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3,89

sur 5114 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a des moments où j'ai besoin de lectures légères, courtes et propices à l'évasion. Et Soie était tout trouvé pour cela. J'ai, en effet, profité d'un déclassement de la bibliothèque d'une collègue pour me le procurer. Cela fait un moment que j'en entends parler et je l'ai souvent vu figurer parmi « les cent romans qu'il faut avoir lus dans sa vie ». Pour ma part, je dois dire que sa réputation n'est pas usurpée car Soie a été un véritable coup de coeur.

Au milieu du XIXème siècle, la culture du vers à soie connaît une crise majeure. En cause ? Une terrible épidémie, la pébrine détruit les oeufs. Un entrepreneur Hervé Joncour n'a donc pas d'autres choix que de quitter son petit village natale de Lavilledieu, dans le sud de la France et se procurer les oeufs plus loin, bien plus loin que l'Égypte encore. Et pour cela, le Japon possède une place de choix : le pays est une île tout d'abord et ne semble pas avoir été affecté par la maladie grâce à son isolement. de plus, un protectionnisme très marqué de la part des gouvernants a tenu à l'écart pendant longtemps toute velléité commerciale venant de l'étranger. Mais, il semblerait que les choses changent et le Japon s'ouvre désormais. Hervé Joncour fera alors quatre expéditions.

Il semblerait que les avis soient très partagés à propos de ce roman dans la blogosphère. Soit on adore, soit on déteste. Et je peux comprendre les détracteurs. Soie est assez lent, répétitif (cyclique je dirai même) et ne donne pas vraiment les clefs pour s'immerger dans le récit. Les descriptions sont d'ailleurs minimalistes que ce soit au niveau des personnages ou des paysages. A charge du lecteur de faire lui-même marcher son imagination ! Alors, dit comme cela, c'est sûr que cela ne donne pas vraiment envie. Pourtant, j'ai terriblement accroché. Certes, j'ai dû davantage développer mon imaginaire (beaucoup plus que d'habitude). Pour le Japon traditionnel par exemple, je me suis servie des images du film le dernier Samouraï (on fait avec ce que l'on a!) ou Geisha même si ce dernier se déroule dans les années 1930. Cette méthode m'a procuré beaucoup de liberté. Je me suis sentie complètement investie par ce roman au point de ne plus pouvoir le lâcher jusqu'à la fin. L'écriture est très belle aussi, minimaliste encore une fois mais fluide. Et le petit twist de la fin nous ferait presque relire le roman sous un jour nouveau.

