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3,89

sur 1431 notes
C'est un très bon livre, je ne me suis pas ennuyée une seconde ! Les rebondissements sont présents, les personnages attachants et les descriptions nous plongent au coeur de la magie.

Ce roman est pour moi plus un conte, car nous avons là une belle histoire pleine de fantaisies et emplit de morale à l'instar des contes classiques. Il lui manque le "il était une fois" pour être un parfait conte de fées. Je n'ai eu aucun mal à le lire, je trouve qu'il est fluide et rapide à la lecture.

J'ai adoré découvrir le pays imaginaire, ses décors magiques, ses personnages divers et riches. Ils sont certes très stéréotypés, c'est peut-être la petite note négative qu'on peut leur trouver, mais ils m'ont bien amusé. Smee (monsieur Mouche si vous préférez) est attachant et drôle, j'aime beaucoup son personnage. Je suis également attachée à la Wendy de Barrie, humble et courageuse, une vraie mini maman pour les garçons perdus, j'ai adoré sa volonté de ne pas oublier ses parents et de tout mettre en oeuvre pour que ses jeunes frères se souviennent de leur ancienne vie.

Le Capitaine Jacques Crochet est le personnage qui m'aura le plus fasciné dans ma lecture, j'ai bien aimé les descriptions de l'auteur à son sujet, ses répliques, sa façon d'être, les scènes dans lesquelles il apparait... C'est pour moi, mon personnage coup de coeur du livre. En revanche, j'ai été peu enthousiasmé par la personnalité de Peter Pan que je juge comme étant un dictateur. Il commande tout, il fait son petit chef, il faut lui obéir sinon on meurt, c'est lui qui dicte comment jouer, comme imaginer. Il a très mauvais caractère, orgueilleux et égoïste, j'ai été très surprise.

J'ai adoré le passage de la caverne, le dialogue entre les pirates, Peter Pan et Crochet, le combat final entre les deux protagonistes de Crochet et Pan. J'ai été un peu triste de ne pas autant voir Clochette, John et Michael. Cependant, j'adore la personnalité des garçons perdus.

Le dernier chapitre étant pour moi le plus triste du livre, il est très touchant et constitue une très belle fin.
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Peter Pan. Légende de la nuit Londonnienne et Victorienne.

L'empreinte laissée par James Matthew Barrie est indélébile, au delà des courbes de la Tamise et de la vue des toits de Londres qui précèdent le plan sur le château de la Belle au Bois Dormant avant tous les films de Disney, il a laissé un monde imaginaire qu'on s'attend tous à trouver après la deuxième étoile à droite de la lune. Ce monde des rêves où tous les enfants voudraient s'évader, où ils se préparent à s'envoler avant de s'endormir, quand les parents ne sont plus là et que l'imagination se découvre sans limites derrière les portes de la chambre.

Cependant, le monde imaginaire, ce n'est pas seulement cela. Dans "Peter Pan in Kesington Gardens", J.M. Barrie pose les bases avec cette magnifique image : avant d'être des enfants, les nourrissons étaient des oiseaux. Parents, ne laissez pas la fenêtre ouverte où ils s'envoleront. Ne leur parlez pas de leur futur où ils s'échapperont. La mort du nourrisson encore plus ou moins inexpliquée de nos jours, trouve une raison d'être dans ce petit bout de poésie. Si l'on suit ce raisonnement, les enfants perdus, The Lost Boys, compagnons de Peter, ne seraient pas simplement tombés de leur landau quand leur nourrice regardait ailleurs...
Plus profondément encore, ce Monde Imaginaire, Neverland, était un monde créé par James et sa mère. Un monde où son frère David, décédé à 14 ans, vivrait sans grandir. Sans vieillir. Restant toujours le même avec toute son innocence pendant que les autres, sur la terre continueraient leur chemin. Sans entendre le temps lui courir après, contrairement à Crochet avec son crocodile tic-tac.

L'enfant triste rejaillit tout au long de l'histoire. Ce petit monsieur à la grande moustache et au grande coeur a créé un monde des plus touchants. On n'en fini jamais de le lire. Il y a toujours un petit quelque chose qui nous arrache un sourire ou un petit soupir. Douce histoire. Laissez-vous emporter vers des contrées de pirates le long des courants chauds.

