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sur 299 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les histoires d'amour font-elles souffrir et est-ce que plus on aime, plus on souffrira? C'est ce que semble vouloir démontrer Julian Barnes dans ce roman bouleversant.
En Angleterre, dans les années soixante, Paul a dix-neuf ans, pour occuper son été, ses parents l'inscrivent dans le club de tennis du village. Après avoir satisfait aux tests de joueur et de moralité, lors des premiers matchs de double-mixte, il se trouve partenaire de Susan, une belle femme de quarante huit ans, pleine d'énergie, qui est mariée, délaissée par son mari, le taciturne Gordon Macleod, ils ont deux filles qui ont quitté la maison familiale. Paul, a cet âge, où l'on se cherche, s'éprend de Susan et une passion transgressive va naître entre eux. Paul fréquente de plus en plus la maison des Macleod, puis devient l'amant de Susan, progressivement leur relation hors normes suscite des interrogations dans leur entourage, ils sont exclus du club de tennis, il est rejeté par ses parents. le jour ou, Gordon Macleod, qui semblait ne pas se soucier de la présence de ce jeune garçon auprès de sa femme, la frappe violemment, Susan et Paul s'enfuit et partent habiter à Londres où Paul poursuit ses études d'avocat. Ils vivent avec l'argent dont dispose Susan. Leur bonheur est rapidement confronté à la maladie que Susan avait dissimulée, elle est alcoolique. Paul guidé par sa passion, fait tout ce qu'il peut pour la sortir de cette addiction, mais en vain et plus le temps passe, plus Susan sombre dans ses délires, et doit être internée en hôpital psychiatrique. Malgré la différence d'âge, Paul aime Susan comme un damné. Pour cet amour il a sacrifié sa jeunesse, il n' a pas eu d'autres relations amoureuses, pas d'enfant, ses amis l'ont abandonnés. Après avoir voyagé pour son emploi, il se retire dans un petit village de campagne.
Cette histoire est transcendée par la construction et l'écriture soignée et très " anglaise " de Julian Barnes. La première partie est écrite à la première personne du singulier, c'est Paul qui raconte leurs histoires. Dans les deux autres parties, le narrateur fait de nous les témoins de cet amour soit en s'adressant à Paul, soit en nous décrivant sa vie. Il aborde de façon magistrale l'importance du premier amour, l'écart d'âge dans l'amour, dans la sexualité, le " quand dira-t-on ", le vieillissement, les violences morale et physique faites aux femmes, et surtout l'alcoolisme au féminin, cet alcoolisme caché, qui conduit à la déchéance. Enfin il nous entraîne à travers l'histoire de Paul et Susan à réfléchir sur la souffrance lorsque l'être aimé est pris par la maladie, ou disparaît. Malgré ces thèmes graves, parfois traités par des métaphores magnifiques, le livre ne manque pas d'humour, car dans le début de leur relation, la fantasque Susan entraîne Paul dans des situations délicates, rocambolesques..
J'avais apprécié " Une fille qui danse ", j'avais été emballé par " Le fracas du temps " , ma fidélité à Julian Barnes n'est pas déçue, mon plaisir à le lire est toujours aussi fort.
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« En amour tout est vrai, tout est faux ; et c'est la seule chose sur laquelle on ne puisse pas dire une absurdité. » Ainsi parlait Susan, 48 ans, épouse d'un joueur de golf brutal et mère de deux grandes filles, à son jeune amant Paul, 19 ans, étudiant en droit. Ils se connurent au tennis, dans leur banlieue londonienne résidentielle. Ils y jouaient en double, découvrant ensemble l'amour pour la première véritable fois. Au point de scandaliser leurs proches, d'être exclus du club et de fuir à Londres où leur liaison, joyeuse, dura plus de dix ans. Mais minée par on ne sait quel chagrin, on ne sait quelle angoisse, Susan sombra dans la dépression et l'alcoolisme. Paul fut bientôt incapable de s'occuper de ce qu'elle était devenue…
Se remet-on d'un premier amour ? « Un premier amour détermine une vie pour toujours : c'est ce que j'ai découvert au fil des ans. Il n'occupe pas forcément un rang supérieur à celui des amours ultérieures, mais elles seront toujours affectées par son existence (…) parfois aussi, un premier amour cautérise le coeur, et tout ce qu'on pourra trouver ensuite, c'est une large cicatrice. »

Voici une partie du pitch de ce livre sorti lors de la rentrée littéraire. L'auteur, 72 ans, semble ici faire un retour sur sa vie, ses réflexions sur l'amour à travers Casey Paul et Susan, sur la dépendance à l'autre mais aussi à l'alcool. Il y a des passages bouleversants, des réflexions que l'on voudrait garder en mémoire à défaut de les avoir aussi bien formulées.

