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4,15

sur 2380 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle pépite que ce texte très court !
Il nous embarque pour traverser les océans, en musique, s'il vous plaît !
Voici l'histoire et le destin étonnant d'un enfant devenu pianiste, qui n'a jamais posé le pied sur la terre ferme, ni quitté son navire.
Il excelle dans son art et n'a de leçon à recevoir de personne.
N'hésitez pas à vous accorder cette pause musicale en lecture.
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On se laisse volontiers bercer par les flots de ce beau roman.
A lire et à relire...
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Novecento est le nom d'un pianiste jazz qui aura vécu toute sa vie sur un transatlantique, de sa naissance à sa mort à la fin de la seconde guerre mondiale.
Ce texte est un monument d'humanisme et de générosité. Alors que cet homme ne mettra jamais les pieds sur la terre ferme et qu'il vivra donc en vase clos, l'auteur rend ici un hommage vivrant à la liberté, celle du ton, celle de la musique, celle de l'esprit.
A l'origine écrit pour le théâtre, ces 85 pages se lisent comme un récit. Je n'ai pu m'empêcher d'entendre la voix si particulière de André Dussollier qui l'a magnifiquement interprété.
C'est très beau, ça se lit vite et ça reste longtemps en mémoire.
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Je ne saurais pas être objectif à propos de ce livre (mais l'est-on jamais vraiment quand il s'agit de commenter une oeuvre artistique ?).
Novecento, je l'ai découvert en film. Ce DVD, c'est le premier cadeau que j'ai offert à ma femme, il y a 12 ans, pour qu'on le regarde ensemble. D'emblée, ça charge le sujet d'une dose de sentiments, ça crée un attachement. D'autant plus que l'histoire m'avait énormément plu, sur de nombreux plans. En tant que musicien, à une période où je découvrais les joies de l'improvisation. Pour le caractère de Novecento, avec lequel je me suis trouvé de fortes similitudes, en particulier pour son côté entier (besoin de rien ni de personne) et contemplatif, pour sa peur face à l'infinité de choix qu'offre le monde. Et parce que j'avais déjà trouvé l'histoire et sa conclusion émouvantes.
C'était un plaisir de la redécouvrir sous forme de livre. Je me suis prêté au jeu auquel Baricco invite en introduction : lire à voix haute. Pendant les premières pages, ça a surpris ma fille (2 ans), qui m'a demandé d'arrêter. Puis elle a fini par se prêter au jeu, après quelques minutes. Elle s'est assise, m'a écouté et regardé lire, m'emporter, m'émouvoir. La plume de l'auteur se prête vraiment à l'exercice (d'autant plus que le roman est court). Ça rend le propos vivant : j'avais l'impression d'être tantôt Tim Tooney, tantôt Novecento, je sentais le sol bouger sous mes pieds comme sur un navire, j'entendais la musique, je voyais les passagers, je ressentais les ambiances et je faisais de mon mieux pour les transmettre à mon adorable spectatrice. Cette expérience a décuplé les émotions procurées par le bouquin.
Baricco ne se contente pas de raconter brillamment une émouvante histoire : il la fait vivre. Et c'est beau.

Lien : https://toccacieli.wordpress..
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Novecento : pianiste est une oeuvre tout à fait étonnante et absolument magnifique. Destinée à la mise en scène si l'on se fie aux didascalies et au discours tout entier écrit comme un monologue, elle est sûrement très agréable à écouter et elle l'est aussi à lire.
L'histoire de Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento, le pianiste qui a vécu toute sa vie en mer sur un paquebot, le Virginien puis a choisi d'y mourir lors du sabordage du navire dans un immense feu d'artifice est par elle-même exceptionnelle. Mais ce qui contribue à la magie du récit c'est surtout la façon de le raconter ! le monologue est pris en charge par le trompettiste, Tim Tooney qui a joué six ans aux côtés de Novecento. Humour, poésie, une immense tendresse, une aura de philosophie fataliste, mélancolique et pourtant heureuse font déjà de ce monologue une oeuvre d'art. Mais ce qui frappe encore, c'est le rythme et la musicalité de la langue qui, il est vrai est celle d'un musicien, que l'on songe au personnage ou à l'auteur « on jouait du ragtime, parce que c'est la musique sur laquelle Dieu danse quand personne ne le regarde.
Sur laquelle Dieu danserait, s'il était nègre. »
Écrivain et musicologue, Alessandro Baricco est né à Turin en 1958. J'ai lu cette oeuvre traduite par Françoise Brun qui a rédigé par ailleurs une très belle postface.

Lien : http://www.lirelire.net/2019..
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Sans aucun doute l'un de mes livres préférés !
Je l'ai lu relu et rerelu !

