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sur 2369 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il devait avoir dans les dix jours, guère plus, lorsque ce marin du nom de Danny Boodmann, un nègre géant de Philadelphie, l'a trouvé alors que le Virginia, un bateau de luxe, faisait escale à Boston. Dans une boîte en carton, emmailloté, les yeux grands ouverts, silencieux. Il était dans la salle de bal. Sur la piano. Certainement laissé là par des migrants. Il décida de l'appeler Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento. Novecento parce qu'il le trouva la première année de ce siècle. Malheureusement, le marin mourut alors que le gamin avait tout juste 8 ans. Alors introuvable sur le bateau, l'équipage, sans nouvelle de Novecento, reprit la mer, la mort dans l'âme. Or, la seconde nuit de la traversée, une musique s'échappa de la salle de bal. Les marins, les gars de la salle des machines, le commandant, tous, les yeux écarquillés, l'observaient, assis sur la tabouret du piano, les jambes pendantes. Une si belle musique que personne n'osa l'interrompre...

Sous la forme d'un monologue, Tim Tooney, l'ami de Novecento et le trompettiste du bateau, nous raconte l'histoire magnifique de ce gamin devenu le plus grand pianiste au monde. Un gamin élevé sur l'Océan et qui n'a jamais osé poser le pied à terre. Un gamin puis un adulte doué pour la musique. Si doué qu'il est devenu le meilleur. Alessandro Baricco nous tient en apnée durant ces quelques 70 pages. Autant de pages d'une intensité rare, d'une musicalité et d'une poésie étonnantes et d'une virtuosité étourdissante. Un petit roman empreint d'émotion, déchirant, intelligent et subtil. Un destin époustouflant. Un virtuose inoubliable. Une composition musicale brillamment orchestrée.

À noter que ce roman a été interprété au théâtre par André Dussolier.
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Un concentré de poésie que cet écrit composé pour pour le théâtre. le texte en lui-même, rythmé par les mouvements de l'océan omniprésent, rythmé volontairement par l'auteur par je ne sais quel prodige, vous berce et vous enveloppe dans une sorte de cocon littéraire dans lequel vous vous sentez bien, et que vous ne voulez sous aucun prétexte quitter.

Voici donc mon état d'esprit après avoir refermé cette pépite.

Le récit par lui même n'est pas dénué d'intérêt ! L'histoire originale de Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento né sur un bateau, trouvé dans son carton sur un piano, et qui n' jamais posé les pieds à terre, qui n'a jamais quitté sa "mer" et qui deviendra le plus grand pianiste au monde, Novecento que la gloire n'intéresse pas. Son histoire nous est contée par un témoin oculaire, Tim Tooney, le trompettiste du bateau qui se lie avec l'artiste, sous forme d'un superbe monologue.

Génial le duel musical entre novecento et le pianiste de génie qui s'embarque sur le bateau afin de donner une leçon à notre artiste déconnecté !

J'ai lu cette oeuvre parce que je vais avoir la chance d'aller écouter André Dussolier au théâtre et je suis ravie d'entendre ce texte lu par un grand acteur.

Je vous conseille cette lecture !
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Lemon Novencento est né sur le Virginia, un bateau qui fait la traversée de l'Océan Atlantique vers l'Amérique. Il a trente ans mais n'a jamais mis les pieds à terre.

Il fait partie de l'orchestre présent à bord et se lie avec le trompettiste.
Ce dernier le côtoie pendant six ans. Il s'étonne : «Nom de Dieu Novenceto, pourquoi est-ce que tu ne descends jamais, même une fois, rien qu'une, pourquoi est-ce que tu ne vas pas le voir, le monde, de tes yeux, de tes propres yeux ? »
Il raconte Monsieur le trompettiste……Il raconte cette histoire incroyable, cette amitié faite de silences éloquents, d'incompréhensions assumées, d'admiration, d'empathie et de dialogues, de notes surtout……oui parce que quand Novenceto « commençait à effleurer les touches…..petit à petit ça devenait une vraie musique, des sons sortaient du piano, un piano droit, noir, et c'étaient des sons de l'autre monde. Il y avait tout là-dedans : toutes les musiques de la terre réunies ensemble. A en rester baba… »


