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EAN : 9782072915956
512 pages
Gallimard (08/04/2021)
3.52/5   86 notes
Résumé :
Paris 1926. Tournées vers les plaisirs et la fête, les années folles battent leur plein et Montparnasse est le nombril du monde. La mort suspecte d'un patient amène Alexandre Santaroga, psychanalyste atypique, à s'intéresser à un mystérieux cercle de rêveurs éveillés. La rencontre fortuite avec Varya, récemment échappée de la Russie bolchevique, lui permettra d'y enquêter. Mais Santaroga a-t-il introduit une brebis ou un loup au sein du cercle ? Surréaliste et adept... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes dans le Paris bouillonnant de 1926 : les premiers musiciens noirs américains s'y produisent, Joséphine Baker a conquis la ville, les femmes se font couper les cheveux à la garçonne, les robes raccourcissent, mademoiselle Chanel a ouvert une maison de couture. de luxueuses maisons closes reçoivent des messieurs de la bonne société. La scandaleuse Tamara de Lempicka affiche sa bisexualité et profite de relations douteuses dans les milieux fascistes pour se faire un nom, nous dit Olivier Barde-Cabuçon. Mussolini a pris le pouvoir en Italie. Un petit monsieur moustachu fait parler de lui en Allemagne : il est sorti de prison et a publié Mein Kampf. Trotski s'oppose à Staline et les Russes blancs qui ont échappé à la tourmente sont devenus chauffeurs de taxi ou portiers de boîtes de nuit, et beaucoup complotent. Les Rouges aussi d'ailleurs, qui viennent les assassiner jusque dans la capitale française. Après Dada, les surréalistes jouent les provocateurs, flirtent avec la psychanalyse et s'essaient aux rêves éveillés. Alexandre Santaroga, psychanalyste lui-même, culpabilise après le suicide d'un de ses patients qui appartenait au Cercle des rêveurs éveillés : Gabriel de la Biole vient de se suicider en s'égorgeant (!). Comment en est-il arrivé là ? Santaroga, trop connu pour enquêter lui-même, va demander à Varya, jeune immigrée russe paumée et fauchée, d'infiltrer le cercle. Voilà qui était prometteur !
***
Olivier Barde-Cabuçon quitte le XVIIIe siècle pour explorer le début du XXe. Peut-être vaudrait-il mieux dire qu'il revient à ses premières amours : son deuxième ouvrage (2009) s'intitule le Détective de Freud et explore la même époque, les mêmes lieux, et déjà, le rôle du détective est tenu par un psychanalyste selon le résumé de Babelio. Un peu déçue par le dernier Commissaire aux morts étranges que j'avais lu (Le Moine et le singe-roi), je me suis pourtant laissé tenter par le Cercle des rêveurs éveillés à cause de l'époque, justement. J'en sors carrément désappointée ! La trame de l'enquête est si mince qu'elle en devient difficile à suivre. Les personnages accumulent les clichés, tant physiques que psychologiques. le final typique des « Whodunit » est ici parfaitement invraisemblable, et il laisse certaines questions sans réponse. Les clichés abondent aussi dans l'écriture. Cette enquête sur fond de psychanalyse, de nationalisme et de fascisme s'annonçait pourtant passionnante. Il me semble que la trame et les personnages ne sont finalement qu'un prétexte au développement du fond historique plutôt que l'inverse. C'est de là que viennent mes deux étoiles et demi : je sais maintenant ce que signifie « une bande d‘arditi », d'où vient le nom du fromage la Vache qui rit, et bien des passages de ce fond historique se sont révélés passionnants. Quel dommage que le reste ne soit pas à la hauteur !
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Alerte pépite !

Alors oui, je vous entends jusqu'ici me dire "pépite" ça dépend pour qui ! Alors laissez-moi vous donner mes raisons :

D'abord retrouver la plume d'Olivier Barde-Cabuçon c'est toujours un régal : fluide mais riche. Des personnages fouillés et intriguant même les secondaires (mais le sont ils vraiment) et un contexte historique qui est un personnage à part entière car oui Monsieur Olivier Barde-Cabuçon connaît son sujet et lire en apprenant sans avoir la sensation d'être à un cours d'histoire, quel bonheur.