"All children, except one, grow up". Soyez celui-là.
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Je me suis aperçue il y a pas très longtemps que j'avais vu :

a) le dessin animé de Disney, une fois;
b) 'Hook' des dizaines & des dizaines de fois, quand j'étais petite;
c) & même l'espèce de remake de 2003 ou 2004, quelque chose comme ça?, avec un flot que je gardais.

-- mais que j'avais jamais lu le vrai de vrai Peter Pan. D'où cette lecture.

Tout le monde connaît l'histoire & j'imagine qu'il y a pas grand-chose à rajouter là-dessus, sauf, je sais pas, pour toutes les choses qui m'ont surprises --

À quel point Peter Pan est CRUEL!, de un. & arrogant & égoïste. Il a pas de mémoire & il vole des enfants. (C'est un personnage vraiment effrayant, au fond, vraiment troublant.)

À quel point cette histoire est violente! (Mais c'est comme pour tous les contes pour enfants, non? On les relit une fois adultes & on se dit seigneur, TANT DE VIOLENCE.) Les personnages passent leur temps à s'entretuer joyeusement. Littéralement.

À quel point la seule ambition de Wendy semble être de repriser des vêtements & de faire le ménage, éternellement, JOUR APRÈS JOUR.

Ça reste une histoire un tout petit peu moralisatrice, drôle & exubérante la plupart du temps. Douce là où il faut, & triste si on y pense trop.
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Peter Pan est un personnage peuplant les rêves de tous les enfants. Mais une nuit, il apparaît réellement à Wendy. Celle-ci, avec ses frères, va alors le suivre jusqu'au Pays de Nulle Part. Cette île est peuplée de toute une foule de personnages à commencer par Peter Pan et les enfants perdus qui sont sous son commandement. Mais il y a aussi les Pirates, plus féroces les uns que les autres, menés par le terrible Capitaine Crochet, ainsi que des indiens, les Peaux-Rouges, issus de plusieurs tribus, et de multiples animaux dont le célèbre crocodile faisant tic-tac. Et tous ce petit monde se poursuit les uns les autres jusqu'à réussir à s'éliminer. Nos jeunes héros vont vivre dans cette île de nombreuses aventures, contées ou non, jusqu'à retourner chez eux.

Chronique sur mon blog.
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Un livre sympathique mais sans plus, peut-être beaucoup de déception car j'ai vu le dessin animé et le film avant d'avoir lu le livre. En tout cas, ça a le mérite de se lire assez bien car c'est tout de même intéressant, car quand on a vu le film et le dessin animé, on peut comparer et voir tout ce qui a pu être éludé.

En tout cas le concept a le mérite d'être original, il fallait y penser.

Note : 6/10

Quatrième de couverture :

Peter Pan est un petit garçon bien étrange. Il est vêtu de feuilles, ne connaît pas son âge, et ignore ce qu'est un baiser. Wendy est intriguée par ce petit bonhomme qui lui rend visite la nuit, accompagné d'une lumière tintinnabulante nommée Clochette. D'où vient-il donc ?
« Je me suis enfui le jour de ma naissance », répond Peter Pan. « Je ne veux pas devenir un adulte, alors depuis, je vis au pays des fées. Sais-tu d'où viennent les fées ? Lorsque le premier de tous les bébés se mit à rire pour la première fois, son rire se brisa en milliers de morceaux, et chaque morceau devint une fée. »
Wendy et ses deux frères, John et Michael, n'hésiteront pas bien longtemps à suivre Peter Pan et Clochette sur l'Île merveilleuse, au pays de l'Imaginaire…

PS : le film de Peter Pan paru sous le nom de Hook (qui est le nom du Capitaine Crochet en anglais) est vraiment très bien. L'histoire a été quelque peu modifiée, mais elle n'en est que mieux selon moi. de plus, Robbie Williams jour vraiment bien dedans et on a vraiment l'impression de voir un adulte avec une âme d'enfant. Je vous le conseille !
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Tout le monde connaît Peter Pan, le garçon qui ne voulait pas grandir.
Tout le monde connaît Neverland, le capitaine Crochet et la bande des enfants perdus.