Et quand Novenceto s'exprime c'est avec des mots qui sortent du fin fond de son âme. Qu'il soit compris ou pas n'a aucune importance. Ce qu'il veut c'est aller au bout de ses convictions, il veut obéir à sa propre sensibilité, être ce qu'il est, s'en contenter, s'en rassasier, s'en réjouir, jouer encore et toujours et ne pas descendre.
Il veut rester à bord jouer des charges « meurtrières d'accords qui avaient l'air d'être jouées par cinquante mains » et faire exploser le piano de ses rêves les plus denses, les plus enjoués, les plus explicites. Il veut vivre pleinement et ne pas « descendre »….

Ce petit livre m'a enchantée. Ce genre de parabole livrée par Alessandro Baricco me parle. Je m'y sens bien. le style théâtral, musical a tout pour me séduire. Les passages sur la scène de la vie sont puissants, énergiques, cadencés, raffinés. La passion domine. Elle se nourrit d'elle-même au fil des pages.

Ce conte philosophique merveilleusement orchestré m'a fait réfléchir. Je le répète il m'a séduite, fortement séduite. J'en suis restée baba…..
Et vous ?
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Un nouveau-né est trouvé sur le piano d'un paquebot, le Virginian, reliant les deux continents.
Le marin qui l'a trouvé le recueille, lui donne son nom sans le déclarer et un prénom pour célébrer l'année 1900 qui s'ouvre à eux : Novecento.
Ce petit bonhomme, en grandissant, commence à jouer du piano comme personne et se lie d'amitié avec un trompettiste qui n'est autre que le narrateur de l'histoire.
Une histoire quasi fantastique.
A 32 ans, il désire quitter le bateau mais s'arrête à la troisième marche.
Il plonge dans la mer et voulait seulement admirer le Virginian sous cet angle.
Derrière tous ces évènements qui paraissent heureux, existe un drame celui de Novecento pour qui le monde semble trop vaste pour qu'il puisse l'affronter.
Son sort reste donc lié au paquebot coûte que coûte.
C'est une merveilleuse histoire qu'on lit comme un monologue théâtral car il a d'abord été conçu pour un comédien.
C'est ainsi que le lecteur a droit aux parenthèses précisant la mise en scène.
Alessandro Baricco est un auteur que j'apprécie beaucoup pour sa fantaisie et sa belle écriture comme dans "Soie" et " La jeune épouse".

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« Novecento : pianiste » est tout à la fois un texte de théâtre, un conte et un poème en prose. L'ouvrage d'Alessandro Barrico convoque notre âme d'enfant en nous contant la destinée improbable de Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento, « le plus grand pianiste qui ait joué sur l'Océan ».

Nouveau-né abandonné dans une boîte en carton sur le piano de la salle de bal du « Virginian », un paquebot transatlantique qui traverse inlassablement l'océan pour relier New York à l'Europe, Novecento est trouvé par un marin dénommé Danny Boodmann. Ce dernier va élever le futur prodige pendant huit ans, jusqu'à sa mort accidentelle pendant une tempête. le petit disparaît pendant deux jours avant d'être retrouvé :
« Il était assis sur le tabouret du piano, les jambes pendantes, elles ne touchaient même pas le sol.
et,
aussi vrai que Dieu est vrai,
il était en train de jouer. »

Vingt ans plus tard, c'est le trompettiste Tim Dooney qui embarque à bord du « Virginian » et fait la connaissance du pianiste surdoué qui enchante chaque jour les passagers du paquebot. C'est à travers son regard teinté d'admiration et d'une douce mélancolie que nous en apprendrons davantage sur la destinée unique de Novecento.