D'ailleurs quand on se plonge dans la lecture, c'est déjà une atmosphère, ici le Paris des années 20, années 30.
Nous sommes post première guerre mondiale avec les traumatismes afférents des soldats et l'envie d'émancipation des femmes qui ont travailler aux efforts de guerre.
Des mouvements migratoires qui nous rappellent notre actualité mais ici il est question de russes blancs ou de turcs.
La montée au pouvoir de Staline, Mussolini ou Hitler qui n'est pas encore le Führer côtoie la désinvolture des nuits parisiennes, la liberté de moeurs, l'essort industriel.

C'est tellement concret sous la plume de l'auteur qu'on se croie plonger dans un rêve.
Rêve ?
Oui le voilà le pitch : Santaroga est psychanalyste. de passage à Paris, il s'inquiète pour son patient, Gabriel de la Biole, dont les nuits sont hantées de mauvais rêves en lien avec un syndrome post traumatique. Et voilà que son patient est retrouvé mort égorgé dans sa chambre avec une note indiquant un suicide.
Seulement , la blessure ne colle pas avec la main dominante d'une part ; ensuite, le patient serait mort selon un de ses cauchemars, partagé avec un groupe de rêveurs éveillés.
Tout à son choc, Santaroga va bientôt venir en aide à une jeune russe exilée, prise sur le fait d'un larcin au Printemps.
Un duo d'enquêteurs va alors naître pour démêler le faux du vrai, le réel du rêve... au milieu de financiers, d artistes, de jeunes de bonne famille en villegiature.
Alors que la psychanalyse connaît ses heures de gloire avec Freud et Jung, Santaroga dont la réputation n'est plus à faire se révèle un fin connaisseur de l'âme humaine.

Les personnages sont forts et denses. Varya, cette jeune russe intrigue dès son apparition dans le roman. Santaroga et son frère Loup sont touchants et bien loin d'être lisses. Les personnages autour sont puissants jusqu'au valet et au commissaire Binocle.

Vous pensez lire un roman historique ? Vous lisez une enquête ? A mon que ce ne soit un roman d'espionnage ? Qu'importe c'est tout à la fois et la magie opère.

La question est : allez vous vous laisser tenter ?
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Des Russes émigrés et autres individus pittoresques dans le Montparnasse des années 1920 sont le prétexte à un suspense présent jusqu'au bout. Les artistes et aristocrates réels se mêlent à des personnages de fiction dans une histoire bien montée.
Alice aux pays des merveilles traverse le tout, occupant une place intéressante dans l'ensemble.
Un bon moment de lecture, qui sort agréablement de l'ordinaire.
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Gros coup de coeur pour ce roman qui nous entraine dans le Paris des années 20, des années folles, en compagnie d'un psychanalyste français qui habite à Genève, Santaroga, d'une peintre, de russes blancs et rouges, d'apatrides arméniens et bien d'autres…
Le livre parle de psychanalyse, mais pas que.. Il nous entraine dans le tourbillon qui caractérise Paris à cette période : une époque de liberté, de foisonnement, de fête, de détente, de culture (le dadaïsme, surréalisme, l'Art déco, la mode, les spectacles – Mistinguett, Joséphine Baker -) , la libération de la femme, la tap dance(les claquettes)…
Le psychanalyste se retrouve, suite à la mort de l'un de ses patients, au centre d'une enquête pour meurtre. « Et Freud n'avait-il pas énoncé qu'un psychanalyste était un détective de l'âme ? » … Alors il va enquêter.
La porte d'entrée dans le monde du rêve est un clin d'oeil à Lewis Carroll et «Alice au pays des merveilles», mais surtout une référence à Jung et à Freud, aux chamanes, Freud et son obsession pour la sexualité, Jung et son ouverture d'esprit.. Alors il n'y a plus qu'à suivre le Lapin Blanc… mais attention… qui sait où cela va nous conduire…surtout si vous faites confiance aux surréalistes…
Il y a aussi le volet politique du roman nous fait voyager jusqu'à Ekaterinbourg en Russie, pénétrer dans la Maison Ipatiev, où ont été séquestrés puis assassinés le tsar Nicolas II et sa famille en 1918.
Je ne peux pas vous en dire plus pour ne pas casser la magie de ce livre. Aussi je vous laisse faire la connaissance de la mystérieuse Varya et de ceux et celles qui vont lui tenir compagnie tout aux long du roman…
Ah si, il y a également une référence à la mythologie (Hécate) .
Je me suis attachée aux personnages, j'ai aimé le coté historique, le coté psychologique, l'action, la description du Paris de l'époque, la manière de recouper les indices, l'intrigue… le personnage de Santaroga est magnifique, à la fois insaisissable et protecteur ( le moine de service 😉 )
Le tout avec une écriture fluide qui fait de ce roman palpitant et instructif un page-turner que je n'ai pas lâché et qui occupe la première place des coups de coeurs de l'année 2021. Je pense qu'il sera difficile à détrôner.
J'espère enfin que Santaroga va devenir un personnage récurrent. J'avais adoré « le détective de Freud » et je regrettais de ne pas avoir eu de suite à ce roman … Peut-être Saratoga exaucera-t-il mon rêve(éveillé) et reviendra-t-il prochainement ?
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Les personnages de ce roman sont très intéressants, certains sont inventés et d'autres ont existé, on ne démêle plus l'imaginaire de la réalité dans ce Montparnasse des années 1930. Il y a une intrigue policière, mais que j'ai presque trouvé subsidiaire tant l'auteur parle finalement d'autres choses.
Il existe également un secret lié au personnage charismatique de Varya, mais assez décevant finalement.
J'ai bien aimé ce maelström qui reflète l'atmosphère d'après-guerre, les intrigues, l'exil des Russes blancs, la montée lente et insidieuse du fascisme en Europe. Et puis ce cercle des rêveurs éveillés est une riche idée.