Moi-même, ça a dû être un de mes premiers Disney, et j'en ai encore quelques images très nettes en souvenir: Wendy la grande soeur qui joue à la maman, Clochette la petite fée toute mignonne, Peter qui se débat avec son ombre à travers toute la chambre.

Plus tard, j'ai aussi lu l'adaptation BD en 7 volumes de Loisel, qui est un pur bijou, autant dans le style graphique que dans l'histoire, une version plus trash, plus réaliste aussi, plus adulte en quelque sorte.
Ca m'a donné l'impression de compléter complètement ce mythe de Peter Pan.

Et d'une certaine manière, ça a dû me préparer à cette version originale, qui est bien évidemment plus sombre que ce que Disney en a fait, mais je m'attendais à bien pire, un peu comme pour les contes dont on se rend compte parfois qu'à la source, quand l'histoire était vraiment faite pour faire peur, ben c'était autrement plus gore.

Eh bien non, j'y ai certes trouvé une certaine amertume, mais aussi énormément de poésie et d'humour, beaucoup plus que ce que j'imaginais!

Comme la nounou qui est une chienne, Nana, et qui se comporte en parfaite bonne d'enfant bien moins onéreuse pour ce ménage modeste, bien que monsieur ait se sente quand même un peu la zone d'avoir un chien pour nounou. Enfin ça, je me demande si ce n'était pas dans le Disney aussi?


Ou bien le baiser posé sur la bouche "si joliment moqueuse" de Mme Darling, la mère de Wendy et ses frères, là, "bien ostensiblement, au coin des lèvres, à droite".

Le début nous offre d'ailleurs une vision très touchante et poétique du profond amour maternel qui veille sur ses petits...

Ca m'a fait un peu penser à Lewis Caroll, cette façon de débiter des faits aussi extraordinaires comme si c'était la chose la plus normale et banale possible.

Et c'est le cas de tout le début du livre, en fait, où je me suis vraiment particulièrement régalée!

Par exemple la réflexion sur la carte géographique de l'esprit, et qui plus est de l'esprit de chaque enfant...

Puis on retrouve les grandes personnes éplorées d'avoir été impuissantes au départ de leurs enfants partis à la suite de Peter Pan, et on les délaisse pour voler jusqu'à l'aube nous aussi et explorer l'île de l'Imaginaire.

On y vit toutes sortes d'aventures, emplies de toutes sortes de personnages et de ruses enfantines et jubilatoires, le tic-tac du crocodile n'en étant pas des moindres...
Puis les enfants rentrent chez eux en abandonnant Peter qui refuse toujours de grandir. Il retourne à sa vie de jeux et d'aventures au pays de l'Imaginaire, pendant que Wendy devient adulte et se résigne à ne plus le revoir mais pense toujours à lui.
Jusqu'à ce qu'une nouvelle boucle se noue dans l'éternelle chaîne des enfants ravis par Peter Pan, l'éternel gamin espiègle.


Au final, je dirais que bon, ça casse pas des briques, c'est pas un chef d'oeuvre indispensable à avoir lu, mais ça se lit facilement et agréablement.
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Un vrai petit plaisir à lire ! :) j'ai adoré.
L'écriture de Sir Barrie est très agréable, il fait beaucoup de clin d'oeil au lecteur si bien qu'on a vraiment l'impression d'être emporté dans l'histoire et de voyager en compagnie de Wendy et ses frères au payx Imaginaire. [...]
Lien : http://les-lectures-de-mina...
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N'ayant que de vagues souvenirs de l'adaptation animée de mon enfance, je me suis décidée à enfin lire ce classique jeunesse, par curiosité et peut-être un peu par nostalgie. Quelle surprise, alors, de découvrir que le protagoniste est en fait détestable dans l'oeuvre écrite !

Ce Peter Pan originel est certes doué de malice comme chez Disney, mais plus encore, c'est la prétention, l'arrogance, l'égocentrisme qui le caractérisent. Dans le groupe d'enfants dont il est le chef, ce qui lui déplaît est interdit. Il est seul décideur et ses ordres ne sont pas remis en question. Même Wendy et ses frères, une fois arrivés parmi les enfants perdus, ont tôt fait de ne plus rien remettre en question.