En fait, quand j'ai un coup de blues ou quelques instant à perdre dans mon hamac, je reprends souvent cette histoire.

L'histoire est courte, mais on se laisse emporter d'un bout à l'autre de la "mélodie"
le style est unique, c'est du Baricco, à la fois poétique, musicale et percutant.

Et les personnages sont tout simplement attachants, jamais décrits de façon sommaire, mais toujours esquissés par certains traits de leur caractère plus ou moins saugrenus.

Bref, si vous avez une heure à passer, perdre, gagner ( rayer la mention inutile ), essayez de la passer avec Novecento le pianiste...

Vous en ressortirez avec un grand sourire et l'impression d'avoir écouté un conte touchant et poétique.
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Étrange roman que ce court monologue écrit pour être interprété sur scène, étrange mais aussi étrangement beau et empli de poésie. L'auteur italien nous raconte l'histoire d'un nouveau-né abandonné sur un bateau après une traversée de l'Océan Atlantique et recueilli comme un cadeau par un marin à l'aube du nouveau siècle ; d'où son nom, Novecento. Et c'est le destin de ce garçon puis de cet homme devenu véritable virtuose du piano, qui nous est livré dans ces pages par son ami trompettiste : son choix, réfléchi, assumé, de ne jamais quitter le bateau qui l'a vu naître, grandir et devenir, sa sensibilité extrême et sa faculté de transformer toutes émotions en musique, sa capacité à retenir de chaque voyageur, les odeurs, les images, les souvenirs, ... des pays et des villes qui sont les leurs.

Le caractère scénique du texte en fait toute la dynamique, sans en ôter la poésie. On ressent, on imagine, on voit ce que l'on lit. C'est vraiment un très beau conte musical, qui se savoure, les yeux mi-clos, avec un léger, délicat fond sonore, du jazz bien sûr, avec Duke Ellington, voire Chet Baker pour ma part !
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Novecento : pianiste
Un monologue.


D'une douceur…
Le piano magique de Novecento.


D'une drôlerie.

« Notre médecin du bord, le docteur Klausermanspitzwegensdorfentag, pas très pratique en cas d'urgence »

« Au cul le règlement »

« le duel, imposé par Jelly Roll Morton qui fait écrire « l'inventeur du jazz » sur ses affiches… « Et dans tout ce boucan, je me retrouve avec Novecento qui me regardait : il avait l'air le plus déçu du monde. Un peu étonné, même. Il me regarda et me dit : « Mais il est complètement con, ce type » »


D'une humilité.

« C'est une de ces choses, il ne faut pas trop y penser, sinon tu sors de là, t'es fou. Quand le tableau se décroche. Quand tu te réveilles un matin à côté d'elle et que tu ne l'aimes plus. Quand tu ouvres le journal et tu lis que la guerre a éclaté. Quand tu vois un train et tu te dis je me tire. Quand tu regardes dans la glace et tu comprends que tu es vieux. Quand Novecento, sur l'Océan, plein milieu, leva les yeux de mon assiette et le dit A New-York, dans trois jours, je descends ».

« La Terre, c'est un bateau trop grand pour moi. C'est un trop long voyage. Une femme trop belle. Un parfum trop fort. Une musique que je ne sais pas jouer. Pardonnez-moi. Mais je ne descendrai pas ».

« Imagine maintenant : un piano. Les touches ont un début. Et les touches ont une fin. Toi, tu sais qu'il y en a quatre-vingt-huit, là-dessus personne peut te rouler. Elles sont pas infinies, elle. Mais toi, tu es infini, et sur ces touches, la musique que tu peux jouer elle est infinie ».

« J'ai désarmé le malheur. J'ai désenfilé ma vie de mes désirs. Si tu pouvais remonter ma route, tu les y trouverais, les uns après les autres, ensorcelés, immobiles, arrêtés là pour toujours, jalonnant le parcours de cet étrange voyage que je n'ai jamais raconté à personne, sauf à toi ».

Baricco, immense.
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Après avoir été séduit par la lecture de Soie, j'ai eu envie de découvrir d'autres oeuvres d'Alessandro Baricco. J'ai alors acheté Novecento : Pianiste. Histoire de se mettre dans l'atmosphère, j'ai décidé de le lire sur le Pont Aven, le ferry qui me ramenait d'Irlande après mes vacances.

Le Virginian, grand bateau de luxe, parcourt l'Atlantique inlassablement. On y trouve de riches hommes d'affaires voyageant entre le nouveau monde et l'ancien continent ou de simples voyageurs espérant faire fortune en Amérique.
Lors d'une traversée, un bébé est abandonné sur le piano des premières classes. Danny Boodmann, un mécanicien du bord, tombe sous son charme et décide de prendre soin de lui. Il le baptise Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento. Ainsi commence la légende de Novecento.