En conclusion, Soie m'a littéralement transporté. Je me suis laissée embarquée avec grand plaisir dans ces voyages exotiques. C'est le premier roman d'Alessandro Baricco que je lis mais je ne pense pas qu'il sera le dernier (Novecento : pianiste me fait déjà de l'oeil). Et pour l'heure, je compte aussi me plonger dans l'adaptation cinématographique éponyme avec Keira Knightley et datant de 2007.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Encore une belle histoire que je savoure là. Une plume délicate, un air de conte mêlé aux charmes rencontrés dans Pereira prétend. La lecture se fait comme une balade, une itinérance douce et tranquille. jusqu'à réaliser un tissage de merveilleux, de sensualité, de poésie. Je vais me souvenir longtemps de sa délicatesse.
Ne laissez pas passer ce livre. ( Paru en 1996 en France )
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Cette histoire est narrée comme un conte à la poésie langoureuse. La langue est simple mais méticuleuse. le récit est court et pourtant, en tournant la dernière page, on garde l'impression d'avoir vécu une vie, ses longueurs et ses impatiences, ses merveilles et ses émois, d'avoir vu les saisons défiler et les années marquer leur empreinte dans les coeurs. Une nostalgie douloureuse habite cette histoire, similaire à la nostalgie qui hante son personnage principal, Hervé Joncour, qui achète et vend des vers à soie, enchaîne les voyages à l'autre bout du monde, depuis la France jusqu'à ce Japon qui s'ouvre à peine et gronde de querelles intestines. En France, Hervé Joncour, qui vend des vers à soie, abandonne derrière lui à chacun de ses voyages une épouse aimante à la voix de velours, et qui l'attend toujours. Au Japon, Hervé Joncour, qui achète des vers à soie, découvre un désir interdit, se charge d'une attente impossible, s'abandonne à la mélancolie de ce qui ne peut exister. Tiraillé entre les deux pôles d'une existence dont il est le témoin passif et contemplateur, Hervé Joncour amasse en richesse ce qu'il perd en joie. Ce récit d'une finesse rare se déroule tel un fil de soie et se conclut dans une poésie tragique qui rappelle la fragilité des êtres, des liens, et du temps qui passe.
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Comment faire petit et mignon ?
Comment écrire la beauté et la souligner ?
Comment, comment, comment a-t-il fait pour résumer l'amour et le voyage, le temps et la distance, l'affection et le parfum, le lent délitement des sens et la passion qui dure ? Et ce, en si peu de pages ?
En écrivant au mot juste, maçon d'une histoire qui de fils de soie en fils de soie, trace l'existence en fils brodé d'or et de soit…
Un grand livre caché dans un petit roman…
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Quel magnifique roman !... Une écriture aussi belle, aussi mélodieuse, tant de sensibilité, d'impressions et d'émotions ne pouvaient que m'enchanter.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur force l'admiration. La beauté, la puissance et la poésie du style, la sensibilité de l'auteur ne pouvaient que m'impressionner !
Il faut dire que l'écrivain est l'un des rares à pratiquer encore cette forme de littérature qu'est l'art pour l'art, l'art pour la beauté de l'art, par-delà le sens.
Et, en la matière, c'est un maître. Avec peu de mots, peu d'événements et peu de personnages, sans autres arguments en sa faveur qu'une parole puissante et l'impression que le temps passe, il crée une oeuvre immersive et enchanteresse, d'une rare poésie.
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Ce livre parle du désir de l'autre, soudain, inattendu, non consommé, et qui fait basculer la vie dans la nostalgie, d'un moment non vécu. Et c'est ainsi qu'anesthésiée, l'âme, prisonnière, devient incapable d'entrevoir l'amour fou, réel, vivant à ses côtés.
Raconter l'histoire serait préjudiciable au lecteur vierge de ce roman. Mais osez le voyage, glissez vous au côté d'Hervé Joncour, acheteur de vers à soie, vivant son destin de manière nonchalante et répétitive, jusqu'à ce qu'un séjour au Japon, pays producteur d'une soie, si légère qu'elle évoque la douceur de la peau, fasse envoler son âme tels ces oiseaux bleues qui accompagnent sa route.
A tous ceux qui ont connus l'amour à l'état brut, quand il est trancendé par l'acte physique, l'auteur, nous fait cadeau d'une lettre magnifique qui fait ressurgir une emotion vibrante. Un livre à garder près du coeur.
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Cette minuscule histoire qui tient en 142 pages pourrait ne pas en être une. C'est un rêve merveilleux au coeur des mots d'Alessandro Baricco, une caresse douce comme la soie qui enveloppe ce roman d'un voile arachnéen. Une construction qui s'étire comme un long poème ou une chanson avec des refrains qui reviennent sans cesse, itératifs pour mieux scander la répétition de la vie, sa monotonie implacable mais aussi ses détours assassins quand ils frappent un destin déjà écrit en apparence.

Nous sommes en 1861. L'Europe voit tous ses élevages de vers à soie périr, touchés par une épidémie sans antidote. Hervé Joncour, 32 ans au début de la narration, notable de Lavilledieu est envoyé au Japon (qui est encore fermé au commerce extérieur) pour sauver la situation en France et réimplanter des vers à soie sains. Sa jeune femme, Hélène l'attend comme elle attend de pouvoir lui donner un enfant, heureuse, aérienne et naïve en apparence. Quatre fois il entreprendra cet interminable périple et rencontrera Hara Kei, le seigneur de la soie, mais je ne peux vous en dire plus sur l'histoire car elle éclot au fur et à mesure des pages, telle la corolle sanglante d'un coquelicot qui s'ouvre, puis s'offre au soleil dans la douceur du temps avant de retourner à l'éphémère destin des fleurs.