Le pianiste enchanteur n'a jamais quitté le paquebot qui l'a vu naître, et n'a jamais posé le pied sur la terre ferme, de quelque continent que ce soit. Il joue trois à quatre fois par jour, accompagné d'un petit orchestre comprenant clarinette, banjo, trompette, trombone et guitare. Novecento et ses compagnons musiciens émerveillent ainsi alternativement les nantis, les secondes classes, et quittent tantôt leur uniforme pour aller éblouir les émigrants miséreux.

Mystérieux, le pianiste génial est bon camarade, et n'est pas insensible au chant des sirènes d'un débarquement à New-York que lui murmure son ami et confident trompettiste. Et pourtant. Son destin incertain pourrait bien le conduire à ne jamais quitter le navire, et à continuer à jouer indéfiniment sur l'océan, d'Ouest en Est puis d'Est en Ouest, au gré des traversées du paquebot.

Malgré sa totale discrétion hors du royaume de Poséidon, la réputation de Novecento dépasse largement l'océan. Si bien qu'à l'été 1931, Jelly Roll Morton, autoproclamé « inventeur du jazz » monte à bord du Virginian pour défier le natif du navire. Aveuglé par la pureté de son amour pour la musique, notre héros ne saisit pas la nature de la confrontation que Jelly Roll Morton a imaginée, et s'enthousiasme pour le talent indéniable du grand jazzman. Lorsque l'évidence apparaît, il prononce ces paroles édifiantes : « Mais il est complètement con, ce type... » et entreprend de répondre au défi imprudent lancé par l'inventeur du jazz.

« Le public avala tout ça sans respirer. En apnée. Les yeux vissés sur le piano et la bouche ouverte, comme de parfaits imbéciles. Et ils restèrent là, sans rien dire, complètement éberlués, même après cette dernière charge meurtrière d'accords, qui avait l'air d'être jouée à cinquante mains, on aurait cru que le piano allait exploser. Et dans ce silence de folie, Novecento se leva, prit ma cigarette, se pencha un peu vers le piano, par-dessus le clavier, et approcha la cigarette des cordes.
Un grésillement léger.
Il s'écarta, et la cigarette était allumée.
Je le jure.
Bel et bien allumée. »

« Novecento : le pianiste » nous rappelle que la musique s'approche parfois d'une magie destinée à nous conduire pour un instant aux cotés des anges. En lisant ce court ouvrage, je n'ai cessé d'entendre virevolter Bill Evans, jouant comme si sa vie en dépendait au « Village Vanguard ». Et puisque la musique lumineuse de Novecento ne saurait être enfermée dans un genre, je l'ai imaginée aux confins de la musique classique et du jazz, et j'ai aussi entendu Glenn Gould effleurant les touches noires et blanches de son piano, ré-inventant les « Variations Goldberg » en s'accompagnant du marmonnement étrange que l'on entend sur ses derniers enregistrements.

« Novecento : le pianiste » nous conte le destin d'un musicien incandescent, qui traverse l'Océan à la manière du Sisyphe heureux que nous enjoint d'imaginer Albert Camus. Ce texte de théâtre aux accents poétiques prend une dimension métaphysique en revenant sur la destinée paradoxalement « immobile » d'un héros sans cesse en mouvement, métaphore mélancolique d'une vie touchée par la grâce et abandonnée par la pesanteur.
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Alessendro Baricco. Je ne l'avais jamais lu il y a peine un mois. Océan Mer m'avait enchanté, fasciné. Et aujourd'hui je me suis plongé dans ce court texte pour tenter de nouveau d'aller à la rencontre de l'auteur.
Je n'ai pas été déçu. On y retrouve l'humour, l'environnement poétique, le sujet traité toujours autours ces notions d'infini et d'immensité entre l'océan la créativité. Cette créativité contenue dans un bateau qui sera à jamais les limites de l'univers de ce pianiste virtuose, s'exprimera puissamment à travers les 88 touches blanches et noires de son clavier. La base de création infinie à partir des limites fixées par l'instrument et l'univers contenu de l'artiste.
Le monde est bien trop grand pour l'homme. Sa place trop difficile à trouver. le choix n'est pas possible, il n'est qu'une petite mort. le bateau est le refuge idéal dans lequel il rassemble toutes les expériences et les souvenirs de passage pour en faire don aux autres, en musique.