On retrouve dans Novecento : Pianiste la virtuosité de l'auteur, son écriture si pure et poétique. Un vrai délice à lire !

L'histoire de Novecento nous est racontée par Tim Tooney, son ami trompettiste. Il nous raconte les sept années qu'il a passées avec Novecento sur le Virginian. Il nous parle de sa virtuosité mais également de l'homme exceptionnel qu'il est. Un homme à la sensibilité à fleur de peau, un homme comme on en voit peu. Novecento est un artiste hors du commun, probablement le meilleur pianiste au monde. Mais un artiste qui ne connait que l'océan. le monde hors du bateau reste pour lui un mystère, un effrayant mystère.

« C'est ça que j'ai appris, moi. La terre, c'est un bateau trop grand pour moi. C'est un trop long voyage. Une femme trop belle. Un parfum trop fort. Une musique que je ne sais pas jouer. »

Sa virtuosité, si utile aux passagers du bateau pour leur faire oublier la peur de l'océan, ne lui est d'aucun secours pour vaincre ses propres peurs. En décalage par rapport au monde qui l'entoure, il nous apparaît comme prisonnier d'une carapace de métal.

« On jouait parce que l'Océan est grand, et qu'il fait peur, on jouait pour que les gens ne sentent pas le temps passer, et qu'ils oublient où ils étaient, et qui ils étaient. On jouait pour les faire danser, parce que si tu danses tu ne meurs pas, et tu te sens Dieu. »

On se prend vite d'affection pour Novecento et on suit avec passion ses aventures.

Novecento : Pianiste est une histoire poignante et dramatique qui vous touche au plus profond de votre âme. Un court roman d'une sensibilité incroyable qui ne laissera personne indifférent.

A noter qu'il existe une adaptation cinématographique de ce court roman : La Légende du pianiste sur l'océan.

Note : 9/10

Lien : http://www.les-mondes-imagin..
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J'ai beaucoup apprécié la trame originale de ce roman en monologue (ou pièce de théâtre?) et l'atmosphère hautement poétique et sur-réelle ( le dialogue du tableau et du clou qui décident de rompre dans 7 ans, le 13 mai à six heures moins le quart) qui s'en dégage.

Mais c'est surtout un catalyseur de réflexion sur le thème de la vie intérieure: jouer de la musique, pour Novecento, c'est chercher à atteindre un absolu. Un absolu qui pourra tenir dans une seule note de musique. Peu lui importe le public. D'ailleurs il joue souvent seul sur le pont des 3 ème classe. de ce point de vue, je ne peux que faire un parallèle avec le très beau film "tous les matins du monde" (tiré du roman de Pascal Quignard) dans lequel Marin Marais s'enferme dans sa cabane pour jouer de la viole, trouver les accords et enchaînements susceptibles d'aller au delà du plaire et de Dieu. Y a t-il une vie à l'extérieur? Son ami le persuade de tenter une sortie du paquebot qu'il n'a jamais quitté depuis sa naissance, espérant lui faire goûter la joie d'une vie avec les autres, envisageant mariage et amitiés. Mais sur le point de franchir la passerelle, Novecento s'arrête.

Mais ce n'est pas un ermite que nous décrit Baricco: il ne lit pas, il parle peu, même avec son ami (une amitié faite de silences à peine entrecoupés de quelques courtes phrases ou de dialogues musicaux). Mais il se nourrit des autres, a développé une perception aiguë  :"lui, ce qu'il savait lire, c'était les gens. Les signes que les gens emportent avec eux : les endroits, les bruits, les odeurs, leur terre, leur histoire...écrite sur eux du début à la fin." .Donc exit l'ermite, mais Novecento n'est pas loin  de l'ataraxie stoïcienne:  "J'ai désenflé ma vie de mes désirs. Si tu pouvais remonter ma route, tu les y trouverais, les uns après les autres, ensorcelés, immobiles, arrêtés là pour toujours, jalonnant le parcours de cet étrange voyage que je n'ai jamais raconté à personne sauf à toi." Toutefois, cette ataraxie n'est peut-être qu'un pis aller, une réponse à un échec, à un bonheur inaccessible: "La terre, c'est un bateau trop grand pour moi. C'est un trop long voyage. Une femme trop belle. Un parfum trop fort. Une musique que je ne sais pas jouer." 
L'artiste, et le "commun des mortels" ?,  absorbé par son art (musique ou autre), doit-il chercher l'absolu seul, loin des distractions et des  plaisirs vains? Novecento répond oui.
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