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EAN : 9782070131709
144 pages
Gallimard (02/11/2012)
3.32/5   228 notes
Résumé :
Quatre garçons, une fille : d’un côté, le narrateur, le Saint, Luca et Bobby, et, de l’autre, Andre. Elle est riche, belle, et elle distribue généreusement ses faveurs ; ses parents, eux, sont des parvenus qui ne croient qu’au travail et à l’argent.

Quant aux quatre garçons, ils ont dix-huit ans comme elle, mais c’est là leur seul point commun. Car ils sont avant tout catholiques, fervents voire intégristes. Musiciens, ils forment un groupe qui anime ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
3,32

sur 228 notes
Dans ce roman Alessandro Baricco nous raconte l'histoire de quatre garçons, quatre amis. Musiciens, catholiques fervents, fils de la bonne bourgeoisie Italienne, bénévoles dans une maison de retraite, ils ne comptent pas leur temps pour soulager les pensionnaires.
Et un jour André croise leur chemin, une belle et sulfureuse jeune femme. André est peu farouche, elle accorde ses faveurs au gré de ses fantaisies sans s'embarrasser d'une morale superflue, elle fascinera les adolescents.
Chacun à sa façon vivra sa passion pour celle qui symbolise le péché.
Alessandro Baricco a mis beaucoup de sa vie personnelle et de ses souvenirs de jeunesse dans ce roman. Lui aussi jouait de la guitare à la messe le dimanche. Lui aussi allait à l'hôpital changer les poches d'urine et de sang des vieux malades.
J'ai une fois de plus été sensible à l'écriture de l'auteur qui sait à la fois par sa simplicité et son réalisme, donner à ses personnages une force qui les rend inoubliables.
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C'est un livre dérangeant, intime, habité par la douleur, l'idée de la mort, de la foi chrétienne, de la liberté, de l'innocence et de l'adolescence....
Emmaüs raconte l'histoire fiévreuse et tragique de quatre garçons ordinaires, catholiques fervents de la bourgeoisie italienne des années 70,jeunes hommes de dix sept ans: Luca, le Saint, Bobby et le narrateur.
Musiciens et pieux, ils animent les offices à l'église et passent une partie de leur temps à assister des personnes âgées à l'hospice.
"Nous sommes pleins de mots dont on ne nous a pas appris la signification et l'un deux est le mot douleur. Un autre est le mot Mort."
"Le marécage dans lequel nous avons grandi, c'est un milieu absurde, fait de douleur réprimée et de censures quotidiennes".
Ils vont se laisser happer par la beauté sulfureuse d'une jeune aristocrate nommée Andre,qui affole tous les jeunes du coin avec son prénom masculin,ils sont tous quatre amoureux d'elle sans trop se l'avouer, elle est peu farouche avec les hommes, belle ,riche, terriblement vivante et libre, mais aussi fascinée par la mort......elle met le feu en se refusant à eux, elle les fascine, elle les inquiète.....
Les quatre adolescents la voient surgir dans leur vie très pieuse, telle une improbable apparition et leur monde de certitudes ne tardera pas à se lézarder...
La vie de ces 4 garçons va changer jusqu'à un point insoupçonné que je ne peux révéler.
Ces garçons prennent tout de façon sérieuse et profonde.
Cela vient de leur sentiment religieux qu'ils vivent avec une grande intensité.....ils n'ont pas la légèreté pour faire ce qui est naturel à ce moment là: Grandir et abandonner l'enfance. Leur foi est quelque chose d'énorme.
Ces garçons vivent des moments très douloureux où ils découvrent aussi des choses très belles !
Quand on demande au narrateur :"Pour qui vous prenez - vous bon Dieu? "Il répond: Nous avons dix huit ans et nous sommes tout".
Quand bien même il applique l'éducation qu'il a reçue " qui considère la vie comme une noble obligation dont il faut s'acquitter avec dignité et intégrité".
C'est le roman du passage à l'âge adulte, un ouvrage étincelant, sur la puissance de la vie, le fardeau du passé et sur les choix possibles ou pas qu'offre l'existence à l'aube de l'âge adulte, ce bijou littéraire superbement écrit, vif, sensuel et sulfureux, juste, mystique,pose beaucoup de questions :
Qu'en est - t-il de la fragilité et de l'insouciance de ces années là ou l'on bascule de la jeunesse à l'âge adulte?
Le passage de l'innocence à l'expérience est t- il toujours aussi tragique?
Que faire de nos rêves ?
Que faire de nos désirs?
Que faire du besoin de vérité?
Roman d'apprentissage, réflexion subtile, riche sur l'idéal et le réel, serait- ce une partie de la jeunesse d'Alessandro Barrico?
On peut se poser la question légitimement tellement il habite son sujet, à chaque page?
A chaque ligne?

