L'ogre, c'est le général Rafael Trujillo qui a dirigé la République dominicaine depuis son coup d'Etat en 1930, jusqu'à son assassinat en 1961. Un des dictateurs les plus sanguinaires, autoritaires, violents et extravagants d'Amérique latine. Cet homme est le plus puissant du pays qui décide du sort de n'importe quel citoyen. Il a ordonné le massacre à la machette d'au moins 20.000 Haïtiens travaillant dans les plantations sucrières. Son pouvoir est sans partage. Il l'exerce même sur sa fille. « Il la tient en laisse »
Sa fille c'est Flor de Oro (Fleur d'Or). Enfant c'est une petite fille joyeuse, un peu timide, sauvageonne, au teint hâlé, qui a une goutte de sang haïtien de par sa mère. Ce qui fait la honte de son père, une ascendance qu'il faut taire à tout prix.
Flor de Oro est restée dans l'ombre de son père, puis de son premier mari Porfirio Rubirosa, un play boy au profil trouble, mi gigolo, mi diplomate espion.
Catherine Bardon a voulu mettre en lumière le destin romanesque, dramatique, fascinant, passionnant et hors du commun de cette femme, qui sous l'emprise de ce père exigent réussit, cependant à écrire sa vie, malgré une filiation si lourde à porter qui la conduit même à devenir amie avec la bouteille. Flor passe d'une vie de jeune fille étriquée à une vie de jeune personne émancipée, dès l'âge de 9 ans, lorsqu'elle quitte son pays pour la France, où elle recevra une éduction française.
Même si Flor de Oro traverse le 20 ième siècle avec les événements de cette Dictature terrifiante qui affecte à la fois son père, sa relation avec son père , mais aussi sa propre vie, elle reste ouverte au monde. Elle fréquente la Jet Set. Elle rencontre les plus grands de ce monde (E.Roswelt……)
L'auteur dessine aussi l'histoire de la dictature de Trujillo, le contexte historique n'est clairement pas au premier plan. Par appétence personnelle, j'aurais apprécié qu'il soit plus développé. J'aurais voulu connaître davantage les pensées de Flor de Oro concernant les actes terribles de son père. La jeune femme semble trop accaparée à tenter de vivre malgré tout, refoulant la vérité pour ne pas sombrer. Cela ne m'a pas cependant vraiment manqué, et n'a enlevé de la densité à cette lecture. Je n'ai pas lu ce roman, je l'ai dévoré. !!!!!!!
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