Encore un grand moment de lecture.
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C'est le genre de livres dont le format court joue comme une épure, cisèle l'essentiel et donne une sensation de joyau. le propos doit être servi par une belle écriture et il est préférable que l'auteur aborde des thèmes forts à visée universelle ou philosophique, à moins de choisir une empreinte poétique ou une alchimie de tout ça, ce qui est plus ambitieux et plus risqué sauf si on a le talent d'Alessandro Baricco. Né avec le XXème siècle qui lui donne son nom, Novecento a eu pour berceau un bateau, le Virginian, un transatlantique qui déverse son flot de migrants à chaque traversée. Il a eu pour parent adoptif, un vieux marin qui l'a élevé avec la bienveillance de l'équipage, mais sans jamais le laisser mettre pied à terre, de peur que sa situation irrégulière d'enfant abandonné n'attire les ennuis. Novecento a appris seul à jouer du piano et il a su d'emblée en jouer mieux que personne. Adulte, Novecento n'a jamais voulu descendre du Virginian. Pourquoi le ferait-il puisque le monde vient à lui et qu'il sait "lire les gens" pour créer sa musique ? A bord du bateau, Novecento n'a pas peur. La finitude de la coque sur l'infini de l'océan le rassure, les 88 touches de son clavier lui donnent accès à toutes les musiques et il sait quelle partition jouer, inspiré par l'Océan en chef d'orchestre.
Ecrit pour le théâtre ou pour être lu à voix haute, ce texte, d'une beauté sidérante, se lit presque en apnée afin de ne pas rompre le charme. Pour aller au-delà de l'émerveillement que procure ce monologue poétique, la maison d'édition a eu l'intelligente idée de donner la parole, dans une postface, à sa traductrice, Françoise Brun car, parfois, ce sont ceux qui prennent à bras le corps un texte, ceux dont les efforts constants s'appliquent à en rendre la beauté originelle, qui en parlent le mieux.

Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Parfois, on se sent petit devant un livre. C'est mon cas devant le génie qui émane de ce Novecento .
Barrico se définit lui même plus comme un narrateur, un raconteur d'histoires qu'un écrivain de roman.
C'est le cas ici. Peut on vraiment parler de roman , au delà de sa courte longueur ? Pas sur , d'autant plus que le texte n'est sorti sous forme livresque que quatre mois après la première représentation théâtrale.

Ce texte est un mélange de deux idées initiales de l'auteur : d'une part celle d'un homme qui décide d'éradiquer un à un tous ses désirs et de ne garder que celui de réussir un fabuleux coup au billard.
L'autre est celle qui sera la trame de ce texte , celle d'un nouveau né trouvé sur un transatlantique , qui deviendra pianiste et n'en descendra jamais.
Elle est là l'histoire de Novecento, pianiste génial , sans pays, sans règle, qui trouve toujours une bonne raison de ne pas descendre "i gradini" qui le mèneraient à la terre ferme.
Au grès des rencontres, Barrico étale son génie littéraire, son humour dévastateur et son sens de la narration .
Tout est grand dans ce texte et la présence de l'Atlantique omniprésent y contribue grandement. le fantastique côtoie la vanité , la guerre l'amour, l'envie les restrictions. Et l'absurde rode ....
Je vais finir par une phrase qui peut résumer un peu le sentiment qui émane du livre : " Tu n'es pas complètement fichu, tant qu'il te reste une bonne histoire, et quelqu'un à qui la raconter".


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(page finale - Un certain "désespoir" traverse peut-être, vif et léger, les livres de Baricco. Mais c'est que la vie humaine est finie, délimitée, quand le monde, lui, est immense, infini, merveilleux et terrible. Et de cette multiplicité infinie du monde, aucun texte jamais, aucune musique, ne pourra rendre compte.)

