraiment plu, tous les rappels historiques sont très intéressants (et pourraient saouler d'autres lecteurs) et c'est dans l'ensemble, une bonne lecture. Je vais vraiment me pencher sur les enquêtes du commissaire aux morts étranges maintenant…
Lien : https://loeildesauron1900819..
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