Mais ce n'est que mon avis.
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Un titre, « Emmaus », c'est le nom d'un village cité dans les Évangiles où le Christ apparaît, après sa crucifixion à deux de ses disciples.
Symboliquement un lieu où les désespérés retrouvent l'espoir et qui m'a intrigué tout au long de la lecture.
Un récit court et intense qui met en scène, en Italie, quatre jeunes hommes de « seize, dix-sept ans », musiciens en quatuor, « normaux » et " n'ayant pas prévu d'autre plan que celui de l'être", comme l'évoque dès la première page le narrateur ; très attachés aux valeurs traditionnelles, sous l'influence de leur éducation, de leurs parents, croyant au Dieu des Évangiles et très impliqués dans la vie paroissiale et l'assistance aux personnes âgées. Quatre amis.
Apparaît « André, c'est une fille » libre, d'un autre milieu, belle, fascinante, insouciante, scandaleuse Cette amitié va alors se fissurer. Des actes irréparables, se produire.
Un récit sensuel, dans une atmosphère de drame.
Un roman d'apprentissage, de l'amour, du deuil, de la rédemption, d'une génération confrontée au passa à la vie adulte avec le choc des valeurs qu'il induit. On y prend la mesure de la fragilité de la vie.
Sombre et subtil comme sait si bien le faire, l'auteur, Alessandro Baricco, dont on dit qu'il y a mis de lui-même dans ce roman…

Sommes-nous aveuglés par certaines évidences ?
Est-ce bien le sens du choix du titre, si singulier ?
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« Comme son amour fut immense, immense fut sa souffrance »

Elle s'appelle Andre et incarne la luxure. Elle a 18 ans. Elle est belle, riche, fascinante. Elle est désirable, désinvolte, insaisissable… D'aucuns diront qu'elle est pute, elle « s'offre », simplement, sans pudeur et sans limites. Elle vient d'un autre monde, d'une autre « normalité », là où les barrières du désir ne confrontent aucun obstacle. Elle est libre et son univers est vaste. Elle n'appartient à personne et pourtant un peu à tout le monde. Elle couche un jour avec les pères, le lendemain avec leurs fils. Où est le mal quand on répand autant de bien-être? Doit-elle se dire… Son âme n'est pas moins pure, elle est juste un peu plus fragile, immature, blessée. Et son corps est une danse sensuelle qui envoûte le regard des hommes…

« Toute sa splendeur réside dans son visage – la couleur de ses yeux, l'angle saillant de ses pommettes, sa bouche. Il ne semble pas nécessaire de regarder autre chose – son corps est simplement une façon d'être, de prendre appui, de s'en aller – c'est une conséquence »

Eux, ce sont Bobby, Luca, le Saint et le narrateur. Ils incarnent le catholique intégriste de l'Italie des années 70. On leur a appris que la beauté est une vertu morale qui n'a rien à voir avec le corps ou le galbe d'un sein. le corps d'une femme est un objet de refoulement. Ils ont appris qu'on fait l'amour pour communiquer et partager une joie, non pas pour le plaisir, encore moins pour l'épanouissement des sens. Musiciens, ils animent les services à l'église et assistent les personnes âgées de l'hospice. Ce sont les meilleurs amis du monde. Ils savent qui est Andre. D'ailleurs, tout le monde sait qui elle est. Et comme le désir est plus fort que la morale, ils finiront par tomber amoureux. Non pas d'un amour qui a « connu », mais d'un amour qui a envie de connaître, de toucher, de sentir, de ressentir. Ils se laisseront dériver doucement vers la liberté. Elle leur apprendra l'amour et le plaisir. Jusqu'au jour où elle viendra se glisser entre eux, dans le lit. Et qu'elle s'offrira tel un don inattendu…