Ainsi s'achève ce morceau au bout de quatre vingt huit touches noires et blanches du piano effleuré par Novecento!

Novecento abandonné dans une boîte, tout bébé, sur un piano sur le Bateau le Virginian qui fait des navettes incessantes vers l'Amérique.
Des émigrants désargentés se sont fait des "habits de lumière" avec draps et rideaux et ont laissé le mouflet encombrant sur l'Océan

Mouflet devenu un pianiste, hors pair, qui a volé son âme au bateau et avec quelques touches et un doigté de génie vous emmène côtoyer les étoiles !

- Sons d'un autre monde !

- Oiseau fatigué ou une omelette bleue avec des ailes ....

Ode à une musique absurde, géniale, compliquée mais superbe, la plus belle de toute ; et vivre à l'infini sur ce bateau qui dans un grand Boum emportera avec lui , le clavier et des milliard de touches qui n'en finissent pas de vibrer , avec au bout des doigts, le pianiste le plus génial et inspiré de tous les temps.

Il jouait quelque chose qui n'existait pas !

Adagio - lentissimo ....... l'Amérique

Je reveux l'eau que tu connais
je reveux la mer
le silence
la lumière
et les poissons volants.

Baricco allie l'enchantement de la fable aux métaphores vertigineuses.

Magnifique !
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♪L'Améri-que, l'Améri-que, Je veux la voir, et je l'au-rai. ♫

C'est à cette chanson de Joe Dassin que le début de cette novella m'a fait penser. Ça aurait pu être au Titanic, remarquez, vu que tout se passe sur un navire de croisière – le Virginian – qui trace son sillage dans tous les sens à travers l'Atlantique dans l'entre-deux-guerres.
C'est sur ce bateau que l'extraordinaire conteur Alessandro Baricco nous dévoile la vie d'un gars absolument hors norme ; un gars qui aurait sa place dans une galerie de portraits de Jean-Pierre Genet. Rien que le nom complet du bonhomme est hallucinant : Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento. Ça ne sort pas de la cuisse de Jupiter, mais de son « père par défaut » qui le trouve tout bébé, abandonné sur le navire.
Le récit ne nous est pas conté par la voix de ce héros. Son esprit devait rester un mystère, un paquet de voiles groupés en pelure d'oignons que l'on épluche lentement ; chaque pelure soutirant du lecteur des ho ! et des ha ! de surprise, de pure joie ou de tristesse, ou le poussant simplement à se gratter la tête de confusion. le narrateur est en quelque sorte l'ambassadeur de tous les lecteurs, ressent les épluchures comme je les décris et les transmet par télégraphe au lectorat ébahi.

Le narrateur travaille sur le Virginian comme musicien ; il joue de la trompette et adore le jazz. Novecento, c'est le pianiste (vous l'auriez deviné au titre). Il adore… jouer au piano de la musique que personne n'avait jamais entendue ; quelque chose de fascinant, d'hypnotique, capable de vous transporter direct dans le plus beau rêve éveillé, de vous occasionner des transes plus puissantes que les sermons évangélistes, de déprimer un pro de chez pro qui prétend avoir inventé le jazz.
Entendre cette musique… c'est la seule chose qui manque vraiment dans ce roman seulement constitué de mots écrits. Aussi difficile que d'imaginer la musique des sphères célestes. Intellectuellement je peux imaginer un morceau jazzy que j'adore, et extrapoler le plaisir en le multipliant par mille, mais c'est pas ça qui va me la faire ressentir.

Comprendre les pensées de Novecento, même exprimées via le narrateur, c'est aussi comme écouter un morceau de jazz, libre, complexe, poétique. Parfois, ça frise le freejazz auquel je ne comprends rien, sob ! Mais la compréhension n'est pas indispensable à l'émotion. On s'installe, on lit, on se laisse porter par la mer de mots. Je n'ai lu que Novecento et Soie, mais à chaque fois j'ai trouvé que c'était la meilleure façon de recevoir Alessandro Baricco.

N'hésitez pas à vous laisser aller, vous aussi.
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