Les mots coulent en nous, forts et implacables quand il s'agit de la routine d'un couple bienséant et bourgeois, les mots s'égarent quand Hervé se retrouve contre son gré pris au piège du regard d'une très jeune fille, lascivement allongée dans la maison de papier de son hôte, la tête délicatement posée sur les genoux de ce dernier et ” que ces yeux là n'avaient pas une forme orientale et qu'ils étaient avec une intensité déconcertante, pointés sur lui”, enfermé dans le mystère d'un bout de papier plié en quatre et recouvert de ” quelques idéogrammes dessinés l'un en dessous de l'autre. Encre noire“. Ce bout de papier qui le hante et qu'il fait traduire par une maquerelle japonaise magnifique avec ses fleurs bleues enroulées autour des doigts “comme des bagues”, fleurs bleues, laissées ici et là comme un symbole, comme tous les symboles qui se répètent à l'envi tout au long du livre. Mais celui-ci va se révéler majeur…

Tout est dans la suggestion des fantasmes et en même temps le martèlement répétitif et inexorable de la réalité de l'époque, de la vie de ce couple atypique, vie qui se déroule dans un silence inébranlable. Se méfier des silences. La beauté presque douloureuse qui transpire de ces trop courtes pages est indicible comme “Mourir de nostalgie pour quelque chose que tu ne vivras jamais”…. dans le bruissement fragile de la soie qui se froisse…

Alessandro Baricco a publié Soie en 1996, traduit en France en 1997, il est devenu en “quelques mois un roman culte, -succès mérité pour le plus raffiné des jeunes écrivains italiens.” Alessandro Baricco est également musicologue, a créé la Holden Scuela, en hommage à L'Attrape-coeurs de Salinger. Et on entend la musique dans ses mots…

Ce livre été porté à l'écran en 2007 avec Keira Knigtley (Hélène Joncour) et Michael Pitt (Hervé Joncour). Je ne sais pas comment un film pourrait rendre cette part irréelle, évanescente du roman…Mais je serais curieuse de le voir, une mise en bouche ci-dessous.
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Quelle poésie !
1861, "Flaubert finissait salammbô, l'éclairage électrique n'était encore qu'une hypothèse et Abraham Lincoln, de l'autre côté de l'Océan, livrait une guerre dont on ne verrait pas la fin". Une bourgade, Lavilledieu, dans le sud de la France, est le coeur de ce qui se joue. Et le voyage, en cette fin de XIXème siècle, vers de nouvelles contrées.

Hervé Joncour pratique la sériciculture, la culture des vers, pour sa production de soie. La présence d'une épidémie de Pébrine, pousse Hervé Joncour, à entreprendre ce long voyage vers le Japon,qui est "par là, toujours tout droit jusqu'à la fin du monde". Île isolée du reste du monde, et donc préservée de tout parasite, il va surtout y rencontrer la sensualité, l'amour....

Chapitres courts, des ritournelles enveloppantes, le sens se découvre sous la musique des mots... tout en légèreté. Cette nouvelle m'a transportée le temps d'une magnifique matinée ensoleillée !
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Soie c'est le temps qui s'arrête, c'est un instant suspendu, une parenthèse poétique.
C'est comme une caresse, c'est sensuel, tendre et agréable.
C'est des phrases relues plusieurs fois, c'est des émotions, un sourire, une larme.
C'est envoûtant, doux, élégant, c'est simplement beau.
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Hervé Joncour part au Japon pour acheter des oeufs de vers à soie car en 1860, une épidémie a ravagé les élevages français.
Il va découvrir lors de ses voyages un pays lointain et mystérieux, un amour impossible et plus tard la guerre ....
Ce roman est un conte "merveilleux", écrit dans un style simple, limpide ou la sensualité, la volupté, les désirs et même la passion s'enveloppent de ce tissu magnifique pour nous transporter dans un monde magique !
Un titre, une étoffe, une histoire raffinés qui nous entrainent sous la plume d'Alessandro Baricco du bourg de Lavilledieu à cette île lointaine et méconnue qu'était le Japon...
*Matière à rèflexion sur le sentiment amoureux qui succombe aux "voiles " du dépaysement, du mystère, de l'imaginaire au détriment "Hélas" du bonheur simple et proche...
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