« Andre était étendue au sol, sur le dos, et quand elle se releva, elle le fit en laissant tomber la tunique blanche qu'elle portait, la mue d'un serpent, et apparut sous nos yeux, nue. Ainsi nous était donné, sans qu'on nous demande rien en échange, ce que nous avions toujours cru hors de portée… Je continuai à l'embrasser, cherchant sa bouche. On aurait dit un jeu, elle se pencha sur moi, prit mon sexe entre ses lèvres, sa bouche loin de la mienne, selon son désir. Je mis une main dans ses cheveux et resserrai mes doigts, pliant le bras et tirant sa tête vers moi ».

Cet Emmaüs de Baricco est divinement sensuel. Mais surtout, il nous ébranle. Il est le portrait d'une génération confrontée au choc de ses valeurs. L'auteur nous démontre que lorsqu'on dérive du modèle qui constitue non seulement celui d'une époque mais aussi, plus intimement, celui de notre cadre familial, nous devenons fragiles, certains plus que d'autres. le choc peut être suffisant à nous pousser au désespoir. Et du désespoir au suicide. En ce sens, Baricco nous amène à nous interroger sur ce qui est normal ou non. Ce qui l'est est sans doute un peu du monde dans lequel chacun de nous a évolué. Qu'on le veuille ou non, nous sommes en quelque sorte un fragment de la vie de nos parents. Et quand les gens autour de nous dévient de ce moule, nous pensons qu'ils sont anormaux. Ils sont jugés sur les apparences bien plus que sur les actes. Andre n'aura eu que le courage d'affronter le monde tel qu'il est, avec son regard sur la vie. Ce roman d'apprentissage est marqué par le passage de l'adolescence à la vie adulte. Et la détresse qu'il suscite chez beaucoup de jeunes est troublant.

Comme les disciples d'Emmaüs, nous vivons dans l'ignorance, aveuglés par certaines évidences que nous refusons de voir. Ainsi le monde nous échappe, nous regardons à la surface des choses, nous effleurons l'essence même de la vie…

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Quelque part en Italie, quatre jeunes amis de dix-huit ans, le narrateur, le Saint, Luca et Bobby, sont tous amoureux d'Andre (prononcez "Anne-dré"), jeune femme de leur âge au tempérament sulfureux. Fille de bonne famille et consciente de sa beauté, elle est libre et provocante.
Les garçons, très catholiques, ont monté un groupe de musiciens pour animer les services de l'église, et apportent leur assistance auprès des personnes âgées de l'hospice.

Ils sont tous amoureux d'Andre…et la sensualité de la jeune femme devient une obsession individuelle et collective…dans un contexte d'interdits liés au poids de la religion, de leurs familles (nous sommes en Italie !), et de désir de découverte de la sexualité.
Insidieusement, les relations entre les quatre amis vont se compliquer…jalousie sous-jacente, prises de distance temporaires, rivalités pour conquérir Andre…jusqu'à une nuit où l'inévitable se produit, lorsque Andre va se donner à deux d'entre eux…scellant le sort dramatique du groupe d'amis.

L'ambiance de ce roman est étouffante, vénéneuse, l'atmosphère de drame est omniprésente, créée par ce personnage fascinant d'Andre qui focalise tous les regards et toutes les pensées lors de ses apparitions finalement assez rares et d'autant plus magnétiques.
Telle une Carmen, elle symbolise la luxure, attire le malheur et va irréversiblement bouleverser les vies des quatre garçons, qui vont commettre des actes irréparables, comme sous l'influence maléfique de cette femme-diable insouciante.