J'ai du mal à accepter cela dans un livre jeunesse, où les jeunes lecteurs prennent à leur insu modèle sur leurs héros d'aventure... En modelant ainsi Peter Pan, j'ai l'impression que l'auteur encourage ses jeunes lecteurs à mimer l'arrogance et le mépris des autres qui ressortent de Pan (sans en percevoir le côté néfaste), voire à trouver normal que le plus fort impose sa loi en faisant taire les opinions de tous les autres.

J'ai également été choquée de la facilité avec laquelle les enfants tuent au Pays Imaginaire, sans qu'aucune phrase, aucun mot ne vienne suggérer le poids de leur acte. Bien sûr que ce thème est récurrent dans la fiction, mais il est présenté ici de manière extrêmement insensible, anodine et beaucoup trop normale : Peter Pan veut une aventure alors il sort de sa maison et va tuer quelqu'un, puis revient écouter les histoires de Wendy avant de se coucher. C'est aussi simple et désengagé que cela. Or le Pays Imaginaire n'est pas un songe : pour ceux qui y vivent, il s'agit de la réalité.

Ces étranges modèles de pensée me paraissent difficilement appropriés pour un jeune public facilement influencé par les moeurs de ceux qui l'entourent, dans la vie réelle comme dans les histoires qu'il parcourt.
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J'ai vraiment ADORÉ le personnage de Peter Pan. le prémisse du bad-boy ! J'ai beaucoup aimé les petites histoires, rapide et efficaces. J'hésite entre quatre et cinq étoiles mais je pense que je vais laisser cinq pour l'instant. Je pense en gardé un agréable souvenir !
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« le second à droite et tout droit jusqu'au matin ! »
Une adresse improbable, une invitation impossible à refuser, une formule magique qui résonne dans le coeur de bien des enfants ; même de ceux qui sont devenus très grands enfants, pour peu qu'ils n'aient pas oublié. Un secret et une révélation tous à la fois, quelque chose qui nous ouvre les yeux sur une réalité plus vaste mais que l'on doit garder pour soi comme un trésor. Une promesse, fragile de tous les espoirs et de tous les rêves qu'elle porte. C'est le moment où tout peut basculer, le moment où les fenêtres plus que les portes s'ouvrent vers un autre horizon, plein de dangers et d'aventures – l'un n'allant pas sans l'autre. Un voyage, donc, vers l'Imaginaire. Et alors quel meilleur guide pour nous y mener, alors, qu'un enfant ?

Enfant divin, enfant intérieur, enfant éternel. Peter, dans toute sa splendeur. « Joyeux, innocent et sans coeur », sans notion de bien ou de mal, tout en se montrant à l'occasion d'une naïveté touchante. Rejetant avec force le monde des adultes, ses obligations écrasantes, sa normalité destructrice. Tout entier dédié au jeu, au point parfois de ne plus vraiment réussir à le distinguer de la réalité. Une image que l'on reconnaît tous, pour y avoir correspondu un jour ou l'autre. Une réminiscence infime, mais tenace. Comme un mouvement infime que l'on n'aperçoit que du coin des yeux, vol d'une robe dans un souffle d'été ou soupir d'une ombre. Comme un écho d'une mélodie fredonner un millier de fois et que l'on a au bord des lèvres, au bord de l'âme. Avec un chagrin indicible qui prend à la gorge à ce souvenir refoulé, perdu, non-né. Parce que, nécessairement, les choses ont changé et nous avons grandi, sans que l'on ne sache jamais si elles ont changé parce que nous avons grandi ou si nous avons grandi parce qu'elles ont changé. Et la douleur est d'autant plus grande que l'existence de Peter Pan est là pour nous rappeler ce qui a été et ce que nous ne pourrons jamais plus être, quel que soit notre désir. Peter, dont le destin est, de toute éternité, d'être cette figure puérile. Un sort bien triste aussi, en réalité. Sa condition impose l'immuabilité, requiert la pérennité, nécessite la continuité. Et ce, d'une manière tragique.