Intérêt de cette histoire, sa construction en trois parties :
1) La naissance de l’amour, écrit à la première personne du singulier
2) Les dix ans ensemble, écrit à la 2è personne du pluriel
3) La rupture, écrit à la 3è personne du singulier

Julian Barnes a compris quelque chose de la complexité des relations amoureuses, on en oublie l’âge des principaux personnages.
Mais quelques longueurs dans l'écriture, des répétitions. Seul le ressenti du jeune homme est développé.
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L'histoire se déroule en Angleterre dans les années 60. Paul se retrouve un été dans un club de tennis à jouer en double avec Susan, une femme mariée mère de deux filles.

Paul nous raconte alors dans une première partie rédigée à la première personne, comment ils tombent amoureux, comment leur histoire fait scandale et les conduit à se faire expulser du club de tennis. Tout le village est au courant, le mari fait semblant de ne rien voir même s'il s'est depuis longtemps éloignée de sa femme. Mais tout est léger au départ, tout est facile. Leur amour est naturel. La deuxième partie, rédigée à la deuxième personne du pluriel - comme pour nous prendre à parti - nous conte leur emménagement dans une petite maison et la manière dont Susan sombre petit à petit dans l'alcoolisme. Enfin la troisième partie rédigée à la troisième personne du singulier, nous fait découvrir la manière dont Paul essaye de survivre.

C'est une histoire terrible, qui émeut, car Paul et Susan sont profondément épris l'un de l'autre et restent ensemble pendant des années. Et malgré cet amour profond, Susan se détruit à petit feu, alors même qu'elle ne buvait pas lorsqu'elle vivait avec son mari. Cette maladie finit par détruire son couple et puis Paul lui-même.

Julian Barnes a le talent pour disséquer cette relation destructrice, dont Paul ne pourra jamais se remettre. Sa rencontre avec Susan va déterminer le reste de sa vie, et va le changer à jamais. L'auteur nous l'explique d'ailleurs de manière très juste au début du livre, la plupart d'entre nous n'a qu'une histoire à raconter, une seule qui compte et qui nous définit. C'est cette histoire qu'il relate avec beaucoup de nostalgie, mais sans rancoeur. Paul essaye de comprendre au fil des pages ce qui les a amenés jusque là. Et a posteriori il s'interroge en nous prenant pour témoin : "Préféreriez-vous aimer davantage et souffrir davantage ; ou aimer moins et moins souffrir ?".