Ce texte est aussi un roman d'apprentissage, de l'amour, de la sexualité, du deuil, de la rédemption. Il dérange par les vices qui s'insinuent dans la vie du groupe pour le faire éclater, les conséquences en étant d'autant plus ravageuses qu'on est en Italie, où les valeurs de religion, de famille, d'honneur et fierté sont exacerbées, valeurs puissantes qui permettront peut-être au narrateur de surpasser les deuils et de retrouver espoir et sérénité pour accéder à l'âge adulte…

Un bon livre, sombre et puissant, un peu trop imprégné à mon goût de références religieuses.

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critiques presse (4)
Actualitte
17 mai 2018
Bien que le contexte soit un petit peu désuet, cette fresque conserve une fraîcheur et une actualité intense dans les questionnements d’une jeunesse qui veut juste sauter de l’enfance dans un inconnu fascinant.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaPresse
24 janvier 2013
Et si tous les romans d'Alessandro Baricco n'avaient été écrits que pour mener à cet Emmaüs, manifestement très personnel et loin, bien loin de l'habituel univers de l'écrivain turinois?
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
19 novembre 2012
Il y a chez Baricco la juste dose de solennité, ce qu'il faut de nostalgie, et un œil de romancier.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
08 novembre 2012
Un roman étincelant sur la puissance de la vie, le fardeau du passé et des croyances religieuses et sur les choix possibles qu'offre (ou pas) l'existence à l'aube de l'âge adulte.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
En parcourant les cimes, le silence se fait religieux, et la pureté autour de nous est une promesse tenue- _ l'eau ,l'air, la terre débarrassée de ses insectes. En définitive,pour celui qui croit en Dieu, la montagne reste le décor idéal. De plus le froid incite à cacher les corps et la fatigue les déforme, ainsi notre lutte quotidienne pour censurer la chair s'en trouve exaltée, et après plusieurs heures de marche nous ne sommes plus que pas et pensées-_ le strict nécessaire comme on nous l'a enseigné, pour être nous mêmes.