Avec toutes les péripéties qu'il vit et qui le caractérisent, il devrait pourtant y avoir des épreuves particulièrement marquantes, qu'elles soient exaltations triomphantes ou amers revers. Des expériences marquées dans le temps qui devraient finir par avoir un impact, un poids, une importance suffisante pour qu'il ne parvienne plus à s'envoler à nouveau, malgré la poussière de fée. Parce qu'il n'y aurait plus suffisamment de pensées heureuses, plus de joies assez fortes. Parce que les souvenirs et les sentiments seraient trop lourds à porter. Parce que les événements, à force de répétition, perdraient de leur beauté et de leur magie, ne laissant sur la langue que le goût de cendres de la banalité.
Pour rester entier et inaliénable au sein même de l'évolution, il y a un prix à payer. Un prix perpétuel pour être à jamais ce qu'il est. Sa mémoire. La solution est l'oubli. Elle est son chemin vers l'Eternité. Sans souvenir, tout reste une (re)découverte permanente. Tout est aventure fabuleuse. Ni fracture, ni rupture. Ni avant, ni après ; ni passé, ni futur. Il n'y a rien pour comparer, rien pour tirer vers l'arrière, rien à regretter avec mélancolie. Ennemis comme alliés. Êtres abhorrés comme personnes chéries. Capitaine Crochet, Clochette, Wendy : tout disparaît avec le Temps et même lui, pourtant maître (de jeu) incontesté, n'y peut rien.
Seul demeure Peter.
Seul, demeure Peter.

Des nouveaux cycles, encore et encore. Mais un seul et même schéma, à quelques détails près. Inlassable ouroboros, toujours affamé de lui-même. Les mêmes aventures, mille fois. Mais sur un autre coin du Pays Imaginaire. Avec d'autres enfants perdus. Avec d'autres adversaires : bêtes sauvages, indiens, pirates… Un semblant d'infini dans les possibilités. Un bonheur factice, cage dorée. Une illusion réconfortante pour ne pas avoir à penser à ce qui est désagréable. Comment faire autrement quand on est l'unique entité à rester fidèle à elle-même ? Car même le Pays Imaginaire est un espace en changement constant, en mouvement continuel. Il se métamorphose selon les rêves des enfants et ne s'anime en réalité que lorsque Peter est présent physiquement : il est d'une ironie cruelle que ce soit cet enfant figé qui transforme le monde. le temps y est ainsi une notion abstraite aux mesures floues, faute de pouvoir laisser des traces dans le monde et dans les esprits. Grains de sables sur les plages de cette île perdue que la mer sans cesse vient bouleverser. Kairos règne ; il est un présent sans fin, constellés d'opportunités à saisir. Figé à sa manière, insaisissable, absurde. Renouvelé à chaque fois, nuages paresseux dans le ciel : semblables, mais jamais identiques.

L'amnésie est le salut de Peter. Sa sauvegarde et sa malédiction. le fardeau qui lui permet de voler. Une fuite en avant, ou plutôt une fuite en arrière. Une nécessité. Il ne faut rien, pour ne pas encourir le réveil d'émotions trop puissantes, de sentiments qu'il ne saurait affronter – la nostalgie des choses aimées et perdues, le regret de ce qui aurait pu être et que l'on n'a pas connu, la douleur des abandons inéluctables. Oublier sa mère qui ne pouvait plus l'attendre à côté de son berceau vide. Oublier les enfants qui le trahissent et qui grandissent. Oublier que les gens qu'il aime partent sans se retourner. Oublier, oui, combien il a mal.
L'omission, pour rester centré sur lui-même, seul axe fixe qu'il connaisse, permanence dont il est la cause et la conséquence tout à la fois. le vide, pour ne pas dépendre des autres pour se développer, et donc ne pas se développer, rester toujours au même point. L'absence, pour déclarer son existence autosuffisante, en ayant pourtant soif de reconnaissance et d'admiration.

L'histoire, en somme, est assez simple. C'est pour cette raison qu'elle est apte à toucher de la façon la plus bouleversante qui soit, flèche décochée sous le mauvais conseil d'une fée qui ne manque pas d'atteindre sa cible. Parce que, par un de ses fragments ou un autre, c'est un peu notre histoire qu'une bouche étrangère conte. L'histoire des désirs fous qui nous hantent.
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