C'est une lecture exigeante, car l'auteur insère de nombreuses références et constamment, j'ai eu envie d'aller me documenter, mais cela aurait gêné la fluidité de ma lecture.
Mon élan était sans cesse coupé par des réflexions psychanalytiques, historiques, politiques qui m'éloignait de la narration.
Parfois, ces digressions s'intègrent mal dans le fil de l'histoire, elles sont mal amenées, mal expliquées et j'ai eu quelques difficultés à en comprendre certaines.
Il me semble que le roman aurait gagné en un tout petit peu plus de simplicité ou alors c'est moi qui manque d'érudition, ce qui est fort possible également.

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
- Qu'est ce que ce Cercle des rêveurs éveillés ?
- Les poètes surréalistes aiment à se livrer à des expériences de médium, expliqua Santaroga en terminant d'écrire. Ils cherchent à entrer en contact avec l'inconscient pour façonner des messages symboliques et développer une écriture automatique. Une espèce de dictée magique qu' André Breton qualifie de "bouches d'ombres". (...) Dans notre cas, avec l'aide d'un guide, appelé le moniteur, le rêveur éveillé glisse dans une sorte de transe qui va déclencher chez lui un discours automatique non commandé par la raison.
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Je l'ai entendu au téléphone lui donner rendez-vous. Il l'appelait Hecate.
Santaroga frémit. Hécate! Que n'avait-on sacrifié à la terrible déesse : des chevrelaux, des chats, des boeufs noirs, des chiens qui hurlent à la lune. Magicienne par excellence, elle reliait enfer, terre et ciel. Déesse lunaire, de I'ombre, de la nuit et aussi déesse des carrefours, lieux hantés magie la plus terrible. On rencontrait Hécate en enfer comme à la surface de la terre les jours de pleine lune et les jours de lune noire. « Elle se tient en tous lieux où se croisent trois chemins. »
La destinée ! A ce moment, Santarroga eut la prescience qu'il n'allait pas tarder à croiser son chemin.
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- Varya, généralement la solitude n'est pas l'absence de personnes autour de vous mais votre impossibilité à communiquer avec elles.
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Mais qui sommes-nous sans un État pour nous protéger, nous qui ne possédons plus d’identité, nous qui n’avons même plus le droit d’avoir des droits?
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Je pensais que le mariage me permettrait de m'affirmer. Erreur grave ! C'est comme se lever le matin pour prendre la route et commencer par poser le pied dans une bouse !
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Videos de Olivier Barde-Cabuçon (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Barde-Cabuçon
Lyon, 1760. de retour du Caire et entouré de sa compagne égyptienne, l'envoûtante Yasmina, et de son père, le fameux moine hérétique, le chevalier de Volnay se retrouve confronté à une série de morts mystérieuses. Chaque victime a été immolée par les flammes… Olivier Barde-Cabuçon nous en parle !
le nouveau roman d'Olivier Barde-Cabuçon est en librairie ! https://www.actes-sud.fr/les-sept-vies-du-moine #actesnoirs #polar
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