Bref même si c'est un roman très juste et très beau en ce qu'il nous entraîne au coeur de la relation amoureuse entre Paul et Susan, on ne sort pas indemne de ce roman, et l'on repense aux Rita Mitsouko qui nous avaient prévenus, les histoires d'amour finissent mal en général…
Lien : https://riennesopposealalect..
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Un jeune homme, Paul, rencontre Susan sur un court de tennis pour jouer un tournoi de double mixte sur tirage au sort. Une attirance réciproque naît instantanément entre le jeune homme de 19 ans et la femme mariée de 47 ans, mère de deux filles à peine moins jeunes que Paul.
Paul et Susan Mc Leod bien ensemble, ne se séparent plus, deviennent amants. Les barrières familiales et sociales ne les arrêtent pas, ils partent vivre ensemble à Londres, loin de leur village.
Plus tard, Paul constate que Susan est alcoolique mais lui pardonne pendant plus de dix ans. La maladie de Susan étant irréversible, Paul finit par l'abandonner à sa fille Martha mais Susan le marque à vie et il n'aura jamais d'autre véritable amour.
Sensible, profond, magnifique.
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De toute sa vie, Paul n'aura vraiment aimé qu'une seule femme, Susan. Malgré les 25 ans qui les séparent, malgré l'opposition de ses parents, malgré les qu'en dira-t-on de ce village anglais huppé, malgré l'alcoolisme de plus en plus flagrant de Susan, malgré leur séparation finale, cette histoire va profondément marquer sa vie et faire de lui l'homme qu'il est devenu, lucide mais amer. Julian Barnes narre avec beaucoup de finesse cette histoire d'amour inhabituelle. Paul revient sur cette unique histoire qui vaille la peine, pleinement conscient que toute narration est subjective, que le temps modifie la perception que l'on a des événements passés.
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Paul a 19 ans lorsqu'il rencontre la femme de toute sa vie. Elle, c'est Suzan, 48 ans, mariée, 2 filles et pratiquant le tennis….en double, avec lui.
Il l'aime, elle aussi et l'auteur le fait parler avec "je".
Ils s'installent et vivent ensemble et la narration passe au pronom pluriel
Ils s'éloignent, prennent de la distance et la 3ème partie le devient grâce au "il".
Paul raconte, analyse cette "histoire" d'amour de toute sa vie où l'alcoolisme, invité révélé au fil du temps, prend une place importante et qui a vraisemblablement changé beaucoup de choses.
Je m'attendais à un roman plus joyeux mais il n'en reste pas moins que c'est dans un style d'écriture où le regard, l'analyse, le questionnement sont omniprésents que cette histoire très romanesque nous est contée. J'ai cependant un peu souffert de trop de tout ça ! Un livre intéressant.
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L'épigraphe m'avait mis en appétit :
« Roman : une petite histoire, généralement d'amour ».
Cette légèreté ne s'est pas démentie jusqu'aux dernières phrases :
« …de fait, je pense en avoir fini avec le sentiment de culpabilité. Mais le reste de ce qui faisait ma vie, tel qu'il était, et serait ensuite, me rappelait à lui. Alors je me suis levé et j'ai regardé Suzan une dernière fois ; aucune larme ne m'est venue aux yeux. En sortant, je me suis arrêté à la réception et j'ai demandé où se trouvait la station-service la plus proche. L'homme a été serviable. »
L'histoire d'amour entre un jeune homme de dix-neuf ans et Suzan, trente huit ans depuis une partie de tennis en double, tient 260 pages, ironiques et profondes, so british.
« Un premier amour détermine une vie pour toujours : c'est ce que j'ai découvert au fil des ans. Il n'occupe pas forcément un rang supérieur à celui des amours ultérieures, mais elles seront toujours affectées par son existence. Il peut servir de modèle, ou de contre-exemple. Il peut éclipser les amours ultérieures ; d'un autre côté il peut les rendre plus faciles, meilleures. Mais parfois aussi, un premier amour cautérise le coeur, et tout ce qu'on pourra trouver ensuite, c'est une large cicatrice. »
Le narrateur passe au fil des chapitres de la première à la troisième personne, accumule les citations puis les rature, y revient :
« En amour, tout est vrai, tout est faux ; et c'est la seule chose sur laquelle on ne puisse pas dire une absurdité » (Chamfort). Il avait aimé cette remarque depuis qu'il l'avait découverte. Parce que, pour lui, elle ouvrait sur une pensée plus large : celle que l'amour lui-même n'est jamais absurde, ni aucun des participants. »
Cette liaison dans la banlieue aisée de Londres dans les années 60 a des allures de scandale mais à bas bruit. La passion absolue est décrite tout en nuance et même le lecteur qui a pu lire d'autres livres à ce sujet peut apprécier la virtuosité de l'écrivain au service d'une honnêteté revigorante.
Conversation de bar, lieu pas si anecdotique que ça, puisque les amants auraient plutôt tendance à dire la vérité, au moins entre eux, alors que l'alcoolique ment :
« Elle disait qu'elle voulait reposer sur mon épaule aussi légèrement qu'un oiseau. Je trouvai cela poétique […] L'homme inhala la fumée et la souffla dans l‘air parfumé.
« Primo, les oiseaux s'envolent n'est ce pas ? C'est dans leur nature. Et secondo, avant de partir, ils vous chient sur l'épaule. »
Lien : http://blog-de-guy.blogspot...
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La seule histoire est un roman d'une profonde mélancolie qui n'est pas destiné à qui chercherait la distraction dans l'intrigue (contrairement à Une fille qui danse, du même auteur). Cinquante ans après sa rencontre avec Susan, une femme mariée, mère de deux filles et surtout âgée d'un peu moins de trente ans que lui, le narrateur nous explique comment cet amour fut le seul de sa vie. Si c'est une histoire triste ce n'est pas à cause de la différence d'âge, en tout cas pas directement, mais pour une autre raison que je laisse découvrir aux amateurs et qui est rarement traitée en littérature. le narrateur est d'une honnêteté sans faille ; le roman une mine d'or de réflexion et d'introspection.
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Très beau roman sur le premier amour et l amour d une manière générale
une écriture subtile raffinée une histoire sans pathos ce roman est une pépite de plus de julian Barnes
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Paul a 19 ans, Susan, 48 ans. Il est étudiant, elle est mariée à un homme violent et mère de deux filles. Ils tombent amoureux. Paul croit que l'amour, le vrai peut prévaloir, peu importe les embûches. Mais l'histoire déraille quand Susan, si rayonnante, sombre dans l'alcoolisme. Paul assiste impuissant à la descente aux enfers. Il cherche sa part de responsabilité, s'interroge sur ce qui aurait pu arriver si...Il y a toujours cette pointe d'humour propre à Barnes, sa retenue aussi. Un très beau roman.
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