Hervé Joncour est un sériciculteur sérieux et passionné par son métier.
En 1860, les élevages de vers à
soie sont en péril, suite à une épidémie inconnue, qui touche les oeufs.
Pour sauver les entreprises de son village de Lavilledieu (en Ardèche), et trouver des oeufs sains, il se voit contraint, pour ne pas décevoir les habitants qui lui font confiance, de partir au bout du monde, toujours tout droit, c'est-à-dire, au Japon ce qui n'était pas une mince affaire en ce temps-là. Il ira quatre fois, quatre expéditions mémorables !
Mais là-bas, outre les différences culturelles, auxquelles il lui faut faire face, son regard croise celui d'une jeune femme mystérieuse et envoûtante...
Sa vie monotone et ennuyeuse jusque-là, bascule : il est pourtant marié et aime Hélène, sa femme, de tout son coeur.
Notre héros, jusque-là spectateur de sa vie, va vivre des moments chargés d'émotions dans la plus parfaite indifférence apparente.
Toute sa vie se déroule sous nos yeux, en quelques pages impossibles à raconter tant elles sont étranges, jusqu'au final que je ne peux vous dévoiler.
Est-ce un roman ou un conte ?
Est-ce de la poésie ou une partition de musique ?
Est-ce une ambiance ?
C'est tout cela à la fois...
C'est un roman bref mais intense, doux, pudique et sensuel comme la
soie, écrit dans un style limpide, mais minimaliste, sans fioritures inutiles.
Les quatre longs voyages sont racontés en une-demi page, toujours identiques d'année en année, et répétitifs comme le refrain d'une chanson.
Ce roman est une belle histoire d'amour au XIXe siècle ou plutôt une histoire sur l'amour : celui dont on rêve et qu'on recherche toute notre vie, celui qu'on a reçu ou perdu à jamais, celui qu'on reçoit...si on sait voir qu'il est près de nous.
Cet amour est aussi fragile que ces oeufs de vers à
soie, qu'il faut mettre au chaud et protéger tant ils sont vulnérables, nourrir au bon moment avec patience et attention, et libérer comme le papillon qui sort de sa chrysalide, pour avoir le plus doux des cadeaux, ce qui reste après tout ce travail quotidien... le doux cocon de
soie.
Même en le dégustant, ce court roman se lit d'une traite en une soirée et quand on referme la dernière page, on regrette que ce soit déjà fini.
Mais l'essentiel, comme toujours avec Baricco, est dans ce qui n'est pas dit et que chacun interprétera à sa façon...
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