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Comment avons-nous pu ignorer, pendant aussi longtemps, tout ce qui se passait, et cependant nous asseoir à la table de chaque chose ou personne rencontrée sur notre chemin ? Nos coeurs tendres- nous les nourrissons de grandes illusions, puis au terme du processus nous marchons comme les disciples d'Emmaüs, aveugles, à côté d'amis et d'amours que nous ne reconnaissons pas - nous fiant à un dieu qui ne sait plus qui il est. Ainsi nous connaissons les choses à leur commencement puis nous en recueillons la fin, manquant toujours leur coeur. Nous sommes aurore mais épilogue- éternelle découverte tardive.
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Au terme de cette épopée inversée, nous trouvons Dieu. C'est un aboutissement naturel, qui coule de source. Nous croyons tellement en chaque créature, qu'il nous semble normal au final de penser à une création - un geste savant auquel nous donnons le nom de Dieu. Ainsi notre foi n'est pas tant un événement magique, et incontrôlable, qu'une déduction linéaire, le prolongement infini d'un instinct hérité. Chercheurs de sens, nous nous sommes aventurés bien loin, et au bout du voyage il y avait Dieu - le sens dans toute sa plénitude. Très simple. Quand il nous arrive de perdre de vue cette simplicité, les Évangiles nous viennent en aide, car dans leurs pages notre voyage de l'homme à Dieu est fixé pour toujours dans un modèle établi, où le fils rebelle de l'homme se confond avec le fils bien-aimé de Dieu, tous deux réunis en une seule chair, héroïque. Ce qui pourrait être folie, en nous, est là révélation, et destin accompli - idéogramme parfait. Nous en retirons une certitude sans faille - nous l'appelons foi.
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Il voulait dire qu'en l'absence de sens, le monde tourne quand même, et que dans les acrobaties d'une existence sans coordonnées il y a une beauté, voire une noblesse, parfois que nous ignorons - comme une possibilité d'héroïsme à laquelle nous n'avons pas pensé, l'héroïsme d'une vérité parmi d'autres. Si tu découvres cela, de tes propres yeux, en observant le monde, ne serait-ce qu'une seule fois, alors tu es perdu - désormais un autre combat se profile, pour toi.
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Abbiamo una fiducia cieca nei nostri genitori, quello che vediamo in casa è il giusto ed equilibrato andare delle cose, il protocollo di ciò che consideriamo una sanità mentale. Adoriamo i nostri genitori per questo - ci mantengono al riparo da qualsiasi anomalia. Cosi non esiste l'ipotesi che loro, per primi, possano essere un'anomalia - una malattia. Non esistono madri malate, solo stanche. I padri non falliscono mai, sono a volte nervosi. Una certa infelicità, che preferiamo non registrare, assume di tanto in tanto la forma di patologie che avrebbero nomi, ma in famiglia non li pronunciamo. [...]
Cosi, senza saperlo, ereditiamo l'incapacità verso la tragedia, e la predestinazione alla forma minore del dramma: perché nelle nostre case non si accetta la realtà del male, e questo rinvia all'infinito qualsiasi sviluppo tragico innescando l'onda lunga di un dramma misurato e permanente - la palude in cui siamo cresciuti. E un habitat assurdo, fatto di dolore represso e quotidiane censure. Ma noi non possiamo accorgerci di quanto sia assurdo perché come rettili di palude conosciamo solo quel mondo, e la palude è per noi la normalità. Per questo siamo in grado di metabolizzare incredibili dosi di infelicità scambiandole per il doveroso corso delle cose: non ci sfiora il sospetto che nascondono ferite da curare, e fratture da ricomporre.
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Vidéo de Alessandro Baricco
Les voies de la narration. Apprendre l'art de raconter des histoires dans le monde contemporain
Avec David Foenkinos, romancier, dramaturge et scénariste, Fanny Sidney, réalisatrice, scénariste, comédienne et Pauline Baer, écrivaine et animatrice d'ateliers d'écriture
Au cours des deux dernières décennies, les histoires, les récits, les narratifs sont sortis du champ strictement littéraire et culturel pour investir d'autres espaces – politique, économique, informationnel. Portée par l'essor des industries créatives et par la multiplication des canaux et des formats, la « fabrique » à histoires s'est développée en réponse à des besoins variés : assouvir une quête de sens, se réapproprier une histoire familiale, fédérer autour d'un projet collectif, incarner une ambition entrepreneuriale, donner du souffle à un projet politique, redonner de la cohérence aux événements du monde, ou tout simplement répondre à notre envie d'être transporté et tenu en haleine… du récit intime qui bouscule au récit politique qui veut marquer son temps, de l'histoire qui captive au narratif d'entreprise qui conjugue stratégie et raison d'être, chacun cherche l'histoire qui fait vibrer, donne du sens, motive, divertit ou répond aux questions du siècle.
Si le besoin de récit est partout, il faut (ré)apprendre à raconter des histoires de manière adaptée aux usages contemporains, sans perdre de vue la vocation humaniste de toute narration et les ponts qu'elle peut jeter entre générations et entre communautés. Une nouvelle génération d'auteurs, ainsi que la demande des industries culturelles interrogent l'idée – très française, et à l'opposé de la mission de la Scuola Holden de Turin fondée à Turin par Alessandro Baricco en 1994 – que l'art du récit ne s'apprend pas, à moins de le faire comme un outil pour accéder à un métier et à un média. Et s'il fallait une « école Holden à la française » pour décloisonner les industries culturelles et les générations ?
Table ronde proposée par Claudia Ferrazzi, fondatrice de VIARTE.
À lire – David Foenkinos, Charlotte, Gallimard, 2014. Pauline Baer, La collection disparue, Folio Gallimard, 2020. Alessandro Baricco, The game, Folio Gallimard, 2019. Alessandro Baricco, Les barbares. Essai sur la mutation, Gallimard, 2014. Yves Lavandier, La dramaturgie : les mécanismes du récit, Les impressions nouvelles, 1994. Maureen Murdock, The heroine's journey, Shambhala Publications Inc, 1990.
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