Ce conte, au style concis et nerveux, narre l'histoire d'un self-made-man dans la deuxième moitié du XIXè siècle. Nous suivons donc Hervé Joncour, le personnage principal, élégant, qui vit un amour heureux, et un autre plus mystérieux (une lettre est torride). Hervé fait commerce de
soie, et va chercher ses larves au Japon, lors d'un voyage quasi initiatique et très long ; il fera ce voyage plusieurs fois : c'est un fragment, un motif répété tout au long du récit. Comme dans les contes, et comme dans les contes, aussi, la narration, rapide, va à l'essentiel.
" - Elle pleuvait, sa vie, devant ses yeux, spectacle tranquille.
- Pendant quatre jours, il continua de mener sa vie, sans rien changer aux rites prudents de ses journées.
- Hervé Joncour passa les années qui suivirent en choisissant pour lui-même l'existence limpide d'un homme n'ayant plus de besoins. Ses journées s'écoulaient sous la tutelle d'une émotion mesurée."
Quand on lit cela, on ne peut s'empêcher de penser à
Pessoa et, chose amusante, le portrait qu'en a fait
Rébecca Dautremer lui ressemble.